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Julien-Simon Duchesne

Julien-Simon Duchesne (1764, Mézeray - , Meslay-du-Maine), médecin et révolutionnaire français.

Julien-Simon Duchesne
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité

Biographie

Il est élevé par son oncle paternel, l'abbé Philibert-Joseph Duchesne[1].

Il veut d'abord entrer dans les ordres : il va au séminaire d'Angers et est même pourvu d'un bénéfice. Il change d'avis pour la chirurgie. Il devient maître en chirurgie à Laval, le [2].

Il s'installe à Meslay. Il épousé Renée-Jacquine Echard, en installant aussi chez lui une concubine. Révolutionnaire, il fonde un club dont il devint président. En 1791, il publie chez Michel Faur un factum intitulé: La maladie à la mode par demandes et réponses. Il utilise des procédés spéciaux : avec l'aide des patriotes de Meslay, il attache sur des ânes les catholiques réfractaires et les mènent ainsi de force à la messe du curé jureur[3]. Paul Delaunay indique que le chirurgien et le curé s'entendaient fort bien et dénonçaient de concert force suspects : en une nuit, ils en firent arrêter et conduire à Laval une douzaine.

Le , accompagné de dix gardes nationaux de la commune, il fait appliquer un arrêté obligeant à fermer les églises de prêtres non constitutionnels. Il fait exécuter l'ordre à Arquenay, Bazougers, Saint-Denis-du-Maine et dans le canton.

Il est emprisonné à Laval, comme fédéraliste en l'an II, sur la dénonciation du Comité révolutionnaire de Meslay. Il est libéré.

Il est menacé plusieurs fois pendant la chouannerie :

  • En , les chouans de Lechandelier et de Claude-Augustin de Tercier attaquent Meslay. Ils refoulent les soldats rĂ©publicains[4] dans l'Ă©glise, mais battent en retraite Ă  l'arrivĂ©e des volontaires de BallĂ©e.
  • Le , les chouans reviennent[5]. Les patriotes et soldats se rĂ©fugient dans l'ancienne chapelle du Château de Meslay, acquise comme bien national par Duchesne. Il Ă©tait du nombre des assiĂ©gĂ©s[6].

Il est en 1797 commissaire du gouvernement auprès de l'administration cantonale de Meslay[7].

Il demeure chirurgien après la Révolution française et meurt en 1825, après une longue maladie. Il est enterré civilement et refuse tous les secours spirituels que lui apportaient le curé et son vicaire.

Publication

  • La maladie Ă  la mode; par demandes et par rĂ©ponses.. Laval, de l'imprimerie de Faur et Cie, 1792, in-8 de 40 pages[8].

Sources

Notes et références

  1. Curé de Meslay de juillet 1739 au 7 juillet 1782
  2. Lettres signées Hubert, lieutenant; Lebourdais du Rocher, Tellot, greffier.
  3. Il s'agit de Le Bastard-Razelière, ouvrier à Lassay, ordonné prêtre, en 1792, par l'évêque constitutionnel Villar.
  4. Deux compagnies.
  5. Au nombre de douze Ă  quinze cents.
  6. Ils y entassèrent leurs objets les plus précieux, les archives de la mairie, des vivres et des munitions, s'y barricadèrent solidement, et repoussèrent l'assaut. Les royalistes firent alors jouer la mine : l'explosion coupa en deux le juge de paix, fracassa les cuisses de l'agent de la commune, en blessa cinq ou six autres, le reste se rendit. Trois des gendarmes furent fusillés ; Duchesne, plus heureux, fut gardé pour soigner les blessés ; il put s'échapper avec sa malle, bien garnie ; les soldats réfugiés dans l'église purent s'enfuir à Château-Gontier. Les brigands brûlèrent les archives et demandèrent à leurs captifs une rançon de 10.000#
  7. La commune de Meslay était fort mal vue du Directoire pour son insouciance et son incivisme (mars 1797), et ne daigne pas recevoir Duchesne, qui se présente en qualité de commissaire du pouvoir exécutif
  8. En tête de cet écrit est une épître dédicatoire adressée au Citoyen Villar, signée Duchesne, auteur de l'ouvrage. Il s'agit d'un catéchisme sur la Constitution civile du clergé, pour prouver qu'elle est de tout point conforme aux vrais principes de la religion catholique; et que tous ceux qui y sont opposés, les prêtres non assermentés et les aristocrates, sont antichrétiens, anticatholiques. Duchesne mentionne Je dis que les démocrates sont les seuls vrais observateurs de la loi de J. C. Oui, les seuls: parce que, sans s'inquiéter de toutes les affaires d'aujourd'hui, ils ont juré sur les fonts baptismaux, de demeurer fermement attachés à leur religion; et pourquoi? Parce qu'ils savent qu'elle ne peut changer; et que, fidèles à leur serment, quelque événement qui puisse arriver, jamais rien ne sera capable d'ébranler leur foi, leur confiance, et surtout de leur faire oublier ce grand commandement: Un seul Dieu tu adoreras.... Je dis au contraire que les aristocrates sont les seuls qui veulent renoncer à la loi de J. C. parce que, sans cesse occupés des affaires du temps, ils oublient l'essentiel, qui sont les premiers principes de la religion, disent-ils; et pourquoi? Parce qu'ils n'ont pas cette foi ferme des démocrates, qui leur donne la force de résister aux insinuations perfides de ces prêtres ambitieux, qui se font un devoir scrupuleux de troubler des consciences faibles et chancelantes, dans la pratique de la vertu. Et pourquoi? Pour se faire un parti nombreux, il est vrai, mais aussi peu redoutable que difficile à faire revenir de son erreur. Pauvres aristocrates! si vous aviez, comme les démocrates, cette confiance en Dieu, je vous le demande, verrions-nous cette division affligeante régner parmi nous? O aveuglement de l'esprit humain!
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