Château de Meslay (Mayenne)
Le château de Meslay était un château fort situé à Meslay-du-Maine, entouré de douves. C'était une des dix châtellenies du comté de Laval. Il était situé sur la partie sud de la place centrale actuelle.
Histoire
En 1129, le comte d’Anjou Geoffroy Plantagenêt assiège le château de Meslay, appartenant alors à Guy III de Laval, pendant trois semaines. Guy de Laval avait formé une coalition contre son suzerain. Le comte renverse les murs de la place, enfonce les portes, et étant parvenu jusqu'au donjon, le détruit, puis il rase entièrement le château[1].
La victoire des Angevins est suivie d’un pillage, du massacre d’une partie de la population, de la destruction des murs et des chaumières du village[2].
La citadelle est par la suite reconstruite[3]. En 1292, la terre de Meslay-du-Maine arrive dans la famille de Laval puisqu'elle fait l'objet d'un partage entre les enfants de Guy VIII de Laval et de Jeanne de Beaumont.
Jeanne de Laval-Tinténiac, veuve de Bertrand Du Guesclin, habita le château de Meslay, et y épousa Guy XII de Laval en 1384. Elle est mariée avec dispense[4] le avec Guy XII de Laval, son parent au 3e degré[5].
Un acte du Parlement de Paris indique comment le , plusieurs chevaliers[6] se retranchent dans le château de Meslay. Ils lèvent le pont-levis, et au moment où le capitaine[7] veut rentrer, le menacent de leurs traits, « ne le laissant pas même en paix dans la chapelle et la tour de la basse-cour où il s’était retiré ». Pierre d’Anthenaise réussit à les en chasser. Jeanne de Laval-Tinténiac donna ensuite la capitainerie à Jean de la Chapelle qui prend comme lieutenant Jean Burnoust. Celui-ci, réunissant autour de lui de nombreux routiers, en profite avec ses anciens compagnons[8] pour piller, tuer et violer[9].
Lors de la guerre de Cent Ans, en 1427, le château de Meslay est brièvement assiégé lors d'une attaque des Anglais de John Fastolf contre les troupes du comte de Laval et de Richemont[10]. Au début de l'année 1434, le château est rasé par les Anglais du comte d'Arundel, lieutenant-général du roi Henry VI. L'occupation du Comté de Laval par les Anglais se poursuit jusqu'en 1449[11].
Le chastel de Meslay-du-Maine n'est pas reconstruit. Le rédacteur de l'aveu de 1444 utilise à son sujet le passé simple[12]. Il reste néanmoins en bonne place dans l'aveu, incarnant l'autorité alors qu'il est détruit.
Le , les chouans reviennent à Meslay[13]. Les patriotes et soldats se réfugient dans l'ancienne chapelle du Château de Meslay, acquise comme bien national par Julien-Simon Duchesne. Il était du nombre des assiégés. Ils y entassèrent leurs objets les plus précieux, les archives de la mairie, des vivres et des munitions, s'y barricadèrent solidement, et repoussèrent l'assaut. Les royalistes firent alors jouer la mine : l'explosion coupa en deux le juge de paix, fracassa les cuisses de l'agent de la commune, en blessa cinq ou six autres, le reste se rendit. Trois des gendarmes furent fusillés ; Duchesne, plus heureux, fut gardé pour soigner les blessés ; il put s'échapper avec sa malle, bien garnie ; les soldats réfugiés dans l'église purent s'enfuir à Château-Gontier. Les brigands brûlèrent les archives et demandèrent à leurs captifs une rançon de 10.000#.
Notes et références
- Jean, moine de l'abbaye de Marmoutier indique que : Cependant, par un mouvement d'humanité, il sauva la vie aux chevaliers qui l'avaient défendu, et les tira des mains du soldat victorieux, prêt à les égorger. Guy alors s'étant venu jeter aux pieds du comte, vint à bout de le fléchir et d'obtenir son pardon. . Ce témoignage est repris dans L'Art de vérifier les dates.
- Jacques Lalubie, Une baronnie médiévale, de l’an 1000 à 1500, 1994 et Collectif, La Mayenne des origines à nos jours, Saint-Jean d’Angely, Bordessoules, 1984, p. 113. Voir également la chronique de Jean de Marmoutiers : il raconte la coalition autour de Guy de Laval contre le comte du Maine Geoffroy Plantagenêt
- Elle est nommée dans la description de la dot d'Avoise de Laval, lors du mariage de cette dernière avec Jacques de Château-Gontier en 1239.
- Le roi de France Charles VI sollicita la dispense nécessaire auprès du pape d'Avignon, dans l'obédience duquel se tenait alors la France. Le contrat est signé dans la salle du château de Meslay, en présence de Jean de Laval-Châtillon, père de la future, de Guy de Laval, seigneur de Pacy, de Guy de Laval, seigneur de Loué, de Jean et de Thibault Ier de Laval, de Guillaume de Mathefelon, etc.
- Comme le prouva l'enquête faite par Jean de Coesmes, seigneur de Montjean, Jean de Feschal, seigneur de Thuré, Jean Robinard, Jean d'Anthenaise, Henri des Arcis et Guy de Mathefelon, archidiacre de Sablé.
- Jean Le Vexel, chevalier des Arcis, Philippot de Montchenoul, Jean et Guy d’Aubigné, Guillaume et Nicolas de Villiers, Gillet Baudouin, Geoffroy de la Roche, Jean Aspremont avec la complicité de Jean Burnoust, Jean Cordon et Guillaume Jourdain
- Jean du Puy.
- Jean Cordon et Guillaume Jourdain.
- Abbé Angot, Dictionnaire de la Mayenne, tome III, p. 30-31.
- Malcolm Walsby, The counts of Laval, Culture, Patronage and religion in 15th and 16th centuries, Ashgate Publishing, 2007
- Étienne-Louis Couanier de Launay, Histoire de Laval 818-1855, Godbert, [détail des éditions], p. 171
- Couanier de Launay, Un aveu..., 2e série, II, 1890, p. 59
- Au nombre de douze Ă quinze cents.