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Joseph von Eichendorff

Le baron Joseph Karl Benedikt Freiherr[1] von Eichendorff ( - ) est un poète et romancier allemand. Il figure parmi les plus grands noms de la poésie de langue allemande, aux côtés notamment de Johann Wolfgang von Goethe[2].

Joseph von Eichendorff
Titre de noblesse
Baron
Biographie
Naissance

Château de Lubowitz (d)
Décès
(Ă  69 ans)
Nysa
SĂ©pulture
Nom de naissance
Joseph Karl Benedikt von Eichendorff
Nationalité
Domicile
Jánský Vrch (en) (-)
Formation
Activités
Famille
Eichendorff (d)
Père
Adolph von Eichendorff (d)
Mère
Karoline von Eichendorff (d)
Fratrie
Wilhelm Eichendorff (d)
Luise Eichendorff (d)
Conjoint
Aloysia von Eichendorff (d) (de Ă  )
Enfants
Hermann Eichendorff (d)
Therese von Eichendorff Besserer-Dahlfinger (d)
Rudolf von Eichendorff (d)
Parentèle
Karl Eichendorff (d) (petit-fils)
Hartwig von Eichendorff (d) (petit-fils)
Autres informations
Mouvements
Romantisme, Romantisme allemand, romantic literature (d)
Distinction
Titre honorifique
Baron
Ĺ’uvres principales
signature de Joseph von Eichendorff
Signature
Plaque commémorative
Vue de la sépulture.

Biographie

Eichendorff naît au château de Lubowitz (de), près de Ratibor, en Silésie. Ses parents sont le baron Adolf von Eichendorff (de), un officier prussien, et la baronne Karoline von Kloche, issue d’une famille aristocratique catholique. De 1793 à 1801, il est élevé à la maison avec son frère Wilhelm (de). En , les deux frères sont envoyés au gymnasium catholique de Breslau (Matthias-Gymnasium) ; ils sont placés en internat au couvent Saint-Joseph, jusqu’en 1804. Puis Joseph von Eichendorff part étudier le droit à l'université de Halle (1805-1806) et à celle de Heidelberg (1807-1808), où il rencontre le poète Isidorus Orientalis (pseudonyme d'Otto von Loeben (de)), qui aura une grande influence sur lui et sur son œuvre. En 1808, il entreprend un voyage d’éducation à travers l’Europe, visitant Paris et Vienne. En 1809, il retourne à Lubowitz pour assister son père dans l’administration des biens de la famille.

À l’hiver 1809-1810, Eichendorff se rend à Berlin, où il rencontre Johann Gottlieb Fichte, Achim von Arnim, Clemens Brentano, et Heinrich von Kleist. Il finit ses études à Vienne en 1810-1812. De 1813 à 1815, il combat dans les guerres de libération, lors des Sixième et Septième Coalitions. Il épouse Aloysia von Layrisch (de) dont il a un fils, Hermann. Pour nourrir sa famille, il entre en 1816 dans l’administration prussienne, comme stagiaire à Breslau. En 1817, naît une fille baptisée Thérèse.

MĂ©morial en hommage Ă  Eichendorff, Langenzersdorf.

Il devient conseiller d'abord de l’école et de l’église catholique de Danzig en 1821, puis à l'Oberpräsidialrat à Königsberg en 1824. En 1831, il s’installe avec sa famille à Berlin, où il travaille pour plusieurs ministères. En 1841, il est nommé conseiller secret du gouvernement. En 1844, il démissionne, à la suite de divergences d’opinion sur les questions de confession, et se retire avec sa femme Louise, sa fille Thérèse et l’officier prussien Louis von Besserer-Dahlfingen. Pour échapper aux troubles, émeutes et agitation de la révolution, il voyage à Dresde et Köthen en 1849. Là, en 1854, sa fille acquiert la maison du Major Nicolaus Joseph von Holly-Ponienczecz. Eichendorff retourne à Köthen en et demeure dans cette maison jusqu’en octobre. De 1856 à 1857, il est l’hôte, à Breslau, d’Heinrich Förster, dans sa résidence d’été de Johannisberg (de).

Eichendorff meurt le à Neisse, en Haute-Silésie.

Maison de Köthen où Eichendorff loge d’avril à .

Successeur de Clemens Brentano, il a écrit un poème intitulé Waldgespräch (Dialogue dans la forêt), qui fait intervenir la figure de la Lorelei, contribuant ainsi à fixer ce mythe dans l’histoire, tant et si bien qu’on le croira très ancien. Ce poème sera mis en musique par Robert Schumann en 1840.

Eichendorff est considéré comme l'un des plus grands auteurs de l'histoire de la littérature allemande.

Depuis 1956, un prix de littérature Eichendorff a été créé par le Cercle de Wangen, de même qu’un musée Eichendorff, à Wangen im Allgäu. Fondée en 1931, la Société Eichendorff se consacre à l’étude de la vie, de l’œuvre et de l’influence de Joseph von Eichendorff. De 1935 à 1943, un prix Joseph Freiherr von Eichendorff a été accordé.

Son chef-d’œuvre

MĂ©morial en hommage Ă  Eichendorff, Prudnik.

Scènes de la vie d'un propre-à-rien (variante : De la vie d'un Vaurien[3]) (le célèbre Taugenichts) est un roman typique du romantisme, le voyage et l’amour sont, en apparence du moins, ses principaux sujets. Le protagoniste quitte le moulin de son père et devient jardinier dans un château viennois, où il tombe amoureux d’une fille supposée du duc. Parce qu’elle est inaccessible pour lui, il part vers l'Italie, mais retourne ensuite à Vienne, où il finit par apprendre qu’il a confondu la jeune femme qu’il aime avec la fille du duc, que celle qu’il aime a juste été adoptée par le duc et que rien ne s’oppose à ce qu’ils se marient. Mais derrière cette intrigue en apparence futile se cache un véritable réseau de références à des personnages littéraires en correspondance avec "la vision que se fait Eichendorff de la littérature allemande ainsi que sa propre conception du monde et de la vie, portée par un christianisme dénué de tout dogmatisme[4]".

Le film Scènes de la vie d'un propre à rien en est l'adaptation cinématographique.

Ĺ’uvres principales

  • Die Zauberei im Herbst [L'enchantement en automne], 1808
  • Contes de fĂ©es et sagas de Haute-SilĂ©sie (Oberschlesische Märchen und Sagen), 1808-1810
  • Pressentiment et PrĂ©sent (Ahnung und Gegenwart), 1815
  • La Statue de marbre (Das Marmorbild), 1819. Introduction, traduction et notice bibliographique par Paul Sucher, Aubier, Collection Bilingue, Paris, troisième Ă©dition, 1962. Traduction par RĂ©mi Laureillard, Romantiques allemands, Gallimard, Bibliothèque de la PlĂ©iade, vol. 2, 1979 ; rĂ©Ă©d. avec prĂ©face de Marie-Claire Hoock-Demarle, Sillage, 2005
  • Scènes de la vie d'un propre-Ă -rien (Aus dem Leben eines Taugenichts), 1826. Traduction par RĂ©mi Laureillard, Romantiques allemands, Gallimard, Bibliothèque de la PlĂ©iade, vol. 2, 1979 ; rĂ©Ă©d. avec prĂ©f. et notes d'Yvon Girard, Gallimard, 1994. Autre traduction : De la vie d'un Vaurien, par Philippe Forget, Les Belles Lettres, 2013
  • Dichter und ihre Gesellen [le poète et ses compagnons], 1833
  • Viel Lärmen um nichts [Beaucoup de bruit pour rien], 1833
  • Auch ich war in Arkadien [J'Ă©tais aussi en Arcadie], 1834 (ou 1838)
  • Die Meerfahrt [Le Voyage en mer], 1835
  • Mondnacht [Clair de lune], 1837
  • Das Schloss DĂĽrande, 1837. Traduction : Le Château Durande (Le château du comte DĂĽrande[5]), par Armel Guerne dans Les Romantiques allemands, DesclĂ©e de Brouwer, 1956 et 1963, rĂ©Ă©d. PhĂ©bus, 2004
  • Die EntfĂĽhrung [L'enlèvement], 1839
  • Die GlĂĽcksritter [Les aventuriers], 1841
  • FrĂĽhling und Liebe [Printemps et amour], 1841
  • Libertas und ihre Freier [Libertas et ses prĂ©tendants]
  • Letzte Heimkehr (Dernier retour), traduction et prĂ©sentation par Philippe Giraudon, Éditions de la DiffĂ©rence, coll. « OrphĂ©e », Paris, 1989
  • Poèmes de l’étrange dĂ©part, traduction de l’allemand de Philippe Marty, Montpellier, France, Éditions Grège, 2013
Eichendorff

Adaptations musicales des Ĺ“uvres d'Eichendorff

De nombreux poèmes ont été mis en musique, notamment par

Adaptations cinématographiques

  • Scènes de la vie d'un propre Ă  rien (film, 1973) (de), de Celino BleiweiĂź (de)
  • Propre Ă  rien (film, 1978) (de), de Bernhard Sinkel

Notes et références

  1. Freiherr : baron
  2. (de) Christoph Schappert et JĂĽrgen Kost, Deutsche Literatur : Vom Mittelalter bis zur Gegenwart, Bayerischer Schulbuch Verlag, , 391 p. (ISBN 978-3-7627-0454-6), p. 136
  3. Cf. l'introduction de la plus récente traduction de ce texte: De la vie d'un Vaurien. Traduction nouvelle, introduction et notes par Philippe Forget, Les Belles Lettres, Paris 2013.
  4. De la vie d'un Vaurien, op. cit., Quatrième de couverture.
  5. Joseph von Eichendorff et Das Schloss Dürande ou « la fin » du châreau romantique ?

Bibliographie

  • Theodor W. Adorno: Zum Gedächtnis Eichendorffs. In: ders.: Gesammelte Schriften. Hrsg. von Rolf Tiedemann (de). Band 11: Noten zur Literatur. Suhrkamp, Frankfurt am Main 2003 (ISBN 3-518-29311-7) (UrsprĂĽnglich verfasst zum hundertsten Todestag 1957. Erschienen in den „Akzenten“ 1958, 1. Heft.).
  • Richard Alewyn (de): Eine Landschaft Eichendorffs und Eichendorffs Symbolismus. In: Ders.: Probleme und Gestalten. Insel, Frankfurt am Main 1974.
  • Wolfgang FrĂĽhwald (de) (Hrsg.): Joseph von Eichendorff. Leben und Werk in Texten und Bildern. Insel, Frankfurt am Main 1988 (ISBN 3-458-32764-9) (= Insel-Taschenbuch 1064).
  • Hermann Korte (de): Das Ende der Morgenröte. Eichendorffs bĂĽrgerliche Welt. Lang, Frankfurt am Main 1987 (ISBN 3-8204-9650-5) (= Historisch-kritische Arbeiten zur deutschen Literatur; 6).
  • Hermann Korte: Joseph von Eichendorff. Rowohlt-Taschenbuch-Verlag, Reinbek 2000 (ISBN 3-499-50568-1) (= rororo; 50568; Rowohlts Monographien).
  • Klaus-Dieter Krabiel (de): Tradition und Bewegung. Zum sprachlichen Verfahren Eichendorffs. Kohlhammer, Stuttgart 1973 (ISBN 3-17-235061-4) (= Studien zur Poetik und Geschichte der Literatur; 28).
  • (de) Hermann Kunisch (de), « Eichendorff, Joseph Carl Benedikt Freiherr von », dans Neue Deutsche Biographie (NDB), vol. 4, Berlin, Duncker & Humblot, , p. 369–373 (original numĂ©risĂ©).
  • Eberhard Lämmert (de): Eichendorffs Wandel unter den Deutschen. Ăśberlegungen zur Wirkungsgeschichte seiner Dichtung. In: Hans Steffen (Hrsg.): Die deutsche Romantik. Poetik, Formen und Motive. Göttingen 1967 (Kleine Vandenhoeck-Reihe 250 S), S. 219–252 (E: Festschrift fĂĽr Richard Alewyn. Köln 1967).
  • Robert MĂĽhlher (de): Lebendige Allegorie. Studien zu Eichendorffs Leben und Werk. Thorbecke, Sigmaringen 1990 (ISBN 3-7995-2028-7).
  • Wolfgang Nehring (de): Spätromantiker. Eichendorff und E. T. A. Hoffmann. Vandenhoeck und Ruprecht, Göttingen 1997 (ISBN 3-525-01219-5).
  • Stefan Nienhaus: Eichendorffs Wiederholungsstil. Eine Untersuchung des Erzählwerks. Kleinheinrich, MĂĽnster 1991 (ISBN 3-926608-70-6) (= MĂĽnstersche Beiträge zur deutschen und nordischen Philologie; 9).
  • Heinz Ohff: Joseph Freiherr von Eichendorff. Stapp, Berlin 1983 (ISBN 3-87776-162-3) (= PreuĂźische Köpfe; 13).
  • GĂĽnther Schiwy (de): Eichendorff. Der Dichter in seiner Zeit. Eine Biographie. Beck, MĂĽnchen 2000 (ISBN 3-406-46673-7).
  • Paul Stöcklein (de): Joseph von Eichendorff. Mit Selbstzeugnissen und Bilddokumenten. 16. Auflage. Rowohlt, Reinbek 1993, (ISBN 3-499-50084-1) (= Rowohlts Monographien; 84).

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