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Joseph-François Malgaigne

Joseph François Malgaigne, né le à Charmes (Vosges) et mort le à Saint-Gratien (Val-d'Oise), est un médecin, chirurgien, anatomiste et historien de la médecine français. Il est le plus connu des médecins français venus assister l'armée polonaise pendant l'insurrection de 1830-1831.

Joseph-François Malgaigne
Portrait de Joseph-François Malgaigne
Joseph-François Malgaigne,Panthéon des illustrations françaises au XIXe siècle par Victor Frond (dir.), Paris, Pilon/Lemercier, 1869.
Biographie
Naissance
Charmes
DĂ©cès (Ă  59 ans)
Saint-Gratien
Nationalité Française
Thématique
Profession Wundarzt (allemand) (d), médecin, historien, homme politique et chirurgien
Membre de Académie nationale de médecine

Biographie

Joseph-François Malgaigne par Étienne Carjat.

Origines familiales et formation

Joseph-François Malgaigne est issu d'une famille de médecins : son grand-père était chirurgien et son père officier de santé durant les guerres napoléoniennes.

À 15 ans, il part à Nancy étudier pour devenir lui aussi officier de santé. Il est reçu à ce grade à 19 ans ; il assure aussi la direction d'un journal : Le Spectateur de la Lorraine. En 1826, il vient à Paris pour continuer ses études à la faculté de médecine de Paris. Il suit les cours de Guillaume Dupuytren.

Il entre à l'hôpital du Val de Grâce en 1829. Il obtient son doctorat en médecine en 1831, puis est reçu à l'agrégation en 1835[1].

L'insurrection polonaise de 1830-1831

En mars 1831, pendant l'insurrection du royaume de Pologne contre le tsar Nicolas Ier[2], il se porte volontaire en réponse à un appel du Comité La Fayette en faveur des Polonais.

Il est placé à la tête d'un des deux groupes organisés par le comité. Avec un contrat d'engagement établi par la légation polonaise de Paris (général Kniaziewicz), il part en avril 1831, accompagné d'un chirurgien, d'un officier de santé, de deux pharmaciens et de sept étudiants en médecine.

Le groupe est présent à Varsovie au sein de la 4ème Division d'infanterie lors de la prise de la ville par l'armée russe (6 et 7 septembre 1831).

Malgaigne est fait chevalier de l'ordre militaire Virtuti Militari par le gouvernement national insurgé, réfugié à Plock, le 11 septembre[3], peu de temps avant que les forces polonaises se réfugient en Prusse (fin septembre-début octobre).

Carrière

En 1835, il devient chirurgien des hôpitaux de Paris, où il aura comme collègue de travail Auguste Nélaton. Il donne également des cours d’anatomie et de chirurgie et tient des conférences sur les hernies et les bandages.

En 1841, il lance le Journal de chirurgie qui deviendra la Revue médico-chirurgicale. En 1844, il met au point une méthode pour l'opération du bec de lièvre. En 1845, il est nommé chirurgien de l'hôpital Saint-Louis.

Il est brièvement député de la Seine de à [4].

En 1850, il obtint la chaire d'opérations et appareils, puis de clinique chirurgicale et de pathologie externe à la Faculté de médecine de Paris.

Dans les années 1850, il publie nombre d'observations sur la cautérisation de l'oreille, notamment dans le traitement de la sciatique (Acupuncture auriculaire : études princeps et développement historique). À la même époque, il approfondit l'étude de la fracture osseuse de l'avant-bras entreprise avant lui par le chirurgien italien Giovanni Battista Monteggia et qu'il nommera fracture de Monteggia.

Il est choisi comme président pour l'année 1865 de l'Académie de médecine, où il avait été élu le dans la section de médecine opératoire[5].

Il meurt le à Saint-Gratien (Val-d'Oise), des suites d'une attaque survenue une semaine plus tôt lors d'une séance de l'Académie de médecine qu'il présidait.

Contributions scientifiques

On lui doit la description de la « ligne de Malgaigne » : une hernie de l'aine est dite hernie inguinale si son collet est situé au-dessus de la ligne de Malgaigne (projection cutanée de l'arcade crurale tendue entre l'épine du pubis et l'épine iliaque antérosupérieure). La hernie crurale, fréquente chez la femme, a en revanche un collet situé au-dessous de la ligne de Malgaigne.

Spécialiste de la chirurgie orthopédique du genou, de l'épaule et de la hanche, il a mis au point plusieurs appareils pour traiter les fractures.

Publications

MĂ©decine

  • 1831 : Paradoxes de mĂ©decine thĂ©orique et pratique, thèse de mĂ©decine prĂ©sentĂ©e et soutenue Ă  la FacultĂ© de mĂ©decine de Paris le , pour obtenir le grade de docteur en mĂ©decine, Paris, Didot le Jeune, 1831 (Texte intĂ©gral)
  • 1834 : Manuel de chirurgie opĂ©ratoire
  • 1835 : TraitĂ© des fractures et des luxations
  • 1838 : TraitĂ© d’anatomie chirurgicale et de chirurgie expĂ©rimentale
  • 1841 : Manuel de mĂ©decine opĂ©ratoire, fondĂ©e sur l'anatomie normale et l'anatomie pathologique
  • 1847 : TraitĂ© des fractures et des luxations, volume 1, Paris, J.B. Baillière, 1847 (Texte intĂ©gral)
  • 1855 : TraitĂ© des fractures et des luxations, volume Ă©, Paris, J.B. Baillière, 1855 (Texte intĂ©gral)

Histoire de la médecine

  • Histoire de la chirurgie en Occident depuis le VIe jusqu'au XVIe siècle et Histoire de la vie et des travaux d'Ambroise ParĂ©, Paris, J. B. Baillière et fils, sd [BnF : FRBNF32411415]
  • Ĺ’uvres complètes d'Ambroise ParĂ© revues et collationnĂ©es sur toutes les Ă©ditions avec les variantes [...], accompagnĂ©es de notes historiques et critiques et prĂ©cĂ©dĂ©es d'une introduction sur l'origine et les progrès de la chirurgie en Occident du sixième au seizième siècle et sur la vie et les ouvrages d'Ambroise ParĂ© par J.-F. Malgaigne, Paris, J.-B. Baillière, 1840-1841, 3 volumes [BnF : FRBNF37519353] (introduction disponible en ligne)
  • Notice sur Dupuytren, Paris, Firmin-Didot, coll. « Nouvelle Biographie gĂ©nĂ©rale », 1856 [BnF : FRBNF30866310]

Hommages

Une Ă©cole maternelle, une Ă©cole primaire ainsi qu'une rue portent son nom Ă  Charmes, sa ville natale.

Notes et références

  1. Cf. notice sur le site de l'Assemblée nationale.
  2. Cf. article de Kenneth F. Lewalski, « The French medical mission to Poland during the insurrection of 1830-31 », The Polish Review, vol. 10, n° 2 (printemps 1965), pp. 44-58 (aperçu partiel sur jstor, complet moyennant une inscription)
  3. Cf. notice sur le site MPPL Chirurgia.
  4. Joseph-François Malgaigne dans le site de l'Assemblée nationale
  5. François Malgaigne dans le site de la Bibliothèque de l'Académie de médecine.

Voir aussi

Bibliographie

  • Édouard Pilastre, Malgaigne (1806-1865) : Ă©tude sur sa vie et ses idĂ©es d'après ses Ă©crits, des papiers de famille et des souvenirs particuliers, FĂ©lix Alcan, 1905. Texte intĂ©gral
  • Pierre Huard, «Le centenaire de la mort de Joseph-François Malgaigne (1806-1865)», Revue d'histoire des sciences et de leurs applications, 1966, Tome 19 n°4. pp. 371-382. Texte intĂ©gral.
  • « Joseph-François Malgaigne », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [dĂ©tail de l’édition]

Articles connexes

Liens externes

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