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Joséphine Marchand

Joséphine Marchand (dite aussi Joséphine Dandurand), née le à Saint-Jean-sur-Richelieu et morte à Montréal le , est une journaliste, écrivaine, conférencière et militante féministe québécoise[1]. Elle contribue au développement de la lecture publique au Québec avec l'Œuvre des livres gratuits dont elle est la fondatrice.

Joséphine Marchand
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  63 ans)
Montréal
SĂ©pulture
Nom de naissance
Joséphine Marchand
Nationalité
Activités
Père
Conjoint
Ĺ’uvres principales
Contes de Noël (d), Nos travers (d)

Biographie

La maison familiale de Joséphine Marchand au 126 rue St-Charles à Saint-Jean-sur-Richelieu.

JosĂ©phine-HersĂ©lie-Henriette Marchand naĂ®t le Ă  Saint-Jean-sur-Richelieu dans une famille de 11 enfants. Son père FĂ©lix-Gabriel Marchand est premier ministre de la province de QuĂ©bec de 1897 Ă  1900 et sa mère est HersĂ©lie Turgeon[2]. JosĂ©phine Ă©pouse Ă  Saint-Jean-sur-Richelieu, en 1886, Raoul Dandurand, sĂ©nateur de 1898 Ă  1942 et homme politique libĂ©ral qui joue un rĂ´le important au sein de la SociĂ©tĂ© des Nations après la Première Guerre mondiale.

Joséphine Marchand développe son intérêt pour la lecture et l’écriture, notamment sous l'influence de sa mère. Dans la bibliothèque de son père, elle a accès aux œuvres des écrivains canadiens français de cette époque, tels que Benjamin Sulte, Joseph Marmette, Arthur Buies, Faucher de Saint-Maurice, son père Félix-Gabriel étant lui-même écrivain. Ces conditions favorables sont peu communes chez les femmes à son époque; celles-ci n’ayant peu ou pas accès à une formation scolaire conforme[3].

Elle rédige son journal intime de 1879 jusqu'à 1900. Son mari n'aura accès à cette production qu'au lendemain de son décès[4].

Pionnière du journalisme au QuĂ©bec, JosĂ©phine Marchand Ă©crit de nombreux articles pour divers journaux et pĂ©riodiques[5]. En 1893, elle lance la première revue fĂ©minine quĂ©bĂ©coise, Le Coin du feu, mensuel qui paraĂ®t jusqu'en [6].

Femme dynamique, elle s'occupe de la section féminine de l'Association nationale Saint-Jean-Baptiste, donne des conférences au Conseil national des femmes du Canada (dont elle est la directrice) et au premier Congrès de la langue française tenu à Québec en 1912[7]. À la demande du gouvernement Laurier, pendant l'Exposition universelle de Paris en 1900, elle agit comme déléguée au Congrès international des femmes, comme Officier d'Académie et membre du Club Lyceum de Paris[8].

L'Ĺ’uvre des livres gratuits

Soucieuse de soutenir l’alphabétisation et la lecture dans les milieux défavorisés, elle fonde en 1898 l'Œuvre des livres gratuits, « une bibliothèque ambulante » qui expédie des livres gratuitement à des particuliers et à des institutions partout dans la province[9]. Les livres circuleront principalement par le biais des institutrices dans les régions éloignés du Québec[10]. Elle fait l'annonce de ce projet dans le numéro de du magazine Le coin du feu [11].

Cet engagement qui promeut l’égalité d’éducation devient très exigeante comme elle le relate dans son journal intime du : « Une seule inquiétude me hante ou plutôt une grosse préoccupation : c'est l'Œuvre des livres gratuits, dont l'administration est l'affaire d'une vie d'efforts constants et intelligents. la besogne, je le crains, est au-dessus de mes facultés ; et la responsabilité de la conduite d'une pareille machine, que j'ai eu l'imprudence de mettre en branle, est troublante »[12]. Marchand souhaite que cette action mène à la création de bibliothèques et de salles de lecture publiques. Ces efforts n'ont pas le résultat espéré, mais ils contribuent à faire exister une alternative laïque pour la lecture publique au Québec au cours du XIXe siècle, notamment dans les régions[13].

Après son décès en 1925, elle est enterrée au Cimetière Notre-Dame-des-Neiges, à Montréal[14].

Il y a une collection Dandurand-Marchand à Bibliothèque et Archives Canada[15]. Une sous-série est dédiée à Joséphine Marchand.

Ĺ’uvres

L'oeuvre de Joséphine Marchand fait partie du domaine public canadien[16].

Notes et références

  1. Line Gosselin, « Marchand, Joséphine », sur Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003 (consulté le )
  2. Line Gosselin, « MARCHAND, JOSÉPHINE (Dandurand) », sur Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, (consulté le )
  3. France Parent, « Joséphine Marchand : Journal intime 1879-1900 », Recherches féministes, vol. 14, no 2,‎ , p. 175–179 (ISSN 0838-4479 et 1705-9240, DOI 10.7202/058153ar, lire en ligne, consulté le )
  4. Joséphine Marchand, Journal intime 1879-1900, Montréal, Les Éditions de la Pleine Lune,
  5. Yvan Lamonde, « MARCHAND, Joséphine, Journal intime (1879-1900) (Lachine, Éditions de la pleine lune, 2000), 274 p. », Revue d'histoire de l'Amérique française, vol. 54, no 3,‎ , p. 474 (ISSN 0035-2357 et 1492-1383, DOI https://doi.org/10.7202/005504ar, lire en ligne, consulté le )
  6. « Le coin du feu, 1893-1896, janvier 1893, Janvier », sur numerique.banq.qc.ca (consulté le )
  7. Edmond Robillard, « Notice biographique », dans Joséphine Marchand. Journal intime 1879-1900., Montréal, La Pleine Lune, p. 11
  8. France Parent, « Joséphine Marchand : Journal intime 1879-1900 », Recherches féministes, vol. 14, no 2,‎ , p. 178 (ISSN 0838-4479 et 1705-9240, DOI https://doi.org/10.7202/058153ar, lire en ligne, consulté le )
  9. Sophie Montreuil, « L’Oeuvre des livres gratuits dans l’histoire de la lecture publique au Québec (1898-1908) », Documentation et bibliothèques, vol. 49, no 3,‎ , p. 129–130 (ISSN 0315-2340 et 2291-8949, DOI https://doi.org/10.7202/1030194ar, lire en ligne, consulté le )
  10. Madeleine, Portraits de femmes, [Montréal], Editions la Patrie, , 273 p. (lire en ligne), p. 98
  11. Sophie Montreuil, « L’Oeuvre des livres gratuits dans l’histoire de la lecture publique au Québec (1898-1908) », Documentation et bibliothèques, vol. 49, no 3,‎ , p. 129–135 (ISSN 0315-2340 et 2291-8949, DOI https://doi.org/10.7202/1030194ar, lire en ligne, consulté le )
  12. Dandurand, Madame, 1861-1925., Journal intime, 1879-1900, Éditions de la Pleine lune, impression 2000 (ISBN 978-2-89024-319-4, 2-89024-319-2 et 978-2-89024-345-3, OCLC 938147481, lire en ligne)
  13. Séguin, François, 1947-, D'obscurantisme et de lumières : la bibliothèque publique au Québec, des origines au 21e siècle, Montréal, Québec, Éditions Hurtubise, (ISBN 978-2-89723-880-3 et 2897238801, OCLC 951222684, lire en ligne), p. 402
  14. Répertoire des personnages inhumés au cimetière ayant marqué l'histoire de notre société, Montréal, Cimetière Notre-Dame-des-Neiges, 44 p.
  15. « Collection Dandurand-Marchand, Bibliothèque et Archives Canada. »
  16. « Joséphine Marchand », sur Calendrier de l'avent du domaine public 📚 Édition québécoise,‎ (consulté le )
  17. Joséphine Marchand, Contes de Noël, John Lovell & Fils, (lire en ligne)
  18. Joséphine Marchand, Nos travers, C.O. Beauchemin & Fils, (lire en ligne)

Bibliographie

  • RĂ©ginald Hamel, John Hare et Paul Wyczynski, Dictionnaire des auteurs de langue française en AmĂ©rique du Nord, MontrĂ©al, Fides, 1989. 1364 p., p. 361

Liens externes

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