José Casares Gil
JosĂ© Casares Gil est un chimiste et pharmacologue espagnol, nĂ© le Ă Saint-Jacques-de-Compostelle et mort dans la mĂȘme ville le , surtout connu pour avoir Ă©tĂ© le rĂ©novateur des Ă©tudes chimiques en Espagne.
Naissance |
Saint-Jacques-de-Compostelle (Espagne) |
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DĂ©cĂšs |
Saint-Jacques-de-Compostelle (Espagne) |
Nationalité | Espagnol |
RĂ©sidence | Espagne |
Domaines | Chimie, Pharmacologie |
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Institutions |
Université complutense de Madrid Université de Barcelone Académie des sciences espagnole |
Renommé pour | la refondation des études chimiques en Espagne |
La carriĂšre
Barcelone
Issu dâune famille dâuniversitaires, JosĂ© Casares Gil obtient, en 1884, sa licence en pharmacie Ă lâuniversitĂ© de Saint-Jacques-de-Compostelle et, en 1886, sa licence en chimie Ă lâuniversitĂ© de Salamanque. Son pĂšre, Antonio Casares RodrĂguez, occupe la chaire de chimie de Saint-Jacques-de-Compostelle et son oncle, RamĂłn Gil, y enseigne la physique. Casares Gil sâintĂ©resse dâabord plus particuliĂšrement Ă lâoptique. Sa parentĂšle lui facilite lâaccĂšs aux cabinets dâĂ©tude et aux laboratoires de recherche et il obtient par concours, en 1888, Ă lâĂąge de vingt-deux ans, la chaire de physique technique et de chimie analytique rĂ©cemment crĂ©Ă©e Ă la facultĂ© de pharmacie de l'universitĂ© de Barcelone.
Lors dâun premier sĂ©jour Ă Munich, en 1896, Casares Gil prend contact avec les mĂ©thodes de recherche que les Allemands ont alors si merveilleusement perfectionnĂ©es. Il travaille sous la direction dâAdolf von Baeyer. Il dĂ©couvre les thĂ©ories nouvelles de Friedrich KekulĂ©. Il fait la connaissance de Richard WillstĂ€tter et de Heinrich Wieland, condisciples avec lesquels il noue des liens dâamitiĂ© quâil conservera toute sa vie. Lors dâun deuxiĂšme sĂ©jour Ă Munich, deux ans plus tard, il travaille avec Johannes Thiele sur le styrol, et avec Franz von Soxhlet sur les applications agricoles des procĂ©dĂ©s de la chimie analytique. DĂ©sireux de complĂ©ter sa formation, il se rend lâannĂ©e suivante Ă Paris auprĂšs dâHenri Moissan, dĂ©couvreur du fluor et auteur de brillantes Ă©tudes sur les basses et les hautes tempĂ©ratures.
Les connaissances quâil a acquises pendant ses sĂ©jours en Europe inspirent Ă Casares Gil la leçon inaugurale, demeurĂ©e cĂ©lĂšbre, de son cours de lâannĂ©e 1900-1901 Ă Barcelone[1]. Il y attire lâattention des pouvoirs publics sur la nĂ©cessitĂ© de moderniser lâĂ©tude et lâenseignement de la chimie en Espagne. Nombre de ses collĂšgues dâautres universitĂ©s abondent dans son sens et il se crĂ©e, grĂące Ă cette premiĂšre intervention, un climat propice au changement.
En 1902, Casares Gil part pour les Ătats-Unis. Il y sĂ©journe un an. Cette expĂ©rience le déçoit. Il constate que le niveau de lâenseignement est beaucoup moins Ă©levĂ© outre-Atlantique quâen Europe. Cependant, la rencontre, Ă New York, dâAlexander Smith (en), avec lequel il travaille Ă l'isolation des mĂ©taux nobles et des terres rares, vient compenser cette mauvaise impression.
Madrid
En 1905, la chaire de physique technique et de chimie analytique de Barcelone est transfĂ©rĂ©e Ă lâuniversitĂ© complutense de Madrid. Casares Gil en reste le titulaire. La mĂȘme annĂ©e 1905, il est Ă©lu sĂ©nateur par lâuniversitĂ© de Saint-Jacques-de-Compostelle, mandat quâil conservera jusquâen 1919, et il est reçu membre de l'AcadĂ©mie des sciences en 1911.
En 1920, Casares Gil sĂ©journe de nouveau en Allemagne oĂč il passe un an auprĂšs de Richard WillstĂ€tter. Les deux autres voyages quâil entreprend dans les AmĂ©riques sont bien diffĂ©rents du premier sĂ©jour aux Ătats-Unis. En 1924, il parcourt lâAmĂ©rique du Sud et lâAmĂ©rique centrale, donnant dans plusieurs pays une sĂ©rie de cours et de confĂ©rences qui renforcent un prestige dĂ©jĂ bien Ă©tabli. Il se rend ensuite aux Ătats-Unis et au Canada, Ă la tĂȘte dâune dĂ©lĂ©gation envoyĂ©e par le ComitĂ© pour la construction de la citĂ© universitaire de Madrid (es).
Casares Gil tient la chaire de chimie analytique de Madrid jusquâĂ sa retraite, en 1936. AprĂšs la Guerre civile, il reprend ses recherches et les poursuit jusquâĂ un Ăąge trĂšs avancĂ©. Ălu prĂ©sident de lâAcadĂ©mie des sciences le , il le reste jusquâau .
L'Ćuvre
Le chercheur
Casares Gil fut d'abord un chercheur. Pourtant, son Ćuvre proprement scientifique comprend peu de titres. Soixante-quatorze publications se rĂ©partissent entre dix-sept manuels scolaires (y compris les rĂ©Ă©ditions), trente-six confĂ©rences ou articles de vulgarisation (dont des biographies de savants) et seulement une vingtaine de comptes rendus de travaux de recherche originaux, dâimportance dâailleurs trĂšs inĂ©gale.
Parmi les douze articles consacrĂ©s Ă lâanalyse dâeaux, certains, notamment ceux consacrĂ©s Ă la dĂ©tection du fluor ou du brome, ne se contentent pas dâappliquer dâanciens procĂ©dĂ©s : ils les amĂ©liorent ou en proposent de nouveaux. Les publications sur le fluor principalement (cinq titres) marquent d'importants progrĂšs dans les mĂ©thodes de dĂ©termination de cet Ă©lĂ©ment. Les autres articles, publiĂ©s en collaboration, sont consacrĂ©s Ă l'acide naphtalique et Ă l'acide thiosulfurique.
Le professeur
Casares Gil fut donc professeur plus que chercheur. Si ses publications ont Ă©tĂ© peu nombreuses, la portĂ©e de son enseignement, en revanche, a Ă©tĂ© considĂ©rable. C'est par exemple Ă son initiative que sont crĂ©Ă©s Ă l'universitĂ© complutense de Madrid, en 1917, un laboratoire de travaux pratiques de synthĂšse des mĂ©dicaments qui embrassent une grande partie de la chimie organique de lâĂ©poque, et, en 1920, Ă l'initiative de JosĂ© RodrĂguez Carracido (es) et d'Antonio Madinaveitia, un cours de chimiothĂ©rapie dont son collĂšgue et ami Ernest Fourneau occupe la chaire pendant les deux premiĂšres annĂ©es[2]. Cours et travaux pratiques seront rĂ©unis dans un ouvrage paru en 1921[3].
Plusieurs générations de chimistes et de pharmacologues ont été ainsi formées à l'école de Casares Gil, apprenant, dans ses cours ou dans ses manuels toujours impeccablement mis à jour, les méthodes les plus modernes de l'analyse chimique.
Le réformateur
Casares Gil, enfin, fut rĂ©formateur au moins autant que professeur, Ă moins que ces deux activitĂ©s ne doivent ĂȘtre confondues. Dans sa vieillesse, il jugeait que ses occupations politiques avaient nui Ă son Ćuvre scientifique. Il est vrai quâil sâest beaucoup donnĂ© Ă lâamĂ©lioration de lâenseignement et de la recherche dans son pays. Fort de sa propre expĂ©rience et avec une vigueur et une constance remarquables, il a dĂ©fendu lâidĂ©e que lâĂtat doit contribuer Ă former les professeurs et les Ă©tudiants par lâoctroi de bourses de sĂ©jours Ă lâĂ©tranger. Dans cette optique, il sâest efforcĂ© de promouvoir lâapprentissage des langues Ă©trangĂšres chez les Ă©tudiants en sciences. Si lâon tient compte du fait que Casares Gil est Ă©galement lâun des fondateurs de la SociĂ©tĂ© espagnole de physique et de chimie (es), on doit reconnaĂźtre quâun pan essentiel de son Ćuvre a Ă©tĂ© la modernisation des institutions scientifiques en Espagne.
Bibliographie
- Dans sa thĂšse datĂ©e de 2014, Ignacio Suay Matallana a dressĂ© une liste assez complĂšte des Ćuvres de Casares Gil[4].
Ouvrages de synthĂšse
- 1897 : Elementos de anĂĄlisis quĂmico cualitativo mineral, Barcelona, Tipo-litografĂa de JosĂ© Espasa y compañĂa, 151 p.
- 1908-1932 : Tratado de tĂ©cnica fĂsica, Madrid, LibrerĂa General de Victoriano SuĂĄrez, , 4e Ă©d. (1re Ă©d. 1908), 651 p. (Lire en ligne le texte intĂ©gral de la 2e Ă©dition (1916).)
- 1911-1933 : Tratado de anĂĄlisis quĂmico, t. 1 : Analisis cualitativo mineral, Madrid, LibrerĂa General de Victoriano SuĂĄrez, , 4e Ă©d. (1re Ă©d. 1911).
- 1912-1935 : Tratado de anĂĄlisis quĂmico, t. 2 : AnĂĄlisis cuantitativo, Madrid, LibrerĂa General de Victoriano SuĂĄrez, , 4e Ă©d. (1re Ă©d. 1912).
- 1917 : Tratado de quĂmica elemental y nociones de anĂĄlisis cualitativo mineral, Madrid, impr. Eduardo Arias, 699 p.
Sur Casares Gil
- (es) Siro Arribas Jimeno, Introduccion a la historia de la quĂmica analĂtica en España (confĂ©rence prononcĂ©e au 6e congrĂšs national de chimie analytique), universitĂ© d'Oviedo, , 60 p. (lire en ligne), p. 33.
- (gl) Manuel R. Bermejo Patiño, « XosĂ© Casares Gil : A sĂșa vida e a sĂșa obra », Galicia QuĂmica, vol. 3l,â , p. 32.
- (gl) Manuel R. Bermejo Patiño et XosĂ© RamĂłn Fandiño Veiga, « JosĂ© Casares Gil », Ălbum da ciencia, Consello da cultura galega,â (lire en ligne).
- (gl) Fernando Burriel MartĂ, « Nota biogrĂĄfica del Excmo. Sr. D. JosĂ© Casares Gil », An. QuĂm., vol. 43,â .
- (es) RomĂĄn Casares, « Recuerdos de una vida : JosĂ© Casares Gil », dans MonografĂas Beecham, no 34, Madrid, 1987.
- (gl) Rafael RoldĂĄn y Guerrero, « NecrologĂa : Excmo. Sr. D. JosĂ© Casares Gil », BoletĂn de la Soc. Esp. de Hist. de la Farmacia,â .
- (es) JosĂ© Santiago SanmartĂn MĂguez (dir.), De pharmaceutica scientia : 150 años de la Facultad de Farmacia (1857-2007), universitĂ© de Saint-Jacques de Compostelle, (lire en ligne), « JosĂ© Casares Gil », p. 339.
- (es) Ignacio Suay Matallana et JosĂ© RamĂłn Bertomeu SĂĄnchez (dir.), AnĂĄlisis quĂmico y expertos en la España contemporĂĄnea : Antonio Casares RodrĂguez (1812-1888) y JosĂ© Casares Gil (1866-1961) (thĂšse de doctorat en sciences), universitĂ© de Valence, (lire en ligne), « Obras publicadas por JosĂ© Casares Gil », p. 380-393.
Sources
- (es) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en espagnol intitulĂ© « JosĂ© Casares Gil » (voir la liste des auteurs).
- (ca) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en catalan intitulĂ© « JosĂ© Casares Gil » (voir la liste des auteurs).
- L'article en catalan est lui-mĂȘme, pour l'essentiel, une traduction de (es) TomĂĄs FernĂĄndez et Elena Tamaro, « Biografia de JosĂ© Casares Gil », dans BiografĂas y Vidas : La enciclopedia biogrĂĄfica en lĂnea [Internet], Barcelone, (lire en ligne).
Références
- Discurso inaugural leĂdo en la solemne apertura del curso acadĂ©mico de 1900 a 1901 ante el claustro de la Universidad de Barcelona, Barcelona, Hijos de Jaime JepĂșs, Impressores, , 34 p. (lire en ligne).
- Jean-Pierre Fourneau, « Ernest Fourneau, fondateur de la chimie thĂ©rapeutique française : Feuillets d'album », Revue d'histoire de la pharmacie, no 275,â , p. 335-355 (ISSN 0035-2349, lire en ligne).
- (es) Ernest Fourneau et Antonio Madinaveitia (prĂ©f. JosĂ© RodrĂguez Carracido), SĂntesis de medicamentos orgĂĄnicos, Madrid, Calpe, , 449 p. (OCLC 14795060).
- « Obras publicadas por José Casares Gil », 2014.
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :