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Joan Braderman

Joan Braderman, née en 1948 à Washington, est une artiste vidéo, réalisatrice, scénariste, journaliste et militante féministe américaine.

Joan Braderman
Joan Braderman, 2018.
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Activité
Période d'activité
Autres informations
Organisation
No More Nice Girls Productions
A travaillé pour
Hampshire College, Heresies: A Feminist Publication on Art and Politics
Domaine
Membre de
Heresies Collective
Mouvement
Stand Up Theory, Art féministe
Représentée par
Video Data Bank (en)
Genre artistique
Site web
Distinction
National Endowment for the Arts (1989)
ƒuvres principales
Natalie Didn't Drown – Joan Braderman ‘Reads’ The National Enquirer (1983), Joan Does Dynasty (1986), The Heretics (2009)

Biographie

Joan Braderman est la fille de Betty et Eugene Braderman[1]. Elle intĂšgre l'universitĂ© Harvard, oĂč elle obtient une licence avec mention trĂšs bien, en 1970. Elle est la seule Ă©lĂšve fĂ©minine au sein de sa classe de cinĂ©ma[2] - [3]. Elle s’intĂ©resse alors Ă  la rĂ©alisation de films en format 16 mm.

En 1971, elle entre en troisiĂšme cycle Ă  l'universitĂ© de New York, et s’oriente vers des Ă©tudes sur l'histoire du cinĂ©ma, avant de se concentrer Ă  nouveau sur la production d'art vidĂ©o. Elle frĂ©quente les centres d'accĂšs gratuit aux mĂ©dias, prĂ©sents Ă  l’époque dans l'État de New York. En 1973, elle est diplĂŽmĂ©e d’une maĂźtrise de cinĂ©ma de l'universitĂ© de New York, puis d’une maĂźtrise de philosophie en 1976[4].

Tout au long des années 1970, Joan Braderman est une militante anti-guerre, féministe, également engagée dans le mouvement des droits civiques[4].

En 1980, Joan Braderman se marie pour la premiÚre fois avec son partenaire de travail, Manuel DeLanda. En 1996, elle se marie avec Robert C. Reckman, un concepteur-constructeur et cofondateur de Construct Associates à Northampton, dans le Massachusetts[1]. Elle quitte New York et accepte un emploi au Hampshire College dans le cadre du programme de cinéma, de vidéo et de photographie[3].

CarriĂšre artistique

Le travail de Joan Braderman s'intéresse à l'identité féminine. Le thÚme commun dans son travail est un regard critique sur la production des médias et de la culture populaire, y compris la représentation des femmes dans ces productions[5].

Les Ɠuvres vidĂ©o de Joan Braderman sont reconnues pour leur style unique et caractĂ©ristique, Ă©voquĂ© sous le terme de "stand up theory"[6] - [7]. Par le biais de ces performances filmĂ©es, elle dĂ©construit et analyse les mĂ©dias populaires en insĂ©rant des dĂ©coupes de sa propre image, dans des images issues des mĂ©dias de masse, oĂč elle interroge la reprĂ©sentation de l'idĂ©ologie, dont les notions d'argent, de race et de genre, et la transparence de l'espace photographique dans la culture populaire amĂ©ricaine[4] - [6].

Joan Braderman Ă©crit des scĂ©narios originaux pour toutes les Ɠuvres qu'elle produit. Elle est Ă©galement l'auteure des scĂ©narios pour les Ɠuvres cinĂ©matographiques expĂ©rimentales de Manuel DeLanda, tel Raw Nerves: A Lacanian Thriller (1980)[8].

En mars 2013, la chaĂźne de tĂ©lĂ©vision amĂ©ricaine Documentary Channel l'a classĂ©e parmi les dix meilleures rĂ©alisatrices des États-Unis, en lui consacrant une programmation spĂ©ciale[9].

Nathalie Didn't Drown (1983)

La premiĂšre vidĂ©o de Joan Braderman intiulĂ©e Natalie Didn't Drown, Joan Braderman reads The National Enquirer, est diffusĂ©e sur la chaĂźne de tĂ©lĂ©vision new-yorkaise Paper Tiger en 1983[10]. L'artiste y interprĂšte un monologue satirique autour du populaire tabloĂŻd The National Enquirer, entremĂȘlĂ© d'images du magazine lui-mĂȘme. La rĂ©alisatrice dĂ©bute ce projet vidĂ©o aprĂšs que la fondatrice de Paper Tiger TV, Dee Dee Halleck, l'ait mise au dĂ©fi de calomnier le rĂ©dacteur en chef du tabloĂŻd. En 1984, le film est prĂ©sentĂ© Ă  l'American Film Institute[10].

No More Nice Girls

Joan Braderman est la prĂ©sidente de No More Nice Girls Productions[11].La sociĂ©tĂ© de production Ă  but non lucratif est situĂ©e Ă  Northampton, dans le Massachusetts[12]. La sociĂ©tĂ© produit toutes les Ɠuvres vidĂ©o, les Ɠuvres multimĂ©dia, les sites web et les sĂ©ries web de Joan Braderman pour une distribution en ligne, Ă  la tĂ©lĂ©vision, en vidĂ©o amateur et dans les galeries[11].

La réalisatrice a pour objectif de permettre aux artistes de garantir la liberté d'expression par l'accÚs à la vidéo et à Internet. Elle vise à produire et à distribuer des films analytiques et intelligents qui privilégient les subjectivités multiples et envisagent un avenir démocratique. La société comprend une coopérative d'installations et un espace de projection, ainsi que des programmes de sensibilisation.Les membres de No More Nice Girls Productions sont Crescent Diamond, Dana Master et Stashu Kybartes[11].

The Heretics (2009)

Joan Braderman est l’une des membres fondatrices de Heresies: A Feminist Publication on Art and Politics, un magazine produit par un collectif d'artistes et d'Ă©crivains fĂ©ministes qui souhaite valoriser les Ɠuvres des femmes dans les arts[13].

Elle a écrit et réalisé le film, The Heretics, dans lequel des femmes artistes témoignent et échangent sur la remise en question des notions établies de genre et de pouvoir[8] - [14]. The Heretics est présenté en avant-premiÚre lors d'une projection en solo au Museum of Modern Art de New York en 2009[15] - [16].

Les Ɠuvres de Joan Braderman sont prĂ©sentes dans de nombreuses collections permanentes internationales, et notamment au Stedelijk Museum Amsterdam, au MusĂ©e d'art moderne de New York, au deCordova Sculpture Park and Museum, Ă  l'Institut d'Art Contemporain de Londres, au Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou, au Berkeley Art Museum and Pacific Film Archive, Ă  la CinĂ©mathĂšque de l'universitĂ© Harvard au musĂ©e d'art moderne de San Francisco, au musĂ©e national centre d'art Reina SofĂ­a, au Wexner Center for the Arts ou au Centre d'art Walker[17] - [3].

Enseignement

Joan Braderman travaille comme professeure Ă©mĂ©rite de crĂ©ation vidĂ©o, de cinĂ©ma et d'Ă©tudes mĂ©diatiques au Hampshire College. Elle enseigne au niveau international dans des institutions telles que la School of Visual Arts Ă  New York, la School of the Museum of Fine Arts at Tufts University Ă  Boston, le Nova Scotia College of Art and Design, la Hartford University Art School, la Media School de l'UniversitĂ© des arts de Londres et l’universitĂ© catholique portugaise Ă  Porto[3].

Publications

Joan Braderman participe au lancement de la revue féministe Heresies : A Feminist Publication on Art and Politics éditée entre 1977 à 1992, pendant la deuxiÚme vague du féministe [18]. Au cours des années 1970, elle contribue au média, en qualité de membre du collectif d'édition. Elle est la rédactrice en chef et l'éditrice de deux des numéros de la revue[19].

Elle rédige également articles et critiques sur les questions de la représentation dans le cinéma et la vidéo, sur l'art populaire, la pratique du film documentaire, ainsi que sur les femmes au cinéma et l'avant-garde féministe[20].

Engagements

Joan Braderman siĂšge au conseil d'administration de Planned Parenthood pour le Massachusetts, ainsi que dans d’autres organisations fĂ©ministes, telles que le ComitĂ© pour le droit Ă  l'avortement, et mĂšne des actions contre les abus de stĂ©rilisation, au sein de l’état de New York[4] - [3].

Elle a également siégé dans des conseils d'administration et d'organisations de cinéma et de télévision, et notamment l'Association des cinéastes et vidéastes indépendants (AIVF) ou The Independent Television Service (ITVS)[3].

Au sein de la Coalition pour une alternative populaire, elle travaille avec Jose Rivera Ă  l'organisation de la "Convention des peuples" en 1980, pour plaider en faveur de logements abordables. Cette mobilisation a conduit Ă  la rĂ©cupĂ©ration de terrains au sud du Bronx Ă  Charlotte Street, New York, oĂč ont Ă©tĂ© construits leur propre « Maison-Blanche Â» et le parc des Peuples[21].

Bourses, prix et subventions

Filmographie

Parmi une liste non exhaustive :

  • 1977 : July 4, documentaire, 20 min
  • 1980 : The People's Convention, South Bronx, documentaire, 18 min
  • 1982 : Natalie Didn't Drown, Joan Braderman reads The National Enquirer, Joan Braderman, Paper Tiger Television, court mĂ©trage, 28 min[10]
  • 1984 : Waiting for the Invasion – U.S. Citizens in Nicaragua, documentaire, 28 min
  • 1985 : Tell Them For Us; Madre in Nicaragua, documentaire, 28 min
  • 1986 : Joan Does Dynasty, Joan Braderman, Manuel De Landa, Paper Tiger Television, documentaire, 32 min
  • 1989 : No More Nice Girls, Joan Braderman, No More Nice Girls Productions, documentaire, 44 min
  • 1993 : Joan Sees Stars, Joan Braderman, Dana Master, No More Nice Girls Productions, 60 min
  • 1998 : Video Bites: Framed, 24min
  • 2004 : Para No Olvidar: Los Calles de mi Habana viejo, Joan Braderman, 6 min
  • 2009 : The Heretics, Joan Braderman avec Emma Amos, Ida Applebroog, Patsy Beckert, Mary Beth Edelson, Su Friedrich, Janet Froelich, Harmony Hammond, K8 Hardy, Sue Heinemann, Elizabeth Hess, Joyce Kozloff, Arlene Ladden, Lucy Lippard, Mary Miss, Sabra Moore, Marty Pottenger, Emily Roydson, Miriam Schapiro, Carolee Schneemann, Amy Sillman, Joan Snyder, Elke Solomon, Pat Steir, May Stevens, Ginger Brooks Takahashi, Susana Torre, Cecilia Vicuña, Sally Webster et Nina Yankowitz, Crescent Diamond, documentaire, 95 min

Notes et références

  1. (en) Reckman / Braderman Ms. Joan Braderman and Mr. Robert Reckman, « Reckman / Braderman Ms. Joan Braderman and Mr. Robert Reckman », Boston Globe,‎
  2. (en) Feminism and Video: A View from the Village, « Feminism and Video: A View from the Village », Camera Obscura: Feminism, Culture, and Media Studies: 197.,‎ , p. 197
  3. (en) « PROFESSOR EMERITA OF VIDEO, FILM AND MEDIA STUDIES - Joan Braderman », sur https://www.hampshire.edu
  4. (en) « Joan Braderman », sur www.newmedia-art.org (consulté le )
  5. (en) April 12 et 2010 | Emily Wilson | Arts, « “The Heretics”: Women of the Heresies Collective - Women’s Media Center », sur womensmediacenter.com (consultĂ© le )
  6. (en) « Joan Braderman | Video Data Bank », sur www.vdb.org (consulté le )
  7. (en-US) « National Society of Film Critics Honors WMM with a 2021 Film Heritage Award! », sur www.wmm.com (consulté le )
  8. (en-US) « Joan Braderman : THE HERETICS » (consulté le )
  9. (en-US) « TOP 10: Doc Channel Honors Female Filmmakers This March with 'Her Take' Programming », sur The Women's Eye, (consulté le )
  10. (en-US) « Natalie Didn’t Drown: Joan Braderman Reads The National Enquirer », sur PAPER TIGER (consultĂ© le )
  11. (en) « No More Nice Girls | Video Data Bank », sur www.vdb.org (consulté le )
  12. (en) « NO MORE NICE GIRLS », sur www.heresiesfilmproject.org (consulté le )
  13. (en-US) « Ed Halter on The Heretics », sur www.artforum.com (consulté le )
  14. (en) Joan Braderman, Ida Applebroog, Patsy Beckert et Joan Braderman, The Heretics, No More Nice Girls Productions, (lire en ligne)
  15. (en) « MoMA Presents: Joan Braderman’s The Heretics | MoMA », sur The Museum of Modern Art (consultĂ© le )
  16. « Second-Wave Feminists Define an Era in The Heretics | The Village Voice », sur www.villagevoice.com (consulté le )
  17. (en) « Bay Area Women in Film & Media - A Cinematic Evening of Clips & Conversation Featuring THE HERETICS & WOMEN ART REVOLUTION », sur web.archive.org, (consulté le )
  18. (en) Broude, Norma., Garrard, Mary D. et Brodsky, Judith K., The power of feminist art : the American movement of the 1970s, history and impact, H.N. Abrams, (ISBN 0-8109-3732-8, 978-0-8109-3732-1 et 0-500-01643-7, OCLC 29794506, lire en ligne)
  19. (en) David L. Rice Library, « Women’s History Month: Heresies Magazines », sur amUSIngArtifacts, (consultĂ© le )
  20. (en-GB) « Joan Braderman », sur LUX (consulté le )
  21. (en) « South Bronx Peoples’ Convention », sur Bronx Matters (consultĂ© le )

Liens externes

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