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Jean Pouget

Jean Pouget, né le à Brive-la-Gaillarde et mort le à Limoges, est un militaire, grand reporter et écrivain français.

Saint Cyrien, à l’issue d’une courte mais intense carrière militaire (1941-1960), il devient grand reporter au Figaro et écrivain.

Biographie

Famille

Jean Pouget est le fils de Jean Baptiste Octave Pouget, entrepreneur de transports, et Marie Jeanne Claux. Il est marié à Jeanine Marie Eugénie Duché (1922-2011)[1], avec laquelle il a six enfants.

Carrière militaire

En 1941, il intègre l'École spéciale militaire de Saint-Cyr (promotion Charles de Foucault) repliée à Aix-en-Provence[2].

Après l'invasion de la zone libre par les Allemands, il rejoint, en décembre 1942, la résistance dans le maquis des Glières en Haute-Savoie puis en Corrèze en 1944[3]. Il s'engage ensuite dans la 1re armée française commandée par le général de Lattre de Tassigny et sert au sein du 3e régiment de spahis marocains commandé à partir de janvier 1945 par Henri Navarre. Il est grièvement blessé au bras pendant la campagne d'Allemagne à Karlsruhe en avril 1945[2].

À la fin des années 1940 il se rend une première fois en Indochine puis en Allemagne ou il retrouve Henri Navarre. Lorsque ce dernier est désigné en mai 1953, comme commandant en chef en Indochine pour remplacer Raoul Salan, Pouget le suit comme aide de camps. Navarre donnera plus tard le nom d'Isabelle à une des collines qui protège le terrain d'aviation de Diên Biên Phu, en hommage à sa filleule, la fille de Pouget[4]. En janvier 1954, alors capitaine, il commande la 3e compagnie du 1er bataillon de parachutistes coloniaux (1er BPC). Dans la nuit du 3 au 4 mai 1954, le bataillon saute sur Diên Biên Phu. Quelques jours après, il est fait prisonnier avec tous les survivants du siège. Il est libéré quatre mois plus tard.

En 1964, il publie "Nous étions à Dien Bien Phu", un livre qui retrace la bataille. Grace à une documentation constituée de l'ensemble des telex échangés entre l'état major du général Henri Navarre à Saigon, du général René Cogny à Hanoi et du colonel Christian de Castries qui dirige le camp retranché, Jean Pouget reconstruit au fil des demandes de parachutage, de renfort, des coups de gueule, l'ambiance au jour le jour, jusqu'a sa propre arrivée quelques jours avant la fin de la bataille. Son expérience de prisonnier des camps Viêt-minh lui inspirera son livre, le Manifeste du camp No 1 en 1969[2].

Il participe ensuite à la Guerre d'Algérie. Après avoir été nommé chef de bataillon en 1955, à 35 ans, il prend en novembre 1956 le commandement du 228e bataillon d'infanterie (228e BI), formé de rappelés « contestataires », renommé plus tard en 584e bataillon de marche du train, qu'il réussit à remettre sur pied et à en faire un bataillon d'élite[5]. Il écrira un livre autobiographique sur cet événement en 1981, Bataillon R. A. S. Algérie.

En novembre 1957, Jacques Chaban-Delmas est nommé ministre de la Défense. Il décide de créer une structure à Alger destinée à le renseigner sur la situation en Algérie. Cette « antenne d'Alger » est placée sous les ordres du commandant Pouget, « aussi précis que passionné», selon Chaban-Delmas, et Léon Delbecque est chargé d'assurer la liaison avec Chaban. Guy Ribaud fait également partie de la cellule et ils seront rejoints plus tard par Lucien Neuwirth[6]. Cette cellule a surtout pour but de préparer le retour du général de Gaulle, dans ce qui sera la journée du 13 mai [1958]. Pouget pense, comme ses jeunes camarades officiers révolutionnaires, que « seule une égalité totale et sincère entre Européens et musulmans peut sauver l'Algérie française ». Afin d'être cohérent avec ses convictions, il complète son équipe avec un algérien musulman, le commandant Khelifa, qu'il a fait sortir de prison[7]. Selon Yves Courrière, Pouget « est peut-être un des hommes dont le rôle fut le plus important dans le déclenchement du 13 mai »[8]. Après le 13 mai, Pouget souhaite aller plus loin et créer les conditions d'un réel changement en Algérie. Le Comité de salut public mis en place le 13 mai devrait selon lui représenter toute la population algérienne, aussi bien musulmans qu'européens. Pour cela, il l'imagine doté de trois vice-présidents : Jacques Soustelle pour les « ultras », Yacef Saadi, pour les indépendantistes, et Jacques Chevallier pour les « modérés ». Il n'est pas suivi par sa hiérarchie et on lui fait comprendre que son rôle est terminé. Il doit quitter Alger[9].

Ses espérances déçues, il passe son brevet de pilote d'hélicoptère et se consacre à l'aviation légère de l'armée de terre (ALAT)[2]. Il quitte l'Algérie en 1960, âgé de 40 ans.

Il est admis à faire valoir ses droits à la retraite en 1966[2].

Grand reporter au Figaro et écrivain

En 1964, il publie son premier livre Nous étions à Diên Biên Phu dans lequel il réhabilite le général Navarre considéré comme le principal responsable de la chute de Dien Bien Phû[2] - [10].

En 1969, il rejoint Le Figaro. Il parcourt le monde comme grand reporter, notamment le Vietnam au cours de la Guerre du Viêt Nam du temps des Américains et publie de nombreux articles[2].

La même année, il publie Le Manifeste du camp no 1, un « témoignage, un roman et un document prodigieux » sur le calvaire des officiers français prisonniers du Viêt-minh, capturés lors des désastres de Cao Bang et de la RC4 en octobre 1950[11] - [12]. Le personnage du lieutenant Leyrieux est Jean-Jacques Beucler, détenu durant quatre ans au sinistre camp no 1[13].

Le 8-9 décembre 1974, Libération publie un article, fondé sur le témoignage de deux appelés : « Comment un « adepte » de la torture en Algérie est devenu très simplement écrivain humaniste au Figaro ». Cet article incrimine Jean Pouget qui attaque en justice le quotidien. Le procès s'ouvre le 30 janvier 1975. Le quotidien est condamné à lui verser des indemnités[14].

En avril 1975, quelques jours avant la chute de Saïgon, il se trouve au Viet-Nam avec une équipe de reporters et photographes, dont Jean Lartéguy, Raoul Coutard, Brigitte Friang. Le 27 avril, Christian Hoche, son confrère au Figaro, et le photographe Michel Laurent, sont pris dans un accrochage entre les communistes et les miliciens sudistes sur la route de Xuan Loc. Michel Laurent est tué et Christian Hoche fait prisonnier. Jean de La Guérivière, journaliste au Monde, également présent au Viêt-Nam, raconte dans son livre Indochine, l'envoûtement (2021) comment Jean Pouget, « de son propre chef, sans passer par l'ambassade », grâce à ses connaissance du terrain, parvient à le retrouver dans un hôpital de campagne et à le faire libérer « contre trente litres d'essence »[15].

Ami des généraux Alain Bizard[16] et Marcel Bigeard[17], il meurt le 20 septembre 2007 à Limoges, âgé de 87 ans.

Hommages

Le livre Les Centurions de Jean Lartéguy, est dédié à Jean Pouget et selon Jean Lacouture, il lui doit une large part de sa documentation[18] - [19].

Sa réussite dans la reprise en mains en Algérie à la fin d’octobre 1956 des mutins du 228e bataillon d’infanterie (qui devient 584e bataillon de marche du train en décembre 1956), contée par Yves Courrière dans Le Temps des Léopards, a été utilisée dans leurs films par René Vautier (Avoir 20 ans dans les Aurès) et par Yves Boisset (R.A.S.)[20]. Le journal Le Monde a consacré plusieurs articles à R.A.S, le film d'Yves Boisset, et Pierre Viansson-Ponté en a fait l'objet de sa tribune hebdomadaire Au fil de la semaine[21] - [22].

Pierre Schoendoerffer a bien connu Jean Pouget et le fait apparaitre au générique de son film L'Honneur d'un capitaine « ce qui aurait permis de satisfaire les revendications d'auteur de ce dernier »[23]. De même, il s'est inspiré de la personnalité de Jean Pouget pour camper le capitaine Jégu de Kerveguen dans son film Diên Biên Phu (1992)[24].

L'écrivain Michel Peyramaure dresse de Pouget le portrait suivant « Je garde du commandant Jean Pouget l'image d'un centurion désabusé, amateur de cigares et d'armes anciennes... Irascible et volontiers provocateur, obsédé par des souvenirs pénibles, il a vécu en gentilhomme campagnard dans son château du Quercy, en compagnie de son épouse et de la poule favorite de son élevage, Pompadour, qu'il portait sous son bras dans ses promenades »[25] .

Distinctions

Publications

Ouvrages

  • Nous étions à Diên-Biên-Phu, Presses de la Cité, 1964
  • Le Manifeste du camp no 1 - Le calvaire des officiers français prisonniers du Viêt-minh, Fayard, 1969, réédité aux édition Tallandier en 2014
  • Un certain capitaine de Gaulle, Auberon, 1973
  • La Soif, Presses de la Cité, 1979
  • Bataillon RAS, Presses de la Cité, 1981

Articles

Liste non exhaustive :

  • Les responsabilités de Dien Bien Phu. Le rapport Catroux, Le Figaro, 16 et 17 janvier 1969
  • Le rendez - vous du souvenir des 50 officiers rescapés du camp N ° 1 du Tonkin, Le Figaro, 16 juillet 1969
  • Il y a cent ans la défaite de Sedan, Le Figaro, 24 août 1970
  • Le calvaire de Cao Bang, Historia, octobre 1970
  • Tchad. L'étrange guerre du 13e parallèle, Le Figaro, 31 juillet 1969.
  • Le Tchad et l'aide française, Le Figaro, 17 et 18-19 octobre 1969.
  • Le Tchad contre la partition, Le Figaro, 20 août 1970.
  • Drôle de guerre dans l'édredon laotien, Le Figaro, 4 mai 1971
  • Entre le Tchad et la Libye, la 'guerre tiède, Le Figaro, 15 septembre 1971.
  • Ce mal rapporté d'Indochine, Historia Magazine - La Guerre d'Algérie, no 217, 1972
  • Le général Giap : guerrier, communiste et patriote, Le Figaro, 25 janvier 1973
  • Réflexions luminaires sur le film d'Yves Boisset, Le Figaro, 10 août 1973.
  • Le mythe et la réalité, Le Figaro, 7 mai 1974
  • Les Silences de la grande muette, Le Figaro, 16, 18 et 20 décembre 1974
  • Cambodge : La folle expérience d'un ordre nouveau, Le Figaro, 31 mai 1976
  • L'horreur du camp 113, L'Express, 21 mars 1991. Propos recueilli par Christian Hoche et Christian d'Epenoux

Bibliographie

Ouvrages

  • Yves Courrière, La Guerre d'Algérie (4 tomes parus chez Fayard et réédités en deux volumes en 2001 : La guerre d'Algérie 1957-1962, (ISBN 978-2213611181) et La guerre d'Algérie 1954-1957)
    • Les Fils de la Toussaint, 1968
    • Le Temps des léopards, 1969
    • L'Heure des colonels, 1970, p. 285-287, 354-355 (13 mai 1958)
    • Les Feux du désespoir, 1971
  • Sous la direction de François Cochet, Dictionnaire de la guerre d'Indochine, Place des éditeurs, 2021, p. 534

Articles

  • Marie-Danielle Demélas, Les Centurions : quand la fiction est la plus forte, Revue Conflits, 6 mai 2022 en ligne
  • Jean Planchais, « "Nous étions à Dien-Bien-Phu" de Jean Pouget », Le Monde, 15 février 1965, en ligne
  • Jean Lacouture, « "Le manifeste du camp No 1" de Jean Pouget », Le Monde, 8 novembre 1969, en ligne
  • Michel Castaing, « Le commandant Jean Pouget s'est toujours opposé à la torture a affirmé son ancien supérieur en Algérie », Le Monde, 1er février 1975, en ligne

Notes et références

  1. Fiche de décès de l'Insee en ligne
  2. Sous la direction de François Cochet, Dictionnaire de la guerre d'Indochine, Place des éditeurs, 2021, p. 534
  3. Dossier de résistant de Jean Pouget, Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 487872 en ligne
  4. Ivan Cadeau , La guerre d'Indochine - De l'Indochine française aux adieux à Saigon 1940-1956, Tallandier, 2015, p. 365
  5. « Et Delbecque le trouve... dans l’avion! C’est Jean Pouget, le commandant Pouget, celui qui a su non seulement mater les rappelés « contestataires » parqués à Bou-Saâda mais encore les transformer en une unité d’élite. C’est un homme d’exception. Tout le monde le connaît.. », Yves Courrière, La Guerre d'Algérie, L'Heure des colonels, 1970, p. 285
  6. « Dans les premiers jours de mai à Alger, je m'entretins avec Robert Lacoste au palais d'été, éblouissante résidence du ministre de l'Algérie. Conversation très libre et très franche comme de coutume entre nous. L'avenir de l'antenne du ministère de la Défense fut évoquée avec insistance par mon interlocuteur. Cette antenne, complétant le système des missi dominici, avait pour mission de m'informer au jour le jour de tous les faits en relation avec le domaine militaire, c'est-à-dire de tout. Elle était placée sous les ordres du commandant Jean Pouget, aussi précis que passionné. Léon Delbecque assumait la liaison avec moi... », Jacques Chaban-Delmas, L'ardeur, 1975, p. 181
  7. « Et Delbecque le trouve... dans l’avion! C’est Jean Pouget, le commandant Pouget, celui qui a su non seulement mater les rappelés « contestataires » parqués à Bou-Saâda mais encore les transformer en une unité d’élite. C’est un homme d’exception. Tout le monde le connaît.. », Yves Courrière, La Guerre d'Algérie, L'Heure des colonels, 1970, p. 286-287
  8. « A Alger Jean Pouget, le centurion, peut-être l’un des hommes dont le rôle fut le plus important dans le déclenchement du 13 Mai, lutte contre des moulins. Il tente de mettre en place des éléments capables de promouvoir une véritable révolution. Il a acquis de nombreux capitaines parachutistes à son idée. Ensemble ils pensent que des éléments représentatifs de la population algérienne doivent être mis immédiatement en place aux côtés des Européens. Et ces éléments représentatifs, pour eux, ce sont des F.L.N. pour qui ils ont de l’estime. », Yves Courrière, La Guerre d'Algérie, L'Heure des colonels, 1970, p. 354
  9. « Le commandant parachutiste Jean Pouget, l'un des responsables de la cellule de Chaban-Delmas, soutenu par plusieurs autres officiers, ne veut pas voir ce rêve s'évanouir. Nait alors l'un des projets les plus fous d'une guerre pourtant riche en retournements. Pouget, dont Yves Courrière affirme qu'il « est peut-être un des hommes dont le rôle fut le plus important dans le déclenchement du 13 mai », veut transformer l'essai et créer les conditions d'un réel changement en Algérie. Pour cela, il souhaite que le Comité de salut public représente vraiment la population algérienne et soit doté de trois vice-présidents : Jacques Soustelle pour les « ultras », Yacef Saádi, l'ancien chef militaire du FLN pour la zone autonome d'Alger, actuellement emprisonné, pour les indépendantistes, et Jacques Chevallier pour les « modérés », aussi bien musulmans qu'européens. Dans un livre autobiographique, Pouget raconte que, lors d'une rencontre avec Chevallier, quelques jours après le 13 mai, il lui fit part de son projet. « Jacques Chevallier, écrit-il, de son côté, voyait plus loin et plus haut. Si haut qu'il n'osa en parler que par allusions : "Ferhat Abbas a quitté Tunis pour Genève", lui fit-il remarquer un jour incidemment. Ferhat Abbas coprésident du Comité de salut public, pourquoi pas ? » », José-Alain Fralon, Jacques Chevallier, l'homme qui voulait empêcher la guerre d'Algérie, Fayard, 2012, p. 92
  10. Jean Planchais, « "Nous étions à Dien-Bien-Phu" de Jean Pouget », Le Monde, 15 février 1965, en ligne
  11. Jean Lacouture, « "Le manifeste du camp No 1" de Jean Pouget », Le Monde, 8 novembre 1969, en ligne
  12. Le Manifeste du camp no 1 - Le calvaire des officiers français prisonniers du Viêt-minh, Fayard, 1969, réédité aux édition Tallandier en 2014
  13. « ...Jean-Jacques Beucler [...] est le Leyrieux du Manifeste du camp n° 1 de Jean Pouget (1969)... », Jean-Jacques Beucler, Mémoires, 1991, préface de Jacques Chirac.
  14. Michel Castaing, « Le commandant Jean Pouget s'est toujours opposé à la torture a affirmé son ancien supérieur en Algérie », Le Monde, 1er février 1975, en ligne.
  15. « Pouget, Lartéguy, Coutard, Brigitte Friang - l'une des plus jeunes déportées de la Gestapo, l'ex-attachée de presse de Malraux, la brevetée de parachutisme militaire pour mieux couvrir la guerre française en « Indo », revenante comme envoyée spéciale de Radio-Luxembourg -, ils étaient tous là en bande, pour « l'adieu à Saïgon ». J'avais décidé de ne pas me laisser impressionner et de me tenir à l'écart d'un certain folklore « asiate ». Tout de même, Pouget m'épata ! Comme Pouget, Christian Hoche travaillait pour Le Figaro. Le 27 avril, deux jours après son arrivée, accompagné du photographe Michel Laurent, il avait été pris dans un accrochage entre les communistes et les miliciens sudistes en chemise noire qui leur opposaient une ultime résistance sur la route de Xuan Loc, à une cinquantaine de kilomètres de la capitale. [...] Dès que la situation le permit, le 4 mai, Jean Pouget prit la route de Xuan Loc, repéra deux tombes au bord de la route et les fit ouvrir. Dans l'une, reposait Michel Laurent ; dans l'autre, il y avait un Vietcong, reconnaissable à son uniforme. Alors, de son propre chef, sans passer par l'ambassade, Pouget s'adressa à un de ses amis planteur, un Français qui connaissait la région et parlait vietnamien. Ensemble, ils firent leur enquête, remontèrent de village en village et finirent par retrouver Hoche, simplement blessé, soigné à la dure dans un hôpital de campagne vietcong. Ils obtinrent l'autorisation de repartir avec lui, contre trente litres d'essence, et le ramenèrent au Continental. », Jean de La Guérivière, Indochine, l'envoûtement, Seuil, 2021, p. 175 en ligne
  16. « Compagnon de toujours de Pouget, grand-croix de la Légion d'honneur, général le plus décoré de France , ex-bagnard du camp no 1, Alain Bizard... », L'Express, numéros 2060 à 2076, p. 31
  17. « ... dont mon merveilleux camarade Pouget qui est au Figaro...qui était porte-bidons de Navarre, un vieux soldat, et quand il a vu que Dien Bien Phu était foutue, il a dit, moi il faut absolument que je saute avec les camarades. Et Pouget est de ceux qui ont sauté les deux derniers jours...Je les ai beaucoup admiré », Général Bigeard (8 novembre 1974), Radioscopie, en ligne (17:48)
  18. Jean Lacouture, « "Le manifeste du camp No 1" de Jean Pouget », Le Monde, 8 novembre 1969, en ligne
  19. Marie-Danielle Demélas, Les Centurions : quand la fiction est la plus forte, Revue Conflits, 6 mai 2022 en ligne
  20. Guy Pervillé : « Épisode raconté par Yves Courrière dans Le temps des léopards, et par son héros dans Bataillon RAS, Algérie, Presses de la Cité, 1981 ; utilisé dans les scénarios de RAS par Yves Boisset et d’Avoir 20 ans dans les Aurès par René Vautier », La guerre sans nom : appelés et rappelés en Algérie (1992), en ligne
  21. Yves Boisset : « R.A.S. n'a d'ailleurs pas suscité que des réactions négatives dans l'armée. A cet égard, le cas du commandant Pouget est exemplaire. Spécialiste de l'action psychologique, Pouget a fortement inspiré l'officier parachutiste remarquablement interprété par Philippe Leroy-Beaulieu (et non pas par Bruno Cremer). Héros de la bataille de Diên Biên Phû, il avait été fait prisonnier par le Viêt-công et incarcéré dans le fameux camp n° 1. Après sa libération, il avait continué sa carrière en Algérie et avait été chargé de reprendre en main une compagnie disciplinaire isolée aux confins du désert. Se référant à des événements réels, R.A.S. montre comment Pouget a tiré parti d'une embuscade dans laquelle étaient tombés plusieurs de leurs camarades pour galvaniser ses hommes et les pousser à combattre le FLN. Certains l'avaient même soupçonné d'avoir attiré ses soldats dans un piège pour leur insuffler un esprit de vengeance. Je crois honnêtement Pouget incapable d'une manœuvre aussi abjecte. Qu'il se soit servi de cette embuscade pour reprendre en main des soldats insoumis, c'est évident. C'est ce que montre clairement le film. Mais je ne crois pas un instant qu'il ait pu sciemment envoyer ses hommes à la mort. Bien qu'il en ait contesté l'esprit antimilitariste, Pouget a toujours défendu l'exactitude et la rigueur de R.A.S. La plupart des anciens d'Algérie s'accordent d'ailleurs à penser que c'est le film le plus juste et le plus objectif qui ait été tourné sur la guerre d'Algérie. Plus les années passent, plus les passions s'estompent, plus R.A.S. est considéré par tous comme un témoignage indispensable sur cette période troublée. C'est un des films dont je suis le plus fier, et le personnage joué par Jacques Spiesser est probablement le plus proche de moi —avec le jeune héros insoumis et incompris d'Allons z'enfants. », Yves Boisset, Bernard Pascuito, La vie est un choix, 2011, p. 245-247 lire en ligne
  22. L'Avant-scène Cinéma · Numéros 136-142, p. 57 lire en ligne
  23. Bénédicte Chéron, Pierre Schoendoerffer, CNRS, 2012, p. 103
  24. « ...il est facile, pour qui le désire, de redonner à chaque personnage de Diên Biên Phu son identité historique. Le réalisateur reconnaît d'ailleurs lui-même, par exemple, s'être inspiré de la personnalité du capitaine Jean Pouget pour camper le capitaine Jégu de Kerveguen... », Delphine Robic-Diaz, La guerre d'Indochine dans le cinéma français, Presses universitaires de Rennes, 2019, p. 202.
  25. « Je garde du commandant Jean Pouget l'image d'un centurion désabusé, amateur de cigares et d'armes anciennes. Cet ancien saint-cyrien s'était battu dans le maquis des Glières, avait franchi le Rhin à la tête d'un peloton blindé, puis, en dépit d'une blessure grave, était parti pour l'Indochine. Après la défaite cinglante de Diên Biên Phu, où il avait été l'un des derniers combattants, il avait frôlé la mort dans un bagne du Vietnam. Un ouvrage monumental, Nous étions à Diên Biên Phu (éditions Presses de la Cité, 1964), en témoigne, et Jean Lartéguy lui a dédié son livre, Les Centurions. Irascible et volontiers provocateur, obsédé par des souvenirs pénibles, il a vécu en gentilhomme campagnard dans son château du Quercy, en compagnie de son épouse et de la poule favorite de son élevage, Pompadour, qu'il portait sous son bras dans ses promenades. », Michel Peyramaure, Inventaire avant fermeture, Calmann-Lévy, 2021, p. 220.

Voir aussi

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Articles connexes

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