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Jean Malaquais

Wladimir Jan Pavel Malacki, dit Jean Malaquais, né le à Varsovie et mort le à Genève, est un romancier et essayiste d'origine polonaise et d'expression française.

Jean Malaquais
Description de l'image Jean Malaquais en MĂ©xico.jpg.
Nom de naissance Wladimir Jan Pavel Malacki
Naissance
Varsovie, Pologne
Décès
Genève, Suisse
Activité principale
Distinctions
Auteur
Genres

Biographie

De son nom complet Malacki Wladimir Jan Pavel Israël Pinkus, Jean Malaquais est d'origine juive. Il naît en 1908 dans une famille en rupture avec les traditions. Son père enseigne le latin et le grec. Il a un petit frère, Salomon Monniek.

À 17 ans, après l'obtention du baccalauréat, il part à la découverte du monde, traverse l'Europe, se rend en Afrique et exerce pour survivre des dizaines de métiers puis arrive en France

« j’ai bourlingué en Roumanie, en Turquie, en Égypte, et par là-bas, et je suis arrivé en France parce que la France était, dans mon imagination de jeune homme, de ces pays-là, LE pays où il faut vivre, LE pays où il faut étudier. C’était la Révolution française, la Commune, le pays d’accueil, ainsi de suite, ainsi de suite[1]. »

En France, il se lie avec Marc Chirik, oppositionnel au stalinisme, et devient un compagnon de route de groupes internationalistes. À la fin des années 1920, il se fait embaucher dans la mine de plomb et d'argent de La Londe-les-Maures - expérience qui lui fournira la matière de son premier roman Les Javanais. Il épouse à une date inconnue Alina Ajzenberg, jeune femme qu'il a rencontrée en Pologne et venant d'un milieu aisé[1]. De cette union naitra un fils, Jean, en mars 1932[1].

En 1935, il fait la rencontre d'André Gide, avec lequel il entretient une correspondance jusqu'en 1950. Gide l'encourage à écrire, le recommande auprès de directeurs de revues. Malacki fait paraître quelques nouvelles, puis en 1937, il se lance dans la rédaction de L'Île de Java, qui devient Les Javanais en 1939. Ce roman, inspiré de son expérience parmi les mineurs venus des quatre coins du monde, est édité chez les Éditions Denoël sous le pseudonyme de Jean Malaquais. Il obtient le Prix Renaudot en 1939 (face à Sartre pour Le Mur)

Apatride, d'origine juive et « marxien », il est pourtant mobilisé, contre son gré, au début de la Seconde Guerre mondiale. Il détaille son expérience dans Journal de guerre qui décrit la drôle de guerre et la déroute de juin 1940[1]. En danger de mort, il fuit à Marseille. En 1943, il part pour le Venezuela, le Mexique, puis pour les États-Unis, où il acquiert la nationalité américaine.

Il participe en 1942 et après la guerre au groupe de la Gauche communiste de France (GCF) avec Marc Chirik, Clara Geoffroy, Robert Salama dit « Mousso », Serge Bricianer, Louis Évrard, Pierre Bessaignet.

En 1947, il publie Planète sans visa, grand roman de la France sous l'Occupation. Fin 1947 ou début 1948 il rencontre Norman Mailer avec lequel il se lie d'amitié et traduit son premier roman Les Nus et les Morts[1]. Malaquais publie, en 1953, un dernier roman Le Gaffeur, qui met en scène un personnage aux prises avec la Cité : celle-ci, après l'avoir privé de son domicile, de sa femme, de son travail, va jusqu'à lui retirer sa propre identité.

Il écrit une pièce de théâtre, La Courte Paille, qui n'est jouée qu'une fois en privé et n'est publiée qu'à titre posthume en 2000.

En 1960, il rencontre Élizabeth Deberdt qu'il épouse trois ans plus tard. Le couple a une fille Dominique Malaquais[1] (1963-2021) qui deviendra historienne et critique d'art, spécialiste de l'Afrique[2] et dont Norman Mailer est le parrain[1]. Il s'éloigne du roman pour se consacrer à la philosophie. Il s'intéresse notamment à Søren Kierkegaard. À la fin de sa vie, il effectue un grand travail de réécriture de ses romans. Ainsi en 1995, il débute celle des Javanais pour une réédition en 1999[1].

Il meurt à Genève en 1998 à 90 ans.

Ĺ’uvre

Romans

  • Les Javanais, Ă©ditions DenoĂ«l, Paris, 1939 ; rĂ©Ă©d. PhĂ©bus, 1998
  • Planète sans visa, Le PrĂ© aux Clercs, Paris, 1947; rĂ©Ă©d. PhĂ©bus, 2009
  • Le Gaffeur, Buchet-Chastel, Paris, 1953; rĂ©Ă©d. PhĂ©bus, 2001; rĂ©Ă©d. L'Ă©chappĂ©e, 2016

Autres publications

  • Journal de guerre, Éditions de la Maison Française, New York, 1943. RĂ©Ă©d. Journal de guerre suivi de Journal du mĂ©tèque 1939-1942, PhĂ©bus, 1997.
  • « Deux nouvelles de Jean Malaquais », in Les Ĺ’uvres nouvelles 2, Éditions de la Maison Française, New York, 1943.
  • Coups de barre, recueil de nouvelles, Éditions de la Maison Française, New York, 1944. Édition en français : Paris : Le Cherche midi, 2008, 290 p. (ISBN 978-2-7491-1162-9)
  • Søren Kierkegaard : Foi et Paradoxe, 10/18, UGE, Paris, 1971.
  • « Le NommĂ© Louis Aragon ou le patriote professionnel », « Les Égaux », supplĂ©ment Ă  Masses, , no 7. RĂ©Ă©dition, Éditions Syllepse, collection « Les Archipels du surrĂ©alisme », .
  • Correspondance (1935-1950) d'AndrĂ© Gide et Jean Malaquais, Ă©ditions PhĂ©bus, Paris, 2000 (ISBN 978-2859406103 et 9782859404635).
  • Correspondance 1949-1986 de Norman Mailer et Jean Malaquais, traduction française de HĂ©lène Ancel, Paris : Le Cherche midi, 2008, 284 p. (ISBN 978-2-7491-1127-8)
  • La Courte paille, pièce en 4 actes, Ă©ditions Art et ComĂ©die, collection CĂ´tĂ© Scène, 1999.

Traductions

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Geneviève Nakach, Malaquais rebelle, Paris, Cherche midi, coll. « Documents », , 382 p.
  • Alain Leduc, Roger Vailland (1907-1965) : un homme encombrant, Paris, Harmattan, coll. « Socio-anthropologie », , 230 p. (ISBN 978-2-296-06511-6, lire en ligne), p. 107 et 108
  • Michel Olivier, Histoire de la gauche communiste de France, Paris, Éditions du CCI,
  • Michel Roger, L'enfer continue : de la guerre de 1940 Ă  la guerre froide, la Gauche communiste de France (1942-1953), Éditions Ni patrie, ni frontières, , 331 p.
  • JosĂ© Luis Arráez, « Camarade,... Mon très cher MaĂ®tre,... Mon doux ami... Ă©tude sur la correspondance AndrĂ© Gide-Jean Malaquais », L'ull crĂ­tic, nÂş 7, 2002 (Literatura epistolar : correspondències (s. XIX-XX), pp. 243-258.

Liens externes

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