Jean-Pierre Farkas
Jean-Pierre Farkas (né le à Ménilmontant (Paris) et mort le à Paris[1]) est un journaliste et dirigeant de radio français.
Jean-Pierre Farkas | |
Naissance | 20e arrondissement de Paris (France) |
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DĂ©cĂšs | 15e arrondissement de Paris (France) |
Nationalité | française |
Profession | Journaliste |
Spécialité | Radio |
MĂ©dias actuels | |
MĂ©dia | RTL, Radio France |
Biographie
Jean-Pierre Farkas est envoyĂ© en 1958 en AlgĂ©rie oĂč il effectue son service militaire en Kabylie. Infirmier militaire, il n'oublie pas qu'il est journaliste et observe et dĂ©crit tout ce qu'il voit sans oublier d'ĂȘtre critique[2].
AprĂšs lâAlgĂ©rie, il est reporter et parcourt le monde avec son nagra. EntrĂ© Ă Radio-Luxembourg, il y est notamment rĂ©dacteur en chef de Dix millions d'auditeurs, Ă©dition de la mi-joumĂ©e, prĂ©sentĂ©e le plus souvent par lui, tandis qu'il seconde le directeur de la rĂ©daction, Jean Carlier, dĂšs le milieu des annĂ©es 1960[3].
En 1967, il crĂ©e le journal Inattendu puis part aux Ătats-Unis comme correspondant pour RTL et Paris Match. Il est nommĂ© directeur de l'information[4] et sait mettre ses reporters sur le terrain pendant les Ă©vĂ©nements de Mai 68, au risque d'indisposer le ministre de l'IntĂ©rieur Christian Fouchet, les CDR et le SAC de Charles Pasqua[5].
DÚs le , il organise un véritable round de négociations en direct, via l'une des voitures équipées de radiotéléphone, entre le secrétaire général du SNESup Alain Geismar est mis en relation avec le recteur d'académie adjoint de Paris, Claude Chalin[6].
Claude Chalin se dit « prĂȘt personnellement Ă se rendre Ă lâendroit oĂč est Geismar afin dâavoir une conversation », « Cela est possible certainement » rĂ©pond Alain Geismar, mais qui refuse toute discussion sans engagement sur l'amnistie des quatre Ă©tudiants incarcĂ©rĂ©s depuis bientĂŽt une semaine[6]. Claude Chalin rĂ©pond qu'il lui faut le feu vert du ministre, Alain Geismar suggĂšre alors aux auditeurs qui habitent prĂšs de la manifestation de poser leur radio sur leur fenĂȘtre. Ainsi, « si le ministre prend cette dĂ©cision, il sait quâil peut communiquer directement avec tous les manifestants sur les antennes de radio »[6]. Jean-Pierre Farkas prend ensuite la dĂ©cision de couper court Ă ce dialogue inĂ©dit car Alain Geismar lance alors un « quasi-appel Ă l'insurrection gĂ©nĂ©rale »[6].
Il travaille toujours pour Paris Match comme grand reporter puis pour le journal Combat dont il sera le dernier rĂ©dacteur en chef. RentrĂ© en France en 1973, en 1974, il est nommĂ© rĂ©dacteur en chef de l'agence Sygma puis directeur de la rĂ©daction de Elle en . En , il succĂšde Ă Jacques Imbert Ă la tĂȘte du Journal du Dimanche mais Jean Farran le remplace dĂšs 1979 aprĂšs des pertes de dix millions de francs pour l'annĂ©e 1979[7].
En 1981, il rejoint Radio France oĂč il participe au lancement de Radio Berry sud (devenu depuis France Bleu Berry) dans le cadre de la politique de dĂ©centralisation, aprĂšs l'arrivĂ©e de la gauche au pouvoir. Il dirige ensuite France Inter puis a la responsabilitĂ© de l'information de Radio France de 1984 Ă 1986. AprĂšs un passage par VSD, il prend la direction de l'ACP avant de revenir Ă Radio France oĂč il coordonne les radios locales jusqu'en 1997.
En 1998, pour le trentiÚme anniversaire de Mai 68, il publie Le Pavé[8], un recueil de documents concernant la révolte des étudiants, sous la forme d'une brique, symbole des manifestations, avec d'abord la chronologie des faits et les déclarations de personnes-clés puis une soixantaine de photos, des reportages-radio de Jean-Pierre Farkas, les slogans et la reproduction des affiches et des tracts.
Famille
Jean-Pierre Farkas est le pÚre de Marie-Pierre Farkas (née en 1953)[9], journaliste à France Télévision, rédactrice en chef à France 2, écrivain et scénariste[10], d'Olivier Farkas, preneur de son (né en 1960) et de Basile Farkas (né en 1981), journaliste au journal Rock & Folk. Il est le grand-pÚre de Julien Beaumont (né en 1974), grand reporter à TF1 et de Martin Bureau, photographe à l'AFP.
Publications/discographie
Ouvrages de Jean-Pierre Farkas
- Romo GoldĂšche : vieux mythe et grands secrets du journalisme, avant-propos de Françoise Giroud, Ăditions Tiresias, 2000 (ISBN 978-2-908527-80-3)[11]
- Les Trois Cavaliers d'ĂrpĂĄd, L'Harmattan, 2011 (ISBN 978-2-296-54930-2)[12].
Enregistrements
- Les Journées de mai 68 par les journalistes de RTL, présentation de Jean-Pierre Farkas, Philips, 1968 Polygram, 1978 (disque 30 cm)
- Charles de Gaulle : 30 ans d'histoire de la France, 1940 - 1970, présentation de Jean-Pierre Farkas, Philips, 1971 (2 disques 30 cm)
Script d'Ă©mission
- Ici Alger, à vous Paris (série en 20 épisodes), Les ateliers de création de Radio France[13] (émission de radio).
Participation Ă un film
- La Carapate de GĂ©rard Oury (1978).
Références
- « L'ancien journaliste de radio Jean-Pierre Farkas est mort à l'ùge de 86 ans », sur Le Parisien, (consulté le )
- La Fabrique de l'histoire, 18 avril 2011
- Comment réussir à la télévision quand on est petit, breton, avec de grandes oreilles ?, Philippe Gildas, éditions Arthaud
- « Radio 68 : ORTF : la grÚve à contretemps », sur France-Culture, 9 mai 2008
- « Mai 68 sur RTL - Trois mois de festin, trois mois de digestion », Acrimed, 16 juillet 2008
- « LA NUIT DES BARRICADES" FAIT BASCULER LA FRANCE DANS LA GRĂVE GĂNĂRALE », Ilan Caro et Romain Bonte, FRANCE TV
- La Presse périodique en France, Michel Jamet
- Le Pavé, Jean-Pierre Farkas, 1998
- , sur flachfilm.com
- « Marie-Pierre Farkas », sur naive.fr
- , sur editionstiresias.com
- , sur editions-harmattan.fr
- , sur sites.radiofrance.fr
Liens externes
- Entretien de Jean-Pierre Farkas avec MĂ©diapart, sur blogs.mediapart.fr,