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Jean-Philippe de BĂ©la

Jean-Philippe de Béla ou Jeanne-Philippe de Béla[2], dit le chevalier de Béla, né à Mauléon en 1709[3] - [4] et mort à Pau en 1796, est un militaire et écrivain basque français.

Jean-Philippe de BĂ©la
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  86 ans)
Pau
Nationalité
Activités
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Archives conservées par

La dynastie BĂ©la

Le manoir de Bela, à Mauléon

Jean-Philippe de Béla fait partie de la famille Béla, qui a marqué l'histoire de la Soule et du Béarn voisin.

D'après P. Haristoy, les Bela sont d'origine basque, ils sont issus du lignage des Velaz (ou Belaz qui se transformera en Bela) de Medrano. Ils étaient parents avec les seigneurs de Lacarre et apparaissent en Soule au début du XVIe siècle ; Garcia Velaz de Medrano épouse en 1525, l'héritière du domec de Chéraute. André de Bela qui obtient en 1679, l'érection de la seigneurie de Cheraute en baronnie. Dans cet écartelé des Bela, le 1 et le 4 dérivent apparemment des armes des Velaz de Medrano. La branche aînée des Velaz de Medrano porte une croix fleuronnée d'or. Mais Joan Velaz de Medrano, d'une branche cadette porte séparément dans ses armoiries, un loup et un palmier, qui s'est transformé en pin. Dans le 2 et le 3, figurent le lion d'or qui est des Johanne, famille de Mauléon, dont la fille Catherine épousera Gérard de Bela. Sur le tout, le lion d'argent est pour le domec de Chéraute. Ces armes où figurent le blason du lignage d'origine navarraise et le blason familial de son épouse, furent sans doute composées après le mariage de Gérard de Bela au XVIe siècle. Gratian de Bela (Belaz s'est transformé en Bela), fils de Garcia de Velaz de Medrano, épouse vers 1543 la fille et héritière d'Arnaud d'Ohix, bailli de Mauléon Jean Belzunce ; Gratian de Bela deviendra syndic du Pays de Soule en 1553. Il était le fils de Garcia de Belez, qui deviendra Bela[5]. Gérard de Béla (1550 - 1633), fils de Gratian et de Mirabelle d'Ohix, fut bailli et lieutenant général de Jean de Belzunce, capitaine-châtelain et gouverneur de Soule[2].

Né catholique, il opta pour la Réforme lors de son mariage avec Catherine de Johanne, fille du secrétaire d'État de Jeanne d'Albret[3]. Leur fils, Jacques de Béla (1586 - 1667), fut juge et bailli royal. Jurisconsulte et homme de lettres calviniste qui se refusa à abjurer sa foi, il est avec Jean-Philippe de Béla, le plus illustre des Béla. Il est l'auteur de volumineux Commentaires manuscrits datés du début du XVIIe siècle, qui alliés à ceux de Meharon de Maytie (fin du XVIIIe siècle), permettent de mieux comprendre la coutume de Soule alors en vigueur[2]. Vers 1615, il écrit ses Tablettes, une compilation monumentale en six volumes restée inédite[2], rassemblant entre autres une cinquantaine de proverbes, qui le rapprochent de l'œuvre du parémiologue Arnauld Oihénart.

Les noms portĂ©s par les BĂ©la avaient la particularitĂ© de se dĂ©cliner avec les lignĂ©es[3]. On trouve ainsi le premier fils de Jacques de BĂ©la, qui eut sept enfants, sous le nom de Philippe de BĂ©lapoey. On retient de lui qu'il est le père d'un autre Jacques, et grand-père de Jean-Pierre ThĂ©odore, comte de BĂ©la dit le comte charmant, prĂ©fet et chambellan (« prĂ©fet de la table royale Â») de Stanislas II de Pologne, et de Jean de BĂ©la de la Salle, qui fit don Ă  sa mort d'une somme importante aux Ă©tats de Soule pour faire construire une maison d'Ă©ducation pour jeunes filles Ă  MaulĂ©on.

On retrouve Ă©galement les patronymes (Salomon de) BĂ©laspect, (Athanase de) BĂ©lapeyre, (Jean de) BĂ©lagrace (neveu du prĂ©cĂ©dent), (AndrĂ© de) BĂ©la-ChĂ©raute et les BĂ©lapĂ©ritz. Athanase de BĂ©lapeyre Ă©tait curĂ© catholique de ChĂ©raute, vicaire gĂ©nĂ©ral et « oficial Â» de Soule, et fils de Jacques de BĂ©la qui, lui, Ă©tait protestant. Il publia en 1696 Ă  Pau le premier catĂ©chisme Ă©crit en basque[3].

Les Béla possédaient le moulin d'Asconéguy et la maison Planterose à Mauléon. Le moulin présente encore les armoiries de la famille sur son linteau, daté de 1767[6].

Biographie

Jean-Philippe de Béla, ainé de six frères, fut brigadier général des armées du roi.

Lieutenant des dragons à Metz, il combat en Suède et en Europe orientale et participe à la guerre de Succession de Pologne (1733 - 1738) dès 1733. Fait prisonnier par les Russes dans la forteresse polonaise de Dantzig, il est un proche du roi Stanislas Leszczyński (réfugié dans cette même forteresse) qu'il rejoint à Königsberg après s'être évadé. Cette évasion rocambolesque est relatée dans ses Mémoires militaires.

Il invente et fait accepter en 1738 un nouveau modèle de canon et forme en 1745, avec l'approbation de Louis XV[7], un corps composé exclusivement de soldats basques, appelé les Cantabres volontaires, puis le Royal Cantabre, précurseur des chasseurs basques avec lesquels s'illustra Jean Isidore Harispe. Le Royal Cantabre fut supprimé en 1749, mais sous une forme plus réduite, perdura jusqu'en 1762. Il se distingua en particulier dans les Flandres[2].

Il revient à la vie civile en 1767 et consacre désormais sa vie à la littérature et à la politique. Il entre aux États de Soule en 1767 et aux États du Béarn en 1778[6].

Ĺ’uvres

  • MĂ©moires militaires ;
  • Histoire du Royal Cantabre ;
  • Histoire des Basques[8] ;
  • MĂ©moires administratifs divers, comme Les limites de Sainte-Engrâce avant l'usurpation bĂ©arnaise[9] - [10].

On lui attribue ce dicton fataliste : « Lehen hala, orai hola, gero ez jakin nola Â» (« jadis comme ceci, maintenant comme cela, après on ne sait comme Â»)[2].

Notes et références

  1. « https://francearchives.fr/fr/file/ad46ac22be9df6a4d1dae40326de46d8a5cbd19d/FRSHD_PUB_00000355.pdf »
  2. Philippe Veyrin, Les Basques de Labourd, de Soule et de Basse Navarre : leur histoire et leurs traditions (monographie), Pau, Cairn [publié avec le concours du conseil régional et la direction régionale des Affaires culturelles de la région Aquitaine], [rééd.] (1re éd. Bayonne, Musée basque et de l'histoire de Bayonne, ), 347 p. (ISBN 9782350682617, OCLC 826784280, BNF 42791812, présentation en ligne)
  3. GĂ©rard Moutche, Que disent les maisons basques ?, Biarritz, Atlantica, , 286 p. (ISBN 978-2-7588-0177-1), p. 53 Ă  55
  4. (es) « Jean-Philippe de Bela », sur un site de la fondation Euskomedia, au sein d'Eusko Ikaskuntza - Société d'Études basque (consulté le ).
  5. Armorial du Pays Basque
  6. Jeanne Araneder et Michèle Etchegoyhen - Association Ikerzaleak - Linteaux et bénitiers en Soule - 2003, numéro hors série du bulletin du Musée Basque
  7. Béatrice Leroy, Histoire du Pays basque, Paris, Éditions Jean-Paul Gisserot, coll. « Gisserot-Histoire. », , 125 p. (ISBN 2877478300 et 9782877478304, OCLC 182615275), p. 83
  8. Resté à l'état de manuscrit et conservé en trois tomes à la Bibliothèque nationale, Fonds français, nouvelles acquisitions, 20053, 20054, 20055.
  9. Archives nationales, Hl/1368 n° 58
  10. Txomin Peillen - Analyse du document Les limites de Sainte-Engrâce avant l'usurpation béarnaise

Voir aussi

Bibliographie

Ouvrages utilisés pour la rédaction de l'article

Liens externes

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