Jean-Paul Fitoussi
Jean-Paul Fitoussi, né le à La Goulette (Tunisie) et mort le à Paris, est un économiste français.
Naissance | |
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Décès |
(Ă 79 ans) 16e arrondissement de Paris |
Nom de naissance |
Jean Paul Samuel Fitoussi |
Nationalité | |
Formation |
Université Strasbourg-I (doctorat) (jusqu'en ) Lycée Carnot de Tunis |
Activités |
A travaillé pour | |
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Distinction |
Biographie
Jeunesse et formation
Jean-Paul Fitoussi est docteur d'État en sciences économiques et agrégé des disciplines juridiques, politiques et de gestion, section analyse économique[1].
Parcours universitaire
Entre octobre 1968 et novembre 1971, il est assistant à l’Université de Strasbourg, au sein de la faculté des sciences économiques. Il est promu chargé de cours en 1971, puis maître de conférences agrégé en 1974[2].
Il devient doyen de la faculté en mars 1974, et conserve ce poste jusqu'en mars 1977.
Il devient professeur à l'Institut universitaire européen de Florence en septembre 1979, poste qu'il quitte en décembre 1983. Il est responsable du doctorat de troisième cycle : « Fondement de la politique de l'emploi et de la monnaie » jusqu'en septembre 1980, date à laquelle il devient directeur du département de sciences économiques de cet institut universitaire entre 1980 et 1981[2].
Il est professeur invité à l'université de Californie à Los Angeles au premier semestre de 1984.
En 1982, Jean-Paul Fitoussi est professeur des universités à l'Institut d'études politiques de Paris. Il aide à désamorcer une crise entre l'administration et les étudiants lorsque le directeur, Alain Lancelot, annonce une réforme peu populaire qui aurait transformé les bourses de l'institut en un système de prêts à l'américaine et interdit le redoublement en année préparatoire. Il devient en 1997 président du conseil scientifique de l'institut[3]. Il quitte l'IEP en 2010.
Il enseigne Ă©galement en Italie, Ă la LUISS Business School de Rome.
Ses travaux récents portent sur les rapports entre la démocratie et le développement économique.
Dans le public et le parapublic
Jean-Paul Fitoussi a été membre du Conseil d'analyse économique auprès du Premier ministre jusqu'en 2012 et a présidé l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) de 1989 à 2010[4].
Il préside à partir de 2009 le Forum Nouveau Monde[5] : forum économique annuel ayant lieu à l'OCDE.
Jean-Paul Fitoussi est membre du conseil scientifique de l'Institut François-Mitterrand[6].
Il est membre à partir de 2011 du conseil d'orientation de la Fondation Écologie d'avenir, conseil présidé par Claude Allègre.
Très attentif aux relations entre la France et l'Italie, il intervient souvent dans le Club Italie-France [7], fondé par Edoardo Secchi.
Il est responsable du comité économique consultatif de la BERD entre 1991 et 1993[2].
Il a été professeur à Sciences-Po[4].
Dans le privé
À partir du , Jean-Paul Fitoussi est membre du conseil d'administration de Telecom Italia[8] jusqu'en 2017[4]. Il est membre du conseil de surveillance de Intesa Sanpaolo[9] en , fonction dans laquelle il a été reconduit en . Il a également siégé au conseil d'administration de la Banca Sella jusqu'en .
Prises de position
Courant de pensée et recherche
Il est considéré comme se situant dans la mouvance du keynésianisme.
Il travaille sur les théories de l'inflation, du chômage, des économies ouvertes, et sur le rôle des politiques macroéconomiques. Il critique la rigidité budgétaire et monétaire, au motif qu'elle aurait un effet négatif sur la croissance et l'emploi[10].
Crise des subprimes
La crise des subprimes proviendrait selon lui « d'une volonté excessive de rentabilité de la part des détenteurs de capital financier »[11].
Opinions politiques
Lors de l'élection présidentielle de , il apporte son soutien à Emmanuel Macron[12]. En , lors d'une interview pour la chaîne YouTube Thinkerview, Fitoussi déclare « Aux dernières élections, toute honte bue, j'avais soutenu Macron » et « je me suis fait berner »[13].
Il est en faveur d'une coopération rapprochée entre la France et l'Italie afin de peser plus au sein de l'Union européenne[14].
Il considère que l'Union européenne doit investir plus dans l'innovation, ainsi que l'éducation et la recherche, tout en réduisant la bureaucratie qui, selon lui, pèse sur les start-up et sur les entreprises établies. Il soutient que « pendant trop longtemps l’accent a été mis sur le remplacement du travailleur par la machine et donc sur le transfert des gains de productivité engendrés vers l’actionnaire »[15].
Il est membre du conseil d'orientation de l'Institut Montaigne, un think tank libéral[16].
Ouvrages
- Inflation, équilibre et chômage, Paris, Éditions Cujas, 1973
- Le Fondement microéconomique de la théorie keynésienne, Paris, Éditions Cujas, 1974
- La Désinflation compétitive, le Mark et les politiques budgétaires en Europe, avec Anthony B. Atkinson, Olivier Blanchard, John S. Flemming, Edmond Malinvaud, Edmund S. Phelps, Robert M. Solow, Paris, Éditions du Seuil, Paris, 1992
- Le Débat interdit : monnaie, Europe, pauvreté, Paris, Arléa, 1995 (ISBN 2020385791) (rééd. 2000)
- avec Pierre Rosanvallon, Le nouvel âge des inégalités, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points Essais », 1996 (ISBN 2020355086) (1998 : Poche)
- La Règle et le choix, Paris, Seuil, coll. « La République des idées », 2002
- EDF, le marché et l'Europe : l'avenir d'un service public, Paris, Fayard, 2003
- La Démocratie et le marché, Paris, Grasset, Paris, 2004 (ISBN 2253082996) (poche 2007 : LGF, coll. « Le livre de poche. Biblio essais »)
- L'Idéologie du monde : chroniques d'économie politique, La Tour-d'Aigues, L'Aube ; Paris, Le Monde, 2004
- La Politique de l'impuissance, Paris, Arléa, 2005 (ISBN 286959643X)
- L'État de l'Union européenne, Paris, Fayard, 2007
- avec Éloi Laurent, La nouvelle écologie politique : économie et développement humain, Éditions du Seuil, coll. « La république des idées », 2008 (ISBN 2020977192)
- Le Théorème du lampadaire, Les liens qui libèrent, 2013, 224 p. (ISBN 978-2-918597-45-2)
- Comme on nous parle : l'emprise de la novlangue sur nos sociétés, Les liens qui libèrent, 2020 (ISBN 979-1020908681)
DĂ©coration
- Officier de la Légion d'honneur par décret du 14 juillet 2011
- Chevalier de la Légion d'honneur par décret du 21 décembre 2000
Notes et références
- Biographie de Jean-Paul Fitoussi, Sciences-po.fr.
- Jean-Paul Fitoussi, « Jean-Paul Fitoussi - CV », OFCE,‎ (lire en ligne).
- Raphaëlle Bacqué, Richie, Bernard Grasset, (ISBN 978-2-246-78913-0)
- « L’économiste Jean-Paul Fitoussi est mort à 79 ans », sur Ouest France, .
- Le conseil scientifique, Site de l'Institut François Mitterrand.
- Les rencontres du Club Italie-France avec Jean-Paul Fitoussi, 28/05/2019.
- CV Jean Paul Fitoussi, Site de Telecom Italia
- Curriculum de Jean Paul Fitoussi, Site de Intesa San Paolo.
- « Jean-Paul Fitoussi », sur www.fayard.fr, (consulté le ).
- Jean-Paul Fitoussi : mieux vaut endetter l’État que les Français!, Marianne2, 29 mars 2008.
- « L’appel de quarante économistes : « Pourquoi nous soutenons Emmanuel Macron » », sur Le Monde, (consulté le ).
- Crise économique, débats interdits en France ?, de Thinkerview, septembre 2020 [présentation en ligne], de 1h27 à 1h28.
- « Jean-Paul Fitoussi », sur Club Italie-France, (consulté le ).
- Jean-Paul Fitoussi et Karl Aiginger, « L’Europe a besoin d’une stratégie de confiance, pas de politiques de la peur », sur Libération.fr, (consulté le ).
- Juliette Grange (sous la direction de), La guerre des idées. Une analyse du néo-conservatisme dans ses expressions françaises depuis les années 2000, Golias, , p. 47.
Liens externes
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