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Jean-Marie MĂ©rille

Jean Marie Mérille, dit Beauregard, ou Bonbougre, ou Mérel, né le à Saint-Front (Orne)[1] - [2], mort fusillé le , est chef de la chouannerie du Nord de la Mayenne.

Jean-Marie MĂ©rille
Surnom Beauregard
Naissance
Saint-Front (Orne)
DĂ©cĂšs (Ă  29 ans)
Origine Français
Allégeance Chouan
Arme Armée catholique et royale de Normandie
Commandement Division d'AmbriÚres-les-Vallées
Conflits Chouannerie normande

Biographie

Mérille est issu d'une honorable et riche famille de Saint-Front (Orne). Son pÚre était procureur en l'élection de Domfront et prenait le titre de seigneur de La Haye[1]. Il fut enrÎlé en 1793 comme volontaire. Il déserta en 1795 et devint lieutenant puis capitaine dans la division d'AmbriÚres[2], et à la pacification de 1796, fit sa soumission à Domfront entre les mains du général de la Rue[2].

Il avait Ă©pousĂ© AimĂ©e-Perrine Chamaillard-Briand, d'AmbriĂšres, oĂč elle possĂ©dait la terre de BeauchĂȘne. Elle dĂ©clara le qu'elle ne savait plus oĂč rĂ©sidait son mari depuis le . Plus tard, forcĂ©e peut-ĂȘtre par les menaces des rĂ©publicains, elle le suivit dans toutes ses expĂ©ditions, vĂȘtue en amazone et sous la garde d'un Chouan, nommĂ© Plumail, qui mourut Ă  Champgeneteux aprĂšs 1830 [2].

Le soulĂšvement de 1799

MĂ©rille avait donc prĂ©venu le soulĂšvement de 1799. Il signe avec Sans-Peur un appel aux armes affichĂ© vers le [3]. On le suit Ă  Vaiges, Ă  ChĂątres, puis dans le nord de la Mayenne, oĂč il se tint le plus souvent Ă  Fougerolles, Saint-Denis-de-Gastines ou Landivy, accompagnĂ© d'Alexandre. Il avait pour capitaines : Jean Biberon, dit CĂ©sar (de La Chapelle-au-Riboul), Garnier, dit La Couronne (de Courberie) qui blessera le rĂ©publicain le Grand Allemand Ă  CignĂ©[3]. Au mois de , il Ă©tait revenu Ă  La Chapelle-au-Riboul prendre, par ordre de Tercier, le commandement d'une division qui, placĂ©e entre le territoire de FrottĂ© et celui de Bourmont, suivait plus volontiers les ordres de ce dernier [2].

Il prend le titre d'inspecteur général de la division Rochambeau. Il se bat le 16 et le au bois des Vaux, à la Maison-Neuve et à la lande de la Tuilerie en Marcillé ; le 18 à l'Auberge-Neuve, sur la route de Bais et, quelques jours aprÚs, désarme le poste d'Hambers. Le , surpris au village du Chesnay par le Grand Allemand, il s'enfuit jusqu'à Ceaulcé pendant que les plus braves de sa troupe résistent courageusement. AprÚs une pointe poussée avec Alexandre dans le pays d'Auge, il repartait le sur son territoire avec une troupe d'hommes dont six à cheval.

Prises de Rouessé, Bais et Courcité, septembre 1799

Le il est Ă  la prise de RouessĂ©, dont les habitants dĂ©clarent que les troupes royalistes se sont comportĂ©es avec leur dĂ©licatesse accoutumĂ©e. Le 19, de son quartier gĂ©nĂ©ral d'IzĂ©, il adresse aux habitants de Bais une proclamation signĂ©e par lui et Lheureux, chef de division et officier d'Ă©tat-major, les sommant de se rendre, et sur leur refus, il brĂ»le quelques maisons du bourg et impose "une capitulation honorable", dit Renouard [2]. Son signalement est donnĂ© par Lair de la Motte qui l'avait vu Ă  Bais () : 5 pieds 3 pouces (1,73 m.), cheveux et sourcils chĂątain clair, barbe blonde et petites moustaches, nez bien fait, yeux bleus, bouche moyenne, visage ovale, un peu Ă©coulĂ©, teint brun [3], ses chouans sont vĂȘtus en petit habit bleu et carmagnole[4]. Le , tandis que L'Heureux regagne le territoire de sa division, MĂ©rille-Beauregard quitte Bais, emportant pour tout butin les fusils de la garde nationale et entre sans coup fĂ©rir dans le bourg de CourcitĂ© dont la municipalitĂ© s'est retirĂ©e (voire Bais).

Le lendemain, , le commissaire de CourcitĂ©, dans la crainte d’une contre-attaque, fait transporter les armes et les munitions Ă  Saint-Germain-de-Coulamer, sous la garde de la colonne mobile forte de 90 hommes et parfaitement organisĂ©e. « Villaines tremble » et rĂ©clame des secours, le 23. Le lendemain, les jeunes gens de Saint-Aubin-du-DĂ©sert reçoivent l'ordre de se rĂ©fugier dans le chĂąteau d'Averton. Le cantonnement restĂ© Ă  CourcitĂ© vit dans des transes continuelles et demande du renfort, le 29.

L'alarme jetĂ©e par la prise de Bais et l'attaque de CourcitĂ© est encore augmentĂ©e par une lettre que les administrateurs de l’Orne envoient Ă  leurs collĂšgues de la Mayenne, les informant que la majoritĂ© des habitants de Sainte-Gemme, d’IzĂ©, de Trans, de Champgeneteux et de LoupfougĂšres ont l’intention de se joindre aux royaux aprĂšs la moisson.

Il rejoint Bourmont et prend part au combat de Louverné, à la prise du Mans et reçut un des deux canons trouvés dans la ville pour trophée de victoire, mais il le perdit dans un combat que lui livra à Sillé-le-Guillaume, le général Digonet ()[5].

Pendant les mois suivants, les royalistes étaient si bien les maßtres dans le territoire de la division Rochambeau qu'on n'y osait afficher les actes publics. Mérille ne déposa les armes qu'un des derniers. Le , il est au combat sanglant de Magny (Orne) ; la municipalité de Grazay écrit en effet qu'il est passé en Normandie, mais le , de retour à Champéon, ayant d'Hauteville pour adjudant et une bande de quarante hommes, il les licencie, leur disant de garder leurs armes ; quinze seulement restent avec lui. Le , il n'a encore donné aucun signe de soumission, mais le 7 plusieurs de ses Chouans se rendent et le lendemain, il leur recommande de ne commettre aucun acte d'hostilité, mais de garder toujours leurs armes. Enfin le , il donne avis au général commandant le département qu'il vient de licencier ses bandes [2].

La conspiration de Cadoudal, 1800

Il se retira alors à Foulletourte dans la Sarthe, puis au Mans. Compromis en 1804 dans la conspiration de Cadoudal, il se vit reprocher des actes de cruauté contre lesquels il protesta énergiquement qui d'ailleurs, comme le démontra Domanget, son avocat, auraient été couverts par l'amnistie. Il fut condamné néanmoins et exécuté le avec son chef [2].

Article connexe

Notes et références

  1. SICOTIÈRE (L. de la). "Louis de Frotté et les insurrections normandes". (1889), p. 383, 605-607.
  2. Abbé Angot, Dictionnaire historique et biographique de la Mayenne, 3 (1962), p. 24-25.
  3. Abbé Angot, Dictionnaire de la Mayenne, 4(1962), p. 623.
  4. GAUGAIN (abbé Fernand). Histoire de la révolution dans la Mayenne, (1918), Vol. 4, p. 326-329
  5. RENOUARD (Pierre). Essais historiques et littéraires sur la ci-devant province du Maine. (1811), tome 2, p. 316 .
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