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Jean-Jacques Bachelier

Jean-Jacques Bachelier, né à Paris en 1724, et mort dans la même ville en 1806, est un peintre, écrivain et administrateur français.

Jean-Jacques Bachelier
Adélaïde Labille-Guiard, Portrait en buste de M. Jean-Jacques Bachelier (1782),
Paris, musée du Louvre.
Naissance
Décès
(Ă  81 ans)
Paris[1]
Nationalité
Activités
Autres activités
directeur artistique de la Manufacture de Vincennes
Maître
Élève
Lieu de travail

Biographie

Chat angora blanc guettant un oiseau, Versailles, musée Lambinet.

Un peintre de nature morte

Élève de Jean-Baptiste Marie Pierre, (1714-1789), Jean-Jacques Bachelier est un artiste peintre de fleurs, d'animaux et de natures mortes. Il sera notamment renommé pour sa peinture de fleurs, genre peu pratiqué à l'Académie royale de peinture et de sculpture au milieu du XVIIIe siècle, ce qui lui vaudra une pension royale en 1749.

Il est agréé à l'Académie en 1750, sur proposition de Jean-Baptiste Oudry. Il est admis en 1752 à l'Académie royale de peinture et de sculpture, en qualité de peintres de fleurs et obtient en 1763 le titre de peintre d'histoire.

Bachelier est doté d'une grande curiosité pour les problèmes techniques. Il a redécouvert le secret de la peinture à la cire en 1755. En 1790, il inventa un nouveau blanc de plomb, et en 1793, un instrument pour la gravure au miroir. Bachelier utilisa sa technique de la peinture à la cire pour ses œuvres La Fable du cheval et du loup, disparu à Bailleul pendant la dernière guerre mondiale, ou pour La Résurrection de Jésus Christ, destinée à l'église de Saint-Sulpice de Paris et qui a disparu depuis la Révolution. La mode de la peinture à la cire s'éteint à la fin des années 1750.

En 1755, il est nommé décorateur des Bâtiments du roi. Cette même année, marquée par la mort de Jean-Baptiste Oudry, Bachelier est salué comme son successeur et, à ce titre, reçoit de nombreuses commandes royales. Ses natures mortes attestent des influences diverses, et plus particulièrement, celle d'Oudry.

Il participe avec Alexandre-François Desportes et Oudry à la décoration du château de Choisy en 1757. En 1762, il réalise six grandes toile pour le ministère des Affaires étrangères à Versailles, dont deux seront déposées à la Révolution. Elles disparaissent ensuite en 1872, et sont retrouvées en 1984 au musée de Villefranche-sur-Saône.

Aujourd'hui, on peut recenser 178 peintures et dessins, de nombreux vases de Vincennes et de Sèvres parmi ses œuvres.

Une influence déterminante dans le domaine des arts décoratifs

Jean-Jacques Bachelier est chef des modeleurs de la Manufacture de Vincennes en 1750, puis il en est nommé comme directeur artistique par Jean-Baptiste de Machault d'Arnouville en 1751. De 1751 à 1756, il apporte des modifications à la décoration des pièces produites en demandant des modèles à François Boucher et à Jean-Baptiste Oudry pour des figurines en biscuit. Au déménagement d'août 1756, il poursuit ses activités à la manufacture de porcelaine de Sèvres, jusqu'en 1793.

En 1753, il ouvre une acadĂ©mie privĂ©e en rapport avec cette activitĂ©. Puis il fonde Ă  ses frais une Ă©cole gratuite de dessin[2] pour les artisans dans l'ancien collège de Bourgogne, rue de l'École-de-MĂ©decine Ă  Paris, en investissant ses 60 000 livres d'Ă©conomie en 1765. Elle devient Ă©cole royale par lettres patentes de Louis XV en 1767. Après avoir changĂ© plusieurs fois de nom, cette Ă©cole de dessin deviendra l'École nationale des arts dĂ©coratifs en 1877. Cette Ă©cole subsistait encore au XIXe siècle, et son nom est toujours inscrit sur le bâtiment qu'elle occupait alors et qui est aujourd'hui le siège de l'universitĂ© Paris-Descartes.

Bachelier est nommé professeur à l'École des beaux-arts de Paris le , en remplacement de Jean-Baptiste Pigalle et n'aura pas de successeur à son poste. Il fut confirmé le [3].

Ĺ’uvres dans les collections publiques

Nature morte aux fleurs et au violon (vers 1750), Adélaïde, musée national d'Australie-Méridionale.
  • Amiens, musĂ©e de Picardie : Lion d'Afrique combattu par des dogues, 1757, huile sur toile, commande du roi pour le château de Choisy ;
    • Ours de Pologne arrĂŞtĂ© par des chiens de fortes races, 1757, huile sur toile, commande du roi pour le château de Choisy ;
  • Angers, musĂ©e des beaux-arts : Le Canard mort, 1753, huile sur toile ;
  • Auxerre, musĂ©e Leblanc-Duvernoy : Mort d'Abel, 1763, huile sur toile ;
  • Fontainebleau, château de Fontainebleau :
    • Bois de cerf, attaquĂ© dans les tailles d'Epernon et pris le , 1764, huile sur toile ;
    • Bois de cerf pris en forĂŞt de Compiègne, 1764, huile sur toile ;
    • Bois de cerf attaquĂ© Ă  la Haute-Queue, le Ă  Compiègne, 1764, huile sur toile, provient des collections de Louis XV Ă  Versailles, a dĂ©corĂ© l'escalier semi-circulaire menant aux petits appartements ;
    • Bois de cerf pris par le roi le , 1767, huile sur toile ;
    • Bois de cerf chassĂ© par le Roi Ă  Saint-Hubert le , 1767, huile sur toile ;
    • Bois de cerf, chassĂ© par le roi près de l'Ă©tang royal le , 1773, huile sur toile, l'original a Ă©tĂ© agrandi par deux panneaux latĂ©raux pour l'adapter en dessus de porte ;
    • Bois d'un cerf attaquĂ© par l'Ă©quipage du roi au Bois GuĂ©rin le , 1778, huile sur toile, a dĂ©corĂ© l'escalier semi circulaire menant aux petits appartements du roi Ă  Versailles ;
  • OrlĂ©ans, musĂ©e des Beaux-Arts : Enfant endormi ou Bacchus enfant pris par l'ivresse', 1765, huile sur toile
  • Paris, École nationale supĂ©rieure des beaux-arts : La CharitĂ© romaine, 1764, huile sur toile ;
    • Descente de croix, pierre noire et rehauts de craie blanche sur papier brun foncĂ©. H. 0,295 ; L. 0,225 m[4]. C'est Ă  l'occasion du Salon de 1761, oĂą Bachelier prĂ©sente son Milon de Crotone, mais aussi le Chat d'Angora, qu'il expose une Descente de Croix, peinte en grisaille, dont l'Ă©tude prĂ©paratoire fut acquise par Mathias Polakovits pour l'Ecole des Beaux-Arts de Paris. Très achevĂ©e cette feuille est un des rares tĂ©moignages de la production dessinĂ©e de l'artiste[5].
  • Paris, musĂ©e du Louvre : Autoportrait, dessin rond Ă  la pierre noire, diam : 16 cm ;
  • Paris, MusĂ©um national d'histoire naturelle :
    • L'Afrique, demoiselles de Numidie, Pintae, Geai d'Angola, oiseau spatule, huile sur toile ;
    • L'AmĂ©rique, huile sur toile ;
    • L'Europe, huile sur toile ;
    • L'Asie, huile sur toile ;
  • Marseille, musĂ©e des beaux-arts : Vieillard chantant, huile sur toile ;
  • Versailles, château de Versailles : Surtout de table, 1769, frise de porcelaine tendre, modelĂ© par Bachelier, bronze dorĂ©, colonnes de marbre, fond de glace, Manufacture de porcelaine de Sèvres, crĂ©Ă© pour le mariage du dauphin le Ă  l'OpĂ©ra royal du château de Versailles ;
  • Versailles, bibliothèque municipale :
    • L'Europe Savante, 1762, huile sur toile ;
    • Le Pacte de Famille, 1762, huile sur toile ;
  • Versailles, musĂ©e Lambinet : Chat angora blanc guettant un papillon, huile sur toile[6] ;
  • Collection PrivĂ©e USA Cte Alexandre de Bothuri: les deux chiens de madame de Pompadour, 1756, huile sur toile (ancienne collection baron LĂ©onino 1937)

Publications

  • Histoire et secret de la peinture Ă  la cire, contre le sentiment du comte de Caylus, Paris, 1755
  • Discours sur l'utilitĂ© des Ă©coles Ă©lĂ©mentaires en faveur des arts mĂ©caniques, prononcĂ© le Ă  l'occasion de l'ouverture de l'Ă©cole gratuite de dessin, Imprimerie nationale, 1789 ; rĂ©Ă©ditĂ© en 1792
  • MĂ©moire sur l'Ă©cole gratuite de dessin, 1774
  • MĂ©moire historique sur la Manufacture nationale de France rĂ©digĂ© en 1781 ; rĂ©Ă©dition de 1878, Simon Ă  Paris, petit in-8° de IX et 57 pages
  • MĂ©moire sur l'Ă©ducation des filles, Imprimerie nationale, 1789
  • Projet d'un cours public des arts et mĂ©tiers, Imprimerie nationale, 1789
  • MĂ©moire sur les moyens d'Ă©tablir avec Ă©conomie le plus grand nombre d'Ă©coles primaires et secondaires, Imprimerie nationale, 1792
  • MĂ©moire historique de l'origine et des progrès de la manufacture nationale de porcelaine de France, in-12°, 1799 ; rĂ©Ă©dition de Gustave Gouellain en 1878.

Salons

Jean-Jacques Bachelier expose régulièrement au Salon à partir de 1751.

  • 1753 : Le Canard sauvage accrochĂ© contre une planche de sapin (musĂ©e des beaux-arts d'Angers) ;
  • 1753 : L'Europe savante ; Le Pacte de Famille ; Les Alliances de la France ;
  • 1765 : Femme, le coude appuyĂ© sur une table, donnant une lettre Ă  son esclave, pastel Ă  l'huile ; La CharitĂ© romaine, morceau de rĂ©ception Ă  l'AcadĂ©mie (Paris, École nationale supĂ©rieure des beaux-arts) ; Femme donnant une lettre Ă  son esclave, pastel ;
  • 1767 : La Mort de Milon de Crotone (Dublin, National Gallery of Ireland).

Après 1767, Bachelier se joint aux artistes qui, las d'être les victimes des critiques, refusent d'exposer au Salon.

Exposition

  • Versailles, musĂ©e Lambinet, du au , Jean-Jacques Bachelier (1724-1806), peintre du roi Louis XV et de Madame de Pompadour.

Source

Cet article comprend des extraits du Dictionnaire Bouillet. Il est possible de supprimer cette indication, si le texte reflète le savoir actuel sur ce thème, si les sources sont citées, s'il satisfait aux exigences linguistiques actuelles et s'il ne contient pas de propos qui vont à l'encontre des règles de neutralité de Wikipédia.

Annexes

Bibliographie

  • Dictionnaire BĂ©nĂ©zit
  • Collectif, Histoire de l'Ă©cole nationale supĂ©rieure des arts dĂ©coratifs, Paris, ENSAD, ministère de la Culture, 4 vol., 1995-1996.
  • Collectif, Jean-Jacques Bachelier [monographie, catalogue de l'exposition au musĂ©e Lambinet 199-2000], Éditions Somogy, MusĂ©e Lambinet, Paris, 1999, (ISBN 2-85056-371-4)
  • Thierry Bajou, Les peintres du Roi, 1648-1793, RMN, 2000
  • Thomas W.Gaehtgens, L'art et les normes sociales au XVIIIe siècle, Éditions de la Maison des Sciences de l'Homme, Paris, 2001, 543p.
  • LĂ©onard Defrance et Philippe Tornsin, Les broyeurs de couleurs, leur mĂ©tier et leur maladie : mĂ©moire, Éditions du Cefas, 2005, 134p.
  • Basile Baudez, Élisabeth Maisonnier, Emmanuel PĂ©nicaut (dir.), Les HĂ´tels de la Guerre et des Affaires Ă©trangères Ă  Versailles, Nicolas Chaudun, 2010, 280p. (p. 80-85).
  • Ulrich Leben, L'École royale gratuite de dessin de Paris (1767-1815), Ă©ditions Monelle Hayot, 2004. Grand format, 175 pages, 148 illustrations. (ISBN 9782903824464)

Iconographie

Liens externes

Notes et références

  1. Relevé généalogique sur Geneanet
  2. Prosper Bailly, « Les écoles de dessin à Paris », La Gazette des beaux-arts,‎
  3. FrĂ©dĂ©ric Chappey, « Les professeurs de l'École des beaux-arts (1794-1873) Â», in Romantisme, 1996, no 93, p. 95-101.
  4. « Descente de Croix, Jean-Jacques Bachelier », sur Cat'zArts
  5. Sous la direction d’Emmanuelle Brugerolles, De Poussin à Fragonard : hommage à Mathias Polakovits, Carnets d’études 26, Beaux-arts de Paris éditions, 2013, p. 133-136, Cat. 30.
  6. « Chat angora blanc guettant un papillon », notice no 04000000445, base Joconde, ministère français de la Culture
  7. « Portrait en buste de Jean-Jacques Bachelier, peintre Â», notice de l'Inventaire du dĂ©partement des Arts graphiques du musĂ©e du Louvre.
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