Jani Allan
Jani Allan, née le , est une journaliste sud-africaine. Elle est une chroniqueuse célèbre et très médiatisée. Elle défraie régulièrement la chronique pour des articles controversés et provocateurs et pour ses relations personnelles ambigües.
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Université du Witwatersrand Roedean School (en) Greenside High School (en) |
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Conjoint |
Gordon Schachat (en) (de Ă ) |
Jani Allan est chroniqueuse pour le journal centriste, le Sunday Times, le plus important hebdomadaire du pays, de 1980 à 1989. Elle contribue par la suite de nombreux médias britanniques et sud africains.
Biographie
Jani Allan est adoptée à l'âge d'un mois par un couple anglo-sud-africain aisé, John Murray Allan, un ancien rédacteur en chef adjoint du quotidien de Johannesburg, The Star et Janet Sophia Henning, une antiquaire de Randburg. Son père adoptif meurt lorsqu'elle a dix-huit mois et sa mère se remarie avec Walter Eric Monteith Fry. La famille vit à Randburg avant de déménager à Sandton. Jani Allan fréquente les écoles primaires Franklin D. Roosevelt et de Blairgowrie à la même époque que l'écrivain Rian Malan, puis Roedean School (en) et Greenside High School (en)[1].
D'après sa mère, elle est une enfant douée, particulièrement pour la musique[2]. Elle est une musicienne prodige : elle a une formation de pianiste classique et, encore enfant, elle enregistre un concert de piano pour la télévision et fait ses débuts dans l'Orchestre symphonique de Johannesburg à l'âge de dix ans[3] - [4].
Elle est diplômée de l'université du Witwatersrand, notamment en Beaux -Arts. Le galeriste Trevor Coleman lui organise une exposition personnelle.
Carrière
Avant de devenir journaliste, Jani Allan travaille comme modèle photographique et enseigne l'art et l'anglais[2]. Elle publie une série de critiques de musique classique pour le quotidien The Citizen.
Sunday Times (1980-1989)
Elle travaille pour le journal The Sunday Times entre 1980 et 1989.
Elle écrit d'abord des chroniques et des critiques musicales (Radio Jani). En 1986, elle publie Jani Allan's Week, sur les événements glamour de la jet set sud-africaine avec des interviews de personnalités.
L'année suivante, elle se trouve à Maurice pour un reportage sur la pêche quand le vol 295 de la South African Airways s'écrase sur l'île, ne faisant pas de survivants. Avec son collègue Geoff Allan, ils sont les premiers journalistes sur place et publient un reportage conjoint dans le Sunday Times.
Elle est désignée comme « La personne plus admirée » dans un sondage de Gallup en 1987[2].
In 1988, sa rubrique Jani Allan's Week est remplacée par Face To Face, avec une orientation politique plus marquée. A cette époque l'Afrique du Sud est de plus en plus isolée au niveau international à cause de sa politique d'apartheid. Dans ce contexte, Jani Allan rencontre les principaux acteurs politiques du pays, comme Eugène Terre'Blanche, Winnie Mandela, Denis Worrall et Mangosuthu Buthelezi[5].
A la suite d'une tentative d'assassinat sur sa personne, dans son appartement Ă Johannesbourg en 1989, elle quitte le pays pour vivre en Angleterre[6]. A Londres, elle travaille pour des journaux comme l'Evening Standard[7], The Sunday Times[8] - [9] et The Spectator[10] mais continue de travailler Ă distance pour la presse sud-africaine, notamment dans la rubrique Jani at large - Jani Allan - reporting from London.
Après un exil britannique de six semaines, elle retourne à Johannesburg mais, peu de temps après, on lui demande de démissionner en raison d'une liaison supposée avec Eugène Terre'Blanche, le leader pro-apartheid. Sa collaboration avec le Sunday Time prend fin en septembre 1989[11].
Londres (1990-1996)
Jani Allan retourne à Londres. En 1990, elle est une chroniqueuse régulière pour l'hebdomadaire sud-africain Scope où elle a une rubrique à son nom, Jani Allan et publie occasionnellement dans le Sunday Times de Londres des interviews de personnalités et des papiers d'opinion.
En 1992, elle réclame à Channel 4 des dommages-intérêts pour la diffusion d'un documentaire par Nick Broomfield.concernant cette prétendue aventure avec Eugène Terre'Blanche, le leader du Mouvement de résistance afrikaner[2].
Plus tard, elle travaille aussi pour South African Broadcasting Corporation et l'agence de presse londonienne de Cliff Saunders, l'Evening Standard, the Spectator, le Daily Mail, The Salisbury Review et Searchlight.
Retour en Afrique du Sud (1996-2001)
Jani Allan retourne en Afrique du Sud en 1996 où elle fait aussitôt la couverture du magazine Style[3] . Elle anime sur Cape Talk Radio, une émission de divertissement Jani's World où elle reçoit des personnalités politiques. Puis elle lance le site web Cyberjani pour Mweb, un fournisseur internet[3]. Elle affiche son intention d'y publier [12]« toute la vérité impropre à l'impression et également offensante à gauche, à droite et au centre »[13].
Son émission devient une des plus populaires de la station, mais est aussi controversée depuis qu'en septembre 1999 Jani Allan rapporte des opinions antisémites, homophobes et racistes de l'extrémiste de droite américain Keith Johnson[14]. Bien qu'elle se distancie des propos de Keith Johnson et présente ses excuses aux auditeurs juifs, elle est licenciée en octobre 2000[15].
Les Etats-Unis (2001–2012)
De 2004 à 2005, Jani Allan écrit en free-lance pour différentes publications, dont le WorldNetDaily.
En 2006, son article controversé sur Terre'Blanche est republié dans le livre A Century of Sundays: 100 Years of Breaking News in the Sunday Times. Le livre contient aussi un reportage sur le recours en diffamation.
Après 2013
Après une pause prolongée, elle revient dans le secteur des médias sud-africains en 2013, en se réinventant en tant que diariste de restaurant et défenseure des droits des animaux.
Jani Allan continue d'être présente sur la scène médiatique, elle ouvre un compte Twitter, tient un nouveau blog, My Grilling Life, un site web éponyme, fait l'objet de plusieurs reportages dans des magazines (Dekat, Mail & Guardian, Sunday Times ...),
En octobre 2014, le Daily Maverick publie une chronique de Jani Allan intitulée I refuse to be the poster child of slut-shaming sur la façon dont les femmes journalistes sont traitées en Afrique du Sud, en partant de sa propre expérience dans l'affaire Terre'Blanche[16].
Elle écrit dans de nombreux périodiques, de manière régulière pour BizNews, puis Epoch Time, Russia Today.
Son livre de mémoire, Jani Confidential paraît en 2015[17]. Des extraits en sont publiés dans Fair Lady, The Weekend Argus , Rapport, the Sunday Tribune, le Sunday Independent et The Star[18].
Jani Allan continue d'écrire des articles d'opinion indépendants pour des publications sud-africaines et depuis 2018, écrit de manière semi-régulière pour le journal new-yorkais, Epoch Times.
L'affaire Oscar Pistorius
Le 14 avril 2014, Jani Allan publie une virulente lettre ouverte à Oscar Pistorius[19]. Elle le compare à Eugène Terre'Blanche, le traite de faux héros et suggère qu'il a pris des cours de théâtre en préparation de sa comparution devant le tribunal. La famille d'Oscar Pistorius dément l'information relative aux cours de théâtre mais l'article est relayé par plusieurs journaux dans le monde entier[20] - [21] - [22] - [23] - [24]et devient rapidement viral. Après avoir lu l'article, une travailleuse sociale, Yvette van Schalkwyk, convaincue de la sincérité d'Oscar Pistorius, décide de témoigner en sa faveur lors du procès[25].
L'affaire Eugène Terre'Blanche et le procès en diffamation
Le 31 janvier 1988, le Sunday Times publie l'interview du militant d'extrême droite et leader de l'Afrikaner Weerstandsbeweging (Mouvement de résistance afrikaner, AWB), Eugène Terre'Blanche, par Jani Allan dans sa rubrique Face to Face. Elle en dresse un portrait flatteur et avoue avoir été captivée : « Là maintenant, je dois me souvenir de respirer... Je suis empalée sur les flammes bleues de ses yeux de chalumeau »[26]. Elle assiste par la suite, officiellement, à des rassemblements de l'AWB.
Plus tard elle affirme n'avoir pas entendu parler de lui précédemment et regrette les termes de son article qui ont été interprétés, à tort, dit-elle, comme une admiration politique. Plus tard, elle confie que la publication de cet article a détruit sa carrière en Afrique du Sud. Elle qui était une personnalité reconnue, vénérée, s'est vue rejetée, harcelée et, finalement, licenciée en septembre 1989[27] - [11].
En 1992, Jani Allan poursuit le radiodiffuseur britannique Channel 4, pour diffamation, à la suite de la diffusion du documentaire The Leader, His Driver and the Driver’s Wife qui affirme qu'elle a eu une liaison avec Eugène Terre'Blanche[28]. L'affaire suscite un intérêt médiatique intense en Grande-Bretagne et en Afrique du Sud[12].
Jani Allan finalement perd le procès le 5 août 1992. Le juge estime qu'il n'y a pas diffamation mais ne se prononce pas sur le fait qu'il y ait eu une liaison ou non[29].
Accusations d'espionnage
En 2000, l'employeur londonien de Jani Allan et journaliste de la SABC, Cliff Saunders, apparait avoir travaillé pour les services de renseignement sud-africains et aurait recruté Jani Allan pour espionner les activités du Parti Inkatha de la liberté de 1995 à 1996., ce qu'elle reconnaît à demi, admettant avoir été une espionne involontaire à Londres[30] - [3].
Vie privée
Elle a été l'épouse de l'homme d'affaires Gordon Schachat de 1982 à 1984[2]. En 2002, elle épouse Peter Kulish, un partisan américain de la thérapie biomagnétique. Ils divorcent en 2005[3].
En 1994, elle devient une chrétienne born-again[31].
En juillet 2017, après plusieurs petits emplois alimentaires, elle est sans travail et fait face à des difficultés financières qu'elle expose dans un article dans lequel elle dénonce aussi l'âgisme qui règne dans le monde du travail[32]. Son article est largement disséminé et soulève l'empathie de ses admirateurs qui lancent une campagne de crowfunding pour la soutenir[33].
Jani Allan habite aux États-Unis depuis 2001, où elle est résidente permanente.
Publications
Liens externes
Références
- « Beeld JOHANNESBURG FINAAL Vrydag 24 Julie 1992 Bl. 12: Jani het van kleins af fantastiese verbeelding gehad, sê ma », sur web.archive.org, (consulté le )
- (en) « The journalist, the neo-Nazi and the bedroom farce: Jani Allan, who », sur The Independent, (consulté le )
- (en) « The return of Jani Allan », sur The Mail & Guardian, (consulté le )
- (en) « My Grilling Life - Jani Allan », sur My Grilling Life - Jani Allan (consulté le )
- « Rapport JOHANNESBURG FINAAL Sondag 20 Februarie 2000 Bl. 5: Rooi Jani, die spy », sur web.archive.org, (consulté le )
- (en) Jani Allan Libel Case: Shadow of violence hung over trial The Independent. 6 août
- (en) Diary-opinion The Independent. 15 septembre 1992
- (en) Allan, Jani. Men of the Year dinner: Pomp, circumstance and all the Right Stuff. Sunday Times, 22 avril 1990
- (en) Allan, Jani. 142nd Royal Caledonian Ball: The dashing white princess. Sunday Times, 27 mai 1990
- (en) Jani Allan bites back at 'ferret' The Independent. 22 août 1992
- « Beeld JOHANNESBURG FINAAL Dinsdag 21 Julie 1992 Bl. 1: Só het ET Jani Allan geteister, hoor hof 'Wou nie nee as antwoord aanvaar' », sur web.archive.org, (consulté le )
- (en) Nadine Dreyer, Dreyer, Nadine. A Century of Sundays: 100 Years of Breaking News in the Sunday Times, 1906-2006, Zebra (ISBN 9781770071063)
- (en) « Charl Blignaut:Cultural sushi », sur The Mail & Guardian, (consulté le )
- (en) « Jani's name not on Cape Talk's line-up », sur www.iol.co.za (consulté le )
- (en-US) « Radio station fires Jani Allan », sur News24 (consulté le )
- (en) Jani Allan, « I refuse to be the poster child of slut-shaming », sur Daily Maverick, (consulté le )
- (en) Jani Allan, Jani Confidential, Jacana Media, , 200 p. (ISBN 978-1431420216)
- (en) « Jani Allan book extract », sur www.iol.co.za (consulté le )
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- (en-US) Christopher S. Wren, « Rumblings on the Right », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
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- « Wayback Machine », sur web.archive.org, (consulté le )
- (en-GB) Editor, « The life of Jani Allan: Now jobless in New Jersey », sur BizNews.com, (consulté le )
- (en) SAPeople Contributor, « Fans Raise Funds for Celebrated SA Journo Jani Allan: Now 'Jobless in New Jersey' », sur SAPeople - Worldwide South African News, (consulté le )
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