Jacques Poupon
Jacques Poupon, dit l’abbé Poupon, né le à Montreuil (Seine) et mort le à Chambéry (Savoie), est un prêtre catholique français, fondateur de nombreuses œuvres charitables et sociales, conseiller municipal de Sens (Yonne) de 1971 à 1977 et de Montvalezan (Savoie) de 1977 à 1983.
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Le curé généreux. Titre de la nécrologie du 11-02-1992 |
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Fondateur de nombreuses œuvres charitables et sociales. Animateur d'activités socio-éducatives. |
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Biographie
Famille et jeunesse
Jacques André Poupon est né le à Montreuil (Seine). Il est le fils de Jeanne Adrienne Butel et de Jules Adrien Poupon. Sa mère a 30 ans à sa naissance. Son père est décédé précédemment, le de la même année à Paris, des suites de la Première Guerre mondiale.
Jacques devient pupille de la Nation, par jugement du tribunal civil de la Seine, rendu le .
Il passe son enfance à Esbly (Seine-et-Marne). Il entre, en 6e en 1932, au Petit séminaire Sainte Marie de Meaux. C'est dans cette commune qu'il rencontre l'évêque Frédéric Lamy, Mgr Lamy, qui deviendra l'archevêque de Sens en 1936 et qu'il retrouvera en 1946.
STO et Seconde Guerre mondiale
Requis pour le Service du travail obligatoire, il arrive en Allemagne le . Il effectuera ce service à Plochingen près de Stuttgart jusqu'à fin . Lors de cette période, de nombreux prêtres ou séminaristes sont mobilisés voire réquisitionnés. Partageant le sort des travailleurs, ce mouvement s'accompagnera du développement des prêtres ouvriers. Cet engagement s'inscrit dans la naissance d'un mouvement de l'action catholique notamment, la jeunesse ouvrière chrétienne dont l'abbé sera un ardent animateur, en réaction à l'attitude de l'épiscopat français proche du maréchal Pétain.
Il revient Ă son domicile d'Esbly le .
N'ayant pas été appelé en 1940, il est mobilisé le dans les forces terrestres antiaériennes.
Il est enfin libéré le et peut reprendre ses études de théologie au Grand séminaire de Sens. Il est ordonné prêtre catholique le à Sens.
Un prêtre engagé pour la jeunesse
À l'instar de Bernard Ferrand, autre abbé originaire de la même région de Sens, qui avait créé en 1925 une colonie de vacances à Plancherine en Savoie, Jacques Poupon crée en 1947 « la Savoyarde », à La Rosière en Savoie, une colonie de vacances grâce à laquelle il emmène, chaque été, 200 à 300 jeunes du sénonais à la montagne, les uns couchant sous la tente, les autres dans des écoles, et tout cela avec des moniteurs bénévoles. La colonie durera jusqu'au début des années 1970. La commune de La Rosière, où se déroulait la colonie, est devenue une station de sports d'hiver.
Il fonde à Sens le patronage des Cœurs Vaillants, dans une aile du Cercle catholique. « Une maison des jeunes avant l'heure », raconte Jean-Claude Trémouille.
Le curé propose aussi des séances de cinéma au Brennus[1], ainsi qu'à la campagne, avec une équipe itinérante. Des milliers de Sénonais ont participé à ses activités[2].
Un prêtre engagé pour les plus fragiles
S'attachant à « témoigner de la fraternité chrétienne », selon son expression, il manifeste publiquement son souci des plus humbles. Ainsi, un jour de fête religieuse, il fait asseoir, au premier rang des notables endimanchés, un vagabond qui déambulait dans la cathédrale[3]. Il établit un centre d'accueil pour personnes en détresse dans une ancienne école religieuse qu'il avait acquise rue de Lyon, à Sens. Si son action charitable est remarquée dans les milieux ouvriers, elle n'est pas toujours approuvée par les notables de la ville de Sens.
RĂ´le politique local
Il s'investit à partir des années 1970 dans la politique locale. Il assume ainsi un mandat électif de conseiller municipal de Sens de 1971 à 1977. Il entre au conseil municipal sous la mandature d'Étienne Braun, au moment où le député-maire et chef d'entreprise Gaston Perrot quitte la mairie après 24 ans de mandat. Il y est membre actif de la Commission des œuvres sociales.
DĂ©part pour la Savoie
À cause de diverses pressions, l'abbé Poupon est obligé de quitter la ville de Sens en 1973, les terrains du Cercle catholique, le cinéma Brennus et son propre logement sont vendus pour une bouchée de pain[4]. Il retrouve Montvalezan, la commune d'implantation de sa colonie et en devient aussi conseiller municipal de 1977 à 1983.
Sa mort
Il décède le au centre hospitalier de Chambéry, à la suite d'une longue maladie. Il avait 71 ans. Son dernier domicile était à Bourdeau (Savoie). Sa sépulture se situe au cimetière du Bourget du Lac.
Postérité
Distinction
Par décret du , il est nommé chevalier dans l'Ordre national du Mérite pour ses fonctions de directeur de colonies de vacances de 1946 à 1977.
Hommages
2000 : Il existe, depuis le , à Sens, un centre d'hébergement et de réinsertion sociale sous l'égide de la Croix-Rouge au nom de Jacques Poupon.
2016 : Des Sénonais ont créé, le , une association en mémoire de l’abbé Poupon. "les Amis de l'Abbé Jacques Poupon" (2A.J.P)[5].
2017 : Accord unanime en mars du conseil municipal de Sens pour dénommer un parking au nom de l'Abbé Poupon[6]
2017 : Apposition en octobre d'une plaque commémorative sur l'emplacement du Brennus [7]
2021 : Apposition en juillet d'une plaque commémorative à la mémoire de l'Abbé Jacques Poupon par la Mairie de Montvalezan-Urbanisme[8]
2021 : Emission en octobre de deux timbres personnalisés pour le centenaire de sa naissance[9] - [10]
Les sept fondations créées par l'abbé Poupon
1947 - L'importante colonie de vacances en montagne "La Savoyarde" spécialement conçue pour l'enfance de condition modeste. La devise de la colonie, de Jacques Cœur et de l'abbé : « À cœur vaillant, rien d'impossible ». La colonie a fonctionné jusqu'en 1970.
1948 - La Maison Familiale pour ménages ouvriers.
1949 - Un cinéma à Sens pour la jeunesse, le Brennus. Le cinéma ferme en 1968, puis il est rasé en 1978 pour laisser la place à un terrain de sport scolaire, devenu aujourd'hui un parking.
1950 - Le "foyer de la Savoyarde" à Sens pour accueillir enfants et parents pour des réunions, loisirs, conférences.
1962 - En Savoie, un centre classes de neige "Le Ramoneur".
1968 - Le foyer d'hébergement pour travailleurs "La Roseraie". Ce centre d'accueil reçoit gratuitement toute personne en détresse[11].
L'abbé avait aussi créé un patronage, à Sens, celui des "Cœurs Vaillants"
Notes et références
- 1947-1949 Le cinéma Le Brennus
- Propos recueillis par le journal L'Yonne républicaine, le 24 novembre 2015, avec le concours de Jean-Claude Trémouille et Claude Prieur.
- 1992 Journal L'Yonne républicaine, Jacques Poupon, le curé généreux.
- 1992 journal Yonne RĂ©publicaine
- Une association sénonaise va se créer en mémoire de l'abbé Poupon. L'Yonne, 24 novembre 2015.
- Délibération du 13 mars 2017 numéro 46, dénomination du parking de la rue des Cordeliers à Sens
- L'indépendant de l'Yonne du vendredi 27 octobre 2017
- La lettre d'informations mensuelle de juillet 2021, commune de Montvalezan
- France la Poste, Abbé J.Poupon (1920-1992)
- Article de l'Yonne Républicaine par Véronique Sellès du mercredi 20 octobre 2021
- Sources: mémoire de proposition pour le grade de chevalier, le 29 juin 1977 de Paul DIJOUD Paris
Liens externes
1987 Albertville autrefois. Les années 20, Edition simplifiée par Alain Mermier
1992 Journal l'Yonne Républicaine, Jacques Poupon, le curé généreux
1992 Journal le Sénonais Libéré, l'abbé Jacques Poupon restera leur père spirituel
1992 Hommage de la Municipalité de Montvalezan par Madame Eliane Maître, secrétaire de mairie.
1997 Histoire du Châtelard-en-Bauges par Henri Bouvier
2004 Art and Intellect in the Philosophy of Etienne Gilson par Francesca Aran Murphy
2014 Les dernières infos de Haute Tarentaise par Pierre Villeuneuve