Jacques Lerner
Joseph Lerner dit Jacques Lerner ou Lerner, né à Jytomyr (gouvernement de Volhynie, Ukraine, Empire russe) le [1] et mort le dans le 20e arrondissement de Paris[2], est un acteur de théâtre et de cinéma français d'origine russe.
Naissance | |
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Décès |
(Ă 69 ans) 20e arrondissement de Paris |
Nom de naissance |
Joseph Lerner |
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Biographie
Jacques Lerner arrive à Paris dans les années 1890 avec sa famille et s'installe avec elle dans le 11e arrondissement[3].
On sait peu de chose de sa jeunesse sinon qu'au commerce de son père il préféra très tôt la fréquentation des pistes de cirque et des scènes de music-halls où ses différents apprentissages lui permettent de devenir un artiste complet à la fois acrobate, jongleur, clown, musicien et chanteur. La souplesse de son corps et la grande expressivité de son visage le firent rechercher par les plus grandes scènes parisiennes comme les Folies-Bergère et l'Olympia où il apparaît dans la distribution des revues dès le début des années 1910.
Réformé en 1908 puis en 1915[4], il ne participe pas à la grande guerre et va commencer à monter sur les scènes de théâtre désertées par les jeunes comédiens partis sur le front. Après la fin du conflit, on le voit apparaître également au générique d'une douzaine de films muets puis parlants entre 1921 et 1934.
C'est à partir d' qu'il va connaître une grande popularité tant au niveau national qu'international. Son interprétation du double rôle d'un singe et de son dresseur, dans la pièce le Singe qui parle de René Fauchois, va recevoir un tel accueil de la part de la critique et du public qu'il sera appelé à en prolonger les représentations pendant 2 ans supplémentaires tant en province et en Algérie[5] que sur les scènes de Londres et de Broadway[6] où il jouera en anglais[7]. C'est précisément au cours d'une représentation à New-York qu'il sera remarqué par le producteur américain William Fox et le réalisateur Raoul Walsh qui l'engagera pour tenir le même rôle à l'écran en 1927 dans son film The Monkey Talks[8].
Sa notoriété va désormais lui permettre d'obtenir de nombreux engagements dans le répertoire classique et contemporain du théâtre et de l'opérette jusqu'au début de la deuxième guerre mondiale.
Mais bientôt les lois anti-juives du gouvernement de Vichy vont le contraindre à quitter Paris pour se réfugier d'abord en zone non-occupée, puis en Algérie après l'invasion de la zone sud par l'armée allemande. À Alger où il s'est installé, Jacques Lerner va poursuivre sa carrière en obtenant des engagements à l'Opéra et au Casino de la ville jusqu'en .
Mort à l'hôpital Tenon à l'âge de 69 ans, Jacques Lerner est inhumé le 23 décembre 1955 au cimetière du Père-Lachaise.
Carrière au cinéma
- 1921 : La Terre, d'André Antoine
- 1921 : Miss Rovel, de Jean Kemm (1,770 m) : le marquis de Boisgenet[9]
- 1922 : Don Juan et Faust de Marcel L'Herbier (2,000 m) : Colochon
- 1927 : The Monkey Talks, de Raoul Walsh (1,800 m) : Jocko / Faho[10]
- 1931 : Un soir de rafle, de Carmine Gallone : Fred
- 1932 : La Dame de chez Maxim's, d'Alexandre Korda
- 1932 : La Nuit rouge, court-métrage d'André Rigaud
- 1933 : Du haut en bas, de Georg-Wilhelm Pabst
- 1933 : Coralie et Compagnie, d'Alberto Cavalcanti : M. Brigueil
- 1934 : Le Billet de mille, de Marc Didier
- 1934 : Prince de minuit, de René Guissart : le général Sabourovitch.
Carrière au théâtre
- 1911 : La Revue des Folies-Bergère, revue en 36 tableaux de P.-L. Flers et Eugène Héros, aux Folies-Bergère ()
- 1912 : La Revue de printemps, revue en 40 tableaux de Georges Arnould, aux Folies-Bergère ()[11]
- 1913 : En avant, Mars !, grande revue-féérie de Battaille-Henri et Lucien Boyer, musique d'Aimé Lachaume, aux Folies-Bergère () : l'agent / Don José / Toto[12]
- 1913 : La Revue merveilleuse, revue en 3 actes et 52 tableaux de Charles Quinel et Henry Moreau, musique de Paul Letombe, Ă l'Olympia () : Tortonsky
- 1913 : Voui ... ma gosse !, revue en 2 actes et 45 tableaux de Fernand Rouvray et Louis Lemarchand, musique de Raphaël Beretta[13], au Moulin-Rouge ()[14]
- 1915 : Mam'zelle Boy-Scout, opérette en 3 actes de Paul Bonhomme, musique de Gustave Goublier, au théâtre de la Renaissance ()
- 1916 : La Victoire en chantant, revue en 2 actes de Valentin Tarault, musique de Paul Nast, Ă La Cigale (mars)[15]
- 1916 : Dans les bégonias !, revue de Charles-Albert Abadie et Saint-Granier, au cabaret La Pie qui chante (1er juin)
- 1916 : C'est rien bath !, revue à grand spectacle en 2 actes et 35 tableaux de Georges Arnould, à la Gaîté-Rochechouart ()
- 1917 : Le Minaret, comédie en 3 actes et en vers de Jacques Richepin, au théâtre de la Renaissance ()
- 1917 : La Chambre des perroquets, revue de Jean Bastia et Saint-Granier, au cabaret Le Perchoir (octobre) : l'inventeur
- 1918 : Kiss me, ma poule !, revue en 2 actes et 10 tableaux de Charles Quinel et Henry Moreau, musique de Roger Guttinguer, Ă la Cigale ()
- 1919 : Danseront-ils ?, revue de Charles-Albert Abadie et Saint-Granier, au théâtre de la Potinière ()
- 1920 : Mazout, alors !, revue en deux actes de Saint-Granier et Paul Briquet, musique de Gaston Gabaroche, au théâtre de la Potinière ()
- 1920 : L'Amour en folie, revue en 2 actes et 30 tableaux de Louis Lemarchand, aux Folies-Bergère (avril)
- 1920 : Phi-fi-nançons, revue de Jean Marsac et Paul Colline, avec Musidora, au cabaret la Pie qui chante ()
- 1921 : Phi-fi-lons-y, revue de Fernand Rouvray, au cabaret Le Coucou (septembre)
- 1921 : La Revue coupée en morceaux, revue de Léonce Paco, au cabaret Le Coucou (octobre)
- 1922 : Par là , c'est Rhur !, revue de Georges de la Fouchardière, au cabaret La Pie qui chante (octobre) : le toréador
- 1924 : C'est d'un chic, revue de Léo Lelièvre, Henri Varna et Fernand Rouvray, au théâtre des Ambassadeurs (mai)
- 1924 : Le Singe qui parle, comédie en 3 actes de René Fauchois, mise en scène de René Rocher, à la Comédie-Caumartin () : François Faho / le singe Jocko (reprise avec le même rôle au théâtre Antoine le et au théâtre du Vieux-Colombier en [16]). Pièce jouée en anglais à Londres et à Broadway avec Jacques Lerner dans le même double rôle.
- 1927 : Mercenary Mary, comédie musicale en 3 actes et 4 tableaux d'Isabel Leighton, musique de William B. Friedlander et Con Conrad, adaptation française d'Yves Mirande, Robert de Simone et Jean Bastia, au théâtre des Bouffes-Parisiens ()
- 1929 : Rose-Marie, comédie musicale de Rudolf Friml et Oscar Hammerstein II, au Grand-Théâtre de Bordeaux () puis en tournée
- 1929 : Les Joyeuses Commères de Windsor, comédie en 5 actes de Shakespeare, adaptation de Bernard Zimmer, mise en scène de René Rocher, musique de Georges Auric, au Théâtre Antoine () : Mistress Quickly[17]
- 1930 : La Cinquantaine, scène populaire en 1 acte de Georges Courteline, musique de Paul Delmet, au théâtre des Arts () : l'homme benjamin
- 1931 : Boudu sauvé des eaux, comédie en 4 actes de René Fauchois, en tournée (juillet-août)
- 1932 : Les Précieuses ridicules, comédie en 1 acte et en prose de Molière, au théâtre Antoine : le marquis de Mascarille
- 1932 : Le Mariage forcé, comédie-ballet en 1 acte et en prose de Molière, au théâtre Antoine () : Pancrace
- 1932 : Les Plaideurs, comédie en 3 actes et en vers de Jean Racine au théâtre Antoine : le juge Dandin
- 1935 : Crépuscule du théâtre, pièce en 3 actes et 7 tableaux d'Henri-René Lenormand, au théâtre des Arts () : le professeur Putsch (reprise avec le même rôle au théâtre du Vieux-Colombier le )
- 1935 : Le Valet de deux maîtres, comédie-bouffe en 3 actes et 9 tableaux de Goldoni, adaptation française d'Alfred Mortier, mise en scène de Jacques Lerner, au théâtre des Arts () : Truffaldin
- 1936 : Tout Paris chante, revue en 2 actes et 34 tableaux d'Henri Varna, Léo Lelièvre, Marc Cab et Charles Tutelier, avec Tino Rossi, au Casino de Paris () : le singe
- 1937 : L'Appartement de Zoïka, pièce en 4 actes et 8 tableaux de Mikhaïl Boulgakov, adaptation française de Benjamin Crémieux, mise en scène de René Rocher, au théâtre du Vieux-Colombier () : le vieux chinois[18]
- 1937 : Les Fausses Confidences, comédie en 3 actes et en prose de Marivaux, au théâtre du Vieux-Colombier () : Dubois
- 1937 : Crépuscule du théâtre, pièce en 3 actes et 7 tableaux d'Henri-René Lenormand, au Vieux-Colombier () : le professeur Putsch
- 1939 : Un coup de soleil, opérette d'Henri Couarrage, Charles-Louis Pothier et Camille de Morlhon, musique de Lucien Pipon, au théâtre Français de Rouen () puis en tournée[19]
- 1941 : Bichon, comédie en 3 actes de Jean de Létraz, au théâtre municipal de Clermont-Ferrand ()
- 1941 : Le Barbier de Séville, pièce en 4 actes de Beaumarchais, au casino municipal de Cannes ()
- 1942 : Variétés 42, revue au casino municipal de Nice ()
- 1943 : On ne badine pas avec l'amour, drame en 3 actes d'Alfred de Musset, à l'Opéra d'Alger () : le Baron
- 1943 : Les Trois valses, opérette en 3 actes et 11 tableaux d'Oscar Straus, adaptation française de Léopold Marchand et Albert Willemetz, à l'Opéra d'Alger () : Brunner père et fils
- 1944 : Le Viol, drame en 2 actes de Jean d'Astorcq, Cette pauvre Elina, comédie en 1 acte de Madeleine Guitty, Sur la dalle, drame en 1 acte de Georges Montignac[20] au Casino d'Alger ()[21]
- 1944 : S.T. 80, opérette d'aventures de Ludovic Chausson et André Calmettes, musique de Vincent Miralles, au Casino d'Alger ()[22]
Notes et références
- Acte de mariage n° 1730 (vue 4/31) avec mention marginale de divorce. Archives en ligne de la Ville de Paris, état-civil du 11ème arrondissement, registre des mariages de 1908.
- Acte de transcription de décès n) 43 (vue 5/31) Archives en ligne de la Ville de Paris, état-civil du 19e arrondissement, registre des décès de 1956.
- Son père Schmoul Jankel Lerner (1858-1935), négociant, a longtemps vécu au 59 de la rue de la République où il est mort à l'âge de 77 ans. Il avait sans doute émigré en France pour mettre sa famille à l'abri des pogroms qui agitaient régulièrement la ville de Jytomyr où vivait une importante communauté juive.
- Dossier Lerner Joseph, matricule 2317. Archives en ligne de la Ville de Paris, registres matricules du recrutement, 4ème bureau de recrutement de la Seine, classe 1906.
- Echos. A l'Alhambra. Le Singe qui parle. L'Echo d'Alger, 23 décembre 1927, p. 2, lire en ligne sur Gallica.
- Courrier théâtral et musical. Etranger. New-York. Comoedia, 24 janvier 1926, p. 6, lire en ligne sur Gallica.
- Cinéma. Courrier. L'Intransigeant, 10 août 1926, p. 4, lire en ligne sur Gallica.
- Les nouveaux films. En exclusivité : Le Singe qui parle (The Monkey talks). Cinéa, 1er juillet 1927, p. 7, lire en ligne sur Gallica.
- L'Olympia-Grand-Théâtre. L'Avenir d'Arcachon, 29 janvier 1922, p. 2, lire en ligne sur Gallica.
- Cinématographes. Comment M. Jacques Lerner a tourné Le Singe qui parle. Comoedia, 1er avril 1927, p. 3, lire en ligne sur Gallica.
- Aux Folies-Bergère, La Revue de Printemps. Comoedia, 3 avril 1912, p. 1, lire en ligne sur Gallica.
- Spectacle divers. Avant-première. Aux Folies-Bergère : En avant Mars !!! Le Gaulois, 5 mars 1913, p. 3, lire en ligne sur Gallica.
- Raphaël Beretta (1865-1933) est un compositeur et chef d'orchestre français. Il devint directeur des Folies-Bergère et de l'Olympia pendant la première guerre mondiale.
- Veille de première. Voui ... ma gosse au Moulin-Rouge. Comoedia, 7 octobre 1913, p. 4, lire en ligne sur Gallica.
- Concerts et Music-Halls. La Rampe, 30 mars 1916, p. 10, lire en ligne sur Gallica.
- Comment Lerner créa Le Singe qui parle. Paris-Soir, 22 mai 1932, p. 8, lire en ligne sur Gallica.
- Courrier théâtral et musical. Les avant-premières : Les Joyeuses Commères de Windsor au théâtre Antoine. Comoedia, 9 octobre 1929, p. 2, lire en ligne sur Gallica.
- L'appartement de Zoïka au Vieux-Colombier. Le Journal, 11 février 1937, p. 8, lire en ligne sur Gallica.
- Décentralisation artistique. Une création à Rouen. Le Matin, 29 novembre 1939, p. 4, lire en ligne sur Gallica.
- Parallèlement à sa carrière de chef de bureau à la Caisse des Dépôts et Consignations, Georges Riboulet dit Georges Montignac (1868-1938) mena de front des activités de journaliste, d'écrivain et d'auteur dramatique.
- Les spectacles. L'Echo d'Alger, 1er juillet 1944, p. 2, lire en ligne sur Gallica.
- Les spectacles. L'Echo d'Alger, 5 décembre 1944, p. 2, lire en ligne sur Gallica.
Liens externes
- (en) Jacques Lerner sur l’Internet Movie Database