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Isabelle du Brésil

La princesse Isabelle du Brésil (en portugais, Isabel do Brasil), née à Rio de Janeiro, au Brésil, le et morte au chùteau d'Eu, en France, le a été princesse héritiÚre du Brésil, régente à trois reprises (en 1871-1872, 1876-1877 puis 1887-1888) puis prétendante au trÎne aprÚs la chute de la monarchie.

Isabelle
(pt) Isabel
Illustration.
La princesse impériale Isabelle du Brésil, vers 1887.
Titre
Prétendante au trÎne du Brésil
–
(29 ans, 11 mois et 9 jours)
Prédécesseur Pierre II
Successeur Pierre-Henri d'Orléans-Bragance (branche de Vassouras)
Pierre d'Orléans-Bragance (branche de Petropolis)
Princesse impériale du Brésil
–
(39 ans, 10 mois et 5 jours)
Prédécesseur Pierre-Alphonse du Brésil
Successeur Pierre d'Orléans-Bragance (de jure)
–
(1 an, 1 mois et 8 jours)
Prédécesseur Alphonse du Brésil
Successeur Pierre-Alphonse du Brésil
Régente du Brésil
–
(1 an, 1 mois et 23 jours)
Monarque Pierre II
–
(1 an, 6 mois et 21 jours)
Monarque Pierre II
–
(10 mois et 6 jours)
Monarque Pierre II
Biographie
Titre complet princesse du Brésil
princesse impériale
comtesse d’Eu
Dynastie maison de Bragance
Nom de naissance Isabel Cristina Leopoldina Augusta Micaela Gabriela Rafaela Gonzaga de Bourbon e Bragança
Date de naissance
Lieu de naissance Palais de Saint-Christophe, Rio de Janeiro (Brésil)
Date de décÚs
Lieu de décÚs Eu (France)
PĂšre Pierre II
MÚre ThérÚse-Christine de Bourbon-Siciles
Conjoint Gaston d’OrlĂ©ans,
comte d’Eu
Enfants Luísa de Orléans e Bragança
Pierre d'Orléans-Bragance
Louis d'Orléans-Bragance
Antoine d'Orléans-Bragance

Signature de Isabelle(pt) Isabel

Isabelle du Brésil
Régents du Brésil
Prétendants au trÎne du Brésil

Ayant aboli l’esclavage en signant la Loi d'or en 1888, elle reçoit le surnom d’« Isabelle la RĂ©demptrice ». Par son mariage avec le prince Gaston d'OrlĂ©ans, comte d'Eu, petit-fils du roi des Français, elle Ă©tait comtesse d'Eu.

Famille

Isabelle du BrĂ©sil, sa sƓur la princesse LĂ©opoldine et ses neveux, 1868.

La princesse est l’aĂźnĂ©e des enfants survivants de l’empereur Pierre II (1825-1891) et de sa femme, la princesse ThĂ©rĂšse-Christine de Bourbon-Siciles (1822-1889), elle-mĂȘme fille du roi François Ier des Deux-Siciles (1777-1830).

Le , la princesse impĂ©riale Ă©pouse, Ă  Rio de Janeiro, le prince français Gaston d’OrlĂ©ans (1842-1922), comte d’Eu. Ce dernier est le fils aĂźnĂ© de Louis d'OrlĂ©ans (1814-1896), prince français et duc de Nemours, et de son Ă©pouse la princesse Victoire de Saxe-Cobourg-Gotha. Il est Ă©galement le petit-fils du roi des Français Louis-Philippe Ier (1773-1850) et de son Ă©pouse Marie-AmĂ©lie de Bourbon-Siciles, princesse des Deux-Siciles.

De cette union naissent quatre enfants :

Biographie

PremiÚres années

DeuxiĂšme enfant de l’empereur Pierre II, la princesse Isabelle naĂźt en 1846 au palais de Saint-Christophe. Le , elle est baptisĂ©e dans la chapelle impĂ©riale par l'Ă©vĂȘque-comte d'Iraja et son nom lui est donnĂ© en l’honneur de sa grand-mĂšre maternelle, Marie-Isabelle d’Espagne (1789-1848), reine des Deux-Siciles.

Peu de temps aprĂšs, le frĂšre de la princesse, dom Alphonse (1845-1847), meurt et Isabelle devient princesse impĂ©riale et hĂ©ritiĂšre du BrĂ©sil. La mĂȘme annĂ©e naĂźt la princesse LĂ©opoldine de Bragance (1847-1871) qui va ĂȘtre l’amie et la compagne de jeu de sa sƓur. En 1848, Isabelle perd son statut d’hĂ©ritiĂšre avec la naissance de son second frĂšre, dom Pierre-Alphonse (1848-1850), mais elle le retrouve rapidement puisque l’enfant meurt Ă  l’ñge d'un an et demi.

Afin de prĂ©parer la princesse Isabelle Ă  son rĂŽle d’hĂ©ritiĂšre du trĂŽne, Pierre II lui fait donner une Ă©ducation soignĂ©e. Sur les conseils de sa sƓur, la princesse de Joinville, l’empereur nomme ainsi, en 1855, la comtesse de Barral, Ă©pouse d’un noble français, comme prĂ©ceptrice de ses filles.

Comme le lui demande la constitution brĂ©silienne, la princesse Isabelle prĂȘte serment, le jour de ses 14 ans, de « maintenir la religion catholique apostolique romaine, d’observer la constitution politique de la nation brĂ©silienne et d’obĂ©ir aux lois et Ă  l’empereur ».

Dans les annĂ©es qui suivent, la principale prĂ©occupation de l’empereur et de sa famille consiste Ă  trouver des maris honorables pour les princesses Isabelle et LĂ©opoldine. Avec l’aide de la princesse de Joinville, Pierre II choisit finalement comme gendres les princes Gaston d’OrlĂ©ans (1842-1922) et Auguste de Saxe-Cobourg-Kohary (1845-1907), tous deux petits-enfants du roi des Français Louis-Philippe Ier et neveux de sa sƓur. Les deux jeunes gens arrivent ensemble au BrĂ©sil en 1864 : Gaston, pour Ă©pouser LĂ©opoldine et Auguste, pour s’unir Ă  Isabelle. Cependant, les deux princesses prennent la libertĂ© de choisir chacune leur Ă©poux et Isabelle s’unit au prince Gaston d'OrlĂ©ans, comte d'Eu, petit-fils du roi des Français. Les deux jeunes gens vont ainsi engendrer une nouvelle dynastie : les OrlĂ©ans-Bragance.

Peu aprĂšs leur mariage, Isabelle et Gaston partent en lune de miel Ă  PĂ©tropolis puis ils gagnent l’Europe pour qu’Isabelle soit prĂ©sentĂ©e Ă  son beau-pĂšre, le duc de Nemours.

Une fois revenus au BrĂ©sil, Gaston demande Ă  l’empereur la permission de s’engager dans la guerre que livre alors le BrĂ©sil contre son voisin, le Paraguay. Le prince reçoit alors du souverain la dignitĂ© de marĂ©chal de l'armĂ©e. Puis, dans la phase finale du conflit, le comte d’Eu assume le commandement des troupes brĂ©siliennes, ce qui est source de prĂ©occupations pour la princesse Isabelle mais surtout d’opposition dans certains cercles brĂ©siliens dans la mesure oĂč le prince Gaston ne prend pas toujours des dĂ©cisions militaires trĂšs sages.

Une fois la guerre terminĂ©e, Isabelle et Gaston rĂ©alisent un nouveau voyage en Europe pour rendre visite Ă  la princesse LĂ©opoldine, alors malade. Mais celle-ci meurt du typhus le et le couple rentre au BrĂ©sil. La mĂȘme annĂ©e, dom Pierre II se rend Ă  son tour en Europe et Isabelle doit assumer la rĂ©gence Ă  l’ñge de 24 ans. C’est durant cette pĂ©riode qu’est signĂ©e la « Loi du Ventre libre », qui donne la libertĂ© aux enfants d’esclaves nĂ©s aprĂšs 1871.

Mais, Ă  cette Ă©poque, c’est moins le statut des esclaves que l’absence d’hĂ©ritier dans la famille impĂ©riale qui prĂ©occupe Isabelle et son Ă©poux. Il faut en effet attendre 1874 pour que la princesse tombe enceinte mais l’enfant dont elle accouche est de toute façon mort-nĂ©. C’est finalement le , aprĂšs 11 ans de mariage, que naĂźt l’hĂ©ritier tant attendu de la princesse Isabelle, Pierre d’Alcantara d’OrlĂ©ans-Bragance, titrĂ© prince de GrĂŁo-Para. Deux autres garçons vont suivre.

En tant que princesse impériale, Isabelle obtient de droit un siÚge au Sénat lorsqu'elle atteint l'ùge de 25 ans[1], devenant la premiÚre femme sénatrice de l'histoire du Brésil[2].

Posture politique

La princesse Isabelle prĂȘte serment en tant que rĂ©gente de l'empire du BrĂ©sil.

LibĂ©rale, la princesse Isabelle soutient fermement les partisans de l’abolition de l’esclavage et appuie ainsi le combat de nombreux jeunes politiciens et artistes. Or, Ă  l’époque, une grande partie des abolitionnistes sont liĂ©s au mouvement rĂ©publicain. D’autre part, avec sa cassette personnelle, la princesse impĂ©riale soutient l’artisanat des anciens esclaves et appuie Ă©galement le quilombo de Leblon, qui cultive les camĂ©lias blancs, symboles de l’abolitionnisme.

Le , la princesse Isabelle assume pour la troisiĂšme fois de sa vie la rĂ©gence et dĂ©cide trĂšs vite d’en terminer avec le rĂ©gime esclavagiste. Cependant, sa volontĂ© d’abolition soulĂšve une forte opposition de la part des grands propriĂ©taires terriens (les « fazendeiros ») et les relations de la princesse avec son cabinet ministĂ©riel conservateur (et notamment le ministre Cotegipe) se tendent. La princesse profite finalement d’une Ă©meute urbaine pour renvoyer ses ministres et nommer un nouveau cabinet ayant Ă  sa tĂȘte son conseiller, JoĂŁo Alfredo : la route vers la libertĂ© est dĂšs lors assurĂ©e pour les esclaves de l’Empire.

Le ont lieu les derniers votes concernant l’abolition de l’esclavage. Certaine de sa victoire, la rĂ©gente gagne Petropolis pour y signer la « Loi d'or » (« Lei Áurea ») qui met fin Ă  l’esclavage au BrĂ©sil. La princesse utilise alors un stylo plume d’or spĂ©cialement confectionnĂ© pour l’occasion (et qui est encore conservĂ© aujourd’hui).

Le , pour la rĂ©compenser de cette action, le pape LĂ©on XIII envoie Ă  la princesse la Rose d’or mais, au BrĂ©sil, tout le monde n’est pas aussi satisfait de l’abolition. Le baron de Cotegipe ne s’y trompe d’ailleurs pas lorsqu’il dĂ©clare Ă  la princesse : « Votre Altesse a libĂ©rĂ© une race, mais elle a perdu le trĂŽne ».

RĂ©publique et exil

Photo de Augusto Stahl.
Avec ses petits-enfants, en 1911.

Un peu moins d’un an aprĂšs l’abolition, la monarchie brĂ©silienne s’écroule. InspirĂ©s par les radicaux positivistes et appuyĂ©s par les fazendeiros, les militaires dĂ©posent le cabinet du vicomte de Ouro Preto et installent une dictature rĂ©publicaine dans le pays. Le matin du , la princesse Isabelle et sa famille sont donc contraints de quitter secrĂštement le BrĂ©sil. Mais, avant de partir et pour rĂ©pondre Ă  la prophĂ©tie de Cotegipe, la princesse dĂ©clare : « si j’avais eu mille trĂŽnes, j’aurais donnĂ© mille trĂŽnes pour libĂ©rer les esclaves du BrĂ©sil » (« Mil tronos eu tivesse, mil tronos eu daria para libertar os escravos do Brasil »). La RĂ©publique est proclamĂ©e dĂšs le lendemain.

Le , l’empereur Pierre II meurt Ă  Paris et sa fille devient, de jure et pour les monarchistes brĂ©siliens, l’impĂ©ratrice « Isabelle Ire ».

MalgrĂ© la douleur de l’exil, la prĂ©tendante mĂšne une vie tranquille avec son Ă©poux, ses enfants et ses petits-enfants, dans le chĂąteau familial d’Eu, en Normandie. Elle fait alors de sa maison une ambassade informelle du BrĂ©sil et y reçoit les BrĂ©siliens de passage.

TouchĂ©e par la mort de deux de ses enfants et par la maladie, la princesse passe les derniĂšres annĂ©es de sa vie avec d’importantes difficultĂ©s de locomotion. Elle a cependant la joie d’apprendre, en 1920, l’abrogation par le prĂ©sident EpitĂĄcio Pessoa de la loi d'exil touchant sa famille. Elle meurt sans avoir pu revoir le BrĂ©sil mais y est quand mĂȘme inhumĂ©e puisque ses restes rentrent au BrĂ©sil le , et sont conduits au MausolĂ©e ImpĂ©rial de la cathĂ©drale de PetrĂłpolis le .

Pendant la période d'exil, le comte et la comtesse d'Eu partageaient leur temps entre leur résidence à Boulogne-sur-Seine (actuellement Boulogne-Billancourt), dans la banlieue parisienne (photo ci-dessus) et le chùteau d'Eu, en Normandie. Sur la carte figurent les signatures du comte et de la comtesse d'Eu, entre autres.

Titres et décorations

Titres

  • - : Son Altesse la princesse Isabel de Bourbon e Bragança ;
  • - : Son Altesse ImpĂ©riale la princesse impĂ©riale ;
  • - : Son Altesse la princesse Isabel de Bourbon e Bragança ;
  • - : Son Altesse ImpĂ©riale la princesse impĂ©riale de BrĂ©sil ;
  • - : Son Altesse ImpĂ©riale la princesse impĂ©riale, comtesse d'Eu.

DĂ©corations dynastiques

Références

  1. (pt) « Constituicão Politica do Imperio do Brazil (de 25 de Março de 1824) », sur planalto.gov.br (consulté le ).
  2. (pt) « A Família Imperial | Árvore Genealógica : Princesa Isabel », sur monarquia.org.br (consulté le ).
  3. Royal Ark
  4. (es) « Guia oficial de España »,  : « Brasil. 1855 : S.A. Da. Isabel Cristina Leopoldina, ex Princesa Imperial del Brasil, 5 Enero. », p. 228

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Roderick J. Barman, Princess Isabel of Brazil: Gender and Power in the Nineteenth Century, 2002.
  • (en) McMurtry Longo, James, Isabel Orleans-Braganza: The Brazilian Princess Who Freed the Slaves, McFarland & Co, 2007.
  • (pt) Carlos A. L. Filgueiras, « A Quimica na educação da princesa Isabel » dans Quim. Nova, Vol. 27, N° 2, 2004, p. 349-355. (ISSN 0100-4042) (Lire en ligne)
  • (fr) Isabelle d'OrlĂ©ans, comtesse de Paris, Tout m'est bonheur (souvenirs), Éditions Robert Laffont, coll. « VĂ©cu », Paris, 1978. 440 p.-[16] p. de pl. ; 24 cm. (ISBN 2-221-00107-9).
  • (fr) Isabelle d'OrlĂ©ans, comtesse de Paris, Les Chemins creux (souvenirs, suite de Tout m'est bonheur), Éditions Robert Laffont, coll. « VĂ©cu », Paris, 1981. (ISBN 2-221-00817-0).
  • (fr) Jean-Charles Volkmann, GĂ©nĂ©alogie des rois et des princes, Édition Jean-Paul Gisserot, 1998.

Articles connexes

Liens externes

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