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Interurbain automatique

L'interurbain automatique (en anglais, direct distance dialing ou DDD[1]) est une fonction du service téléphonique qui permet à un appelant, sans l'assistance d'un téléphoniste, d'appeler un autre utilisateur en dehors de sa zone d'appel local. L'interurbain automatique nécessite généralement la composition d'un ou de plusieurs chiffres supplémentaires avant la composition du numéro de téléphone à rejoindre.

L'interurbain automatique s'étend également au-delà des limites d'un réseau téléphonique public national, auquel cas il s'appelle l'interurbain automatique international (en anglais, international direct dialing (en) ou international direct distance dialing).

DDD (direct distance dialing) est le terme utilisĂ© au Canada et aux États-Unis depuis la mise en Ɠuvre du Plan de numĂ©rotation nord-amĂ©ricain dans les annĂ©es 1950. Au Royaume-Uni et dans d'autres pays du Commonwealth des nations, les termes Ă©quivalents sont ou Ă©taient STD (subscriber trunk dialling) pour la composition interurbaine nationale et ISD (international Subscriber Dialling) pour la composition internationale.

Histoire

Les appels tĂ©lĂ©phoniques interurbains automatiques ont Ă©tĂ© introduits en 1951 dans les collectivitĂ©s d'Englewood et de Teaneck, dans le New Jersey aux États-Unis[2]. Les clients rattachĂ©s aux commutateurs tĂ©lĂ©phoniques ENglewood 3, ENglewood 4 et TEaneck 7 ont alors pu appeler directement les rĂ©sidents de 11 villes Ă  travers les États-Unis, en composant simplement le prĂ©fixe 1 suivi d'un indicatif rĂ©gional Ă  trois chiffres et d'un numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone Ă  sept chiffres. À l'Ă©poque, les sept derniers chiffres Ă©taient les Ă©quivalents numĂ©riques des deux premiĂšres lettres du nom du commutateur tĂ©lĂ©phonique et de cinq chiffres. Le , le maire d'Englewood, M. Leslie Denning, a fait le premier appel interurbain composĂ© par un client, au maire Frank Osborne d'Alameda, en Californie[3].

Les onze villes pouvant recevoir les premiers appels interurbains automatiques Ă©taient :

En 1951, plusieurs villes qui faisaient partie du Plan de numérotation nord-américain ne pouvaient pas implanter l'interurbain automatique parce qu'elles ne disposaient pas encore de l'équipement de commutation interurbain nécessaire pour gérer automatiquement les appels entrants. D'autres villes avaient encore un mélange de numéros de téléphone de longueur variable ou avaient toujours des numéros à six chiffres. Par exemple, Montréal et Toronto au Canada, ont utilisé des numéros de téléphone de six et de sept chiffres jusqu'en 1957 et, conséquemment, n'ont pas pu implanter l'interurbain automatique avant 1958. Whitehorse, au Yukon, a utilisé des numéros à sept chiffres à partir de 1965, mais l'équipement de commutation nécessaire à l'interurbain automatique n'y a été disponible qu'en 1972.

Équipement

Le systÚme de commutation Crossbar n°4 avait été introduit dans les années 1940 pour commuter les circuits à quatre fils et automatiser le travail du téléphoniste dans la ville d'arrivée d'un appel interurbain. Avec ce mécanisme semi-automatique, le téléphoniste de la ville d'origine de l'appel utilisait un clavier multifréquence (en) pour composer un code d'accÚs pour se connecter au commutateur de la ville de destination de l'appel et envoyer le numéro de téléphone de destination, ce qui permettait la connexion de l'appel sans l'intervention d'un téléphoniste dans la ville de destination. C'est ce mécanisme qui a été amélioré pour implanter l'interurbain automatique.

Une trieuse de cartes perforĂ©es Ă©tait utilisĂ©e par le systĂšme 4A/CTS (Number 4A Crossbar / Card Translator System) pour traduire les six chiffres du code du central tĂ©lĂ©phonique de destination composĂ© par le client. Cette traduction permettait Ă  l'Ă©quipement de dĂ©terminer le circuit interurbain sur lequel l'appel devait ĂȘtre envoyĂ©. Des groupes de circuits sĂ©parĂ©s Ă©taient utilisĂ©s lorsque diffĂ©rentes villes avaient le mĂȘme code de central, comme dans le cas d'Oakland et de San Francisco. La trieuse utilisait des cartes mĂ©talliques semblables aux cartes perforĂ©es utilisĂ©es par les premiers ordinateurs. Les cartes Ă©taient lues en passant rapidement devant un faisceau lumineux. Les jours d'affluence, le dĂ©placement des cartes produisait un bruit semblable Ă  celui d'une mitraillette. Les machines CTS Ă©taient appelĂ©es 4A (Advanced) si le traducteur Ă©tait inclus dans la machine d'origine, et 4M (Modified) s'il avait Ă©tĂ© ajoutĂ© plus tard. Une version des annĂ©es 1970, le 4A / ETS, utilisait un ordinateur pour effectuer la traduction. Une variante du systĂšme appelĂ© Traffic Service Position System (en) a Ă©tĂ© introduite en 1969 pour traiter les appels internationaux.

L'implantation de l'interurbain automatique a Ă©tĂ© ralentie par le coĂ»t de l'Ă©quipement de commutation et la capacitĂ© limitĂ©e de traiter l'information nĂ©cessaire Ă  la facturation des appels. L'un des obstacles Ă©tait que la majoritĂ© des appareils de commutation ne permettaient pas l'identification automatique des numĂ©ros des appelants. Les commutateurs de type common control (en), tels que le commutateur 1XB (en) ont Ă©tĂ© remplacĂ©s assez rapidement pour fournir l'identification automatique des numĂ©ros, et la plupart des commutateurs 5XB (en) ont Ă©tĂ© initialement installĂ©s avec des services d'identification automatique des numĂ©ros. Le remplacement des Ă©quipements panel switch (en) et step-by-step (en), qui ne pouvaient supporter l'interurbain automatique, a Ă©tĂ© accĂ©lĂ©rĂ© pour permettre l'implantation de l'interurbain automatique. Originellement, l'identification automatique du numĂ©ro de l'appelant ne fonctionnait pas sur les lignes partagĂ©es et, consĂ©quemment, l’interurbain automatique ne pouvait pas ĂȘtre offert sur ces lignes. Cette limitation fut levĂ©e par la technologie Tip Party Identification[5].

Les années 1960 ont vu apparaßtre les premiers systÚmes de commutateurs électroniques munis de programmes informatiques permettant le traitement électronique des numéros de téléphone composés, en se référant à des mémoires informatiques pour déterminer le routage des appels. Les centraux téléphoniques sont essentiellement devenus des ordinateurs spécialisés dans l'acheminement et la gestion des appels.

Sources

Références

  1. (en) https://www.its.bldrdoc.gov/fs-1037/fs-1037c.htm
  2. (en) http://www.telcomhistory.org/vm/scienceLongDistance.shtml
  3. Staff. "Who's on First? Why, New Jersey, of Course", The New York Times, July 22, 1979. Accessed May 28, 2017. "More recently, on Nov. 10, 1951, Mayor Leslie Denning of Englewood telephoned Mayor Frank Osborne of Alameda, Calif., without the help of an operator and Englewood became the first city in the nation whose residents had direct‐dial coast‐to‐coast service."
  4. San Francisco et Oakland utilisaient alors le mĂȘme indicatif rĂ©gional, l'indicatif 415, mais avaient chacune leur propre commutateur interurbain. Comme l'Ă©quipement tĂ©lĂ©phonique utilisĂ© Ă  l'Ă©poque ne pouvait traiter que la traduction des trois chiffres de l'indicatif rĂ©gional, l'utilisation temporaire d'un indicatif rĂ©gional spĂ©cifique pour San Francisco a Ă©tĂ© nĂ©cessaire pour diriger les appels vers le bon commutateur. L'indicatif rĂ©gional 318 a Ă©tĂ© temporairement utilisĂ© pour San Francisco et les rĂ©gions au nord du Golden Gate, tandis qu'Oakland et East Bay ont continuĂ© Ă  utiliser l'indicatif rĂ©gional 415. En 1953, l'Ă©volution de la technologie a permis d'Ă©tendre la traduction de trois chiffres Ă  six chiffres et l'utilisation de l'indicatif rĂ©gional 318 n'Ă©tait plus nĂ©cessaire. L'indicatif rĂ©gional 318 a Ă©tĂ© rĂ©cupĂ©rĂ© pour un usage futur et toute la Baie de San Francisco a recommencĂ© Ă  utiliser l'indicatif rĂ©gional 415 (voir http://www.textfiles.com/digest/TELECOMDIGEST/vol16.iss0401-0450.txt)
  5. Free Patents Online Tip Party Identification
(en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l’article de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Direct distance dialing » (voir la liste des auteurs).

Voir aussi

Article connexe

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