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Ilotopie

ilotopie[note 1] est une compagnie de théâtre et d'arts de la rue française dont les locaux se trouvent à Arles. Elle est fondée en 1979 par Bruno Schnebelin, ancien étudiant en sociologie qui travaillait au Palais des Sports de Paris ; parti à la recherche de nouveaux publics en descendant le Rhône sur sa péniche. Accompagné d'artistes-techniciens, il s'installe sur une petite île de Camargue à Port Saint Louis du Rhône et propose du « désordre dans la ville » dès le début des arts de la rue, à la même époque que le Théâtre de l'Unité, Théâtracide ou encore Royal de Luxe.

ilotopie
Cadre
Forme juridique Association loi de 1901
But arts de la rue
Fondation
Fondation 1979
Fondateur Bruno Schnebelin
Identité
Siège 29 avenue de Camargue, 13200 Arles
Site web http://ilotopie.com

ilotopie est notamment connue pour ses spectacles sur l'eau tel que Fous de Bassin ou, plus récemment, Effraction Nocturne. Cependant, elle a commencé avec des créations plus proches d'un théâtre d'Agitprop comme PLM (Palace à Loyer Modéré) en 1990, où les artistes transforment une tour HLM de Marseille en Hôtel cinq étoiles avec tous ses services[1] - [2]. La compagnie créée surtout des spectacles de rue avec, par exemple, Les Gens de Couleur, en déambulation, joué en France et dans le monde depuis 1989[3].

La compagnie

Son histoire

La compagnie ilotopie est créée en 1979 à Port-Saint-Louis-du-Rhône par Bruno Schnebelin, un ancien étudiant en sociologie qui travaillait au Palais des Sports de Paris. Parti à la recherche de nouveaux publics en descendant le Rhône sur sa péniche, il commence avec une annonce : « nouveau fou vend désordre en espace urbain »[4]. La ville du Havre est la première à répondre avant que d'autres suivent. Les premiers spectacles sont des installations, puis Bruno Schnebelin est rapidement rejoint par Denis Jourdain, plasticien et performeur. D'autres s'ajouteront au fur et à mesure des années, tel que Christophe Berthonneau qui participera plus tard à la renommée du Groupe F, ou encore Françoise Léger venue du théâtre et qui prendra la direction de leur lieu de fabrique, Le Citron Jaune, en 1992[5].

Son Ă©quipe

Au fil des créations, une équipe pluridisciplinaire se constitue dans un esprit collectif où chacun est à la fois artiste et technicien : « créateurs, acteurs, sculpteurs, danseurs, musiciens, inventeurs, scénographes et chercheurs, forment l'équipe qui a choisi de vivre un travail artistique collectif »[6].

Le Citron Jaune

Lieu de fabrique

En 1992, la compagnie ilotopie inaugure son lieu de fabrique : Le Citron Jaune, à Port-Saint-Louis-du-Rhône. Construit d'après leurs plans, ce grand bâtiment en taule jaune est conçu pour abriter les bureaux de la compagnie, un grand atelier, les éléments de décors et de costumes, ainsi qu'un grand hall dédié aux répétitions, représentations et autres fêtes. Il sert alors à la compagnie pour l'élaboration de ses différentes créations, mais également comme lieu de rencontres et d'échanges avec d'autres compagnies de passages et la population Port-Saint-Louisienne[7] - [8].

Centre National des Arts de la Rue

Le Citron Jaune obtient le label « Centre National des Arts de la Rue » (CNAR) en 2005 et devient Centre National des Arts de la Rue et de l'Espace Public (CNAREP) quelques années plus tard[9].

Les « Papètes » à Arles

Une nouvelle implantation

Depuis le début de l'année 2019, la compagnie s'est installée à Arles, dans la friche des anciennes Papeteries Etienne, à côté des Rencontres de la Photographie. C'est dans ces nouveaux ateliers que se prépare leurs créations futures et leurs tournées[10].

Créations

Liste exhaustive des créations de la troupe[11].

Installations

  • Les Cavalcades (1980) : sculptures mobiles Ă  moteur pour « descendre en ville » au Havre.
  • CrĂ©ation de Catastrophe (1980) : faux accidents, lac colorĂ©, Ă  « La Falaise des Fous », de Chalain (Jura).
  • La Cabine et l'Abri (1980) : dĂ©tournements de mobilier urbain comme des cabines tĂ©lĂ©phoniques et des abribus.
  • Grands personnages (1981) : des personnages fixĂ©s aux arbres, aux poteaux, ou en dĂ©sĂ©quilibre sur des câbles.
  • Les Engins de rue (1982) : des pièges Ă  taille humaine dans la ville.
  • Les Oreilles (1982) : des oreilles gĂ©antes oĂą l'on peut s'asseoir pour Ă©couter des enregistrements ou ĂŞtre enregistrĂ©. Deux oreilles ont Ă©tĂ© achetĂ©es par le Centre Beaubourg pour l'exposition « L'oreille oubliĂ©e ».
  • Marseille sur MĂ©diterranĂ©e (1982) : Douze sculptures de mer sur les trottoirs de Marseille.
  • Le Grand Étendage (1983) : plusieurs kilomètres de linge Ă©tendu sur un haut fil Ă  travers la ville.
  • Les Dragons (1984) : des Ĺ“ufs gĂ©ants et deux dragons en cage.
  • La Mort en route (1984) : exposition de chiens et de chats Ă©crasĂ©s et encadrĂ©s.
  • Le Labyrinthe Calibreur (1986) : Un labyrinthe en barreaux rouge et blanc avec des passages plus ou moins larges.
  • Les Bibliothèques Maison (1994) : bibliothèques surrĂ©alitĂ©s proposĂ©es en prĂŞts.

Interventions

  • Enterrement du smic (1981).
  • Épluchage de pommes-de-terre (1982).
  • Le Contre-DĂ©filĂ© du Havre (1983).
  • Le Cri du Chou (1986).
  • Les Draps de l'Homme et de la Femme (1989).
  • La Boule et la Barre (1989) : dĂ©molition symbolique d'un immeuble.
  • PLM, Palace Ă  Loyer ModĂ©rĂ© (1990) : un immeuble HLM de Marseille transformĂ© en palace cinq Ă©toiles pour une semaine
  • Inauguration du 3bisF (1992).
  • Champs d'ExpĂ©rience Premier (1993) : parcours de performances dans les Ă©tages d'une tour dĂ©saffectĂ©e Ă  Avignon.
  • Champ d'ExpĂ©riences Second : Des Liaisons Capitales (1994) : Ă  Calais, en marge de l'inauguration du tunnel sous la Manche, sur des petites plates-formes mobiles sur rail, les acteurs dĂ©filent devant les spectateurs dans un tunnel de toile de cent trente-cinq mètres de long[12].
  • La France dĂ©voilĂ©e (1994) : inauguration du centre culturel français Ă  Madrid.
  • Champ d'ExpĂ©rience Troisième : RĂ©seau Eden Sous-Sol (1996) : un labyrinthe nocturne creusĂ© dans la terre.
  • Salon de l'Auto-DĂ©rision (1997) : des "voitures-théâtres" pour la Satcar Ă  Clermont-Ferrand.
  • Champ d'ExpĂ©rience Quatrième : Confins (2004) : douze artistes vivent plusieurs jours dans un village de fuseaux oranges, ils font des performances sur le mythe de Sisyphe.

Spectacles de rue

  • La Vie en Abribus (1984) : un couple vie dans un abribus amĂ©nagĂ© en pièce de vie ouverte.
  • La Mousse en Cage (1987) : cinq acteurs tout en blanc dans des cages individuelles oĂą leur gestes quotidiens se paralysent dans une mousse expansive colorĂ©e.
  • Une Affaire qui Tourne (1988) : Un manège de voitures qui transportent les spectateurs dans cinq scènes diffĂ©rentes.
  • Les Gens de Couleur (1989) : Quelques artistes presque nus et recouvert d'une peinture monochrome et vive dĂ©ambulent dans les rues Ă  la recherche de leur couleur.
  • Chauffons la rue (1990).
  • L'Autobobus (1992) : de nombreux intĂ©rieurs de bus transformĂ©s en cour de ferme, clairière, hall de bal.
  • Les Menus Plaisirs (1995) : Pleins de personnages diffĂ©rents dĂ©tournant de la nourriture ou des objets en costume ou partie d'eux-mĂŞmes.
  • Le Théâtre des CommoditĂ©s (1998) : des toilettes pour que les spectateurs prennent conscience de ce qu'ils font.
  • L'Amour Toute la Nuit (1999) : Concert et performances sur le thème de l'amour pendant une nuit dans un théâtre.
  • Cachots/Cachotteries (2000) : Sept sphères sur l'enfermement et accueillant les spectateurs par groupes de trois.
  • Les Habitants du Lundi (2002) : tĂ´t le matin des ĂŞtres se promènent dans les rues, comme « le lunatique » par exemple.
  • ApĂ©r'art (2002) : des acteurs, parfois Ă  tĂŞtes d'ânes, qui sortent de la table pour servir l'apĂ©ritif.
  • Sortie de Cuisine (2006) : Co-crĂ©ation avec la compagnie corĂ©enne « Homo Ludens ».
  • La Faim des ApĂ´tres (2013) : un banquet d'acteurs qui se mangent.
  • La Recette des Corps perdus (2015) : sur une place, des acteurs comestibles et qui se donnent Ă  manger.
  • Amour Ă  la Table (2018).

Land Act

  • AllĂ©e vers la mer (1997) : A Port-Saint-louis-du-RhĂ´ne, des installations dans le paysages tout le long de la route menant Ă  la plage NapolĂ©on.
  • Park GĂĽell, Park Fou (2002) : performances dans le Park GĂĽell de Barcelone.
  • Le Fleuve Étonnant (2003) : Ă  Tour, le long de la Loire.

Spectacles sur l'eau

  • L'Ă®le aux Topies (1985) : une fausse Ă®le dĂ©serte qui est progressivement dĂ©couverte et habitĂ©e pendant trois jours.
  • Narcisse Guette (2001) : spectacle sur le narcissisme, jouant sur l'eau et avec le reflet de l'eau.
  • Fous de Bassin (2005) : toute une vie sur l'eau.
  • Collectionneurs d'Ă®les (2007) : plusieurs Ă®les avec chacune sa couleur et son habitant assorti.
  • Les Oxymores d'Eau (2009) : spectacle sur l'absurditĂ© du monde.
  • OpĂ©ra d'O (2011) : opĂ©ra sur l'eau.
  • Anapos, CitĂ© Lacustre. (2012) : citĂ© flottante sur l'Ă©tang de Martigues.
  • Parade Aquatique (2014).
  • Le Voyage Extraordinaire (2016).
  • Aqua Forte (2017).
  • Effraction Nocturne (2019)
  • DĂ©rives (2021)

Notes et références

Notes

  1. Le titre de la compagnie n'est jamais écrit avec un « i » majuscule car cela complique sa lisibilité, le « i » majuscule s'apparentant au « l » qui suit.

Références

  1. Emmanuel BOUCHEZ, « Nouveau fou propose désorde dans espace urbain », Télérama,‎ , p.80-82.
  2. « Théâtre de rue - PLM - Palace à Loyer Modéré » (consulté le ).
  3. « ilotopie - Spectacles », sur ilotopie.com (consulté le ).
  4. René Solis, « Les Intellos d'Ilotopie », Libération,‎ (lire en ligne).
  5. Eric HEILMANN, Françoise LEGER, Jean-Louis SAGOT-DUVAUROUX, Bruno SCHNEBELIN, Les Utopies à l'épreuve de l'art : Ilotopie, Montpellier, Editions L'Entretemps, , 223 p. (ISBN 978-2-912877-85-7), p.13-14.
  6. « ilotopie - La Compagnie », sur ilotopie.com (consulté le ).
  7. « Un nouvel espace pour Ilotopie », Le Grain de Sel, magazine de la ville de Port-Saint-Louis-du-Rhône,‎ 08-09/1991.
  8. Françoise LEGER, « Ilotopie, un désir de public », Etudes Théâtrales,‎ , p.146-152 (lire en ligne).
  9. Eric HEILMANN, Françoise LEGER, Jean-Louis SAGOT-DUVAUROUX, Bruno SCHNEBELIN, Les Utopies à l'épreuve de l'art : ilotopie, Montpellier, Editions L'Entretemps, , 223 p. (ISBN 978-2-912877-85-7), p.131-137.
  10. Isabelle APPY, « Ilotopie s'ancre à la friche des papeteries Etienne », La Provence,‎ (lire en ligne).
  11. Eric HEILMANN, Françoise LEGER, Jean-Louis SAGOT-DUVAUROUX, Bruno SCHNEBELIN, Les Utopies à l'épreuve de l'art : Ilotopie, Montpellier, Editions L'Entretemps, , 223 p. (ISBN 978-2-912877-85-7), p.198-217.
  12. [vidéo] Aperçus du spectacle sur YouTube.
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