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Hydrocarbure non conventionnel

Les hydrocarbures non conventionnels désignent les ressources fossiles plus difficiles à exploiter, qui sont recherchées une fois les ressources facilement disponibles exploitées.

Leur exploitation se fait souvent à des profondeurs de plus en plus grandes (forages dites HT/HP, à haute-température et haute-pression), en mer, ou sous les glaces ou sous le pergélisol, ou encore en zone sismiquement vulnérable (gaz en mer norvégien par exemple). L'exploration et l'exploitation et la fermeture étanche des forages épuisés exigent des techniques autres que celles requises par les puits pétroliers traditionnels, générant des coûts de plus en plus élevés et des technologies supplémentaires (sans retour d'expérience parfois). Elles génèrent aussi de nouveaux risques environnementaux (ces gaz et pétroles sont généralement plus sales (souvent plus acides, parfois très corrosifs et dangereusement riches en H2S et à teneur plus élevée en métaux toxiques, pouvant être source de tartres exotiques, susceptible de mettre en péril les installations comme on l'a constaté par exemple sur le gisement profond d'Elgin-Franklin en mer du Nord. Dans presque tous les cas, les conditions d'exploitation sont de plus en plus difficiles.

De plus, l'exploitation de ces ressources fossiles contribue à aggraver les contributions à l'effet de serre très fortement liées aux carburants fossiles.

Typologie

  • PĂ©trole non conventionnel ; dont :
    • pĂ©trole lourd ; maintenant exploitable en mine Ă  ciel ouvert et/ou Ă  l'aide de produits chimiques et de mĂ©thodes nouvelles d'extraction (dont forages gravitationnels assistĂ©s par vapeur ; SAGD en anglais),
    • pĂ©trole extra-lourd ; dont l'exploitation en mines Ă  ciel ouvert, Ă  l'aide de produits chimiques et mĂ©thodes nouvelles d'extraction est en projet,
    • sables bitumineux, dont le Sable bitumineux de l'Athabasca (Rem : depuis 2008, le pĂ©trole issu des sables bitumineux canadiens tend Ă  ĂŞtre classĂ© parmi les pĂ©troles conventionnels, ce qui a reclassĂ© le Canada Ă  la seconde place mondiale en matière de rĂ©serves pĂ©trolières)[1],
    • schistes bitumineux, contenant de l'huile de schiste
    • huile de roche-mère appelĂ©e aussi pĂ©trole de schiste.
    • exploitation en mer profonds et/ou en conditions polaires,
  • gaz non conventionnel ; dont :
  • certains charbons de mauvaise qualitĂ© ;
  • certains biocarburants sont parfois classĂ©s dans cette catĂ©gorie.

Évolution sémantique

Des gaz et pĂ©troles relativement riches en soufre, autrefois considĂ©rĂ©s comme « non conventionnels[3] » ont peu Ă  peu changĂ© de statut, de mĂŞme que la notion de gisement profond (en 1980, une profondeur d'eau excĂ©dant 500 m Ă©tait considĂ©rĂ©e comme inaccessible alors qu'on atteint aujourd'hui plus de 5 000 m et qu'on envisage de descendre encore plus profondĂ©ment (pressions très Ă©levĂ©es et tempĂ©ratures entre 200 et 300 °C).

Impacts et risques environnementaux

Ces ressources exigent souvent des forages profonds ou de la chaleur et une électricité, générées actuellement en partie via le fioul et le charbon, lui-même en restriction.

En outre, plus le carbone est « non conventionnel Â», plus les risques socio-environnementaux et d'accidents (fuites, incendie, explosions, marĂ©es noires, blowout] semblent importants. Les dĂ©chets chimiques toxiques et en termes de boues de forage sont Ă©galement en augmentation.

Une étude récente (2019) a confirmé que le développement pétrogazier non conventionnel aux États-Unis se fait via des plateformes à puits multiples (MWP) également installées dans des zones résidentielles et source de pollution sonore et de l'air, ainsi que d'une hausse du trafic routier, lors des 4 phases, de forage, fracturation hydraulique, pompage et production. Des mesures faites autour de 22 puits situés en zone résidentielle au Colorado ont montré que durant ces 4 phases, c'est la fracturation hydraulique qui génère le plus de pollution de l'air (PM2,5 notamment) et le plus grand nombre de camions lourds par heure. Dans tous les cas, le niveau sonore (Leq) dépassait les seuils recommandées (50 dBA et 65 dBC) lors de toutes les phases de développement. Plusieurs facteurs de stress y sont restés constants (24 heures sur 24) pour les riverains[4].

Enfin, les techniques d'injection de CO2 et d'autres déchets dans le sous-sol, parfois présentées comme une solution, sont accusées de pouvoir polluer les nappes et l'air (cas du gaz de schiste aux États-Unis, dénoncé par le film Gasland). Leur fiabilité à moyen et long terme n'est pas non plus démontrée, en particulier dans les zones sismiquement instables ou à la suite de remontées inattendues de pression dans les forages profonds (comme en 2010 avec le blowout de la plate forme d'Elgin dit fuite d'Elgin en mer du Nord).

RĂ©serves

Les compagnies pétrolières ont estimé que les champs de l'Athabasca et de l'Orénoque représentent deux tiers du total mondial des réserves de pétrole, mais il faut aussi consommer de l'énergie pour l'extraction, et l'exploitation de ces gisements aurait un impact majeur sur les émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Références

  1. Oil, water and climate: an introduction Par Catherine Gautier
  2. Jean-Jacques Jarrige, Gaz de schiste ou de roche-mère, 2011, Société Géologique de France, http://www.geosoc.fr/sommaires-et-resumes-geologues
  3. The myth of the oil crisis: overcoming the challenges of depletion ... Par Robin M. Mills, P154
  4. (en) William B. Allshouse & al. (2019) Community Noise and Air ; Pollution Exposure During the Development of a Multi-Well Oil and Gas Pad; Environ. Sci. Technol. |Publication Date:May 28, 2019 |https://doi.org/10.1021/acs.est.9b00052 (résumé)
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