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Honoré Courtin

Honoré Courtin est un homme d’État et diplomate français, né à Paris en 1626 et mort dans la même ville en 1703.

Biographie

Origines et jeunesse

Les Courtin appartiennent depuis plusieurs générations à la meilleure robe parisienne. Jean Courtin, seigneur de Rosay, son grand-père, est conseiller au Parlement de Paris puis maître des requêtes et conseiller d’État. Son père, Achille Courtin, seigneur des Mesnuls, suit la même carrière et finit lui aussi conseiller d’État. Il préside également le conseil du prince de Conti, dont il est proche et qu’il suit dans la Fronde. Dès le milieu du XVIe siècle, la famille est donc apparentée aux plus grandes familles de robe parisiennes : Nicolaï, Hennequin, Lescalopier…[1].

Honoré naît en 1626 de cet homme puissant et de Jeanne Barentin, elle-même grand-tante maternelle d'Anne de Souvré, mariée avec le marquis de Louvois, l'un des principaux ministres de Louis XIV.

En 1640, son père lui achète une charge de conseiller au Parlement de Normandie. Il devient peu après conseiller au Parlement de Paris.

Mais c’est vers la diplomatie que se tourne Honoré Courtin : il suit Claude de Mesmes, comte d’Avaux, époux de sa cousine germaine, au congrès de Münster en 1643. Il rentre en France en 1648 et devient maître des requêtes en 1651. Favorisé par Mazarin, Courtin accompagne ce dernier à l’Île des Faisans pour les négociations qui doivent aboutir à la Paix des Pyrénées. Il signe alors le contrat de mariage de Louis XIV avec Marie-Thérèse d'Autriche.

En 1661, il est l’un des commissaires chargés de fixer les limites entre France et Espagne aux Pays-Bas. Parallèlement, il fréquente les salons précieux de la capitale et se lie d’amitié avec les beaux esprits de l’époque.

Intendant, diplomate, conseiller d’État

Courtin reste protégé par Louvois, notamment en tant que cousin germain de la mère de l'épouse de celui-ci, Anne de Souvré, dont il signe le contrat de mariage. La mort de Mazarin ne modifie pas cette protection : de 1663 à 1665, Courtin se voit confier l'intendance de la généralité d' Amiens, étendue aux Flandres, et à la généralité de Soissons.

Il redevient ensuite diplomate, nommé avec le duc de Verneuil et le comte de Comminges afin de convaincre le roi d’Angleterre de ne pas attaquer les Provinces-Unies. Sitôt arrivé, il se rend compte que c’est mission impossible et préfère demander rapidement son rappel.

Il est alors envoyé à Heilbronn comme médiateur entre l’électeur palatin et l’archevêque de Mayence. Il part ensuite pour Breda, négocier le traité de paix entre l’Angleterre et les Provinces-Unies ().

La réussite de cette dernière mission devait l’amener à La Haye, comme ambassadeur aux Provinces-Unies. Mais dans l’entretemps, Hugues de Lionne est décédé (). Courtin fait partie des favoris à sa succession comme ministre d'Etat, secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, et il est soutenu par son cousin, Louvois. Mais le Roi préfère nommer son ami Pomponne.

Dès lors, Courtin est nommé ambassadeur en Suède, où il remplace Pomponne pour lui permettre de rentrer plus vite en France.

Le , Courtin signe le traité préparé par Pomponne, par lequel la Suède s’engage à combattre en Allemagne d’éventuels alliés des Provinces-Unies, une fois que la France aura engagé la guerre contre ce dernier pays.

Le Roi récompense sa fidélité et son activité en le nommant conseiller d’État en .

Honoré Courtin poursuit en parallèle sa carrière diplomatique : il est l’un des trois commissaires chargés de négocier la paix avec les Provinces-Unies au congrès de Cologne et retourne à Londres comme ambassadeur, en 1676.

Devenu doyen du Conseil d’État, Courtin refuse d’entrer au Conseil des finances, se jugeant trop âgé.

Ayant perdu la vue, il meurt aveugle le . Il est inhumé avec son épouse à Paris, paroisse Saint Séverin.

Il aura été un des plus grands commis de l’État sous Louis XIV.

Mariage et descendance

Honoré Courtin épouse en juillet 1651 Marie Elisabeth Le Gras, morte le , fille de Nicolas Le Gras, seigneur de Fontaine La Gaillarde, secrétaire des commandements de la Reine Anne d'Autriche, et de Jacqueline de Morillon[2]. Dont :

Sources

  • Dictionnaire de biographie française.
  • Luc-Normand Tellier, Face aux Colbert : les Le Tellier, Vauban, Turgot ... et l'avènement du libĂ©ralisme, Presses de l'UniversitĂ© du QuĂ©bec, 1987, 816 pages.Etexte (ISBN 2-7605-0461-1).

Références

  1. Michel Popoff, Prosopographie des Gens du Parlement de Paris (1256-1753), Saint Nazaire le Désert, Références, , 1151 p. (ISBN 2-908302-11-X), p. 463-465
  2. « mariage de Honoré COURTIN avec Marie Elis LE GRAS fille de Nicolas LEGRAS Cons du R en ses Cons. »
  3. « La Maréchale de Villars », Intermédiaire des chercheurs et des curieux,‎ , p. 30-31 (lire en ligne)
  4. Georges Dubosc, « La Maréchale de Villars », Intermédiaire des chercheurs et curieux,‎ , p. 173-176 (lire en ligne)
  5. Henri et Odette de Frondeville, Les Conseillers du Parlement de Normandie de 1641 Ă  1715, Rouen, Lestringant, , XXIII+645, p. 160-164

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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