Hmayeak Mamikonian
Hmayeak Mamikonian (en armĂ©nien ŐŐŽŐĄŐ”Ő„ŐĄŐŻ ŐŐĄŐŽŐ«ŐŻŐžŐ¶Ő”ŐĄŐ¶) est un gĂ©nĂ©ral armĂ©nien de la famille des Mamikonian, tuĂ© en 451. L'Ăglise apostolique armĂ©nienne l'a Ă©levĂ© au rang de saint.
Hmayeak Mamikonian | |
Saint | |
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DĂ©cĂšs | 451 Artanoudji |
Nationalité | Arménien |
Il est fils de Hamazasp Ier Mamikonian et de Sahakanoysh, de la famille des Grégorides (en) issue de Grégoire Ier l'Illuminateur, l'évangélisateur de l'Arménie. Cette ascendance place la famille Mamikonian au premier plan de la noblesse arménienne. Il est également frÚre de Vardan II et de Hamazaspian Mamikonian[1] - [2].
Biographie
DĂšs son avĂšnement, le roi sassanide Yazdgard II entreprend de convertir l'ArmĂ©nie au mazdĂ©isme. Vers 449, il promulgue un Ă©dit mettant les ArmĂ©niens en demeure d'abjurer leur foi. En retour, la noblesse et le clergĂ© envoient un manifeste dans lequel ils assurent de leur obĂ©issance absolue, mais refusent toute idĂ©e d'apostasie et dĂ©nient au roi perse le droit d'intervenir dans les affaires religieuses. Le roi convoque alors les principaux nakhararq et leur intime de choisir entre la conversion ou la mort. Ils sâexĂ©cutent, certains dont Vardan II avec rĂ©ticence, mais usent d'un subterfuge consistant Ă accomplir les prosternations rituelles devant le soleil tout en adressant leurs priĂšres Ă Dieu[3].
Les nakhararq reviennent en ArmĂ©nie, accompagnĂ©s de prĂȘtres mazdĂ©istes qui entreprennent de fermer les Ă©glises et de construire des temples. Les nobles, ayant tout de mĂȘme apostasiĂ© mĂȘme si la cĂ©rĂ©monie Ă©tait factice, rĂ©agissent mollement au mĂ©contentement, et c'est le clergĂ© qui entraĂźne le peuple dans les Ă©meutes. Vardan Mamikonian, mal Ă l'aise vis-Ă -vis du simulacre de conversion auquel il a dĂ» se rĂ©soudre et ne voulant pas prendre les armes contre le roi, qui restait son suzerain, envisage de se rĂ©fugier dans l'Empire d'Orient. Le marzban Vasak de Siounie, inquiet de la dĂ©fection d'un clan aussi puissant, lui dĂ©pĂȘche des messagers qui rĂ©ussissent Ă lui faire renoncer Ă son projet. Vardan prend alors la tĂȘte de lâinsurrection contre les Perses et rallie la plus grande partie de la noblesse armĂ©nienne. Pour ne pas rester isolĂ©, Vasak de Siounie n'a pas d'autre choix que de rejoindre lâinsurrection, malgrĂ© sa fidĂ©litĂ© sans faille envers le Sassanide[4] - [5].
Conscient de son infériorité numérique, il envoie une ambassade à Constantinople, composée de son frÚre Hmayeak, d'Atom Gnouni, de Vardan Amatouni et de Meroujan Arçrouni. L'empereur Théodose II les reçoit favorablement, mais meurt en 450. Son gendre et successeur, Marcien, préfÚre maintenir la paix avec les Perses, pour pouvoir combattre Attila qui occupe la Pannonie et menace Constantinople[6].
En , Yazdgard II envoie en ArmĂ©nie une armĂ©e qui Ă©crase celle de Vardan Mamikonian le Ă Avarayr. Vardan Mamikonian est tuĂ© dans l'affrontement, et Vasak de Siounie fait sa soumission au roi, lui assurant qu'il n'avait rejoint lâinsurrection que contraint. Cependant, la guĂ©rilla contre les Perses continue et Hmayeak, revenu de Constantinople, en prend la tĂȘte et occupe le TaĂŻq avec deux compagnons, ArtĂšn Kabelean et Varaz-Chapouh Palouni. Vasak de Siounie se rend dans la rĂ©gion avec une armĂ©e pour l'affronter et finit par le vaincre et le tuer lors d'une Ă©chauffourĂ©e, prĂšs d'Artanoudji[7] - [8].
Famille
Il avait Ă©pousĂ© Dzoyk Arçrouni, probable sĆur de Meroujan Arçrouni qui l'avait accompagnĂ© Ă Constantinople, qui a donnĂ© naissance Ă [1] - [9] :
- Vahan Ier le Grand, mort en 503-510, futur marzban ;
- Vard, mort vers 509/514, Ă©galement futur marzban ;
- Vasak, général en 485 ;
- ArtasĂšs.
Dzoyk Arçrouni avait une sĆur, Anouyshvram Arçrouni, mariĂ©e Ă ArĆĄouĆĄa de GogarĂšne, qui fut emmenĂ© en captivitĂ© en Perse avec de nombreux nobles, dont les fils de Hmayeak, aprĂšs la rĂ©volte de 451. En 455, il rĂ©ussit Ă obtenir sa libĂ©ration et celle de ses neveux, et les Ă©leva avec ses propres enfants[10].
Notes et références
- Toumanoff 1990, p. 330.
- Settipani 2006, p. 132.
- Grousset 1947, p. 189-193.
- Grousset 1947, p. 193-196.
- Dédéyan 2007, p. 189.
- Grousset 1947, p. 196-199.
- Grousset 1947, p. 202.
- Dédéyan 2007, p. 190.
- Settipani 2006, p. 313-316.
- Dédéyan 2007, p. 191.
Bibliographie
Sources primaire
« Il [Sahag] nâavait aucun enfant mĂąle, mais seulement une fille quâil avait donnĂ©e en mariage Ă Hamazasp, seigneur des Mamigoniens et gĂ©nĂ©ral en chef des ArmĂ©niens, qui eut trois fils : saint Vartan, saint HemaĂŻag et le bienheureux Hamazasbian, auxquels saint Sahag donna en hĂ©ritage ses biens, consistant en villages, fermes, et tout ce quâil avait en sa possession. »
â Ćazar PÊżarpecÌŁi, Histoire de l'ArmĂ©nie, chapitre 18.
« AussitĂŽt ils Ă©crivirent des lettres Ă lâempereur, Ă tous les grands de la cour des Grecs, et Ă dâautres princes et gouverneurs ; au ptieschkh dâAghdznik, au prince dâAnkegh-doun, aux princes de Dzoph, de Haschdian, dâĂghĂ©ghiĂ©, aux autres princes de chaque canton, et au gĂ©nĂ©ral en chef dâAntioche. Toutes ces lettres furent scellĂ©es dâabord avec lâanneau de Vasag, prince de Siounie, et ensuite avec ceux des autres chefs armĂ©niens. On envoya comme messagers en GrĂšce : Vahan, prince de la famille des Amadouni, homme sage et prudent ; le bienheureux prince HemaĂŻag, frĂšre du bienheureux Vartan, gĂ©nĂ©ral des ArmĂ©niens, de la famille des Mamigoniens, et le bienheureux Merhoujan, frĂšre de saint Aghan, de la famille des Ardzrouni. Câest Ă eux que Vasag et tous les princes armĂ©niens confiĂšrent les lettres, et les expĂ©diĂšrent Ă lâempereur, ainsi quâĂ tous les autres nobles armĂ©niens. »
â Ćazar PÊżarpecÌŁi, Histoire de l'ArmĂ©nie, chapitre 29.
« Un grand nombre de fugitifs armĂ©niens, de satrapes, de princes, de citadins et de gens du peuple sâĂ©taient rendus dans la terre de DaĂŻk, et rĂ©unis autour de HemaĂŻag, frĂšre du saint gĂ©nĂ©ral Vartan, qui se trouvait alors en GrĂšce, pour demander des troupes Ă lâempereur (roi), comme nous lâavons dĂ©jĂ racontĂ©. Il se prĂ©senta avec ses compagnons Ă lâempereur ThĂ©odose, qui, ayant su le motif de leur venue, les Ă©couta avec bontĂ©, et sâengagea Ă les secourir avec des troupes. Le saint empereur se disposait Ă exĂ©cuter sa promesse lorsquâil toucha au terme de son existence et cessa de vivre. Marcien lui succĂ©da ; ce prince, sâĂ©tant informĂ© de la situation des affaires des ArmĂ©niens, interrogea en ces termes les grands de sa cour : « Quelle rĂ©ponse vous semble-t-il quâon doive faire Ă ceux qui sont venus de lâArmĂ©nie ici ? » Anatole, qui Ă©tait alors gĂ©nĂ©ral dâAntioche, et un certain Florentius, Syrien de nation, qui Ă©tait un grand de la Porte royale, rĂ©pondirent Ă lâempereur, en disant : « Il ne nous paraĂźt pas utile de rompre lâalliance et les traitĂ©s que nos anciens souverains ont depuis longtemps conclus et contractĂ©s de renouveler avec la guerre une querelle dĂ©jĂ apaisĂ©e, ni dâarracher un pays Ă la domination de son souverain. En outre, il faut encore considĂ©rer lâissue dâune entreprise si incertaine, puisque nul ne peut savoir si cette guerre aura une fin favorable ou funeste. » En parlant ainsi, ils dĂ©tournĂšrent lâempereur de sa rĂ©solution ; et les ArmĂ©niens Ă©chouĂšrent ainsi dans lâespĂ©rance quâils avaient conçue inutilement. »
â Ćazar PÊżarpecÌŁi, Histoire de l'ArmĂ©nie, chapitre 36.
« Cependant, comme ils [HemaĂŻag et ses compagnons] nâĂ©taient pas arrivĂ©s au moment oĂč on livrait le combat, ils sâarrĂȘtĂšrent pour quelque temps prĂšs de la montagne appelĂ©e Barkhar, sur les frontiĂšres de la Chaldie. La position quâils y avaient prise Ă©tait assez forte. Tandis quâils confĂ©raient ensemble sur la maniĂšre dont ils devaient agir en vue des Ă©ventualitĂ©s du moment, les ennemis arrivĂšrent pendant la nuit, avec des guides sĂ»rs, et, au point du jour, ils se jetĂšrent, les armes Ă la main, sur les compagnons de HemaĂŻag le Mamigonien, dans le village nommĂ© Ordchenhagh, dans la province de DaĂŻk. Alors ceux qui Ă©taient descendus du mont Barkhar se mirent Ă marcher avec prĂ©cipitation et Ă monter sur leurs chevaux ; et, les uns sans armes, les autres armĂ©s, battirent les soldats perses ; puis, les faisant reculer, ils les mirent en fuite. Un grand nombre de combattants furent renversĂ©s par terre dans le village mĂȘme et dâautres dans la campagne. Ce fut dans cet engagement que le bienheureux prince HemaĂŻag obtint la couronne du martyre, car il dĂ©sirait ardemment de sâunir Ă son saint frĂšre ; aussi il ne tarda pas Ă ĂȘtre exaucĂ©, puisque Dieu, en accueillant son dĂ©sir, le couronna pour satisfaire Ă son vĆu. Les soldats fidĂšles, qui sâĂ©taient rĂ©unis auprĂšs de saint HemaĂŻag, tĂ©moins de cet Ă©vĂ©nement, furent plongĂ©s dans une grande affliction, et ils tombĂšrent dans le dĂ©couragement nâayant plus aucune espĂ©rance de consolation. Chacun semblait dĂ©jĂ entendre la sentence dâune mort infĂąme et dune fin terrible, et, frappĂ©s dâĂ©pouvante, ils sâen retournĂšrent sur le mont Barkhar, pour rĂ©parer les pertes quâils avaient essuyĂ©es dans ce dĂ©sastre, et pour trouver quelque remĂšde au malheur et Ă la dĂ©solation qui les accablaient. »
â Ćazar PÊżarpecÌŁi, Histoire de l'ArmĂ©nie, chapitre 37.
Sources secondaires
- RenĂ© Grousset, Histoire de lâArmĂ©nie des origines Ă 1071 [dĂ©tail des Ă©ditions]
- Cyrille Toumanoff, Les dynasties de la Caucasie chrétienne de l'Antiquité jusqu'au XIXe siÚcle : Tables généalogiques et chronologiques, Rome, .
- Christian Settipani, Continuité des élites à Byzance durant les siÚcles obscurs. Les princes caucasiens et l'Empire du VIe au IXe siÚcle, Paris, de Boccard, , 634 p. [détail des éditions] (ISBN 978-2-7018-0226-8).
- GĂ©rard DĂ©dĂ©yan (dir.), Histoire du peuple armĂ©nien, Toulouse, Ăd. Privat, (1re Ă©d. 1982), 991 p. [dĂ©tail de lâĂ©dition] (ISBN 978-2-7089-6874-5).