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Hiw (langue)

Le hiw (ou hiu) est une langue parlée au nord du Vanuatu, sur l’île du même nom, dans les îles Torres. Avec 280 locuteurs[1], c’est une langue en danger[3].

Hiw
Ne men̄a te Hiw
Pays Vanuatu
Région Hiw (îles Torres)
Nombre de locuteurs 280 (2010)[1]
Typologie SVO[2]
Classification par famille
Codes de langue
IETF hiw
ISO 639-3 hiw

Comme les autres langues autochtones du Vanuatu, le hiw appartient au groupe des langues océaniennes, qui est une branche de la grande famille des langues austronésiennes.

La plupart des locuteurs du hiw parlent également le bichelamar (la langue véhiculaire du Vanuatu) et le lo-toga, langue des îles voisines, parce que les enfants vont généralement à l’école à Lo[4] - [5].

Phonologie

Les conventions orthographiques employées sont présentées dans les tableaux ci-dessous à côté de la prononciation correspondante[6].

Consonnes

Le hiw a 14 consonnes, dont une spirante latérale vélaire pré-occlusive /g͡ʟ/ très rare[7]. Contrairement à la plupart des langues voisines, le hiw n’a pas de consonne occlusive prénasalisée[8].

La consonne /ɣ/ est prononcée [ɰ] en fin de syllabe.

/g͡ʟ/ est parfois prononcé simplement [ʟ] par les jeunes locuteurs[9]. Historiquement, ce son provient d’un [r] (ce qui explique que ses locuteurs l’écrivent ). Le son [r] se trouve d’ailleurs dans certains emprunts récents, tels que perët /pəret/ (« pain », de l’anglais bread) ; cependant, dans des emprunts plus anciens, un r était reflété par /g͡ʟ/ : tatar̄o /tatag͡ʟɔ/ (« prier », du mota tataro)[10].

Voyelles

Le hiw a neuf voyelles[8].

La voyelle /ʉ/ est prononcée [u] après une consonne labio-vélaire ; c’est aussi le cas — optionnellement — de /ə/ dans la syllabe qui précède l’accent tonique[11].

Phonologie

Les syllabes en hiw sont de la forme (C)(C)V(C), c’est-à-dire qu’elles sont toutes constituées d’une voyelle, commencent par deux consonnes au plus et se terminent par une consonne au plus[12].

L'accent tonique frappe régulièrement la dernière voyelle du mot qui n’est pas /ə/. Les seuls cas où un schwa est accentué sont les mots qui ne contiennent que cette voyelle. Dans ces mots, la position de l'accent est imprévisible : n̄eye (« quand ») est accentué sur la première syllabe ([ˈŋəjə]) et veye (« feuille de Pandanus ») sur la deuxième ([βəˈjə]).

Il y a un accent secondaire toutes les deux syllabes : r̄akevar̄en̄wōt (« particulièrement ») est réalisé [ˌɡ͡ʟakəˌβaɡ͡ʟəˈŋʷot][12].

Le hiw, comme quinze autres langues de la région, a perdu les voyelles qui n’étaient pas accentuées ; en contrepartie, un phénomène de métaphonie a augmenté l’inventaire vocalique des cinq voyelles du proto-océanien à neuf voyelles[13]. Ceci a conduit à donner des groupes de consonnes inhabituels au début de certains mots tels que vti /βti/ (« étoile ») ou wni (« fruit »). Cependant, dans certains cas, pour éviter des mots trop difficiles à prononcer, il y a eu une métathèse ou l’insertion d’un schwa : myok (« mes mains » ; /mjɔk/ et non */jmɔk/), n̄wetōy (« court » ; /ŋʷətoj/ et non */ŋʷtoj/)[14].

Grammaire

Pronoms personnels

Le hiw, comme d’autres langues océaniennes, a des pronoms personnels pour trois nombres (singulier, duel, pluriel) sans distinction de genre et avec un « nous » exclusif et inclusif[15].

personnesingulierduelpluriel
1reinclusive tör̄ötite
exclusive nokekamar̄ekama
2e ikekimir̄ekimi
3e ninesör̄ösise

Nombre verbal

Comme son voisin le lo-toga, le hiw a développé un système riche de nombre verbal, consistant à modifier le radical du verbe en fonction du nombre de son sujet (ou de son actant absolutif)[16]. Par exemple, l'action de “tomber” est un verbe pour un sujet singulier, iw pour un sujet pluriel; “jeter” est wötog pour un patient singulier, mais tr̄og pour un patient pluriel.

Le hiw possède trente-trois paires de verbes concernés par cette alternance, le plus grand nombre observé dans le monde[17].

Références

Notes

  1. Cf. François (2012).
  2. François, 2010a, p. 5
  3. (en) « Hiw », UNESCO Atlas of the World’s Languages in Danger (consulté le )
  4. François, 2012, p. 100.
  5. François, 2010b, p. 421
  6. François, 2010a, p. 43
  7. François, 2010b, p. 394
  8. François, 2010b, p. 396
  9. François, 2010b, p. 400
  10. François, 2010b, pp. 418-422
  11. François, 2010b, p. 397
  12. François, 2010b, pp. 397–398
  13. François, 2005, traite de ce phénomène.
  14. François, 2010b, pp. 415–416
  15. François, 2009, p.11.
  16. François, 2019.
  17. François, 2019, p.352.

Références bibliographiques

Voir aussi

Liens externes

Articles connexes

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