Histoire de l'Amérique centrale
Au cours de l'époque précolombienne, les territoires de l'Amérique centrale sont occupés par des sociétés autochtones assurant la transition entre les civilisations mésoaméricaines et celles de l'Amérique du Sud. L'Histoire de l'Amérique centrale prend un certain relief à partir de l'exploration et de la colonisation espagnoles.
ConquĂŞte et domination espagnole
Du XVIe siècle au début du XIXe siècle, l'Amérique centrale dite "historique" correspond à la capitainerie générale du Guatemala, parfois connue sous le nom de royaume du Guatemala. Cette entité comprend les États actuels du Guatemala, de El Salvador, du Honduras, du Nicaragua et du Costa Rica en plus de l’État (aujourd'hui mexicain) du Chiapas. Le Panamá est quant à lui rattaché à la vice-royauté du Pérou puis de Nouvelle-Grenade à sa création en 1717. Les limites et le nom de la capitainerie générale ont varié à plusieurs reprises. Administrativement, la capitainerie dépend de la vice-royauté de Nouvelle-Espagne ; elle est donc placée sous le contrôle du vice-roi qui siège à Mexico. Cependant, dans les faits, son statut d'audiencia mayor la place sous l'autorité directe de Madrid. Initialement installée à Santiago de los Caballeros de Guatemala, fondée en 1543 (aujourd'hui appelée la Antigua Guatemala), la capitale est transférée à son site actuel de Nueva Guatemala de la Asunción en 1773 à la suite d'un séisme[1].
Au temps de la Constitution de Cadix (1812-1814 et 1820-1821), le royaume du Guatemala est dissous et est remplacé par deux provinces indépendantes : la province du Guatemala et la province du Nicaragua et Costa Rica. En 1821, à la veille de l'indépendance, la province du Guatemala est elle-même divisée en quatre provinces : Guatemala, Chiapas, El Salvador et Honduras.
L'indépendance
En 1821, le Chiapas proclame son indĂ©pendance par rapport Ă l'Espagne. Cette dĂ©cision est imitĂ©e le par la province du Guatemala, puis par les autres provinces. La date est encore considĂ©rĂ©e comme le jour anniversaire de l'indĂ©pendance par tous les pays d'AmĂ©rique centrale. Le gouverneur de la province du Guatemala, Gabino GaĂnza, devient le chef de la junte regroupant les anciennes provinces et signe Ă ce titre l'Acte d'indĂ©pendance de l'AmĂ©rique centrale.
Par un vote Ă la majoritĂ© des municipalitĂ©s des anciennes provinces, toute l'AmĂ©rique centrale (hors le Panama) est annexĂ©e au Premier Empire mexicain d'AgustĂn de Iturbide qui avait acquis son indĂ©pendance en aoĂ»t. Cette dĂ©cision Ă©tant contestĂ©e par certaines municipalitĂ©s, notamment au Salvador, le Mexique envoie le une armĂ©e d'occupation au Guatemala et au Salvador sous les ordres du gĂ©nĂ©ral Vicente FilĂsola. L'Empire mexicain ne va durer qu'une annĂ©e et la RĂ©publique mexicaine naissante laisse aux provinces d'AmĂ©rique centrale le soin de dĂ©terminer leur propre destin. Ă€ l'exception du Chiapas qui opte pour un rattachement avec le Mexique, les autres provinces dĂ©cident leur indĂ©pendance absolue de l'Espagne, du Mexique, ainsi que de toute autre nation Ă©trangère, s'Ă©rigent en rĂ©publiques associĂ©es au sein d'une fĂ©dĂ©ration. L'AssemblĂ©e nationale des Provinces-Unies d'AmĂ©rique centrale adopte la constitution le .
Fédéralisme
La nouvelle république fédérale d'Amérique centrale comprend les États du Guatemala, El Salvador, Honduras, Nicaragua et Costa Rica. Les libéraux centraméricains portaient de grands espoirs en la fédération qui devait transformer l'Amérique centrale en une nation moderne et démocratique, enrichie commercialement par sa situation géographique exceptionnelle autorisant des liaisons aisées entre les deux océans Atlantique et Pacifique. Ces aspirations se reflètent dans les emblèmes choisis : le drapeau avec une bande blanche (l'isthme) entre deux bandes bleues (les océans) ; le blason aux cinq montagnes (une pour chaque État), le bonnet phrygien, emblème de la Révolution française.
Cependant, une série de confrontations, de guerres civiles et la tendance isolationniste des conservateurs vont mettre en échec la fédération. L'anarchie culmine avec le renversement du gouvernement fédéral de Manuel José Arce en 1829. Entre 1830 et 1839, le hondurien Francisco Morazán tente de sauver la fédération, mais le Nicaragua fait sécession le , le Honduras emboîte le pas le et le Costa Rica le . L'année suivante, c'est le Guatemala qui reprend sa souveraineté en réabsorbant l'État de Los Altos, qui s'en était détaché provisoirement. Le Salvador attendra 1841 pour acter le fait accompli de la dissolution.
Tentatives d'Union ultérieure
Plusieurs tentatives ont été faites pour reconstituer une union des États d'Amérique centrale.
- En 1842, Francisco Morazán s'empare du pouvoir au Costa Rica et essaie de rétablir l'union par la force. Il y laisse la vie le de la même année.
- Toujours en 1842, le pacte d'union de Chinandega constitue une confédération d’Amérique Centrale associant le Salvador, le Honduras et le Nicaragua qui va durer deux années.
- Une seconde tentative avec les mêmes acteurs occupe la période 1849-1852.
- En 1885 le président guatémaltèque Justo Rufino Barrios tente d'unir la région par la force mais meurt en combattant l'armée salvadorienne.
- Entre 1896 et 1898, le Salvador, le Honduras et le Nicaragua s'unissent dans une grande république d'Amérique centrale.
- Entre 1921 et 1922, une fédération d'Amérique centrale est formée du Guatemala, du Salvador et du Honduras.
En 1903, après la séparation de Panama de la Colombie, la nouvelle république du Panama a été insérée dans le territoire géopolitique de l'Amérique centrale et participe aux efforts d'intégration avec ses voisins.
Évolution récente
Aujourd'hui, l'intégration politique et économique de la région se fait progressivement et selon le modèle européen. Certaines institutions régionales, comme un parlement centraméricain et une cour de justice régionale, ont été créées ces trente dernières années mais la création d'un État fédéral n'est pas à l'ordre du jour.
Notes et références
- (es) Tania Sagastume Paiz, Trabajo urbano y tiempo libre en la ciudad de Guatemala, 1776-1840, Guatemala, CEUR - USAC, , 361 p., p. 37 et suivantes
Source
- (es) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « Historia de Centroamérica » (voir la liste des auteurs).