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Henry d'Estienne

Henry Claude d'Estienne, né à Conques-sur-Orbiel (Aude) le et mort à Paris le , est un peintre français.

Henry d'Estienne
Portrait présumé d'Henry d'Estienne, document non sourcé.

Membre de l'Académie des beaux-arts, il est formé à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, élève de Jean-Léon Gérôme[1], il est portraitiste et rattaché au mouvement orientaliste.

Nommé chevalier de la Légion d'honneur et officier de l'ordre du Dragon d'Annam, sa peinture traite de thèmes très variés : Henry d'Estienne est à la fois un peintre de l’Algérie et de la Bretagne. Outre des portraits, il peint des paysages d'Orient et d'Occident et des scènes de la vie quotidienne, depuis la haute société parisienne jusqu'aux campagnes bretonnes.

Biographie

Jeunesse

Portrait de Grand-mère (1899)

Henry d'Estienne est né le à Conques-sur-Orbiel, chef-lieu de l'Aude, village situé à deux heures de marche au nord de Carcassonne. Il est le fils de François d'Estienne (1834-1905), sculpteur ébéniste et directeur d'école de sculpture, âgé de 37 ans et de Marie Julie Joséphine Guyot (1836-1878) son épouse âgée de 34 ans. À l'état civil, il est prénommé Henri Claude[2] et n'utilisera l'orthographe « Henry » qu'à partir de pour sa première participation au Salon des artistes français[1], orthographe de sa signature d'artiste.

Henry d'Estienne fait ses études au lycée de Carcassonne, puis à celui de Montpellier[3]. Poussé par son père lui-même artiste, il s'installe à Paris[4] et suit dès 1887 des cours à l’École des arts décoratifs et étudie à l'école des Gobelins avant d'entrer à l'École des beaux-arts en tant qu'élève de Jean-Léon Gérôme[5]. Il sort des Beaux-Arts en 1898[1]. Dès 1898, il connait un premier succès avec l'achat par l'État français de son Portrait de Grand'Mère au Salon des artistes français de 1899[4].

Exposition universelle et Salon des artistes français

La carrière de peintre de Henry d'Estienne est marquée par sa première participation à l'Exposition universelle de 1900 à Paris[6]. Il reçoit du ministère des Colonies une commande de deux tableaux pour la deuxième salle du pavillon de la Côte des Somalis[6], sa participation est récompensée par une médaille de bronze. Mais c'est surtout l'envoi d'une peinture intitulée Jeune Malade la même année au Salon des artistes français qui va lancer sa carrière : cette peinture, représentant une jeune fille malade veillée par une vieille femme à son chevet[4], lui vaut une bourse de voyage d'un an du ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts[7] - [8].

Voyages Ă  l'Ă©tranger et peintre de l'Orient

Jeune femme algérienne accoudée à la barrière - Musée des Beaux-Arts de Narbonne

À la suite de l'obtention de cette bourse, Henry d'Estienne épouse Marie-Angélique Tirefort le avant de partir pour un voyage à l'étranger pendant un an[1]. Il visite Venise puis le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, la Sicile et l'Espagne. Ce voyage va être à l'origine de l'inspiration orientaliste du jeune peintre, qui va multiplier les tableaux représentant des scènes d'Algérie et du Maroc[9], dont Femme de Bou Saada (Algérie) (entre 1900 et 1930, Paris, musée national d'Art moderne), Jeune fille arabe à la fenêtre (1908, collection particulière), Rêverie. Jeune fille algérienne accoudée à la barrière (1912, musée d'art et d'histoire de Narbonne) et Jeune fille arabe portant le café (1914, collection particulière). Cette vocation d'orientaliste va se retrouver tout au long de la carrière d'Henry d'Estienne qui fera d'autres voyages en Algérie, Tunisie et Égypte au cours de sa vie[1].

Peintre de la Bretagne et portraitiste

L'artiste est un peintre reconnu de la Bretagne où il séjourne régulièrement, principalement au Faouët et à Ouessant[4], s'installant à l'hôtel du Lion d'Or[10]. Il peint de nombreuses vues de la Bretagne dès 1903, dont Noce en Bretagne, après l'église (1904, Paris, musée d'Orsay), Vieille Bretonne du Morbihan (1911, collection particulière), Fillette de Pougastel-Daoulas (1912, musée des Beaux-arts de Nantes), À Ouessant, les falaises par un gros temps (1913, collection particulière), Jeune femme en costume du Cap-Sizun près du porche de l'église Saint Tugen (entre 1920 et 1930, Quimper, musée départemental breton), Intérieur de la chapelle Saint-Fiacre, Le Faouët (musée du Faouët), Sous les halles du Faouët (musée du Faouët) et Le Pardon de la chapelle Sainte-Barbe (musée du Faouët).

Sa clientèle est variée : le roi Fouad d’Égypte acquiert plusieurs tableaux bretons du peintre[11].

Henry d'Estienne est enfin portraitiste d'un grand classicisme. Outre des portraits de membres de sa famille dont sa fille unique Suzanne d'Estienne[12], d'amis ou réalisés sur commande, il peint des sujets issus de ses deux grands thèmes de prédilection : l'Orient et la Bretagne. Il expose ses œuvres au Salon des Artistes français de 1893 à 1947, classé hors-concours à partir de 1904 et membre du comité du Salon[1].

Dernières années

Henry d'Estienne meurt le à Paris, peu de temps après son épouse. Son œuvre variée est caractérisée, déjà de son vivant, par une grande dispersion de ses peintures : on retrouve ses peintures en Suède, Argentine, États-Unis, Algérie, Égypte[1] et dans de nombreux pays européens, dont la Russie[1].

Expositions personnelles

Distinctions et hommages

Notes et références

  1. Jean-Marc Michaud, Henry d'Estienne 1872-1949, Le Faouët, Liv'Editions, , 69 p. (ISBN 978-2-84497-258-3)
  2. Archives nationales (cote AJ-52-291), acte de naissance inclus dans le dossier scolaire d'Henry d'Estienne à l'École nationale supérieure des beaux-arts.
  3. Catalogue de vente de l'atelier Henry d'Estienne, 25 mars 1998, notice biographique rédigée par Lynne Thornton, expert.
  4. Paul Vitry, « L’œuvre d'Henry d'Estienne », Art et décoration : revue mensuelle d'art moderne,‎ , p. 2 (lire en ligne).
  5. « Le Matin : derniers télégrammes de la nuit », sur Gallica, .
  6. Exposition universelle 1900. Catalogue gĂ©nĂ©ral administratif et technique, « Sixième partie, admission et installation des Ĺ“uvres et produits Ă  l'exposition universelle internationale Â», p. 316.
  7. « L'Art et les artistes : revue mensuelle d'art ancien et moderne, page 285 », sur Gallica, .
  8. En 1900, les neuf récipiendaires de cette bourse sont les peintres Henry d'Estienne, Henri Émilien Rousseau (lui aussi élève de Jean-Léon Gérôme) et Jean-Pierre Laurens, les sculpteurs Paul-Eugène Breton, Victorien Tournier et Auguste Verdier, les architectes Henri-Victor Blanchard et Alexandre-Jean Bruel et le graveur Jean Antonin Delzers.
  9. Lynne Thornton, Les Orientalistes : peintres voyageurs, Paris, ACR Ed, , 192 p. (ISBN 2-86770-060-4, lire en ligne).
  10. « Peinture - Henry d'Estienne au musée du Faouët », sur letelegramme.fr.
  11. « Acquisitions par S.M. le Roi Fouad 1er - 1926 - […] Le Roi Fouad Ier vient d'acquerie [sic] à l'Exposition du Maître Henry d'Estienne plusieurs tableaux, l'un représente un coin célèbre de Venise et les autres sont des tableaux de genre bretons et des portraits de jeunes Bretonnes. Ils expriment bien les diverses faces du talent de ce maitre-peintre que les Egyptiens connaissent tous se rappellant [sic] sa récente exposition à Alexandrie et au Caire […]. »
  12. Portrait de fillette, dit aussi Portrait de Mademoiselle Suzanne, 1913, huile sur toile, 136 Ă— 84,5 cmcm, Paris, musĂ©e d'Orsay.

Annexes

Bibliographie

Liens externes

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