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Henry SĂ©bastien Sauret

Henry SĂ©bastien Sauret, nĂ© le 4 Mai 1853 Ă  Rennes (Ille et Vilaine) et mort le 26 aoĂ»t 1935 Ă  Isle (Haute-Vienne), est un militaire français, Officier gĂ©nĂ©ral, et commandant en chef du IIIe Corps d’ArmĂ©e français Ă  Rouen.

Sa responsabilité lors de la bataille de Charleroi est l'objet de controverses historiques.

Origines et Ă©tudes

Henry SĂ©bastien Sauret est nĂ© Ă  Rennes dans une famille d'officiers militaires français. Son pĂšre, Gervais Sauret, est capitaine au 10e rĂ©giment d’artillerie. Il fait ses Ă©tudes au PrytanĂ©e national militaire (1863-1872) de La FlĂšche. AprĂšs avoir interrompu ses Ă©tudes Ă  17 ans pour se battre lors de la guerre de 1870 en tant que soldat puis sergent au 28e rĂ©giment d’infanterie, il entre Ă  l’Ecole Polytechnique en 1872 classĂ© 76e sur 290[1], il en sort en 1873 classĂ© 32e et choisi l’artillerie. Il commence sa carriĂšre militaire comme sous-lieutenant au 28e rĂ©giment d’artillerie, Ă  Rennes en 1875 puis comme lieutenant en 1876 au 35e rĂ©giment d’artillerie, Ă  Nantes. Le 21 mai 1878, il Ă©pouse Eva Boucher.

Excellent officier et apprĂ©ciĂ© de ses chefs, on l'autorise Ă  prĂ©senter le concours de l’Ecole superieure de guerre oĂč il est reçu le 3 juillet 1880 au sein de la 6e promotion. Il obtient ses galons de capitaine le 8 juillet 1881. Le 9 novembre 1882, il quitte l'Ecole avec le brevet d’état-major. C'est un « bon officier, sĂ©rieux, travailleur, [mais] manquant un peu de distinction. »


De 1882 Ă  1889, il occupe des fonctions d'officiers dans divers rĂ©giments d'artillerie. AprĂšs deux annĂ©es passĂ©es en Ă©tat major au 12e corps d’armĂ©e, Ă  Limoges, il rejoins le 17e rĂ©giment d'artillerie en tant qu'adjoint Ă  la direction d'artillerie de la FĂšre. Il est mutĂ© au 21e rĂ©giment d’artillerie Ă  AngoulĂȘme le 25 fĂ©vrier 1887, puis au 24e rĂ©giment d’artillerie Ă  Tarbes le 16 janvier 1889. On lui confie le commandement de la 6e puis de la 11e batterie.

A partir de 1893, il travaille Ă  l'Ă©tat-major du 11e corps d’armĂ©e, il est nommĂ© chef d'escadron. Le 13 aoĂ»t 1896, il est fĂ©licitĂ© par le ministre « pour le zĂšle, l’activitĂ© et les aptitudes dont il a fait preuve dans l’exĂ©cution de travaux et exercices du service d’état-major au 11e corps d’armĂ©e. »

Le 21 octobre 1896, il commande un groupe du 36e rĂ©giment d’artillerie basĂ© Ă  Clermont-Ferrand.

Années 1900

Le général Hély d'Oissel et le général Sauret en 1913.

AprĂšs avoir occupĂ© des postes dans divers rĂ©giments d’artillerie, il assure la fonction de chef d’état-major de l’artillerie du 18e corps d’armĂ©e, Ă  Tarbes, et prend au moment de la crise de Fachoda une part active Ă  la mise en dĂ©fense des cĂŽtes de l’ocĂ©an. Alors lieutenant-colonel, il est appelĂ© par le gĂ©nĂ©ral AndrĂ© Ă  rejoindre l'École d'application de l'artillerie et du gĂ©nie de Fontainebleau en 1900[2]. Il devient directeur de l’instruction militaire et Ă©questre le 12 octobre 1901. Le 25 dĂ©cembre 1904, il est promu au grade de colonel ou il commande l’école militaire de l’artillerie et du gĂ©nie Ă  Versailles. Il reçoit un tĂ©moignage de satisfaction du ministre le 1er septembre 1906 pour un « projet d‘amĂ©lioration du casernement ».

Il est nommĂ© chef d’état-major du Gouvernement Militaire de Paris le 15 mai 1908, il reçoit ses Ă©toile de gĂ©nĂ©ral de brigade quelques jours plus tĂŽt. Il reçoit une lettre de fĂ©licitations du ministre « pour l’activitĂ©, l’intelligence et le dĂ©vouement dont il a fait preuve lors des inondations de la Seine en 1910. ». Il est Ă©galement membre du comitĂ© technique d’état-major.

Le 7 février 1912, il est envoyé à Rennes et commande la 19e division d'infanterie et les subdivisions de Guingamp, de Saint-Brieuc, de Rennes et de Vitré. Le 21 décembre 1912, il est promu général de division.

PremiĂšre guerre mondiale

Le 21 juillet 1914, il prend le commandement du 3e corps d’armĂ©e Ă  Rouen[3], en remplacement du gĂ©nĂ©ral ValabrĂšgue. Il reçoit pour mission de couvrir une partie de la frontiĂšre du nord. L’état-major français ne croyait pas Ă  l’envahissement par la Belgique, mais les troupes du Kaiser se portaient sur LiĂšge. DĂšs la fin de la bataille de Charleroi, le gĂ©nĂ©ral Sauret est limogĂ© par le gĂ©nĂ©ral Joffre. Les explications du gĂ©nĂ©ral Lanrezac, chargĂ© de limoger Sauret sont les suivantes : “ Tu as fait reculer les troupes devant des forces infĂ©rieures.”[4] Impossible cependant de prouver cette assertion.

Au contraire, pour le gĂ©nĂ©ral Sauret, la situation ne pouvait ĂȘtre plus incertaine devant l’absence de doctrine dĂ©finie par le gĂ©nĂ©ral Lanrezac, et un corps d’armĂ©e tenu dans l’ignorance par le capitaine Lejay, officier de liaison de la 5e armĂ©e. Ainsi, aprĂšs avoir infligĂ© de sĂ©vĂšres pertes Ă  l’ennemi par l’action Ă©clatante de la 12e brigade et des tirs particuliĂšrement prĂ©cis dĂ©livrĂ©s par le 22e rĂ©giment d’artillerie, le gĂ©nĂ©ral Sauret, devant un drame inĂ©vitable, adopte la solution classique de “chercher, par un recul mĂ©thodique, Ă  se dĂ©rober Ă  l’étreinte menaçante de l’ennemi et Ă  conserver intact le plus de forces possibles pour ĂȘtre en Ă©tat, ultĂ©rieurement, de coopĂ©rer efficacement Ă  l’action avec les renforts qui, s’ils ne lui Ă©taient pas annoncĂ©s, ne pouvaient pas, dans son esprit, ne pas se trouver quelque part en rĂ©serve d‘armĂ©e. »[5]

Une autre raison de cette disgrĂące ne semblerait pas ĂȘtre d’essence militaire. Lanrezac dĂ©clara lors d’une conversation avec le gĂ©nĂ©ral Percin que “Sauret n’était pas sympathique”[4]. Il fut rangĂ© du cĂŽtĂ© des traitres pour avoir soustrait par instinct ses troupes Ă  un cataclysme que leur isolement aurait rendu total.

Le 21 décembre 1914, il est placé en 2e section, sur sa demande et pour raisons de santé.

Le gĂ©nĂ©ral Sauret consacra le reste de sa vie Ă  tenter d’obtenir rĂ©paration qui l’aurait disculpĂ© au yeux du public.

DĂ©corations

Notes et références

  1. « École Polytechnique », Journal officiel de la RĂ©publique Française,‎ , p. 6419.
  2. Almanach national, .
  3. Raymond Cartier, La premiĂšre guerre mondiale (1916-1918), .
  4. Colonel Charras, « Le cas tragique du gĂ©nĂ©ral Sauret », ArmĂ©e et DĂ©mocratie,‎ , p. 70.
  5. GĂ©nĂ©ral Sauret, « Lettre ouverte Ă  un historien superficiel », ArmĂ©e et Democratie,‎ .
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