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Henriette Dessaulles

Henriette Dessaulles, née le à Saint-Hyacinthe et morte le à l'Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe, connue sous le pseudonyme de Fadette, est la première femme devenue journaliste au Québec.

Biographie

Elle grandit dans la ville de Saint-Hyacinthe. Fille du grand notable Georges-Casimir Dessaulles et d'Émilie Mondelet, elle a comme parrain Louis-Joseph Papineau. Elle est éduquée au couvent de Lorette puis au couvent des Sœurs de la Présentation de Marie où elle s'oppose à l'éducation réservée aux jeunes filles de bonne famille.

Elle Ă©pouse Maurice St-Jacques en 1881, son voisin. Elle a sept enfants, dont cinq survivent.

Carrière

Elle devient journaliste pour de nombreux journaux par nĂ©cessitĂ©. Elle tient une chronique graphologique au journal La Patrie[1]. Elle rĂ©dige pendant une quarantaine d'annĂ©es ce qu'elle nomme Lettres de Fadette dans le journal Le Devoir.

Henriette Dessaulles meurt en 1946, Ă  86 ans.

Le Journal (1874-1881)

Journal d'Henriette Dessaulles

De 1874 à 1881, elle rédige son journal. Celui-ci a été publié pour la première fois en 1971 aux Éditions Hurtubise, dans une édition partielle contenant toutefois de nombreuses photographies. La réception fortement positive de l’œuvre, spécialement auprès de la critique littéraire, a encouragé sa réédition dans la prestigieuse collection Bibliothèque du Nouveau Monde[2] (sorte d'équivalent de la Pléiade pour les écrits du Canada français), aux Presses de l'Université de Montréal, en 1989. C'est Jean-Louis Major qui fut responsable de l'édition critique du texte et celui-ci est précédé d'une substantielle introduction permettant de retracer, entre autres, la genèse du texte. Il est établi, par exemple, que celui-ci est bien de la main d'Henriette Dessaulles, sauf pour la période 1874-1881. Henriette Dessaulles a probablement retranscrit et en partie réécrit son Journal après la mort de son mari et l'a légué à ses enfants[3].

Le Journal d'Henriette Dessaulles a été l'objet de nombreux articles critiques, compte rendu et mémoires (voir la bibliographie sur le Journal).

Toponymie

La rue Henriette-Dessaulles, située dans la municipalité de Lévis, rend honneur à cette écrivaine. Ce toponyme est officialisé depuis le 1er aout 2007[4]. Le nom de cette rue était initialement officialisé en « rue Henriette-Dessaules », avec un seul l, coquille rectifiée en 2014. Le linguiste Gabriel Martin, qui a soulevé l'erreur, s'exprime alors en ces termes : « N’est-il pas ironique de trouver une faute d’orthographe dans le nom d’une femme de lettres ? Rendons justice à la mémoire dessaullienne en rectifiant cette gênante coquille qui risque de se répandre comme une traînée de poudre » [5].

Notes et références

  1. « De la graphologie à la Lettre de Fadette », sur www.chsth.com (consulté le )
  2. Jean-Louis Major, « « La bibliothèque du Nouveau Monde », un musée sans murs », Francophonies d'Amérique, no 1,‎ , p. 29–33 (ISSN 1183-2487 et 1710-1158, DOI 10.7202/1004258ar, lire en ligne, consulté le )
  3. Jean-Louis Major, Introduction, dans Henriette Dessaulles, Journal, édition critique, Montréal, Les Presses de l'Université de Montréal, coll. Bibliothèque du Nouveau Monde, 1989, p. 21-22.
  4. « Fiche descriptive », sur www.toponymie.gouv.qc.ca (consulté le )
  5. Érick Deschênes, « Une erreur qui a pignon sur rue », Le Journal de Lévis, vol. 13, no 21,‎ , p. 6

Annexes

Bibliographie

  • Manon Auger, « Mademoiselle Dessaulles » : adaptation scĂ©naristique du Journal (1874-1881) d’Henriette Dessaulles, suivi de Le statut sĂ©miologique du personnage dans le journal intime : l’exemple du Journal (1874-1881) d’Henriette Dessaulles, mĂ©moire de maĂ®trise en Ă©tudes littĂ©raires, UniversitĂ© Laval, 2004.
  • Manon Auger, « Forme et formation d’une identitĂ© narrative : la mise en scène de soi dans le Journal (1874-1881) d’Henriette Dessaulles », Voix et Images, vol. XXXIII, no 1, automne 2007, p. 115-129.
  • Daphni Baudouin, « Autoportrait et journal intime. Le Journal d’Henriette Dessaulles », Arcade, no 14, octobre 1987, p. 73-76.
  • Daphni Baudouin, « Le journal intime fĂ©minin au XIXe siècle », dans François Dumont et Frances Fortier (dir.), LittĂ©rature quĂ©bĂ©coise. La recherche en Ă©mergence, QuĂ©bec, Nuit Blanche, 1991, p. 229-240.
  • Daphni Baudouin, « StratĂ©gies Ă©nonciatives dans le journal intime fĂ©minin du XIXe siècle », dans Manon Brunet et Serge Gagnon (dir.), Discours et pratique de l’intime, QuĂ©bec, Institut QuĂ©bĂ©cois de recherche sur la culture, 1993, p. 167-179.
  • Julie Bolduc, Une diariste ironique : lecture stylistique du Journal d’Henriette Dessaulles, mĂ©moire de maĂ®trise en Ă©tudes littĂ©raires, UniversitĂ© Laval, 2003.
  • Monique Boucher-Marchand, « Entre passion et raison : le rĂ©cit symbolique dans le Journal d’Henriette Dessaulles », dans Manon Brunet (dir.), Érudition et passion dans les Ă©critures intimes, QuĂ©bec, Nota Bene, 1999, p. 141-150.
  • Annie Cantin, Henriette Dessaulles, Journal (1874-1881), lecture sociostylistique d’une trajectoire littĂ©raire, mĂ©moire de maĂ®trise en littĂ©rature quĂ©bĂ©coise, UniversitĂ© Laval, 1996.
  • Annie Cantin, « Le Journal d’Henriette Dessaulles : la contre-aventure », Voix et Images, vol. XXI, no 2, hiver 1996, p. 312-323.
  • Mona Gauthier Cano, La mĂ©tamorphose du sujet dans le Journal d’Henriette Dessaulles, Ottawa, UniversitĂ© d’Ottawa, 1987.
  • Pierre HĂ©bert, « Pour une Ă©volution de la littĂ©rature personnelle au QuĂ©bec : l’exemple du journal intime », Revue d’histoire littĂ©raire du QuĂ©bec et du Canada français, no 9, 1985, p. 13-37.
  • Pierre HĂ©bert, avec la collaboration de Marilyn Baszczynski, Le journal intime au QuĂ©bec : structure, Ă©volution, rĂ©ception, MontrĂ©al, Fides, 1988.
  • Pierre HĂ©bert, « AngĂ©line ou Henriette ? », Lettres QuĂ©bĂ©coises, no 56, hiver 1989-1990, p. 50-51.
  • Pierre HĂ©bert, « Le journal intime, rĂ©visionniste de la narratologie », dans Madeleine FrĂ©dĂ©ric (dir.), Entre l’Histoire et le roman : la littĂ©rature personnelle, Ottawa / Bruxelles, Centre d’Études Canadiennes / UniversitĂ© de Bruxelles, 1992, p. 7-15.
  • Patrick Imbert, « Fadette, journal d’Henriette Dessaulles (1874-1880) [sic] ou l’ambivalence vĂ©cue », Lettres QuĂ©bĂ©coises, no 24, hiver 1981-1982, p. 70-72.
  • Jean-Louis Major, « Introduction », dans Henriette Dessaulles, Journal (1874-1881), Ă©dition critique, MontrĂ©al, Presses de l’UniversitĂ© de MontrĂ©al, Coll. « Bibliothèque du Nouveau Monde », 1989, p. 7-102.
  • Jean-Louis Major et Claude Fournier, « Le Journal (1874-1881) d’Henriette Dessaulles », Revue d’histoire littĂ©raire du QuĂ©bec et du Canada français, Ottawa, hiver-printemps, no 9, 1985, p. 53-61.
  • Constantina Mitchell, « Henriette Dessaulles, Journal, Ă©dition critique par Jean-Louis Major », Quebec Studies, vol. XI, automne-hiver 1990-1991, p. 141-142.
  • Lise Ouellet, « Le Journal d’Henriette Dessaulles ou le roman du je spĂ©culaire au je social », Francofonia, no 14, printemps 1988, p. 53-61.
  • Marie-HĂ©lène Proulx, La fictionnalisation dans le Journal d’Henriette Dessaulles suivi de Ă€ demain, mĂ©moire de maĂ®trise en crĂ©ation littĂ©raire, MontrĂ©al, UniversitĂ© McGill, 2000.
  • ValĂ©rie Raoul, « Moi (Henriette Dessaulles), ici (au QuĂ©bec), maintenant (1874-80) : articulation du journal intime fĂ©minin », The French Review, vol. LIX, no 6, mai 1986, p. 841-848.
  • ValĂ©rie Raoul, « Femininity and self-denial: the diary of Henriette Dessaulles », Distinctly Narcissistic; Diary Fiction in QuĂ©bec, Toronto, University of Toronto press, 1993, p. 45-57.

Liens externes

Exposition virtuelle
Ĺ’uvres d'Henriette Dessaulles
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