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Henri Zajdenwergier

Henri Zajdenwerger dit Henri Zajdenwergier, né le à Nancy, est un juif français, né de parents polonais. Il est le dernier survivant et témoin du convoi no 73, en date du , du camp de Drancy à Kaunas (Lituanie) et Reval (aujourd'hui Tallinn) en Estonie.

Henri Zajdenwergier
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Biographie
Naissance
Nom de naissance
Henri Zajdenwerger
Nationalité
Autres informations
Lieu de détention
Distinction

Biographie

Henri David Zajdenwerger naĂźt le Ă  Nancy en Meurthe-et-Moselle[1].

Sa mÚre meurt quelques jours aprÚs sa naissance. Il est mis en nourrice dans une famille chrétienne de la banlieue de Metz. Il est élevé par sa grand-mÚre, une juive orthodoxe[2].

Seconde Guerre mondiale

Au dĂ©but de la Seconde Guerre mondiale, la famille Zajdenwerger se rĂ©fugie Ă  AngoulĂȘme en Charente, qui va se trouver en zone occupĂ©e.

Lorsque les décrets anti-juifs sont publiés, le pÚre d'Henri Zajdenwerger va au commissariat déclarer sa famille.

Le Henri Zajdenwerger est naturalisé français, et l'administration commet une erreur en écrivant son nom en ajoutant un i, il s"appelle désormais Henri Zajdenwergier.

Le , une rafle a lieu et la famille, arrĂȘtĂ©e, mais aprĂšs quelques jours, Henri Zajdenwergier est libĂ©rĂ©, car il est le seul Ă  possĂ©der la nationalitĂ© française, il est aussi le seul de sa famille Ă  ĂȘtre libĂ©rĂ©.

Son pĂšre le confie Ă  une connaissance, M. GĂ©rald, qui l'accueille et lui fait enlever son Ă©toile jaune, il y reste un an et demi. Le , il traverse la ville pour aller au lycĂ©e et est arrĂȘtĂ© par la police et envoyĂ© au camp d'internement de Poitiers dans la Vienne, trois mois plus tard, Henri Zajdenwergier est transfĂ©rĂ© Ă  Drancy[2]. À Drancy, il rencontre M. Tattelbaum, de cinq ans son aĂźnĂ©, et qui le protĂšge jusqu'Ă  sa libĂ©ration en 1945 par les russes.

Le convoi no 73

le , il fait partie du convoi no 73[3] - [4] - [5] - [6].


Les 878 déportés[7] du convoi sont emmenés au neuviÚme Fort, un camp d'extermination de Kaunas en Lituanie, et à la prison Patarei de Reval (Tallinn) en Estonie[7]. Vingt-deux déportés étaient encore en vie en 1945.

Les familles de victimes n'ont appris la destination de ce convoi qu'au milieu des années 1990, soit cinquante ans aprÚs les faits[7], notamment avec la découverte d'une inscription sur un mur du NeuviÚme fort « Nous sommes 900 Français »[7].

C'est le seul convoi de dĂ©portation originaire de Drancy Ă  avoir cette destination, mĂȘme si la cause de ce choix demeure inconnue[7]. En effet, ceux-ci Ă©taient gĂ©nĂ©ralement dirigĂ©s vers le camp d'Auschwitz, de Majdanek, de Sobibor ou de Buchenwald. En outre, Ă  la diffĂ©rence des autres, le convoi 73 est composĂ© uniquement d'hommes[7], peut-ĂȘtre pour participer Ă  la construction d'ouvrages bĂ©tonnĂ©s pour l'organisation Todt. « Travailleurs » pour tenter d'Ă©viter la dĂ©portation vers les camps d'extermination, une partie des victimes Ă©tait volontaire[7]. Toutefois, une hypothĂšse rĂ©cente suggĂšre qu'il s'agissait en fait d'effacer les traces des exactions[8].

À Kaunas (Lituanie), des wagons sont dĂ©crochĂ©s du convoi, les dĂ©portĂ©s seront tous exterminĂ©s par balles.

Henri Zajdenwergier, est amené à Tallinn (Estonie). Il est affecté à l'entretien de l'aérodrome[2].

Du fait de l'avancĂ©e des troupes russes, en , il est, avec d'autres dĂ©portĂ©s, Ă©vacuĂ© en bateau, Ă  Dantzig, et de Dantzig, il rejoint, Ă  pied, le camp de concentration du Stutthof. À son arrivĂ©e, aprĂšs lui avoir donnĂ© le matricule 80 409, sans le tatouer, il est affectĂ© Ă  l'abattage d'arbres. Il contracte une infection pulmonaire, qui lui vaudra, de retour en France, un sĂ©jour au prĂ©ventorium Ă  Jurançon.

En commence la marche de la mort dans la neige, pendant une dizaine de jours, et il arrive dans un camp Ă  Ruben au nord-ouest de Dantzig.

Libération et retour en France

Henri Zajdenwergier est libéré par les russes. Il est transféré cÎté anglais et rejoint Lille en avion, puis, à sa demande avec l'aide de la Croix-Rouge, AngoulÚme. Il apprend que toute sa famille a été assassinée.

D'AngoulĂȘme, deux membres de la famille d'Henri Zajdenwergier sont dĂ©portĂ©s par le convoi no 8, en date du , d'Angers vers Auschwitz : Mordka Zajdenwerger (40 ans) et Simone Zajdenwerger (26 ans) et 6 autres sont dĂ©portĂ©s par le convoi no 40, en date du , de Drancy vers Auschwitz : Sara Zajdenwerger (21 ans), Sonia Zajdenwerger (nĂ©e Zylberberg) (64 ans), Szlama Zajdenwerger (43 ans), Claire Zajdenwerger (nĂ©e Hoffnung) (31 ans), David Zajdenwerger (4 ans), Sala Zajdenwerger (3 ans)[1].

Henri Zajdenwergier vit aujourdhui Ă  Paris.

Il a une fille, deux petites-filles et deux arriĂšre-petites-filles

Distinction

Henri Zajdenwergier est nommĂ© chevalier de l'ordre national de la LĂ©gion d'honneur, dĂ©coration remise par l’ambassadeur FrĂ©dĂ©ric Billet, le 16 mai 2013 au SĂ©nat[9].

Chevalier de la LĂ©gion d'honneur Chevalier de la LĂ©gion d'honneur

Notes et références

  1. Voir, Klarsfeld, 2012.
  2. Laurence Franceschina, « MĂ©moire. Henri, le dernier survivant du convoi 73 invitĂ© Ă  tĂ©moigner par les Ă©lĂšves du lycĂ©e Marceau de Chartres », L'Écho rĂ©publicain,‎ (lire en ligne).
  3. Myriam Hassoun, « Le dĂ©portĂ© d’AngoulĂȘme aux cĂŽtĂ©s du premier ministre en Estonie », charentelibre.fr, .
  4. (en) « USC Shoah Foundation Institute testimony of Henri Zajdenwergier », United States Holocaust Memorial Museum, 1996.
  5. Jean-Baptiste PĂ©retiĂ©, « Le transport vers l'Estonie - L'arrĂȘt au camp de Kaunas », INA.fr
  6. Piotr Smolar, « Le convoi oubliĂ© », Le Monde,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  7. Willy Le Devin, « Convoi 73, le train des oubliĂ©s », LibĂ©ration,‎ (lire en ligne).
  8. Ève Line Blum-Cherchevsky, « Pourquoi les pays Baltes ? », l'auteur
  9. Remise des insignes de Chevalier de la LĂ©gion d’honneur Ă  M. Henri Zajdenwergier. ambafrance.org.

Pour approfondir

Bibliographie

Documentaire

Articles connexes

Liens externes

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