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Henri Maux

Henri Maux (-) est un ingénieur des ponts et chaussées coloniaux, spécialiste de l'hydraulique agricole (irrigation et drainage) et l'un des premiers hauts fonctionnaires français à traiter le problème du chômage.

Henri Maux
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Biographie
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(à 48 ans)
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Carrière

Il effectue les dix premières années de sa carrière en Indochine : sept ans au Cambodge, puis trois ans en Cochinchine. Grâce à la politique des Grands Travaux décidée par la métropole, il multiplie par dix la production du riz dans la région du Transbassac[1] et fait remuer autant de terre que pour le creusement du canal de Suez[2] - [3]. Au cours de ses voyages, il prend de nombreuses photos.

Il effectue ensuite une mission dans la Chine de Tchang Kaï-chek, pour le compte de la Société des Nations, au début de la guerre sino-japonaise[4] et prend de nombreuses photos[5].

Il rentre en France à la déclaration de guerre en , et accepte un poste dans le cabinet du ministre du Travail René Belin : commissaire adjoint à la Lutte contre le chômage pour la zone sud[6] - [7]. Il y recrute des figures de la Résistance comme Berty Albrecht et Guy de Saint-Hilaire et devient ensuite correspondant du réseau Marco.

En lui est confiée la gestion du sort des étrangers établis en zone sud (70 nationalités), qui embarrasse le gouvernement de Vichy. Il va protéger les Juifs, ce qui lui vaudra d'être nommé Gardien de la Vie[8] par le Consistoire central de France[9].

Le sort des travailleurs indochinois l’intéresse particulièrement : il fait envoyer en Camargue environ 500 Indochinois[10] familiarisés avec la culture du riz, qui peuvent ainsi échapper au sort pénible qui leur est réservé dans les camps et les usines d’armement.

Maux est à l'origine de l'extension de la riziculture en Camargue[11]. Survolant en avion avec son ministre, le delta du Rhône, en , il constate que « La Crau, la Camargue, ce sont des régions où tout reste à faire ! La Cochinchine a 50 ans d’avance sur elles, en particulier pour les questions d’hydraulique agricole » selon l'écrivain Alexandre Vialatte venu l'interviewer à deux reprises[12]. La première récolte de riz en Camargue a lieu à l’automne 1942 et représente 125 tonnes de riz consommable, pour 250 hectares de rizières[11].

Malgré ses efforts pour dresser les contours d'une politique de lutte contre le chômage[13] Maux sera exclu de Vichy en raison de son opposition aux lois d’octobre 1942 et des activités anti-gouvernementales qu’il couvre : camouflage des véhicules militaires depuis le début de 1941, refus du serment de fidélité des fonctionnaires au Maréchal Pétain et de la Francisque, fabrication de faux papiers, protection des Juifs [14].

Avant de quitter son poste, Maux va obtenir le maintien de son service, qui protège près de 80 000 hommes : ce sera le « Service liquidateur du CLC » qui survivra encore deux ans, dans des conditions de plus en plus difficiles.

En 1945 il est nommé par le général de Gaulle pour créer et diriger la Mission économique française d’Extrême-Orient[15]. Il participe aux conférences économiques de l'ECAFE[16]dédiées à l'Asie et à l'Extrême-Orient; et disparaît le lors du crash en mer du DC-4 Air France [17]assurant la liaison entre Saïgon et Bahreïn.

Notes et références

  1. Maux 1953
  2. La Belle Aube. Jeune ingénieur en Indochine 1927-1936, A.Maux-Robert, Les Presses du Midi, 2014
  3. Conférence sur l’Hydraulique Agricole en Indochine, par H. Maux, 1944 à la Ligue Maritime et coloniale, puis à la Sorbonne; Note sur les canaux mixtes de Basse Cochinchine par H. Maux, Bulletin de l’association internationale des Congrès de Navigation, janvier 1937.
  4. Le Dragon de l’Est. En mission dans la Chine en guerre 1937-1939 , A. Maux-Robert, Champflour, 1999, édité avec le concours du ministère des Affaires étrangères
  5. « Livret de l'expo La Chine des années 30 vue par l'ingénieur Henri Maux - Bibliothèque des Ponts », sur Issuu (consulté le )
  6. Le commissariat à la lutte contre le chômage en zone sud, in Guerres mondiales et conflits contemporains no 206, 2002, Presses Universitaires de France. (ISBN 978-2-13-052724-4)
  7. Le Juste oublié. La Lutte contre le chômage à Vichy 1939-1944, A Maux-Robert, Lavauzelle, 2003, Prix Auguste Pavie de l’Académie des sciences d'outre-mer
  8. Association Française pour l'Hommage aux Gardiens de la Vie
  9. Lettre du Pt du Consistoire Central de France, Jean Kahn, 2 juillet 2004 : Gardien de la Vie, dossier 16-258
  10. « Indochinois en Camargue renaissance de la culture du riz », sur www.travailleurs-indochinois.org (consulté le )
  11. « Le Riz en Camargue | Camargue.fr », sur Guide de tourisme Camargue.fr (consulté le )
  12. Interview Alexandre Vialatte, journaliste au Petit Dauphinois, Vichy, août 1941
  13. Sarah Fishman, La France sous Vichy : autour de Robert O. Paxton, Paris, Éditions Complexe - IHTP/CNRS, (ISBN 2-8048-0002-4, lire en ligne), Henri Maux, Chômage et reclassement, La revue des Hautes Études Politiques, Sociales, Économiques et Financières no 6, juin 1942, p. 8
  14. Denis Peschanski, Les camps français d’internement (1938-1946), Doctorat d’État en Histoire, Université Panthéon-Sorbonne - Paris I, 2000, p. 385.
  15. Philippe Bonnichon, Pierre Gény et Jean Nemo, Présences françaises outre-mer, XVIe – XXIe siècles Tome 1, Histoire; périodes et continents, Paris, Académie des Sciences d'Outre-Mer - Karthala, , 1816 p. (ISBN 978-2-8111-0743-7 et 2-8111-0743-6, lire en ligne), p 726-730
  16. UN Intellectual History Project, from ECAFE to ESCAP
  17. « | SNPNC », sur www.snpnc.org (consulté le )

Annexes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Henri Maux, Étude sur le Transbassac, Paris, Commandement des forces terrestres du Sud Viet-Nam, (lire en ligne [PDF]) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Antoinette Maux-Robert, La lutte contre le chômage à Vichy - Henri Maux, le Juste oublié 1939-1944, Éditions Charles Lavauzelle, Panazol, 2002.

Liens externes

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