Henri Le Saux
Henri Le Saux (qui adopta le nom indien de Swami Abhishiktananda), né le à Saint-Briac-sur-Mer en Ille-et-Vilaine (France) et mort le à Indore (Inde), est un moine bénédictin français, figure mystique du christianisme indien, qui contribua au dialogue entre le christianisme et l'hindouisme.
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Swami Abhishiktananda |
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Thérèse Le Saux (d) |
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Biographie
Après des études au séminaire de Rennes, il entre à 21 ans à l'abbaye bénédictine de Sainte-Anne de Kergonan, affiliée à la congrégation de Solesmes. Ordonné prêtre en 1935, il assure les fonctions de bibliothécaire et de professeur avant d'être mobilisé en 1939. Fait prisonnier en 1940, il réussit à s'évader.
En 1945, il entre en contact avec l'abbé Jules Monchanin, qui s'est consacré à l'étude de l'Inde et des liens entre le christianisme et la spiritualité indienne. En 1948, Henri Le Saux rejoint Jules Monchanin en Inde. Ensemble, les deux hommes fondent en 1949 un ashram au lieu-dit Shantivanam (« le bois de la paix »), sur les rives du fleuve Kâverî. L’ashram est dédié au Saccidânanda, c'est-à-dire, selon les Upaniṣad, au Brahmâ, Être (Sat), Conscience (Chit), Béatitude (Ananda). Les deux ermites préparent ainsi la venue d’une spiritualité authentiquement indienne de la sainte Trinité.
Après s'être rendu en 1949 au pied de la montagne de Shiva, Arunachala (à environ 100 km à l'ouest de Pondichéry) en compagnie du père Jules Monchanin et avoir suivi l'enseignement de Ramana Maharshi, Henri Le Saux est profondément bouleversé et séduit par la métaphysique indienne sans pour autant renoncer à sa foi chrétienne. Il fera découvrir les enseignements de Maharshi au prêtre jésuite indien et futur maître zen Ama Samy. Un intense débat intérieur, un combat s'engage en lui entre sa part chrétienne et occidentale et sa part indienne: il écrit, dans son journal La montée au fond du cœur quelques poèmes qui témoignent de ces questionnements.
Après avoir un certain temps résidé comme ermite sur la montagne d'Arunachala, Henri Le Saux - qui a pris, après sa rencontre avec un maître spirituel tamoul Gnanananda Giri (en), le nom d'Abhishiktananda - commence une vie d'errance (il visite alors de nombreux monastères et ashrams et fréquente des rencontres interreligieuses) une partie de l'année et une vie d'ermite dans la région de Rishikesh, aux pieds de l'Himalaya, le restant de l'année. Il entretient également une riche correspondance avec de nombreuses personnalités.
Il continue en parallèle de célébrer la messe catholique jusqu'à sa mort[1]. Il meurt en 1973 après avoir, selon les très brefs textes qui nous sont restés de cette époque et que l'on trouve dans La montée au fond du cœur, vécu une expérience d'union à Dieu selon l'Advaita. Il est enterré à Indore, en Inde. En 2001, ses ossements ont été transférés à Shantivanam.
Écrits
- Sagesse hindoue, mystique chrétienne, Éditions du Centurion, Paris, 1966.
- La rencontre de l’hindouisme et du christianisme, Ed. du Seuil, Paris, 1966.
- Vers l'autre rive: Initiation à la Spiritualité des Upanishads, 1973.
- Intériorité et révélation : essais théologiques, Ed. Présence, Sisteron, 1982.
- La montée au fond du cœur. Le journal intime du moine chrétien-sannyasi hindou, Œil, Paris, 1986.
- Souvenirs d'Arunâchala : Récit d'un ermite chrétien en terre hindoue, ()
- Eveil à soi, éveil à Dieu ()
- Écrits, choisis et présentés par Marie Madeleine Davy, Albin Michel, 1991
Bibliographie
- Marie-Madeleine Davy, Henri Le Saux, Swami Abhishiktananda, le Passeur entre deux rives, éditions du Cerf, coll : Témoins spirituels d'aujourd'hui, 1981.
- Jacques Dupuis, Jésus-Christ à la rencontre des religions, Desclée, Paris, 1994 (2e édition) [Des pages riches sur l’expérience d’Abhishiktananda qu’il a bien connu (p. 89-115).]
- A. Gozier, Le père Le Saux à la rencontre de l’hindouisme, Ed du Centurion, Paris, 1982.
- A. Kalliath, The Word in the cave. The Experimental Journey oh Swami Abhishiktananda to the Point of Hindu-Christian Encounter, Intercultural publications, New Delhi, 1996.
- Jules Monchanin, [Parama Arubi Anandam], Lettres au Père Le Saux, présenté par Fr. Jacquin, Ed. du Cerf, 1995.
- Jean Mouttapa, Religions en dialogue, Albin Michel, 2002
- Jean Sulivan, Le plus petit abîme, Gallimard, 1965
- Alain Durel, Et Jésus marcha sur le Gange. Sur les traces d’Henri Le Saux, François Bourin Éditeur, 2012 (ISBN 978-2849412879)