AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Ramana Maharshi

Ramana Maharshi est un jñāna-yogin et guru indien de l'Advaita Vedānta, né le sous le nom de Venkataraman Aiyer et mort le . Son enseignement, dans la tradition de la non-dualité, est essentiellement centré sur la notion du Soi et la question « Qui suis-je ? ». Il est considéré comme l'un des plus grands sages de l'Inde traditionnelle.

Ramana Maharshi
Naissance
DĂ©cĂšs
Nationalité
École/tradition
ƒuvres principales
ƒuvres rĂ©unies : Écrits originaux et adaptations
CĂ©lĂšbre pour
Advaïta védanta, Sagesse traditionnelle indienne
Citation
« Vous ĂȘtes Cela en cet instant mĂȘme. »

Biographie

Venkataraman en 1902.

Venkataraman est nĂ© Ă  Tiruchuli (en) prĂšs de Madurai, dans le sud de l’Inde, au Tamil Nadu en 1879. Son pĂšre Ă©tait avocat, il meurt en 1892[1]. Enfant, il apprend l’anglais Ă  l’école de missionnaires amĂ©ricains. À 16 ans, en parfaite santĂ©, il est saisi d'une profonde peur morbide. S'allongeant sur le sol, il mime sa mort et l'Ă©tat de cadavre. Le choc de cette expĂ©rience provoque une libĂ©ration et Ramana Maharshi se rend compte que la mort ne concerne que son corps :

« Donc je suis Esprit transcendant le corps. Le corps meurt mais l'Esprit qui le transcende ne peut ĂȘtre atteint par la mort. Cela signifie que je suis l'Esprit qui ne meurt pas[2]. »

Il entre alors dans une extase profonde à travers l'immersion de l'ùtman dans le brahman. Cette expérience mystique le transforme et lui fait comprendre la nature de la vie. Il se rend alors dans un temple à Tiruvannamalai et restera presque immobile, pendant plus de 2 ans, dans un état de total détachement. On doit lui donner à manger pour qu'il ne meure pas de faim[3].

En 1899, il se retire dans une grotte de la colline sacrĂ©e d'Arunachala. En 1922, il s'installe dans l'ashram gĂ©rĂ© par sa mĂšre puis son frĂšre, et attire Ă  lui de nombreuses personnes en quĂȘte spirituelle.

Sa rencontre avec le pandit Ganapati Shastri marque le dĂ©but de sa vie publique : apprenant que le nom du Swami Ă©tait Venkataraman, il abrĂ©gea celui-ci en « Ramana » et proclama que dĂ©sormais le Brahmana Swami devait ĂȘtre connu dans le monde entier sous le nom de « Bhagavan Sri Ramana Maharshi ». Bhagavan signifiant « divin » et Maharshi « grand sage »[4].

Sa réputation commença à dépasser les frontiÚres du pays et il est alors devenu, sans l'avoir voulu ni refusé, un maßtre spirituel pour de nombreux disciples.

Il est considéré par certains, tels Jean Herbert et Alexandre Astier, comme un des plus grands sages de l'Inde du XXe siÚcle. Les pÚres Henri Le Saux et Jules Monchanin ont reçu le darshan de Ramana Maharshi en 1950, peu avant sa mort[5].

Enseignement

Il a trÚs peu écrit et certains de ses enseignements oraux basés principalement sur ses réponses aux questions qu'on lui posait ont été retranscrits et publiés[6]. Il se mettait au niveau de celui qui posait la question et s'appuyait souvent sur divers textes sacrés en les illustrant par des exemples de la vie courante[4].

À des questions de visiteurs, il rĂ©pond « Qui pose cette question ? », afin de pousser le questionneur Ă  la mĂ©ditation et de se dĂ©faire de l'illusion de l'ego[3]. Son enseignement est basĂ© sur son expĂ©rience (de l'Ă©veil et de sa propre rĂ©alisation) et sur ses rĂ©ponses Ă  des questionneurs, bien souvent des Occidentaux, en recherche de vĂ©ritĂ© ultime déçus par la religion : « L'enseignement de Ramana Maharshi est basĂ© sur sa propre expĂ©rience et vise Ă  conduire le questionneur Ă  sa propre nature. »[7]

Mais son vĂ©ritable enseignement Ă©tait silencieux. Comme il le disait lui-mĂȘme « Le silence est Ă©ternelle Ă©loquence. » En rĂ©alitĂ© l'aura de paix qui Ă©manait de lui Ă©tait telle que sa simple prĂ©sence Ă©tait suffisante[4].

Il mettait en garde contre la recherche de siddhi (pouvoirs surnaturels) pour son propre compte : « le Soi est ce qui vous est le plus intime, tandis que les siddhis vous sont Ă©trangers. [...] Ils n'existent que dans le mental, ils ne sont pas naturels au Soi et ce qui n’est pas naturel mais acquis ne peut pas ĂȘtre permanent et ne vaut pas la peine que l’on s’efforce de l’obtenir. [...] Si l’on considĂšre que les gens sont malheureux avec des facultĂ©s de perception limitĂ©es, alors on peut en conclure que leurs malheurs s’accroĂźtront proportionnellement Ă  l’augmentation de celles-ci. Les siddhis n’apporteront jamais de bonheur Ă  qui que ce soit[7]. » NĂ©anmoins des tĂ©moignages rapportent qu'il manifestait lui-mĂȘme de tels pouvoirs : guĂ©risons, matĂ©rialisations, omniscience, etc.[7]

Jean Herbert décrit ainsi son enseignement :

« Ce qui le rend particuliĂšrement intĂ©ressant, ce n’est pas sa qualitĂ© indiscutable de jĂźvan-mukta, qu’il partage avec bien d’autres sages contemporains. [...] En plus de l’immense profit spirituel que rapporte un sĂ©jour, mĂȘme bref, auprĂšs de lui, il donne Ă  ses hĂŽtes une occasion inattendue et fort exceptionnelle de se plonger dans l’Inde d’il y a une vingtaine de siĂšcles. On voit, par un exemple vivant, authentique et rĂ©el, comment « enseignaient » les rishis de l’époque upanishadique et aussi comment naissaient leurs Ɠuvres. Se contentant de « rayonner » dans le silence, ne paraissant la plupart du temps conscient de rien de ce qui se passe autour de lui, ne parlant le plus souvent que de sujets indiffĂ©rents, [...] il passe ses journĂ©es dans une immobilitĂ© presque complĂšte, Ă©tendu sur un divan au pied duquel, en dĂ©filĂ© continu, disciples et admirateurs viennent se prosterner Ă  plat ventre et brĂ»ler de l’encens[8]. »

Selon Swami Swarupananda Saraswati, l'actuel Shankaracharya de Dwarka et Jyothishpitha : « Bien qu’il n’y ait pas de diffĂ©rence entre l’expĂ©rience de Ramana Maharshi et celle dĂ©crite dans les Upanishads, la voie de Ramana a ses caractĂ©ristiques propres. [...] La voie de Ramana Maharshi est une voie rapide et directe qui ignore le verbiage. Toutes les autres mĂ©thodes de rĂ©alisation spirituelle trouvent un point de convergence et une place dans la voie de Ramana[9]. »

Bibliographie

ƒuvres relatives à l'enseignement de Ramana Maharshi

Ramana Maharshi a publiĂ© plusieurs traitĂ©s doctrinaux en tamoul. Au moins deux d'entre eux ont Ă©tĂ© traduits en sanscrit : Saddarƛanam et Upadesha-sĂąram[10]. Recevant de nombreuses personnes, les rĂ©ponses aux questions posĂ©es ont Ă©tĂ© publiĂ©es dans diffĂ©rents livres.

  • Immortelle Conscience - Des entretiens classĂ©s par thĂšmes, rĂ©unis par Paul Brunton, celui qui a fait connaitre Ramana Maharshi Ă  l'Occident (par son livre L'Inde SecrĂšte publiĂ© dans les annĂ©es trente) - Les deux OcĂ©ans. 184 pp. rĂ©Ă©dition en 2000
  • Arthur Osborne, Ramana Maharshi et le Sentier de la Connaissance de soi. Éditions Victor Attinger, 1957, 223 pp.
  • RĂąmana Maharshi, Qui suis-je ? (Koham). Version française par Françoise Duquesne et Christian Couvreur. Études Traditionnelles, no 396-397, 67e annĂ©e, juillet-aoĂ»t et septembre-.
  • L'Ă©vangile de Ramana Maharshi. Le courrier du livre, 1970, 140 pp.
  • Sri Ramana Gita. Le chant de Sri Ramana. Dervy Livres 1985. 132 pp.
  • David Godman, Sois ce que tu es, Enseignements de Ramana Maharshi, Adrien Maisonneuve, 1988 (Traduction sans les notes). Nouvelle traduction avec les notes : Almora, 2022
  • Arthur Osborne (trad. Christian Couvreur et Françoise Duquesne), Ramana Maharshi. ƒuvres rĂ©unies : Écrits originaux et adaptations, Paris, Éditions Traditionnelles, , 350 p. (ISBN 2-7138-0082-X). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Bruno Hapel, RĂąmana Maharshi & Shankara. La tradition primordiale. Guy TrĂ©daniel. 1991, 173 pp.
  • Comme une montagne de camphre. Ramana Maharshi - Annamalai SwĂąmĂź. Enseignement sur la voie de la non-dualitĂ© (Advaita). Textes rĂ©unis par David Godman. Nataraj, 1996, 208 pp.
  • L'enseignement de Ramana Maharshi. Albin Michel, 2005 (Nouvelle Ă©dition intĂ©grale par rapport Ă  celle de 1972).
  • Patrick Mandala, Le son du silence. prĂ©sence de RĂąmana MahĂąrshi. InĂ©dits. Éditions Acarias L'Originel, 2006, 251 pp.

Autres livres présentant une synthÚse de l'enseignement de Ramana Maharshi

  • Études sur Ramana Maharshi, vol I. Collectif. 1940, 163 p.
  • Études sur Ramana Maharshi, vol I et II rĂ©unis. Collectif. 1949, Adyar-Paris, 207 p.
  • Ashrams : les Yogis et les Sages. Arnaud Desjardins, La Palatine, 1962, 242 p. Chapitre : "Ramanashramam", pp. 159-198.
  • Ramana Maharshi, le libĂ©rĂ©-vivant, YsĂ© Tardan-Masquelier, Points, 2010.
  • S'abandonner au Soi : le message de Ramana Maharshi pour le prĂ©sent, Patrick Laude, Lagorce, Hozhoni, 2021, 382 p. (ISBN 978-2-37241-081-6).

Notes et références

  1. L'Enseignement de Ramana Maharshi, Albin Michel, , 1008 p. (ISBN 978-2-226-23582-4, lire en ligne), p. 4
  2. Couvreur et Dusquesne 1988, p. 8-9.
  3. Alexandre Astier, Les MaĂźtres spirituels de l'hindouisme, Eyrolles, , p. 138-145
  4. L'enseignement de Ramana Maharshi. Albin Michel, 2005 (Nouvelle édition intégrale par rapport à celle de 1972). (ISBN 978-2-226-29065-6)
  5. voir le récit du pÚre Monchanin dans "Mystique de l'Inde, mystÚre chrétien" (Fayard, 1974), p. 292
  6. L'essentiel de son enseignement est consigné dans l'ouvrage Talks with Ramana Maharshi édité en 1955.
  7. L'Enseignement de Ramana Maharshi. PrĂ©sentation. Éd. Albin Michel, 2005. (ISBN 9782226235824)
  8. Jean Herbert, Spiritualité hindoue, Albin Michel, , p. 463-464
  9. (en) Swarupananda Saraswati, Self-Abidance (Sat-Darshanam), Bangalore, Ramana Maharshi Centre for Learning, , 56 p. (ISBN 978-81-85378-88-6 et 81-85378-88-6), p.3-6
  10. Bruno Hapel, "RĂąmana Maharshi. L'esprit du silence". Guy TrĂ©daniel Éditeur, 1998, 64 pp. (pp. 31-50)

Annexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.