AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Helen Jonas-Rosenzweig

Helen Jonas-Rosenzweig, nĂ©e HĂ©lĂšne Sternlicht  (Cracovie, - Boca Raton, Floride, ), est une survivante de la Shoah en Pologne internĂ©e pendant la Seconde Guerre mondiale dans le camp de concentration de PƂaszĂłw oĂč elle est forcĂ©e de travailler comme femme de chambre pour le commandant du camp Amon Göth.

Helen Jonas-Rosenzweig
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  93 ans)
Boca Raton
Nom de naissance
Sternlicht, Helena
Nationalités
Autres informations
Lieux de détention

Elle survit Ă  la Shoah grĂące Ă  Oskar Schindler, qui sauva la vie de prĂšs de 1 200 Juifs. AprĂšs la guerre, Jonas-Rosenzweig Ă©migre aux États-Unis. Elle rencontre la fille d'Amon Göth, Monika Hertwig (de), avec laquelle elle participe au documentaire Inheritance (2006), rĂ©alisĂ© pour PBS par James Moll.

Biographie

Helena Sternlicht naĂźt en 1925 Ă  Cracovie, pendant la DeuxiĂšme RĂ©publique de Pologne[1], de Szymon et Lola Sternlicht[2]. Elle a deux sƓurs, BronisƂawa et Sydonia[3]. Quand l’Allemagne envahit la Pologne le , elle et sa famille sont forcĂ©es d'entrer dans le Ghetto de Cracovie[4].

PƂaszów

Maison d'Amon Göth Ă  PƂaszĂłw (2018).

En 1942, les Sternlicht sont envoyĂ©s en camps de concentration. Son pĂšre meurt au camp d'extermination de Belzec. Sa mĂšre, ses deux sƓurs et elle-mĂȘme sont envoyĂ©es au camp de PƂaszĂłw, un Arbeitslager (camp de travail). Le troisiĂšme jour de son internement, Sternlicht est en train de nettoyer les vitres de sa baraque lorsque Amon Göth, le commandant du camp, entre. Il commente son travail et lui ordonne de venir Ă  sa villa sur les hauteurs du camp pour travailler comme femme de mĂ©nage[5] - [6].

Elle quitte les baraques pour la rĂ©sidence de Göth, oĂč elle partage une piĂšce avec une autre femme de mĂ©nage, Helen Hirsch (qui apparaĂźt dans le livre La Liste de Schindler et dans le film qui en est tirĂ© La Liste de Schindler). Les deux femmes partagent les travaux mĂ©nagers de la maison pour les deux annĂ©es suivantes, oĂč elles vivent dans une peur constante pour leur vie[2]. En travaillant pour Göth, Sternlicht est tĂ©moin de son sadisme[7]. Elle raconte qu'il abattait des prisonniers depuis le balcon de sa villa[6], et assiste Ă  l'assassinat de plusieurs personnes. Il la bat aussi. Elle raconte que bien que le Amon Göth dĂ©peint dans La Liste de Schindler est attirĂ© sexuellement par sa bonne, ce n'Ă©tait pas le cas dans la vraie vie[5].

Elle raconte plus tard que peu aprÚs avoir déménagé dans la maison de Göth, elle l'a vu soudainement, et sans provocation, tuer un jeune Juif qui travaillait pour lui comme valet[2]. Pendant cette période, Sternlicht a un petit-ami dans le camp, Adam Sztab, membre d'un groupe de résistants. Elle vole certains papiers à Göth qu'elle confie à Sztab. Göth découvre les activités de Sztab par un garde et l'abat d'une balle. AprÚs ça, Göth fait pendre le corps de Sztab devant tous les autres prisonniers, avec un avertissement aux prisonniers susceptibles de vouloir s'échapper[5].

Oskar Schindler

Oskar Schindler est un hĂŽte frĂ©quent de la ville de Göth et glisse rĂ©guliĂšrement des mots d'encouragement Ă  Sternlicht, dont une phrase dont elle se souviendra plus tard : « Vous vous souvenez de votre peuple en Égypte? Ils ont Ă©tĂ© libĂ©rĂ©s. Donc, vous le serez vous aussi »[5]. AprĂšs l'arrestation de Göth pour avoir rĂ©quisitionnĂ© une propriĂ©tĂ© juive aux dĂ©pens du gouvernement allemand, elle se souvient : « Comme par magie, toutes les cloches sonnaient — Schindler est lĂ  dans son manteau et me dit : 'Tu viens avec moi' ». Schindler, qui sauvera prĂšs de 1 200 juifs d'Auschwitz en clamant qu'il a besoin d'eux comme travailleurs pour sa fabrique, ajoute Sternlicht et ses sƓurs, BronisƂawa et Sydonia Ă  sa liste de travailleurs, qui sera connue plus tard sous le nom des schindlerjuden (juifs de Schindler)[8]. À ce moment-lĂ , sa mĂšre est dĂ©jĂ  morte d'une pneumonie[5].

Alors que l'ArmĂ©e rouge s'approche de Cracovie Ă  la fin de 1944, PƂaszĂłw est fermĂ© et les prisonniers sont envoyĂ©s dans d'autres camps en Pologne, dont le camp d'extermination d'Auschwitz. Schindler monte un plan pour ouvrir une fabrique de munitions Ă  Brněnec dans le Protectorat de BohĂȘme-Moravie, pour y transfĂ©rer ses travailleurs de Cracovie. Les hommes de la liste voyagent sans encombre jusque Brněnec mais les 300 travailleuses de Schindler, dont Sternlicht et ses sƓurs, sont envoyĂ©es Ă  Auschwitz. AprĂšs plusieurs semaines de nĂ©gociations et de pots-de-vin par Schindler, les femmes sont envoyĂ©es Ă  Brněnec. Sternlicht et ses sƓurs passent le reste de la guerre dans le camp de Schindler jusqu'Ă  leur libĂ©ration par l'ArmĂ©e rouge en [3].

AprĂšs la guerre, Sternlicht tĂ©moigne lors du procĂšs d'Amon Göth Ă  Cracovie, oĂč il sera condamnĂ© Ă  mort et exĂ©cutĂ©[3].

Helena Sternlicht sur la liste de Schindler

Le documentaire Inheritance

En 2004, Jonas-Rosenzweig rencontre Monika Hertwig (de), la fille d'Amon Göth[6] - [9] - [10]. C'est Hertwig qui a demandĂ© Ă  la rencontrer mais Jonas-Rosenzweig hĂ©site car ses souvenirs de Göth et du camp sont encore traumatiques. Elle accepte aprĂšs qu'Hertwig lui ait Ă©crit « nous devons le faire pour les gens assassinĂ©s »[6]. Jonas-Rosenzweig est touchĂ©e par ce sentiment et accepte de la rencontrer au PƂaszĂłw Memorial Monument et de faire un tour dans la ville de Göth avec elle pour le documentaire Inheritance (en). Le rĂ©alisateur du documentaire, James Moll, en association avec Steven Spielberg, aide Ă  la rĂ©union des deux femmes[6] - [9] - [10] - [11].

Vie personnelle

Elle rencontre Joseph Jonas deux jours aprĂšs la libĂ©ration, l'Ă©pouse et Ă©migre avec sa famille aux États-Unis en 1946. Ils vivent dans le Bronx, y Ă©lĂšvent trois enfants : un garçon et deux jumelles[3]. En 1980, Joseph, qui souffre de la culpabilitĂ© du survivant, meurt par suicide[5]. Elle Ă©pouse plus tard le philanthrope et dĂ©veloppeur Henry Rosenzweig (nĂ© le )[12]. Veuve une seconde fois en 2007[13], elle rĂ©side Ă  Boca Raton en Floride[5].

Références

Notes de bas de page

  1. (en) « Liste des travailleurs de Schindler », sur Yad Vashem Holocaust Martyrs' and Heroes' Remembrance Authority (consulté le )
  2. (en) Crowe, David, Oskar Schindler : The Untold Account of His Life, Wartime Activities, and the True Story Behind the List, Basic Books, (ISBN 978-0-465-00253-5), pp. 259–64
  3. (en) Brecher, Elinor J., Schindler’s Legacy, Plume, , 442 p. (ISBN 978-0-452-27353-5), pp. 53–76
  4. (en) « Essential Krakow â€ą History of the Krakow Ghetto | Blog », (consultĂ© le )
  5. (en) Sturrock, Staci., « Holocaust survivor: 'I lived in such fear. I experienced such evilness' », The Palm Beach Post,‎ (lire en ligne)
  6. (en) « Voices on Antisemitism | Transcript », (consulté le )
  7. (en) Fernanda Santos, « Shared Present Helps Ease Survivors’ Painful Past », The New York Times,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  8. (de) « May 11, 1945: Schindlerjuden Befreiung », Daily Kos,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  9. (en-US) « Overcoming Prejudice », Oprah.com,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  10. (en) « Daughter of Evil », sur findarticles.com (consulté le )
  11. (en) Cynthia Dettelbach, « Collecting an ‘Inheritance’ no one would wish for », Cleveland Jewish News,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  12. (en-US) « ‘Schindler’ survivor tells story of enslavement », New Jersey Jewish News,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  13. « Henry Rosenzweig - Find a Grave »

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.