Hassaku
Hassaku (Citrus hassaku Hort. ex Tanaka, Citrus x hassaku) en japonais ăăă”ăŻ, ć «æ en kanji et en chinois, est un agrume japonais hybride de pamplemoussier (C. maxima) et de Kunenbo (C. nobilis Lour. var. kunep Tanaka) pour fĂ©condateur[2] - [3].
Le mot désigne et la plante et le fruit. Tanaka a fait de ce C. maxima X C. reticulata , une espÚce à part entiÚre: Citrus hassaku Hort. ex Tanaka et Swingle une mandarine (C. reticulata Blanco)[4] - [2].
Origine
Les sources japonaises le dĂ©crivent comme un hybride spontanĂ© remarquĂ© durant l'Ăpoque d'Edo, en 1860, dans un temple de l'ancienne commune d'Innoshima (aujourd'hui Onomichi) dans la prĂ©fecture d'Hiroshima [5]. Il fut nommĂ© jagada, puis hassaku qui est une rĂ©fĂ©rence au premier aoĂ»t de l'ancien calendrier lunaire japonais, pĂ©riode Ă laquelle l'agrume est censĂ© ĂȘtre mĂ»r sur l'arbre[6] - [7] - [8]. CĂ©cile Didierjean, signale la remise de hassaku en offrande au dieu shinto KĂŽjin de Ćmi en mars Ă titre de fruit de saison[9].
Les sources chinoises donnent une origine chinoise au hassaku, il existe des lĂ©gendes Ă son sujet (il retient la prĂ©sence des dieux) et un festival traditionnel du hassaku dans la ville de Chang'e oĂč les hassaku sont enveloppĂ©s d'un papier sur lequel on Ă©crit ses souhaits avant de les dĂ©poser sur les marches de pierre du sanctuaire Daijin [10].
Description
Le test de partage d'allĂšles rĂ©alisĂ© par Tokurou Shimizu et al. (2016) donne ses gĂ©niteurs: un pamplemoussier (C. maxima) et le mandarinier Kunenbo (Citrus nobilis)[2]. Les mĂȘmes auteurs montrent que divers agrumes sont des hybrides de Hassaku (May Pomelo et Yellow Pummelo, avec Hirado buntan pollinisateur, Summer Fresh avec natsudaidai pollinisateur, Sweet Spring pollinisation d'une satsuma)[2].
L'arbre ressemble à un petit pamplemoussier à la différence qu'il possÚde quelques épines. Il est vigoureux, dressé; les feuilles sont larges et ressemblent à celles du pamplemoussier, mais les ailes du pétiole de la feuille sont plus étroites, ressemblant à celles de l'orange douce[11].
Le fruit est de taille d'une grosse orange[12], moyenne à grande (9 à 10 cm de diamÚtre) et légÚrement aplati. La peau est jaune-orange; moyennement épaisse, et légÚrement granuleuse. Elle est modérément adhérente aux quartiers qui sont nombreux. L'axe est large et semi-creux à maturité. Couleur de la chair jaune clair. Le fruit est peu juteux et se conserve modérément bien une fois cueilli[11].
Il est récolté en février, puis entreposé 1 à 2 mois dans un endroit frais et sombre afin de faire disparaitre son acidité puis commercialisé en avril, il n'est donc pas à proprement parler un agrume de jours longs[3].
Le pĂ©ricarpe (partie blanche qui entoure la pulpe) est Ă©pais et difficile Ă peler [13]. Les 10 Ă 12 quartiers contiennent des pĂ©pins qui peuvent ĂȘtre rĂ©duits si la fleur a Ă©tĂ© fĂ©condĂ©e avec le pollen de C. natsudaidai Hayata [14].
Un agrume auto-incompatibilité gamétophytique (GSI)
Le fruit de hassaku est asperme (sans pĂ©pins) dans plusieurs des cultivars. Une Ă©tude japonaise (2021) a observĂ© les gĂšnes rĂ©gulant l'auto-incompatibilitĂ© chez hassaku, hyuganatsu, Tosabuntan, Banpeiyu et le mikan Sweet Spring. Ces travaux ont permis la construction d'un arbre phylogĂ©nĂ©tique et de montrer qu'il existe des cluster chinois oĂč trois des six RNases T2 Ă©taient identiques aux agrumes japonais[15].
Utilisation
Production
La surface de production d'hassaku était de 10 000 ha en 1980. Hassaku était avec les satsuma, le natsudaidai, le iyokan les principales variétés d'agrumes produites au Japon jusqu'en 2010. Avec l'arrivée de nouvelle variétés (harumi, setoka et shiranuhi ou dékopon) la surface de production d'hassaku n'est plus que de 1 585 ha en 2017. Il était encore la 6éme surface d'agrume agrume cultivé au Japon à cette date[16].
Consommation
On mange l'agrume comme fruit de table; la pulpe jaune dont la texture est croquante, le goût acidulé avec une pointe d'amertume[3] est particuliÚrement apprécié au Japon pour sa fraßcheur. Il est mélangé aux salades, on en fait du jus vendu pasteurisé, des gelées, des desserts sucrés... Le zeste se confit, il est utilisé pour faire des liqueurs, ou comme condiment aprÚs avoir été séché et réduit en poudre.
Le site japonais cookpad donne 700 recettes Ă base de hassaku[17]. La diffusion commerciale du fruit date du XXe siĂšcle [12].
Huile essentielle
Masayoshi Sawamura (2010) en donne une composition dĂ©taillĂ©e : principalement du limonĂšne (89.77%), Îł-terpinĂšne (5.56%), myrcĂšne (1.8%), α-pinĂšne (0.24%)[18]. Le mĂȘme auteur note la prĂ©sence de nootkatone (composĂ© naturel : 1 sesquiterpĂ©noĂŻde et 1 cĂ©tone typique du pamplemousse C. maxima) et 1-p-manthen-8-thiol qui contribuent dit-il à « au parfum de grapefruit » (il entend par lĂ les hybrides japonais tels que iyokan, kawachi-bankan, kawano-natsudaĂŻdaĂŻ, sambokan, etc. et non les C. paradisi)[18].
MĂ©decine
De nombreuses publications scientifiques traitent de la composition chimique de la feuille, du zeste et du jus du hassaku, en premier lieu des antioxydants.
Le fruit contient un dérivé original de coumarine, l'auraptÚne qui est un puissant antimicrobien [19] et un antispasmodique[20]. La néohespéridine, hétéroside amer du zeste, et la naringine du fruit réduisent la mélanogénÚse chez le cobaye[21]. La feuille contient également des composés antimicrobiens[22]. Des extraits des jeunes fruits ont été utilisés médicalement dans les traitements de soins de la peau pour les patients atteints de dermatire atopique[8].
Dans leur revue des polymethoxyflavones, Zarina Mushtaq et al. inventorient 3 dĂ©rivĂ©s spĂ©cifiques de C. hassaku : 3,5,6,8,3âČ,4âČ-hexamethoxyflavone, 3,5,7,8,3âČ,4âČ-hexamethoxyflavone (proche de celle de la mandarine satsuma), 5,7,4âČ-trihydroxy-6,3âČ-dimethoxyflavone (les sudachi sont riches d'hydroxy-dimethoxyflavone)[23].
Production au Japon
La plus grosse partie de la production a lieu dans la Préfecture de Wakayama[7], également principale producteur de mandarines Satsuma. En 2010, 68 % des 39 519 tonnes d'agrumes étaient produits par cette préfecture. Le reste étant produit par les Préfecture d'Ehime et de Tokushima[8].
Ravageurs
Dans les années 1960 il a été supposé, et démontré, que l'agrume est sensible au virus de la tristeza, transmit par un puceron[24].
Anecdote
La chambre de commerce et d'industrie de la ville d'Inno-shima a créé Hassa-Kun, une mascotte en forme d'orange Hassaku pour faire la promotion touristique de la localité[25].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Hassaku orange » (voir la liste des auteurs).
- Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le 10 mars 2020
- (en) Tokurou Shimizu, Akira Kitajima, Keisuke Nonaka et Terutaka Yoshioka, « Hybrid Origins of Citrus Varieties Inferred from DNA Marker Analysis of Nuclear and Organelle Genomes », PLOS ONE, vol. 11, no 11,â , e0166969 (ISSN 1932-6203, PMID 27902727, PMCID PMC5130255, DOI 10.1371/journal.pone.0166969, lire en ligne, consultĂ© le )
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- Walter Reuther The Citrus Industry, Volume IV sur Google Livres
- Chambre d'industrie et du commerce de Innoshima, page de la mascotte Hassakun
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Bibliographie
- Minchinori Kubo, Hideaki Matsuda, Norimichi Tomohiro, Shouichi Harima, «Historical and Pharmalogical Study of Citrus Hassaku», Yakushigaku zasshi. The Journal of Japanese history of pharmacy 40(1):47-51, February 2005, sur Research Gate, extrait en ligne.
- Walter Reuther, Herbert John Webber, Leon Dexter Batchelor, The Citrus Industry, vol 1, History, World Distribution, Botany, and Varieties, 1967.[(en) Texte archivé en ligne]