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Hanan ben Hanan

Hanan ben Hanan (חנן בן חנן), ou Ananos Ananou (Ἄνανος Ἀνάνου), ou Ananius, mort en 68 ap. J.-C., est un grand prêtre du Temple de Jérusalem, fils du grand prêtre Hanan ben Seth et beau-frère de Joseph Caïphe. Il est connu pour avoir fait exécuter par lapidation Jacques le Juste, le « frère de Jésus ».

Hanan ben Hanan
Fonction
Grand prêtre d'Israël
Joseph Cabi ben Simon (en)
Jesus son of Damneus (en)
Biographie
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
חנן בן חנן ou Ἀνάνου Ἄνανος
Activités

Biographie

La mort de Jacques le Juste est relatée par Flavius Josèphe dans ses Antiquités juives (XX, 197-203) ainsi que par Eusèbe de Césarée dans son Histoire ecclésiastique (II, 1 et 23) ou encore par des sources telles que les Ascensions de Jacques et les Reconnaissances[1] - [2]. Flavius Josèphe fait d’ailleurs l'éloge de Hanan ben Hanan, dont il mentionne les talents d’orateur et l'attachement à la démocratie[3].

Ananius ben Anân est nommé par Agrippa II après que ce roi a démis (en) Joseph Cabi[4].

Dès sa nomination en 62, Hanan ben Hanan, qui appartient au mouvement des sadducéens, profite d'une période d’anarchie à Jérusalem entre la mort du procurateur romain de Judée Porcius Festus (60 – 62) et l'arrivée de son successeur Albinus (62 – 64) pour faire condamner Jacques jeté du haut du Temple, lapidé puis assommé à mort[5], car il le soupçonne d'être lié aux Zélotes[1]. Pour l'historien Pierre-Antoine Bernheim, « Il est possible que Jacques, en tant qu'autorité suprême de l'Église, ait été tenu pour responsable des transgressions de la Loi dont Paul fut accusé »[6]. Anan ben Anan « a sans doute pensé rendre service à Rome en supprimant Jacques (mais) son initiative a été mal appréciée, et lui a valu d'être destitué de sa charge de grand prêtre »[7] par le pouvoir romain, à la demande du nouveau procurateur romain sitôt entré en fonction. Albinus obtient ainsi du roi Hérode Agrippa II cette destitution de charge de grand prêtre[1] qu’Ananius n’aura exercée que quelques mois, alors qu'il appartenant à une famille qui compta huit grands-prêtres en 60 ans[8].

Son successeur sera Josué ben Damnée, lui-même déposé avant la fin de l’année.

Hanan meurt assassiné par les zélotes en 68.

Notes et références

  1. Simon Claude Mimouni, Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité, Albin Michel, 2004 (ISBN 978-2-226-15441-5), p. 137-138.
  2. Les sources utilisées par Eusèbe fournissent des récits divergents de la mort de Jacques mais s'accordent à présenter son martyre comme le résultat de la « haine des Juifs ». Cf. André Benoit, « Les personnages de l'Évangile nommés Jacques », in Pierre Geoltrain (dir.), Aux origines du christianisme, Folio/Histoire, 2000 (ISBN 978-2-07-041114-6), p. 246-250.
  3. La Guerre des Juifs, IV, 5, cité par Louis H. Feldman et Gohei Hata, Josephus, the Bible, and History, Brill, 1989, p. 203.
  4. (en)Robert Eisenman, James the Just in the Habakkuk Pesher, p. 14, note n° 32.
  5. Mimouni 2006, p. 455.
  6. Pierre-Antoine Bernheim, Jacques, Frère de Jésus, Poche, 2003, (ISBN 978-2226142696), p. 337
  7. Mimouni 2004, p. 138.
  8. Bernheim 2003, p. 13.

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