HaĂŻdar El Ali
Haïdar El Ali, né le à Louga, est un écologiste et homme politique sénégalais, « l'un des cent écologistes les plus influents de la planÚte »[1]. Il est membre honoraire de l'Oceanium de Dakar qu'il a présidé pendant plusieurs années.
Directeur Oceanium de Dakar | |
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Ministre de la PĂȘche (d) SĂ©nĂ©gal | |
Ministre de l'Environnement Sénégal | |
Directeur général Agence sénégalaise de la reforestation et de la Grande muraille verte (d) |
Naissance | |
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Activités |
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Le , il est nommĂ© ministre de l'Ăcologie et de la Protection de la nature dans le gouvernement d'Abdoul Mbaye. En , il est nommĂ© ministre de la PĂȘche et des Affaires maritimes au sein du gouvernement d'Aminata TourĂ©. Il dĂ©missionne de ce poste en .
Depuis 2019, il est directeur général de l'Agence sénégalaise de la reforestation et de la Grande muraille verte.
Biographie
Les parents de HaĂŻdar El Ali, alors jeunes gens ne parlant pas français, quittent le Liban sous protectorat français en bateau pour Marseille. De lĂ , ils montent dans une correspondance croyant partir pour l'AmĂ©rique, mais ils se trompent de bateau et dĂ©barquent au SĂ©nĂ©gal. HaĂŻdar El Ali raconte qu'en arrivant, ils s'Ă©tonnaient que tous les AmĂ©ricains soient noirs. N'ayant plus les moyens de payer un autre trajet, ils se rĂ©solvent Ă s'installer sur place et se mĂȘlent Ă la population libanaise locale[2] - [3] - [4]. HaĂŻdar El Ali naĂźt Ă Louga en 1953. Jeune, il fait partie de l'Ă©quipe espoir de nage du Dakar[5]. Ă 17 ans, il est apnĂ©iste. AprĂšs son bac, il travaille d'abord comme fabricant de meubles pendant 12 ans[6].
En 1984, il passe son diplĂŽme de plongeur professionnel en France, et devient directeur de l'Oceanium de Dakar, qui n'Ă©tait alors qu'une Ă©cole de plongĂ©e[2]. L'Oceanium forme des militaires, des gendarmes, des agents des eaux et forĂȘts et mĂȘme les pompiers de Paris[7].
Militant Ă©cologiste
Lors d'une plongĂ©e en mer, il tombe sur une pĂȘche Ă l'explosif et s'horrifie du spectacle. Il filme et produit alors la scĂšne, le dĂ©but de la transformation de l'Oceanium de Dakar en association de protection de la nature[7].
En 2002, lors du naufrage du Joola qui fit prÚs de 2 000 victimes, il est l'un des premiers sur les lieux de la catastrophe. Il plonge, filme et livre ses observations avec amertume[8] - [9]. Il est élu « homme de l'année » par la Radio-télévision sénégalaise.
TrĂšs actif contre la surpĂȘche, Haidar El Ali a donnĂ© Ă son groupe de plongeurs un objectif de dĂ©pollution de l'ocĂ©an au large du SĂ©nĂ©gal : rĂ©cupĂ©rer les quelque 3 000 filets de pĂȘches abandonnĂ©s qui continuent Ă emprisonner les poissons. L'Ă©quipe en a dĂ©jĂ enlevĂ© 1 000[10].
En 2004, accompagnĂ© des collectivitĂ©s locales, HaĂŻdar El Ali entreprend la reconversion de l'Ă©conomie de pĂȘche en Ă©cotourisme dans le delta de Saloum[7].
Par ailleurs, cet écologiste convaincu sensibilise toutes les couches de la population à la nécessité de vivre en harmonie avec la nature. Ainsi, les populations comprennent de plus en plus l'importance du respect de l'environnement et luttent contre les déséquilibres engendrés par l'homme, en particulier dans la mangrove. En 2009, Haidar El Ali y a insufflé une dynamique qui a permis de replanter 30 millions de palétuviers en Casamance. Un de ses nombreux objectifs pour l'année 2010 est de replanter 100 millions d'arbres[10].
En 2008, Ă la tĂȘte de l'Oceanium, HaĂŻdar El Ali mĂšne dans la forĂȘt de Casamance une opĂ©ration de replantation de 3 millions de palĂ©tuviers[11]. Mais en , un drone pilotĂ© par l'Ă©quipe de l'Oceanium met Ă nu le chantier d'une exploitation illĂ©gale de bois de vĂšne dans la mĂȘme forĂȘt. HaĂŻdar El Ali annonce que ce pillage, actif depuis 2010, pourrait transformer la forĂȘt en dĂ©sert dans les 2 ans[12].
En 2018, il plante des propagules dans les mangroves sĂ©nĂ©galais pour relancer les poussĂ©es vĂ©gĂ©tales[13]. Il est poursuivi en diffamation par le prĂ©sident des exploitants forestiers Ablaye Sow pour avoir associĂ© l'assassinat de 13 personnes dans la forĂȘt de Baffa Bayotte Ă une mauvaise gestion liĂ©e Ă la sociĂ©tĂ© d'exploitation forestiĂšre[14].
Fonctions ministérielles
AprĂšs avoir soutenu Ousmane Tanor Dieng lors de l'Ă©lection prĂ©sidentielle sĂ©nĂ©galaise de 2012, il est nommĂ© en ministre de lâĂcologie et de la Protection de la nature dans le premier gouvernement formĂ© aprĂšs l'accession de Macky Sall Ă la prĂ©sidence de la RĂ©publique[15] - [6]. Il est reconduit dans ses fonctions ministĂ©rielles en au sein du gouvernement d'Aminata TourĂ©, mais chargĂ© de la PĂȘche et des Affaires maritimes[16].
DĂ©but 2014, HaĂŻdar El Ali rĂ©vise l'accord thonier avec l'Union europĂ©enne, une rĂ©vision qui rend payant l'accĂšs Ă la pĂȘche dans les eaux sĂ©nĂ©galaises. Face aux messages de contestation de cette dĂ©cision par Greenpeace, HaĂŻdar El Ali rappelle qu'avant la rĂ©vision de cet accord datant de 2006 et gardĂ© secret jusqu'alors, les pĂȘcheurs europĂ©ens se servaient gratuitement dans les eaux sĂ©nĂ©galaises[17]. Durant la mĂȘme pĂ©riode, il dĂ©cide d'arraisonner un bateau de pĂȘche russe, le Oleg Naydenov, qui venait pĂȘcher illĂ©galement dans les eaux sĂ©nĂ©galaises. La diplomatie russe le tague alors de « sous-marin de Greenpeace »[18].
Puis toujours en 2014, il se lance dans la course des Ă©lections locales sous la banniĂšre de la FEDES (FĂ©dĂ©ration dĂ©mocratique des Ă©cologistes du SĂ©nĂ©gal) Ă Ziguinchor. Ă la suite de sa dĂ©faite face Ă Abdoulaye BaldĂ©, il dĂ©missionne en de son poste de ministre de la pĂȘche et des affaires maritimes, Oumar GuĂšye lui succĂ©dant[19]. Dans une interview avec le magazine Jeune Afrique, HaĂŻdar El Ali affirme qu'il souhaiterait se prĂ©senter Ă la prĂ©sidentielle sĂ©nĂ©galaise mais qu'il ne bĂ©nĂ©ficie pas des fonds nĂ©cessaires car il refuse toute forme de corruption[20]. En , il approuve la dĂ©cision de Macky Sall d'effectuer un septennat et non un quinquennat[21].
Directeur général de l'Agence sénégalaise de la reforestation et de la Grande muraille verte
En 2019, il est nommé directeur général de l'Agence sénégalaise de la reforestation et de la Grande muraille verte par le président Macky Sall, avec pour tùche de mener le projet à son terme au Sénégal et de le pérenniser[22].
DĂ©corations
- Chevalier (1995), puis officier (2002) de l'ordre national du Lion du Sénégal
- Chevalier (1998), puis officier de l'ordre national du MĂ©rite (France)
- MĂ©daille dâhonneur de la gendarmerie sĂ©nĂ©galaise (2002)
- Ordre national du Mérite du Sénégal
- Officier de la LĂ©gion d'honneur (2013)[23]
- MĂ©daille d'honneur du Liban (2019)
Notes et références
- Fabrice Hervieu-Wane, Dakar l'insoumise, cf. bibliographie, p. 207.
- Olivier Herviaux, « Haïdar el Ali, vert combattant exemplaire », sur Africamix.blog.lemonde.fr, .
- « HaĂŻdar El-Ali, militant courageux de l'ocĂ©an », Le Monde.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- Fanny Pigeaud, « Libanais dâAfrique (2) : SĂ©nĂ©gal : HaĂŻdar El Ali, « homme de lâannĂ©e 2002 » », sur rfi.fr, .
- « Haïdar El Ali », sur Leaders-afrique.com.
- Nicolas Michel, « COP 21 â SĂ©nĂ©gal : Haidar El Ali, lâinfatigable lutteur », sur Diasporas.fr, .
- Bernadette Gilbertas, « SĂ©nĂ©gal : Saloum, le delta du cĆur », sur Lefigaro.fr, .
- Almamy Mamadou Wane, Le SĂ©nĂ©gal entre deux naufrages ? : le Joola et l'alternance, LâHarmattan, Paris, 2003, p. 15-16.
- Olivier Herviaux, « Joola : neuf mandats dâarrĂȘt dĂ©livrĂ©s par la justice française », sur Lemonde.fr, (consultĂ© le ).
- Les héros de la nature : Sénégal épisode 13, in Vu du ciel, émission de Yann-Arthus Bertrand.
- Olivier Herviaux, « Sénégal : cinq millions de palétuviers pour la Casamance », sur Lemonde.fr, (consulté le ).
- Amadou Oury Diallo, « SĂ©nĂ©gal : HaĂŻdar El Ali sonne lâalerte sur le pillage des forĂȘts de la Casamance », sur Jeuneafrique.com, (consultĂ© le ).
- Anne de Rancourt, Les petites propagules font les grandes mangroves, www.lasemaine.fr, (consulté le ).
- Le procÚs de Ali Haïdar renvoyé au 13 prochain, www.leral.net, (consulté le ).
- Olivier Herviaux, « SĂ©nĂ©gal : HaĂŻdar el Ali, le vert combattant, est devenu ministre de lâĂ©cologie », sur Lemonde.fr, .
- Sénégal : Youssou Ndour out, Sidiki Kaba entre dans le nouveau gouvernement de « Mimi Touré », Jeune Afrique, .
- « Accord de pĂȘche : Ali HaĂŻdar dit avoir rĂ©gularisĂ© une "situation anormale" avec lâUnion europĂ©enne », sur Leral.net, .
- Christophe Boisbouvier, « HaĂŻdar el-Ali, ministre sĂ©nĂ©galais de la PĂȘche et des Affaires maritimes », sur Rfi.fr, .
- « Haidar El Ali : 'J'ai servi mon pays, je pense avoir fait mon devoir' », sur Senxibar.com, .
- Mathieu Olivier, « Haïdar El Ali : « Le Sénégal est dans un état de catastrophe écologique » », sur Jeuneafrique.com, .
- El Bachir Ndiaye, « Mandat Présidentiel : Haïdar El Ali soutient la décision du Président Macky Sall », sur Senews.com, (consulté le ).
- « Sénégal : le militant écologiste Haïdar El Ali chargé de la Grande muraille verte », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
- « Distinction : Ali HaĂŻdar Ă©levĂ© au grade d'Officier de la LĂ©gion dâhonneur français », sur Leral.net, .
Voir aussi
Bibliographie
- Bernadette Gilbertas, Haidar El Ali. ItinĂ©raire dâun Ă©cologiste au SĂ©nĂ©gal, Ăditions Terre vivante, .
- Fabrice Hervieu-Wane, « HaĂŻdar el-Ali. La sentinelle de lâĂ©cologie », dans Dakar lâinsoumise, Paris, Ăditions Autrement, , 30-37 ; 207
- Olivier Herviaux, « HaĂŻdar El-Ali, militant courageux de lâocĂ©an », Le Monde,â (lire en ligne).
- Matteo Maillard, « HaĂŻdar El Ali, « lâhomme qui enrichit la terre » du SĂ©nĂ©gal », Le Monde,â (lire en ligne).