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Hôpital Sainte-Anne (Mont-de-Marsan)

L'hôpital Sainte-Anne est un hôpital psychiatrique situé sur la commune de Mont-de-Marsan, dans le département français des Landes. Depuis 2000, il est un des trois établissements du Centre Hospitalier de Mont-de-Marsan[1].

Hôpital Sainte-Anne
Image illustrative de l’article Hôpital Sainte-Anne (Mont-de-Marsan)
Entrée principale
Présentation
Coordonnées 43° 54â€?nbsp;05â€?nbsp;nord, 0° 29â€?nbsp;54â€?nbsp;ouest
Pays Drapeau de la France France
Ville Mont-de-Marsan
Adresse 782 avenue de Nonères
Fondation 1912
Site web www.ch-mt-marsan.fr
Services
Spécialité(s) Psychiatrie, psychiatrie d'urgence, neurologie, neuroimagerie et addictologie

Présentation

Le Centre Hospitalier de Mont de Marsan résulte de la fusion de 3 établissements :

  • en 1982, entre l'hôpital Layné, créé en 1939 à Mont-de-Marsan, et l'hôpital de Nouvielle, créé en 1935 à Bretagne-de-Marsan
  • en 2000, entre les deux précédents et l'hôpital Sainte-Anne, spécialisé en psychiatrie.

Les pathologies justifiant une hospitalisation sont la dépression, les névroses, les troubles bipolaires, les états confusionnels et le handicap mental grave (schizophrénie, etc.). Aux hospitalisations s'ajoutent les consultations externes et les hospitalisations de jour[1].

  • Panneau d'entrée
    Panneau d'entrée

Situation géographique

L'hôpital Sainte-Anne se situe dans le quartier de Nonères, au nord-est de la commune de Mont-de-Marsan. Il est bordé à l'Ouest par l'avenue de Nonères, au Nord par le boulevard Simone Veil, à l'Est par le ruisseau de Capcornau[n 1] et au Sud, par la Douze. Une source d'eau chaude jaillit sur son site. Le cimetière de Sainte-Anne, où malades et parfois médecins étaient enterrés, se trouve plus à l'Est, dans un site boisé à l'extérieur de ses limites.

  • Cimetière Sainte-Anne
    Cimetière Sainte-Anne
  • Dernière section du Capcornau et sa confluence avec la Douze, entre l'hôpital et le cimetière Sainte-Anne
    Dernière section du Capcornau et sa confluence avec la Douze, entre l'hôpital et le cimetière Sainte-Anne

Nom

Sur la paroisse de Saint-Martin-de-Nonères se trouvait au Moyen Age le petit hôpital de la commanderie Sainte-Anne du Capcornau relevant de l'Ordre des Hospitaliers[n 2] . Situé à l'emplacement de l'actuel hôpital psychiatrique de Mont-de-Marsan, il constituait la dernière étape des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle à l'approche de la cité sur la voie limousine[2].

Le nom de Sainte-Anne est repris en 1912 et donné à l'asile d'aliénés, tenu à ses débuts par des religieuses. La religion chrétienne compte plusieurs personnages portant le nom de Sainte-Anne, on ignore en réalité si l'hôpital est voué à la mère de Marie ou à une autre sainte du même nom[3].

Historique

L'hôpital Sainte-Anne est créé par décision du Conseil général des Landes, dont certains élus sont médecins (Victor Lourties notamment ou Ernest Daraignez, qui est également maire de Mont-de-Marsan)[4]. Sa dénomination d'origine est Asile d'aliénés Sainte Anne. Débutés en décembre 1907, ses travaux de construction s'achèvent fin 1911 et il ouvre en janvier 1912[3].

Le Conseil général envisage initialement d'implanter l'asile dans le château de Poyanne qu'il compte acquérir à cet effet. Mais celui-ci s'avère trop petit et d'un coût trop élevé. Le conseil municipal de Mont-de-Marsan insiste quant à lui pour accueillir l'asile sur son territoire et consent un prêt de 200 000 francs au Département pour aider le financement. Il est finalement édifié sur le site qu'il occupe toujours actuellement, en remplacement deux métairies (celle de Claverie et celle du Pigeonnet) du quartier de Nonères, occupant à l'origine une superficie de 60 hectares[3].

Origines (1823-1911)

En 1823, les conseillers généraux des Landes, constatant qu'il existe dans leur département « un certain nombre d'individus attaqués de folie, qui compromettent chaque jour a sécurité publique », formulent le souhait de construire dans l'hospice de Mont-de-Marsan (l'hôpital Lesbazeilles) « un quartier destiné à retenir ou traiter les aliénés jusqu'à ce qu'ils puissent être admis (...) à Pau ». Cette réflexion s'inscrit dans le cadre d'une circulaire du ministre de l'intérieur du 16 juillet 1809 sur « l'amélioration du sort des aliénés » et des travaux des aliénistes tels que Jean-Étienne Esquirol, qui vient de publier un rapport « Des Etablissements des aliénés en France ». Les budgets sont votés et le bâtiment, « doté de toutes les commodités souhaitables », est entièrement construit en 1827[5].

La loi du 30 juin 1838 sur l'enfermement des aliénés donne un statut juridique aux malades mentaux et fait obligation aux départements français de les prendre en charge. Faute d'établissement dédié, les malades landais continuent de transiter par le pavillon qui leur est dédié dans l'hôpital général avant d'être envoyés vers les hôpitaux spécialisés d'Auch ou de Pau, moyennant rétribution à la charge du Conseil général. Pour cesser ces dépenses et se mettre en conformité avec la loi, le département des Landes finit par se doter de son propre asile en 1912. Avec 550 places, la capacité du nouvel établissement excède les stricts besoins du département, ce qui lui permet à son tour d'accueillir des malades venant d'ailleurs et de générer ainsi des revenus. Il reçoit notamment 300 malades venus de la région parisienne après négociation avec le préfet de la Seine[3].

Fonctionnement de l'asile (1912-1939)

Les plans de Sainte-Anne sont identiques à ceux des autres asiles de l'époque, réalisés selon le modèle conçu par le docteur Parchappe. On y trouve d'abord un bloc administratif puis les cuisines, les bains, la chapelle et la morgue. Le long de cet axe se répartissent les pavillons, avec les hommes d'un côté, les femmes de l'autre. À l'écart des pavillons se trouvent les colonies, lieux de travail et de production repris des anciennes métairies. Les hommes s'occupent des bêtes et assurent les récoltes tandis que les femmes font des travaux de lingerie et de buanderie. L'asile dispose de sa propre étable, sa porcherie, ses productions agricoles. Il peut vivre en quasi autarcie, comme un village dans la ville, et fonctionne ainsi jusqu'au début de la Seconde Guerre mondiale[3].

Aux tout débuts, ce sont des religieuses en assurent le fonctionnement, avant d'être rapidement remplacées par un médecin généraliste unique, secondé par des gardiens. Ce médecin fait également office de directeur, pour 550 malades. On ne peut pas parler de soin à l'époque, où seule la neurologie existe mais pas encore la psychiatrie. L'objectif n'est pas tant de soigner que d'assurer la sécurité publique en mettant les aliénés à l'écart. Leurs lits sont fixés au sol et les malades attachés dessus, habillés d'une camisole de force. Les premières thérapies sont rudimentaires. Elles incluent l'hydrothérapie (d'où le positionnement central des bains) des années 1920 et les électrochocs à partir de 1936. Les sirops sédatifs (le laudanum et autres dérivés opiacés mais aussi les tisanes à base de tilleul) sont moins agressifs et préfigurent la suite où la chimie prend toute sa place. L'asile devient hôpital psychiatrique en 1939 mais en décembre 1940, les troupes allemandes investissent les lieux en laissant 48 heures à ses occupants pour les quitter. La plupart des malades expulsés décèderont dans cet exode forcé[3]. Les Allemands quittent l'hôpital et la ville au moment de la libération de Mont-de-Marsan le 21 août 1944.

Débuts de la psychiatrie (après 1945)

Dans l'après-guerre, l'arrivée du Gardénal, de l'insuline, puis du Largactil (en 1954), des antidépresseurs (en 1957) révolutionnent la psychiatrie. La camisole en tissu est remplacée par la camisole chimique. Parallèlement, les gardiens deviennent des soignants et en 1955 est mise en place la première formation d'infirmiers de secteur psychiatrique. Dans les années 1970, les neuroleptiques retard font leur apparition, entraînant un nouveau bouleversement en permettant que les malades sortent en diminuant les risques de rechute[3].

Géothermie

Depuis 1978, l'hôpital Saint-Anne, la Base aérienne 118 et la résidence Hélène Boucher sont chauffés par des eaux à 60°C forées à 1850 mètres de profondeur par le gisement GMM1 situé avenue de Nonères[6].

  • Chapelle de l'hôpital
    Chapelle de l'hôpital
  • Morgue de l'hôpital, à l'arrière de la chapelle
    Morgue de l'hôpital, à l'arrière de la chapelle

Notes et références

Notes

  1. Le ruisseau du Capcornau est le dernier affluent de la Douze
  2. Voir la fondation de Mont-de-Marsan

Références

  1. « Centre hospitalier de Mont-de-Marsan », sur www.ch-mt-marsan.fr (consulté le )
  2. « Leur histoire, c'est aussi notre histoire, épisode n°7| Le Pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle », sur émission diffusée sur Radio MDM (consulté le )
  3. « L'hôpital Sainte-Anne de Mont-de-Marsan a 100 ans », sur www.sudouest.fr (consulté le )
  4. Nicolas Nauze, Mont-de-Marsan, Atlas historique des villes de France : Naissance d'un chef-lieu, Ausonius éditions, , 304 p. (ISBN 9782356132222), p. 283
  5. Nicolas Nauze et Ezéchiel Jean-Couret, Mont-de-Marsan, Atlas historique des villes de France : De la ville préfecture à l'agglomération (milieu du XIXe siècle - début du XXIe siècle, Ausonius éditions, , 304 p. (ISBN 9782356132222), p257
  6. Alain Lafourcade, Mont-de-Marsan de A à Z, Alan Sutton, , 144 p. (ISBN 9782813802057), p. 36

Voir aussi

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