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Guy Hermier

Guy Hermier, né le à Créteil (Seine) et mort le à Marseille (Bouches-du-Rhône), est un homme politique français.

Guy Hermier
Fonctions
Député français
–
(23 ans, 3 mois et 26 jours)
Élection 19 mars 1978
RĂ©Ă©lection 21 juin 1981
16 mars 1986
12 juin 1988
28 mars 1993
1er juin 1997
Circonscription 4e des Bouches-du-RhĂ´ne
Législature VIe, VIIe, VIIIe, IXe, Xe et XIe (Cinquième République)
Groupe politique COM
Prédécesseur François Billoux
Successeur Jean Dufour
Maire du VIIIe secteur de Marseille
–
Prédécesseur Lucien Vassal
Successeur Frédéric Dutoit
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Créteil
Date de décès
Lieu de décès Marseille
Parti politique PCF
Profession professeur agrégé

Biographie

Origines, jeunesse et Ă©tudes

Guy Hermier est né à Créteil dans le Val-de-Marne le . Son père était maçon, sa mère petite commerçante. Sa famille refuse le service du travail obligatoire imposé par l'occupant allemand et se retrouve à 10 km d'Oradour-sur-Glane dont Guy se souvient, bien qu'il n'ait que 4 ans. Après la guerre, la famille s'installe à Nîmes, où Guy trouve réellement ses racines.

Il étudie au Lycée Alphonse Daudet puis à l'École Normale en 1958, date à laquelle il adhère au Parti communiste.

Poursuivant ses études en lettres à Montpellier, il milite à l'Union nationale des étudiants de France (UNEF) et devient président de la « corporation » de lettres en 1962.

Vie politique au sein du Parti Communiste Français

Dirigeant local de l'Union des étudiants communistes (UEC), puis national en 1963[1], il est du côté de la direction du parti lors de la crise qui secoue cette organisation au début des années 1960. Avec le soutien de Roland Leroy, Guy Hermier est élu au poste de secrétaire général de l'UEC, qu'il occupe de 1965 à 1967[2].

Devenu permanent du parti, il entre alors au comité central, puis au bureau politique en 1972. Parallèlement, il a repris ses études et obtient, cette même année, l'agrégation de lettres. Il est alors affecté au Lycée de Dijon. Il milite quelque temps dans cette ville, étant notamment candidat pour le PCF aux élections législatives de 1973, avant de rejoindre les Bouches-du-Rhône pour occuper le siège de député de la 4e circonscription, celui du charismatique François Billoux, ancien ministre du Général De Gaulle.

Il est élu député de ce département en 1978, succédant à François Billoux, et il est réélu sans discontinuer jusqu'en 1997.

Au niveau national, il est investi au Centre d'études et de recherches marxistes, puis à l'Institut Maurice-Thorez, il est ensuite, en 1976 responsable de la jeunesse et de l'enfance pour le bureau politique, et enfin responsable du « secteur des intellectuels et de la culture » de 1979 à 1987.

Aux Ă©lections lĂ©gislatives de 1973, Guy Hermier est le candidat du Parti communiste français dans la première circonscription de Dijon. Il ne parvient pas Ă  ĂŞtre Ă©lu en obtenant 9 666 voix sur 78 109 inscrits[3].

Leader communiste Ă  Marseille

Dans une lettre publique, publiĂ©e dans l'HumanitĂ© le , François Billoux, dĂ©putĂ© de la 4e circonscription des Bouches-du-RhĂ´ne (14e, 15e et 16e arrondissements de Marseille), annonce qu'il renonce Ă  son mandat de dĂ©putĂ© et qu'il « transmet le flambeau » Ă  Guy Hermier, qu'il aidera Ă  dĂ©fendre son siège pour les Ă©lections lĂ©gislatives de mars 1978. François Billoux dĂ©cède prĂ©maturĂ©ment en janvier 1978. NĂ©anmoins, Guy Hermier est Ă©lu dĂ©putĂ© dès le premier tour avec 31 283 voix sur 76 126 inscrits[1].

Il est le chef de file des communistes marseillais pendant les années 1980 et 1990 : réélu député en 1981, il devient conseiller municipal de Marseille à partir de 1983, face à Gaston Defferre. Tête de liste PCF aux législatives de 1986, réélu ensuite en 1988, 1993 et 1997, il devient à partie de 1995 maire des 15e et 16e arrondissements de Marseille (8e secteur). Chargé du secteur intellectuel du PCF, il lance en 1980 l'hebdomadaire Révolution appelé, dans un contexte de crise, à remplacer l'hebdomadaire France Nouvelle et le mensuel La Nouvelle critique[4]. Avec Charles Fiterman, numéro deux du Parti, il bascule dans la contestation interne et devient rapidement le chef de file du mouvement des « refondateurs ».

À Paris, il fait progressivement entendre sa différence au sein des instances dirigeantes. En 1991, il se prononce officiellement en faveur d'une refondation du PCF : « Face aux bouleversements considérables en Union soviétique, et aux questions totalement inédites que cela pose, il y a une nécessité urgente d'impulser un effort de réflexion qui permette de construire dans la vie d'aujourd'hui l'identité communiste moderne. »

Il décède prématurément d'un cancer en 2001, à l'âge de 61 ans[5]. Ses obsèques à Marseille rassemblent des « milliers de personnes »[6].

Hommages

Politique

  • François HOLLANDE, ancien PrĂ©sident de la RĂ©publique: "Inlassable promoteur de l'identitĂ© communiste et du rassemblement des forces de progrès, sa disparition est ressentie comme une perte cruelle pour la gauche toute entière".[7]
  • Lionel JOSPIN, ancien Premier Ministre: "Ses choix, son itinĂ©raire ont aussi Ă©tĂ© inspirĂ©s par le goĂ»t du dĂ©bat au sein de son parti.La majoritĂ© perd un compagnon de toutes les luttes, qui a Ă©tĂ© associĂ© Ă  toutes les Ă©tapes de la vie de la gauche". " Guy HERMIER Ă©tait un homme de forte conviction, profondĂ©ment attachĂ© aux engagements et aux valeurs qui ont guidĂ© sa vie de militant et d'Ă©lu."[8]
  • Jean-Claude GAUDIN, maire de Marseille :" Élu constamment Ă  l'AssemblĂ©e Nationale depuis 1978, Guy HERMIER s'Ă©tait imposĂ© progressivement comme la vĂ©ritable figure emblĂ©matique de la gauche Ă  Marseille" "C'est pour moi un honorable adversaire qui disparaĂ®t, un homme avec lequel on s'affrontait face Ă  face sans craindre les coups bas ou les petites combines, un Ă©lu qui plaçait son action dans la seule recherche du bien commun"[9].
  • Michel VAUZELLE: "C'Ă©tait un homme d'une grande culture et d'une grande intelligence, extrĂŞmement attentif Ă  l'Ă©volution de la sociĂ©tĂ© et Ă  l'avenir des populations les plus modestes, je pense aux habitants des quartiers nord.Il Ă©tait très aimĂ© et très respectĂ©. Il symbolisait l'Ă©volution du PCF".[10]
  • Catherine TASCA, ancien Ministre, ancienne sĂ©natrice: " Guy HERMIER Ă©tait un homme de grande conviction et un exemple d'engagement, respectĂ© de ses adversaires et très apprĂ©ciĂ© par la gauche toute entière." "Le mĂ©rite de cet agrĂ©gĂ© de lettres modernes a Ă©tĂ© de conjuguer intĂ©gritĂ© politique et volontĂ© de construire un communisme moderne." "Que ce soit comme dĂ©putĂ©, maire de secteur de Marseille ou conseiller rĂ©gional, Guy HERMIER a toujours pensĂ© et agi en homme de culture et de dialogue, au service du progrès et de la libertĂ© d'expression."[11]
  • Jack Ralite, ancien ministre, ancien sĂ©nateur-marie d'Aubervilliers :« Guy dans l'aventure politique communiste, dans l'aventure de Marseille dont il sut mettre avec gĂ©nĂ©rositĂ© le peuple dans la confidence, dans l'aventure de sa vie personnelle qui a Ă©tĂ© une rencontres d'âmes, a toujours voulu crĂ©er les meilleures conditions de s'associer Ă  la pensĂ©e d'autrui, de dĂ©couvrir la plus intime altĂ©ritĂ©. Tout cela se condense en deux mots: il avait une rectitude lumineuse »[12].
  • Patrick BRAOUZEC, conseiller mĂ©tropolitain, ancien dĂ©putĂ©-maire:" Guy HERMIER Ă©tait un homme vrai, un homme intègre, un homme de courage et de cĹ“ur qui de "Refondations" Ă  "Futurs", en passant par ses responsabilitĂ©s au sein du PCF ou de son travail parlementaire n'a eu de cesse d'ouvrir toutes les brèches, crĂ©ant les conditions du rassemblement, permettant une vraie transformation sociale, durable et humaine."[7]

Culturel

  • Raymond JEAN, Ă©crivain:"Guy HERMIER a reprĂ©sentĂ© ce que j'ai toujours cherchĂ©. (...) Une dĂ©marche politique, mais en mĂŞme temps une dĂ©marche intellectuelle. Je l'ai toujours senti proche de la littĂ©rature et de toutes les formes de culture. Impression de rĂ©ellement travailler ensemble, et d'avancer toujours. Vers quoi? Ce qui aurait pu ĂŞtre le prĂ©sent et l'avenir d'un communisme vraiment rĂ©novĂ©. Guy Hermier reprĂ©sentera toujours cette marche en avant."[13]
  • Jean-Pierre DANIEL, cinĂ©aste: "Un vĂ©ritable crĂ©ateur politique, homme au travail, homme Ă©lĂ©gant, joyeux et amoureux, interrogeant le monde d'aujourd'hui et son devenir Ă  partir de l'expĂ©rience concrète du peuple de cette ville.Guy Hermier a ouvert tous les chantiers importants de notre vie ici, tracĂ© les perspectives (...). Il Ă©tait guidĂ© par l’exigence du travail intellectuel, l'immuable concret des choses et des hommes, la force de la crĂ©ation scientifique et artistique la plus rare. Il aimait Aragon et Robespierre, il aimait l'Estaque et ses habitants."[14]
  • Richard Martin, directeur du théâtre Toursky: "Marseille perd l'un de ses hommes les plus authentiques. Les marseillais perdent un dĂ©fenseur fervent."Je tiens avec toute l'Ă©quipe de l'OdyssĂ©e 2001[15] Ă  lui dĂ©dier ce projet de paix et de fraternitĂ©, porteur de valeurs pour lesquelles il a combattu toute sa vie."[16]

Mandats Ă©lectifs

  • 12/03/1978 - 22/05/1981 : dĂ©putĂ© des Bouches-du-RhĂ´ne
  • 14/06/1981 - 01/04/1986 : dĂ©putĂ© des Bouches-du-RhĂ´ne
  • 16/03/1986 - 14/05/1988 : dĂ©putĂ© des Bouches-du-RhĂ´ne
  • 12/06/1988 - 01/04/1993 : dĂ©putĂ© des Bouches-du-RhĂ´ne
  • 28/03/1993 - 21/04/1997 : dĂ©putĂ© des Bouches-du-RhĂ´ne
  • 01/06/1997 - 28/07/2001 : dĂ©putĂ© des Bouches-du-RhĂ´ne
  • 03/1995 - 07/2001: maire des 15e et 16e arrondissements de Marseille

Notes et références

  1. Notice « HERMIER Guy », par Jacques Girault, in Le Maitron en ligne.
  2. Philippe Robrieux, Histoire intérieure du Parti communiste, Fayard, 1984, vol. 4, p. 294-295, notice « Guy Hermier ».
  3. « HERMIER Guy, Pierre, René - Maitron », sur maitron.fr (consulté le )
  4. Frédérique Matonti, Intellectuels communistes. Essai sur l'obéissance politique « La Nouvelle Critique (1967-1980) », La Découverte, Paris, 2005.
  5. Jacques Dimet, « Un homme de conviction et d'invention », L'Humanité, 30 juillet 2001.
  6. L'Humanité, 1er août 2001.
  7. Christian Digne, « Le parcours d'un intellectuel engagé », La Marseillaise,‎ , p. 2
  8. Jacques Dimet, « Un homme de conviction et d'invention », L'Humanité,‎ , p. 7
  9. « "La figure emblématique de la gauche" », La Marseillaise,‎ , p. 7
  10. « Un homme de grande culture », La Marseillaise,‎ , p. 7
  11. « Un exemple d'engagement », La Marseillaise,‎ , p. 3
  12. « Les trois rencontres de Guy Hermier », La Marseillaise,‎ , p. 3
  13. Raymond Jean, « Une démarche d'intellectuel », La Marseillaise,‎ , p. 5
  14. Jean-Pierre Daniel, « Il a ouvert les chantiers importants », La Marseillaise,‎ , p. 5
  15. NB: L'Odyssée 2001 est un projet culturel rassemblant plus de cinq cents artistes sur un bateau, le Constanta, pour faire le tour de la Méditerranée au gré des échanges, créations, expositions et performances.
  16. « Un homme authentique », La Marseillaise,‎ , p. 5

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