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Guy Flavien

Né le à Paris, Guy Flavien, alors élève ingénieur, entre dans la résistance dès 1943 ; son activité, au sein de l'Office régional du travail à Paris, puis dans le cadre du maquis "Chesnay" d'Orléans, a permis d'éviter à de nombreux Français le départ soit au service du travail obligatoire (STO), soit en déportation. Arrêté le , il meurt au camp de Buchenwald le [1]. Il est fait Compagnon de la Libération à titre posthume par décret du 20 Janvier 1946.

Biographie

Fils d'enseignants - son père est professeur agrégé de mathématiques et sa mère professeur à l'Université - Guy Flavien est né le à Paris. Il fait ses études secondaires au lycée Lakanal puis deux années de mathématiques spéciales au lycée Louis-le-Grand à Paris, dans la classe où enseigne son père. En 1942 il est reçu au concours de l'École centrale des arts et manufactures à Paris. Élève ingénieur, il va, avant la fin de 1943, parallèlement à ses études, commencer à œuvrer pour la Résistance.

Avec quelques camarades de l'École, la nuit, il rédige et imprime des tracts qu'il répand autour de lui ; à partir de mars 1943, il commence à distribuer des journaux clandestins dont Défense de la France et adhère au mouvement du même nom. À la fin de sa première année d'école, Guy Flavien est requis au titre du service du travail obligatoire (STO). Réfractaire, il parvient grâce à un certificat de complaisance, à rester en France. Il est alors affecté en , à l'Office régional du travail (ORT) de Paris, au Service de la main-d'œuvre, faubourg Saint-Martin. Immédiatement, il mène la lutte contre le départ des jeunes astreints au STO et même contre leur réquisition en France. Il commence par s'occuper de ses camarades étudiants de l'École centrale des arts et manufactures puis de ceux de l'École libre des sciences politiques ou de l'École spéciale des travaux publics.

EmployĂ© comme prĂ©posĂ© au guichet "Renseignements", il obtient de se faire confier le service Ă©minemment dangereux mais extrĂŞmement efficace des « cartes de travail Â» et des "rĂ©gularisations d'emploi". Il rĂ©ussit Ă  crĂ©er un vĂ©ritable centre de rĂ©sistance, grâce Ă  des complicitĂ©s dans tous les services, et travaille au profit des divers organismes de rĂ©sistance auxquels il est liĂ© : Front national, Ceux de la RĂ©sistance, LibĂ©ration-Nord et, bien sĂ»r, DĂ©fense de la France. Il dĂ©livre depuis son bureau de l'ORT des faux certificats et attestations de travail et falsifie Ă©galement la cote mĂ©dicale de nombreux jeunes requis, les rendant « inapte au travail Â». Il poursuit en parallèle la diffusion de la presse clandestine, principalement les journaux Combat, DĂ©fense de la France, le TĂ©moignage ChrĂ©tien, RĂ©sistance et Front national.

Ă€ partir de juin 1943, sous les noms de Sangnier et Marc Pavillot, Guy Flavien fait Ă©galement partie du maquis « Chesnaye Â» du secteur d'OrlĂ©ans Nord-est auquel il adresse des cartes de travail et attestations en tous genres, permettant d'en rĂ©gulariser les membres. De la mĂŞme façon, il procure des passeports Ă  ceux qui cherchent Ă  rejoindre le gĂ©nĂ©ral de Gaulle en Afrique du Nord. Faisant en sorte d'avoir connaissance de tous les dĂ©crets concernant le STO avant mĂŞme leur publication, il en informe aussitĂ´t la RĂ©sistance, notamment le commandant Massiet, responsable du mouvement Ceux de la RĂ©sistance (CDLR) puis de l'Ă©tat-major FFI de la Seine, qui peut alors prendre toutes mesures utiles. Guy Flavien parvient Ă  arracher ainsi des milliers de Français Ă  la dĂ©portation en Allemagne et, par la fourniture de faux papiers, Ă  leur permettre de survivre en touchant leurs tickets de ravitaillement. En mai 1944, son service de l'ORT est directement visĂ© dans un article du journal collaborationniste Au Pilori ; il refuse cependant d'abandonner son poste et de rejoindre le maquis dans le Loiret afin de poursuivre ses activitĂ©s Ă  Paris.

Le , Ă  quelques jours seulement de la libĂ©ration de Paris, Ă  10h30 du matin, il est arrĂŞtĂ© par la Gestapo Ă  son bureau du faubourg Saint-Martin. Conduit rue des Saussaies, il est incarcĂ©rĂ© Ă  Fresnes. Le , il est dĂ©portĂ© en Allemagne. Après six jours et six nuits d'un voyage des plus pĂ©nibles, il parvient avec ses camarades au camp de Buchenwald oĂą il reçoit le numĂ©ro matricule 77.390. Après un sĂ©jour de quelques semaines au revier du camp, il est envoyĂ©, Ă  la mi-octobre, Ă  peine convalescent, Ă  la mine de sel de Leau Plomnitz (Thuringe) qui doit ĂŞtre transformĂ©e en usine souterraine pour la sociĂ©tĂ© d'aviation Junkers. AffectĂ© lĂ  Ă  un des kommandos les plus redoutables de Buchenwald, il y endure un vĂ©ritable calvaire : dans une insupportable promiscuitĂ©, il est soumis aux travaux forcĂ©s et demeure jour et nuit parfois pendant plusieurs semaines Ă  500 mètres de profondeur, dans une mine de sel non ventilĂ©e, par une tempĂ©rature voisine de 40°. Ă€ peine nourri, Guy Flavien s'Ă©puise peu Ă  peu. MinĂ© par la dysenterie et les mauvais traitements, il meurt au soir du dimanche de Pâques, le , une dizaine de jours seulement avant la libĂ©ration du camp. Sa dĂ©pouille, jetĂ©e au charnier de Leau par les SS, est exhumĂ©e par les AmĂ©ricains pour ĂŞtre inhumĂ©e au cimetière allemand de Leau Plomnitz.

Famille et RĂ©sistance

Guy Flavien appartenait à une famille de résistants. Son frère cadet, évadé de France, avait rejoint Londres en janvier 1943 et sa jeune sœur était agent de liaison pour Défense de la France.

Hommages

MĂ©dailles

Notes et références

  1. Acte de naissance à Paris 13e, n° 5328, vue 21/31, avec mention marginale du décès à Buchenwald en 1945.
  2. « Guy FLAVIEN », sur Musée de l'Ordre de la Libération (consulté le )
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