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Guy Bouchauveau

Guy Bouchauveau est un humoriste Sourd français, né le à Treignat dans l'Allier et mort le à Gisors. Ayant une notoriété mondiale au sein de la communauté sourde[1], il est l'un des fondateurs de l'Académie de la langue des signes française et a plusieurs rÎles en tant qu'artiste, guide, conférencier et acteur.

Guy Bouchauveau
Guy Bouchauveau (au milieu) manifestant pour le droit à la reconnaissance de la langue des signes française.
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  71 ans)
Gisors
Nom de naissance
Guy Philippe Bouchauveau
Nationalité
Formation
Activité

Biographie

Jeunesse

Guy Bouchauveau est nĂ© sourd le , auprĂšs de ses parents entendants et de sa sƓur Josette Bouchauveau, Ă©galement sourde. Avec sa sƓur Josette, de trois ans son aĂźnĂ©e, son Ă©ternelle complice, il entre Ă  l'Institut national de jeunes sourds de Paris[2] Ă  l'Ăąge de six ans.

À l'Ă©poque, l'oralisme Ă©tait imposĂ© Ă  tous les sourds dans la sociĂ©tĂ© française, mais ça ne l'empĂȘcha pas d'apprendre la langue des signes qui est vivante et se transmet entre les Ă©lĂšves en dehors des classes surtout que Guy Bouchauveau n'a jamais pu se soumettre Ă  l'oralisme, il disait mĂȘme : « À l'Ă©cole, je bouillonnais intĂ©rieurement, je rĂȘvais d'avoir des professeurs sourds. J'avais l'impression que les entendants nous avaient colonisĂ©es
 »[3].

CarriĂšre et militant

En pleine Ă©poque du « RĂ©veil sourd Â», en compagnie d'un groupe de sourds et entendants, il part Ă  Washington aux États-Unis dans le but de visiter l'universitĂ© Gallaudet (Ă  l'Ă©poque Gallaudet College) pour un stage de cinq semaines Ă  l'Ă©tĂ© 1978. OrganisĂ©s par deux chercheurs, Bernard Mottez et Harry Markowicz, ces voyages ont permis Ă  ces sourds de dĂ©couvrir que les signes qu'ils utilisent forment une langue Ă  l'Ă©gal des langues orales, qu'il existe une culture et une fiertĂ© Sourdes[3]. Guy reviendra transformĂ© en France, vu que l’International Visual Theatre — crĂ©Ă© par Jean GrĂ©mion et Alfredo Corrado — ne l'intĂ©resse pas, il fonde avec Christian Bourgeois, le premier prĂ©sident, l'AcadĂ©mie de la langue des signes française en 1979[4], une sociĂ©tĂ© pour enseigner la langue des signes française (LSF).

Guy Bouchauveau et Christian Cuxac.

En 1980, il devient humoriste en langue des signes et fait des tournĂ©es de one-man-show en France, en Europe et aux États-Unis : il devient vite trĂšs cĂ©lĂšbre dans le monde des sourds[5]. Il a participĂ© au film intitulĂ© L'AbbĂ© de L'ÉpĂ©e rĂ©alisĂ© par Michel RouviĂšre dans lequel il incarne l'AbĂ©e de l’ÉpĂ©e en 1986[6].

À partir de 1986, il est embauchĂ© au poste de guide en langue des signes française Ă  la CitĂ© des sciences et de l'industrie Ă  Paris oĂč il est le premier mĂ©diateur sourd[1] et reste pendant dix-huit ans avant de prendre sa retraite en 2004[7] - [8]. Entre-temps, il donne aussi des confĂ©rences[9].

En 1987, Guy Bouchauveau se lance sur scĂšne lors du CongrĂšs mondial des Sourds qui a lieu en Finlande, ce sera alors le dĂ©but de vingt ans de tournĂ©es internationales, ses signes sont tellement simples que tout le monde pouvait le comprendre, les sourds de tous les pays et mĂȘme les entendants, mĂȘme le cĂ©lĂ©bre rĂ©alisateur Alain Corneau qui avait pleurĂ© de rire tout au long d'un spectacle de Guy, qu'il avait suivi de A Ă  Z, stupĂ©fait[3].

Dans les années 1990, Guy pousse les autres associations militantes de la LSF à s'affilier à la Fédération nationale des sourds de France tenue depuis des années par des représentants oralistes. AprÚs quelques années de fortes tensions, des sourds signeurs entrent enfin au conseil d'administration de la FNSF, dont Guy est vice-président de 1991 à 1995[10] - [11]. en 1991 jusqu'à 1995.

En compagnie de sa fille Ève, le , il participe à l'émission Le Bigdil sur TF1[12].

Il rentre en spectacle Vision virtuelle prĂ©sentĂ© au festival Clin d'Ɠil de Reims en 2015[13], avec les quatre autres artistes Bernard Bragg, Giuseppe Giuranna, Ace Mahbaz et Nicola Della Maggiora : c'est un art visuel sous forme poĂ©tique et comique[14].

DĂ©cĂšs

Le Ă  Gisors[15], Guy Bouchauveau s’éteint[2] des suites d'un cancer.

Yann Cantin lui rend hommage en Ă©crivant qu'« il a rejoint le panthĂ©on des grandes personnalitĂ©s de la communautĂ© sourde, et de l’HumanitĂ© : Ferdinand Berthier, Henri Gaillard, EugĂšne Graff, et maintenant Guy Bouchauveau. » et qu'il est « l’un des plus grands piliers de la communautĂ© sourde »[2].

Guy Bouchauveau a été pour de nombreux parents et professionnels entendants une clé pour comprendre le monde des Sourds et les besoins des enfants sourds[3].

ƒuvre

Vie privée

Il est le frĂšre de Josette Bouchauveau et l'oncle de VĂ©ronique Poulain[5], Ă©crivain française, auteur des Mots qu’on ne me dit pas, un rĂ©cit autobiographique oĂč elle raconte avec humour ses rapports avec ses parents sourds[17]. Il a trois enfants : Eve, ValĂ©rie et Alexis avec Lydie[18].

Distinctions et récompenses

Notes et références

  1. « Guy Bouchauveau : une lĂ©gende bien vivante », sur L'ƒil et la Main sur France, (consultĂ© le ).
  2. Yann Cantin, « À Guy », sur La NoĂ©tomalalie Historique, (consultĂ© le ).
  3. http://www.art-pi.fr/public/medias/newsLetters/ArtPi10-FR-1499677420.pdf
  4. Catherine Borderie, « La langue des signes Ă  l’honneur », sur Universience, (consultĂ© le ).
  5. « « Les mots qu’on ne me dit pas Â» de VĂ©ronique Poulain », sur Adepte du livre, (consultĂ© le ).
  6. Le film « L'AbbĂ© de l’ÉpĂ©e Â» de Michel RouviĂšre, hors-sĂ©rie, sur Art'Pi, page 56-57
  7. Hataju, « LSF la création de néologismes en sciences », sur Dailymotion, (consulté le ).
  8. Jacques Vernes, « Cité des sciences : pari (presque) gagné ! », sur Yanous, (consulté le ).
  9. On voit une vidĂ©o oĂč Guy Bouchauveau explique le contexte Ă  cette Ă©poque.
  10. L'Écho magazine, le mensuel des sourds, no 826, dĂ©cembre 2015, p. 30; il indique qu'il Ă©tait un membre de FNSF sans prĂ©ciser.
  11. La Voix du sourd, Organe de la FNSF, no 205, mai-Juin 1993, p. 3; Cette revue indique que Guy Bouchauveau est bien la deuxiÚme vice-président, approuvé en assemblée general en 1993.
  12. « Le Bigdil », sur Sourd.net, (consulté le ).
  13. Delphine Santini, « VV “Visual Vernacular”, un art poĂ©tique entre LSF et mime », sur Waliceo, (consultĂ© le ).
  14. « VV ? », sur L'ƒil et la Main sur France 5, (consultĂ© le ).
  15. État civil sur le fichier des personnes dĂ©cĂ©dĂ©es en France depuis 1970
  16. http://www.art-pi.fr/public/medias/newsLetters/ArtPiHS%20n°1-FR-1348919565.pdf, page 39
  17. « Interview télévisée de Véronique Poulain », sur France 2,
  18. Les mots qu’on ne me dit pas de VĂ©ronique Poulain

Annexes

Documentation

Internet

Ouvrages

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Liens externes

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