Ferdinand Berthier
Ferdinand Berthier, de son vrai nom Jean-Ferdinand Berthier, est une personnalité de la culture sourde née le à Louhans (Saône-et-Loire) et morte le à Paris. Doyen des professeurs de l'Institut des sourds-muets de Paris, il est notamment connu pour la création de la Société centrale des sourds-muets de Paris qui devient la Société universelle des sourds-muets quelques années plus tard.
Ferdinand Berthier | |
Portrait de Ferdinand Berthier | |
Fonctions | |
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1er Président de la Société centrale des sourds-muets de Paris | |
– | |
Successeur | V-G Chambellan |
Biographie | |
Nom de naissance | Jean-Ferdinand Berthier |
Surnom | le Napoléon des sourds-muets[1] |
Date de naissance | [2] - [3] |
Lieu de naissance | Louhans, SaĂ´ne-et-Loire |
Date de décès | |
Lieu de décès | Paris |
Nationalité | France |
Profession | Professeur |
Distinctions | Prix de la Société des sciences morales Légion d'honneur |
Biographie
Naissance et enfance
Ferdinand Berthier est né le 30 septembre 1803 à Louhans (Bourgogne) d'un père chirurgien[2] - [4] - [5].
Devenu sourd à l'âge de 4 ans, c'est à 8 ans (en 1811) qu'il entre à l'Institut des sourds-muets de Paris[6]. À cette époque, les instituteurs entendants Louis-Pierre Paulmier et Auguste Bebian et les professeurs sourds Laurent Clerc et Jean Massieu dispensent les cours dans l'institution[7]. Durant sa scolarité, Ferdinand Berthier se montre un élève brillant.
Carrière
Ferdinand Berthier commence une carrière dans l'enseignement à partir de 1829, date à laquelle il est nommé en compagnie d'Alphonse Lenoir professeur a l'Institut des sourds-muets de Paris[8]. Durant ses années d'enseignement, Émile Mercier, le fils d'Eugène Mercier, est un des élèves de Ferdinand Berthier[9]. Il y termine sa carrière en étant le doyen des professeurs sourds.
Ferdinand Berthier fait preuve d'une grande activité pour organiser la communauté sourde française et permettre l’enseignement et la formation des personnes sourdes. Devenu membre de la Société des gens de Lettres, il fonde la Société centrale des sourds-muets de Paris en 1838. En 1850, il est l'un des cofondateurs de la Société centrale d'éducation et d'assistance pour les sourds-muets en France. En 1867, la Société centrale des sourds-muets de Paris évolue et devient la Société universelle des sourds-muets.
Il est renommé « Napoléon des sourds-muets » par Victor Hugo puis par les sourds[10] - [8].
Actions et Ă©crits
Ses écrits défendent la langue des signes et les sourds qu'il appelle « mes frères ». Il fait connaître l'œuvre de l'abbé de l'Épée auprès des sourds et des entendants du XIXe siècle. Il se montre le mobilisateur de la culture sourde, ne cessant de revendiquer le droit pour les sourds de pouvoir utiliser la langue des signes en toutes circonstances (à l'école, au tribunal, etc.) afin d'accéder à l'égalité civile. Il fait également connaître les artistes et les poètes sourds de son époque et des précédentes.
Distinctions et récompenses
Citation Ă propos de Ferdinand Berthier
Citation de Victor Hugo
« Qu’importe la surdité de l’oreille quand l’esprit entend ? La seule surdité, la vraie surdité, la surdité incurable, c’est celle de l’intelligence »
— l'écrivain Victor Hugo écrivait à Ferdinand Berthier le 25 novembre 1845[11].
Postérité
Le musée des Sourds à l'Hôtel-Dieu de Louhans est créé par Armand Pelletier en 2013[12] - [13]. Le choix de la ville est un hommage au lieu de naissance de Ferdinand Berthier et à l’œuvre du personnage.
S'y trouve un buste en bronze Ă son effigie, Ĺ“uvre de l'artiste Jean-Pierre Malaussena (visible place Saint-Jean, 1999)[14].
Publications
Ces ouvrages peuvent être consultés aussi à la bibliothèque historique de l'Institut national de jeunes sourds de Paris à Paris.
- Notice sur la vie et les ouvrages de Auguste BĂ©bian, chez Ledoyen, 1839Auguste BĂ©bian, ancien censeur des Ă©tudes de l'Institut royal des sourds-muets de Paris, 46 pages.
- Les sourds-muets avant et depuis l'abbé de l'Épée, chez Ledoyen, 1840Prix de la Société des sciences morales, lettres et arts de Seine-et-Oise
- Discours prononcés en langage mimique, Institution des Sourds-Muets de Paris, 1849Discours entre 12 août 1842 et 9 août 1849, 28 pages.
- L'abbé de l'Épée, Michel Lévy frères, 1852Sous-titré Sa vie, son apostolat, ses travaux, sa lutte et ses succès, 413 pages.
- Sur l'opinion de feu le docteur Itard, Michel Lévy frères, 1852Sous-titré Docteur Itard, médecin en chef de l'Institution nationale des sourds-muets de Paris, relative aux facultés intellectuelles et aux qualités morales des sourds-muets, 112 pages.
- Le Code Napoleon, Librairie du Petit Journal, 1868Sous-titré Code civil de l'Empire français, mis à la portée des sourds-muets, leurs familles et des parlants en rapports journaliers avec eux, 527 pages.
- L'Abbé Sicard, célèbre instituteur des sourds-muets, successeur immédiat de l'Abbé de L'Épée, Charles Douniol et Cie, 1873Sous-titré Précis historique sur sa vie, ses travaux et ses succès, suivi de détails biographiques sur ses élèves sourds-muets les plus remarquables Jean Massieu et Laurent Clerc, et d'un appendice contenant des lettres de l'abbé Sicard au baron de Gérando, son ami et son confrère à l'institut, 259 pages.
Notes et références
- « Ferdinand Berthier, "le Napoléon des sourds-muets" », sur Yanous ! Le magazine francophone du…, (consulté le ).
- Il est né le 7 vendémiaire an 12 du calendrier révolutionnaire, ce qui correspond à la date de 30 septembre 1803 dans le calendrier actuel.
- « Ministère de la culture - Base Léonore », sur culture.gouv.fr (consulté le ).
- La littérature indique parfois les dates de naissance du 28 septembre 1803 ou du 1er octobre 1803. Ces deux dates sont erronées puisque le document officiel de remise de la croix de la Légion d'honneur de Ferdinand Berthier indique une date de naissance le 30 septembre 1803.
- Testament de Ferdinand Berthier (1875) dans Ferdinand Berthier, ou le rĂŞve d'une nation sourde de Fabrice Bertin, page 142 oĂą trouve la copie de l'origine du testament
- Patrice Gicquel, Il était une fois... les sourds français, Books on Demand, .
- « Les merveilles de l'I.N.J.S », sur blogspot.fr (consulté le ).
- « Ferdinand Berthier, le « Napoléon des sourds-muets » », sur La Noétomalalie Historique (consulté le ).
- (en) « Phone Chat Lines : Features, Benefits and How They Work », sur Web Sourd Phone Sex (consulté le ).
- http://www.janinetissot.fdaf.org/jt_berthier.htm
- « encoreunblogseo.info/quand-les… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- Patrick Audouard, « Les sourds ont leur musée », Le journal de Saône et Loire,‎ (lire en ligne)
- Christophe Tarrisse, « Unique en France, un musée dédié aux sourds a ouvert à Louhans », sur france3.fr, France 3 Bourgogne-Franche-Comté, (consulté le ).
- Alain Dessertenne, « Les statues publiques en Saône-et-Loire. 1re partie : les statues aux illustres. », revue trimestrielle Images de Saône-et-Loire no 205 de mars 2021, p. 6-11.
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
- Fabrice Bertin, Ferdinand Berthier, ou le rêve d'une nation sourde, Monica Companys, coll. « Surditudes », , 176 p. (ISBN 9782912998583, lire en ligne)
- Patrice Gicquel, Il était une fois... les sourds français, éd. Books on Demand, 2011.
Liens externes
- Isabelle Voizeux, « Une histoire de profs », sur L'Œil et la Main, .
- Ĺ’uvres de Ferdinand Berthier sur le projet Gutenberg
- (pt) Ferdinand Berthier : Maestro, intelectual y activista Sordo francés sur Cultura Sorda
- Site Noetomalalie
- Ressource relative aux militaires :