Gustave Maeder
Gustave Maeder est un designer suisse reconnu pour le design de l'exposition du Pavillon du Québec à l'Exposition universelle de 1967 à Montréal[1].
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Né à Genève le 6 août 1927, Maeder entamera des études au Collège Calvin qu'il sera contraint d'abandonner à la suite de l'éclatement de la Seconde Guerre mondiale quand son père qui occupait jusqu'alors un poste à la Société des Nations fut muté à Berne. Ne parlant pas l'allemand, le jeune Maeder qui démontrait déjà une certaine habileté en dessin, fut orienté vers le Technicum de Bienne où il obtint un diplôme en Arts industriels en 1945. D'abord intéressé par la peinture, il mena une vie bohème entre Paris et la Provence[2] avant de revenir s'établir en Suisse où il collabora à l'exposition du Pavillon des communications et transports de l'Exposition nationale suisse de 1964 y concevant, entre autres, une installation immersive avant-gardiste reproduisant l'atterrissage d'un avion de ligne sur un piste virtuelle[3].
Repéré par une équipe d'architectes canadiens venue à Lausanne en préparation de la prochaine Exposition universelle qui se tiendrait à Montréal en 1967, Maeder fut invité à y concevoir le design de l'exposition du Pavillon du Québec pour lequel il obtint une reconnaissance internationale[4]. La modernité du design de l’exposition tranchaient alors avec l'image traditionnelle de cette province. Maeder contribua à faire du pavillon du Québec lui-même, un objet d'art à part entière. Il conçut et agença, entre autres, 4500 cubes d’acier émaillés de 2’ (60cm) ouvert sur deux côtés. Ceux-ci étaient utilisés à la fois comme support d’informations ou étaient l'objet même des éléments d’expositions aux formes symboliques[5]. C'est un Québec tourné vers l'avenir qui fut présenté aux visiteurs. De passage à Montréal pour l'Expo 67, la critique d’architecture du New York Times fit l’éloge du pavillon du Québec, le comparant au Pavillon de Barcelone [6]:
« Québec est le Pavillon de Barcelone de 1967... [Le pavillon du Québec] combine une architecture contemporaine exceptionnellement raffinée avec un design d'exposition qui est une abstraction sensorielle tridimensionnelle visuelle et sonore qui dit, soudainement et étonnamment, ce qu'une exposition en 1967 devrait être ».
Maeder vit au Canada depuis 1965 où il dirigea un atelier de graphiste qui réalisa dès 1972, le système de signalisation de toutes les installations du Gouvernement du Québec, toujours en vigueur après 50 ans[7]. Entre 1980 et 1994, il fut professeur associé au Département de communication graphique de l'Université Laval[8].
Vie personnelle
Randonneur avéré, Gustave Maeder parcouru le Sentier des Appalaches comme thru-hiker sur une distance de 3,500 km à l'âge de 72 ans et célébra son 90ème anniversaire au sommet du Mont Washington en compagnie de ses enfants et petits-enfants qui l'accompagnèrent lors de l'ascension[9].
Références
- Herdeg, Walter (1967). Le pavillon du QuébecGraphis, No132, Vol23
- Hänni, Catherine; Graf, Frédéric (2022). Chemins d'artistes: de la bohème biennoise des années 1950 à la lumière du Sud, Intervalles #122, p.104, (ISSN 1015-7611)
- 'Transport à l'honneur', (16mm) [Télévision] sur Expositions nationales (, 39 minutes) Lausanne : Radio-Télévision Suisse. Consulté le .
- Revue ARQ 177 (2016). Entrevue avec Gustave Maeder, concepteur de l'aménagement intérieur du pavillon du Québec à l'Expo 67
- Caillé-Lévesque , Clothilde (2011). Le Pavillon du Québec, l'Eden moderne générateur de l'identité nationale québécoise
- (en) Ada Louise Huxtable, « A Fair With Flair; Expo 67 Shows How to Provide Variety Within a Controlled Plan », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Gouvernement du Québec (1972). Normes d'identification visuelle: Système de signalisation des immeubles et lieux occupés par l'Etat
- Curien, Pauline (2003). L’identité officielle du Québec à Expo 67
- (en) Appalachian Trail, « Tribute », A.T.Journeys,‎ (lire en ligne, consulté le )