Guentrange
Guentrange, également écrit Gentrange, est un ancien village situé sur les hauteurs de la commune française de Thionville. C'était anciennement un petit village de vignerons faisant déjà partie de Thionville, car il n'a jamais été une commune autonome et en a toujours fait partie.
Guentrange Gentrange | ||
HĂ©raldique |
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Église paroissiale Saint-Urbain. | ||
Administration | ||
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Pays | France | |
RĂ©gion | Grand Est | |
DĂ©partement | Moselle | |
Ville | Thionville | |
Code postal | 57100 | |
DĂ©mographie | ||
Gentilé | Guentrangeois | |
Population | 1 080 hab. (1954) | |
GĂ©ographie | ||
Coordonnées | 49° 22′ 00″ nord, 6° 08′ 30″ est | |
Site(s) touristique(s) | Fort de Guentrange | |
Transport | ||
Bus | Citéline | |
Localisation | ||
GĂ©olocalisation sur la carte : Moselle
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Ses habitants sont appelés les Guentrangeois en français et les Gentrénger en platt. D'autre part, l'entité composée de Guentrange, Tafeld et Val-Marie représente un total de 3 964 habitants en 2012[1].
GĂ©ographie
Guentrange se situe sur une colline au nord-ouest de Thionville. Il est divisé en deux grandes parties : Haute-Guentrange et Basse-Guentrange.
Toponymie
- Haute-Guentrange : Ober Güntringen en allemand[2], Ower-Gentréngen en francique lorrain[3].
- Basse-Guentrange : Nieder Güntringen en allemand[2], Nidder-Gentréngen en francique lorrain[3]. Guentrange-Bas était jadis une ferme portant le nom de Hames-Hof[4].
Guentrange (Basse et Haute)
- Le nom serait dérivé du nom propre germanique Gunther[4], suivi du suffixe -ing francisé en -ange.
- Anciennes mentions : Guntringas (1147), Gentrigen (1572), Guintringen (1575-1582), Kuentrange (1682), Guntrange (1686)[2].
- Gentringen pendant l'annexion allemande.
Histoire
C'est en 1147 qu'un petit groupe de maisons fut nommé Guntringas. Ce lieu a de tous temps formé une dépendance de Thionville et depuis l'affranchissement de cette ville, ses habitants ont été compris parmi les bourgeois de Thionville[4].
En 2008 il reste encore dans Guentrange des traces architecturales des diverses occupations de Thionville. Ainsi, une maison de style espagnol, hacienda construite entre 1630 et 1710 pendant l’occupation espagnole, ou l’architecture du châtelet appelé Bergschlässchen de style allemand (le nom allemand de Thionville est Diedenhofen). Ce dernier fut occupé par les FFI pendant la Seconde Guerre mondiale.
Cette petite commune fut aussi un point stratégique pendant la guerre avec son fort situé sur le sommet de Guentrange, construit par les Allemands entre 1899 et 1914 pour couvrir les ponts contre les offensives françaises venant du pays Haut. Le fort de Guentrange fut intégré à la ligne Maginot (du nom de l’homme politique André Maginot) en 1930. La ligne Maginot est une ligne de fortifications et de défense construite par la France le long de ses frontières avec l’Allemagne et l’Italie (ligne alpine).
Dans les années 2000 Guentrange est un quartier résidentiel très prisé. Ce sont plutôt de grandes maisons et villas qui y sont implantées. Le village s’est complètement métamorphosé. Il est passé d’un village de vignoble avec une population d'agriculteurs et de vignerons qui vivaient de leurs terres à un quartier résidentiel de Thionville. À cette époque seuls les anciens persistent. De plus, le prix du terrain a complètement flambé à Thionville. Le prix de l’are (100 m2) à Guentrange flirte avec les 30 000 euros en 2008 ; l'immobilier à Thionville est alors le plus cher de Lorraine, du fait notamment du la proximité du Luxembourg et du travail frontalier. Quand 100 emplois sont créés au Luxembourg, 20 reviennent à Thionville.
Vignoble
Autrefois Guentrange était un hameau de vignerons. Il reste encore en 2008 des témoignages de cette époque : quelques pressoirs et vignes. Le vignoble de Guentrange fut toujours un vignoble à flanc de coteau. Il est orienté vers le sud-est, permettant une longue insolation pendant la journée. Le climat de la région, très variable et à courbe annuelle de température en dent de scie, n’est pas tellement favorable à la vigne.
En 1828 l'étendue des vignes autour et au dessus de Guentrange est de 103,5 hectares, dont le produit peut être évalué pour l'année commune à 4 000 hectolitres ; sachant qu'en 1826 il a été de 13 000 hectolitres[5]. À cette époque le vin rouge de Guentrange est le meilleur du département de la Moselle[5], les propriétaires le maintiennent à un prix tellement élevé, qu'il n'est pas rare à Thionville d'y recevoir du vin de Bourgogne et des crus ordinaires à meilleur marché que le vin rouge de Guentrange. Le vin blanc de ce coteau est quant à lui léger et d'une saveur agréable, mais d'une qualité et d'un prix fort inférieurs à ceux du vin rouge[5].
La révolution industrielle installe les grands réseaux ferroviaires, habitue l’ouvrier des villes à boire du vin obtenu à moindre prix par la monoculture naissante du Midi. La « Sentinelle de Thionville », un journal du , dit que « dans un litre de vin du Midi il y a plus d’alcool, plus de tanin, de tartre, plus de glucose que dans un litre de vin de la Moselle » et ensuite « un seul élément l’emporte dans ce dernier (vin de Moselle), c’est l’eau ». La vigne est la seule grande ressource pour les Guentrangeois.
Le vignoble disparaît au début du XXe siècle, les dernières vendanges ont été faites en 1911. Au début dudit siècle, il y a une implantation soudaine, à quelques kilomètres du vieux vignoble, d’un complexe industriel et urbain offrant des emplois et des carrières qui n’avait jamais existé. Le salaire mensuel garanti a semblé préférable désormais aux aléas du métier ancestral. C’est sûrement comme cela que les vignes de Guentrange ont été abandonnées petit à petit. Par ailleurs, si l'on observe le blason de Guentrange, on voit une vigne et, un peu plus bas, des mirabelles qui ont succédé aux vignes. Les villageois en font, entre autres, de l'eau-de-vie.
Culture locale et patrimoine
Monuments
- Fort de Guentrange, construit au début du XXe siècle
- Le Hof, édifice du XVIIIe siècle partiellement inscrit MH[8]
- Église Saint-Urbain de 1866
- Bildstock de 1815 ; érigé par Joseph Voillemier ; à l'angle des rues Saint-Urbain et de la Frontière[9]
- Bildstock en calcaire de style néogothique de 1893 ; érigé par Mlle Guérin de Waldersbach ; rue Guérin de Waldersbach[9]
- Calvaire ; portant plusieurs dates qui vont de 1527 à 1870 ; rue Château Jeannot[9]
- Calvaire de 1692 ; édifié par l'initiative d'Agnès Philips ; à l'angle du sentier des Enclos[9]
- Croix en calcaire appelée « Pater Noster » ; datant peut-être du XVIe siècle et restaurée en 1762 ; à l'angle de l'allée des Platanes et du sentier des Amoureux[9]
- Croix dont la base du fût est du XVIe siècle ; qui servait antérieurement à délimiter un terrain familial ; à l'angle de la rue Saint-Urbain et de la route du Crève-Cœur[9]
- Croix dite « de Potence » ; érigée au XVIIe siècle ou XVIIIe siècle, restaurée en 1825 ; à l'angle de la route du Crève-Cœur et du Ravin du Crève-Cœur[9]
Sobriquets
Les habitants de Guentrange étaient surnommés : d'Hoselächer (les trous de lièvres)[6], d'Knoweleksfresser (les mangeurs d'ail)[6].
Personnalités liées
- Charles Abel (1824-1894), avocat, historien et homme politique ; mort Ă Guentrange
HĂ©raldique
Blason | D'argent au cep tuteuré de tenné, feuillé de sinople et fruité de pourpre sur un tertre de gueules ; au chef d'azur chargé d'un château d'or ouvert d'azur[10]. |
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DĂ©tails |
Notes et références
- Données INSEE-Iris.
- Ernest de Bouteiller, Dictionnaire topographique de l'ancien département de la Moselle : comprenant les noms de lieu anciens et modernes, rédigé en 1868 sous les auspices de la Société d'archéologie et d'histoire de la Moselle, Paris, Imprimerie nationale.
- Marcel Konne et Albert-Louis Piernet, « Dierfer vun äiser Hemecht », Hemechtsland a Sprooch, no 1,‎ (ISSN 0762-7440)
- Théodore de la Fontaine, « Essai étymologique sur les noms de lieux du Luxembourg germanique : troisième division, Luxembourg français », Publications de la Société pour la recherche et la conservation des monuments historiques dans le Grand-Duché de Luxembourg, Luxembourg, V. Buck, vol. XVIII,‎
- Teissier, Histoire de Thionville, Verronnais, 1828
- Albert-Louis Piernet (dir.), Hemechtsland a Sprooch : Gentréngen, H.A.S. (no 6), (ISSN 0762-7440)
- https://www.fff.fr/la-vie-des-clubs/1943/infos-cles
- Notice no PA00107077, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Croix et bildstocks : balade à Guentrange », sur www.republicain-lorrain.fr,
- « Blason… », sur armorialdefrance.fr.
Liens externes
- Guentrange sur l'ancien site de Thionville