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Guapira eggersiana

Guapira eggersiana est une espèce d'arbuste néotropical de la famille des Nyctaginaceae.

Guapira eggersiana
Description de cette image, également commentée ci-après
Guapira eggersiana portant de jeunes fruits sur les Îlets Dupont (Cayenne, Guyane)

Espèce

Guapira eggersiana
(Heimerl) Lundell, 1966[1]

Statut de conservation UICN

( LC )
LC : Préoccupation mineure

Synonymes

  • Guapira guianensis Aubl.
  • Pisonia eggersiana Heimerl
  • Pisonia glabra Heimerl
  • Pisonia guianensis Klotzsch
  • Pisonia nitida J.A. Schmidt
  • Pisonia olfersiana Link, Klotzsch & Otto
  • Pisonia pacurero Kunth[2]
Description de cette image, également commentée ci-après
jeune inflorescence de Guapira eggersiana

Il est connu en Guyane sous les noms de mapou, piment-ramier (Créole), pakaou-meyho, pakaou-kenvi (Wayãpi), kasoroballi, kassoroballi (Arawak), wayamu sasamuru (Kali'na), et ailleurs hebineroo (anglais du Guyana), ou njamsi-oedo, njamsihoedoe, jamsi-oedoe, prasara-oedoe, prassa-oedoe, langbladig, savanne prasarahoedoe (Sranan tongo du Suriname)[3].

Description

Guapira eggersiana est un arbuste ou un arbre haut de 1,5 à 14 m, pour un tronc de 20 cm de diamètre. Les feuilles sont le plus souvent opposées, dotées d'un pétiole atteignant jusqu'à cm de long. Le limbe mesure 4,5-15 x 2-4(-6,4) cm et est finement à fermement coriace, vert (devenant brun foncé au séchage), de forme elliptique ou elliptique-lancéolé, parfois oblancéolé, avec un apex obtus, aigu ou acuminé, et une base cunéiforme à arrondie, parfois un peu hirtelleuse à d'abord glabre à maturité, parfois luisant. Il compte 5 paires de nervures latérales peu saillantes. Les inflorescences sont axillaires ou terminales, dressées, corymbiformes ou subombellées, parfois corymbe-paniculées, glabres ou presque, parfois légèrement pubérulente. Le pédoncule est mince. Les branches ultimes sont larges de 0,2-0,5 mm, formant une ombelle à 3 fleurs. Les pédicelles sont minces de 3-6 x 0,5 mm. Les 3 bractéoles sont lancéolées, mesurent 0,5-1 mm, et sont souvent ferrugineux-puberulent. Les fleurs sont pubérulentes quand elles sont jeunes, devenant glabres ou glabrescentes à maturité. Le périanthe mâle est infundibuliforme ou infundibuliforme-campanulé, mesurant 3,5-4(-6,5) x 2(-3,3) mm (le point le plus large est proche de l'apex), portant 5 dents courtes, obtuses et ciliées. Les 7-8 étamines exsertes, comportent des filets blancs, mesurant de mm à 9-5 mm pour les plus longs. Les anthères ellipsoïdes brunes, mesurent 0,5 mm. Le pistil rudimentaire mesure 3,5 mm de long, et le style est pubérulent. Le périanthe femelle est vert ou blanc, à marge rose, légèrement resserré au-dessus, étroitement ellipsoïde, subinfundibuliforme ou salverform, mesurant (2-)3-5 mm, légèrement ferrugineux-pubérulent quand il est jeune, comportant 5 dents ciliées, longues de 0,5 mm. Les pistil se compose d'un style capillaire long de mm, distinctement exsert, et d'un stigmate fimbrié digitalement en 15-20 divisions. Le fruit charnu, rouge, ellipsoïde, mesure 7-10 x 3,8-5 mm, et porte une couronne à l'apex[3].

Répartition

Guapira eggersiana est présent dans le nord-est de l'Amérique du Sud : de Trinidad et Tobago, à l'Amapá (Brésil) en passant par les Guyanes. Elle affectionne une diversité d'habitats : les sols rocheux ou sableux côtiers[4], les escarpements des montagnes intérieures, les forêts de Wapa (Eperua falcata), les savanes sur sable blanc et les forêts primaires et secondaires des Guyanes[5]. Il s'agit de l'espèce de Guapira la plus commune des Guyanes[3].

Taxonomie

Il semble que ce que les plantes que l'on désigne sous l'appellation Guapira eggersiana recouvrent un complexe d'espèces restant non résolu, et dont le Guapira guianensis Aubl. serait une des composantes à clarifier[3].

Histoire naturelle

En 1775, le botaniste Aublet propose la diagnose suivante pour Guapira guianensis (souvent considéré comme synonyme de Guapira eggersiana)[6] :

Guapira guianensis par Aublet (1775)
Le fruit eſt repréſenté dans ſon état naturel. L'on a groſſi toutes les parties de la fleur qui ſont très petites. - Explication de la Planche cent dixneuvième : 1. Calice. - 2. Fleur épanouie. - 3. Étamine. - 4. Ovaire. Style. Stigmates. - 5. Piſtil Étamines. - 6. Baie avec le ſtyle qui ne tombe pas[6].
« GUAPIRA (Guianenſis). (Tabula 119.)

Arbor mediocris ; ramis oppoſitis, nodoſis. Folia oppoſita, petiolata, ovata, acuta, integerrima, glabra ; ad ſummitatem ramorum tria vel quatuor verticillata. Flores albi, racemoſi. Pedunculus florifer longus, ſimplex, è divaricatione ramulorum. Fructus ovatus, ſexſtriatus, coccineus.

Floret, fructumque ſert propè habitationem vulgó de Loyola.
»

« LE GUAPIRE de la Guiane. (PLANCHE 119.).

Le tronc de cet arbre a dix ou douze pieds de hauteur, & ſept à huit pouces de diamètre. L'écorce eſt liſſe, verte ; ſon bois eſt blanc, léger & caſſant. Il pouſſe à ſon ſommet des branches droites & éparſes : elles ſont noueuſes & cylindriques, garnies de deux feuilles oppoſées ; & quelquefois, ſur-tout à l'extrémité des rameaux, il s'en trouve quatre rangées autour d'un nœud ; ces feuilles ſont vertes, molles, liſſes, ovales, terminées en pointe. Leur pédicule eſt long d'un pouce. Les plus grandes ont ſix pouces de longueur ſur deux & demi de largeur. Les bourgeons qui terminent les rameaux, ſont couverts d'écailles velues & rouſſâtres. Les fleurs naiſſent en grappes ſur un long pédoncule qui ſort d'entre deux jeunes pouſſes, à l'extrémité des rameaux. Le calice eſt formé de quatre ou de cinq petites écailles. La corolle eſt d'une ſeule pièce : c'eſt un tube charnu qui s’évaſe à ſon ſommet, & dont le bord eſt à cinq ou ſix dentelures.

Les étamines ſont placées au deſſous de l'ovaire : il y en a ſix dont trois ſont plus grandes, & trois plus petites. leurs filets ſont applatis, blancs & ſtriés. Les anthères ſont vertes, à deux bourſes écartées par le bas.

Le piſtil eſt un ovaire ovoïde, ſurmonté d'un style blanc, charnu, cannelé, terminé par un stigmate à ſix rayons. L'ovaire conjointement avec la corolle devient une baie rouge à cinq ou ſix côtes couronnées par les pointes de la corolle ; & ſouvent le ſtyle & les ſtigmates ſubſiſtent. Ces côtes ſe ſéparent facilement, & laiſſent à découvert une ſubſtance rouge, ſucculente & douceâtre, ſous laquelle eſt une membrane blanche qui contient une amande blanche, cendre dont les deux cotylédons ſont roulés.

[...]

Cet arbre croît dans les haies de l'habitation de Loyola. Il étoit en fleur & en fruit au mois de Janvier. »

Fusée-Aublet, 1775.


Notes et références

  1. Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le 7 août 2018
  2. (en-US) « Guapira eggersianaa (Heimerl) Lundell - synonyms », Tropicos, Saint Louis, Missouri, Missouri Botanical Garden (consulté le )
  3. (en) M.J. JANSEN-JACOBS (eds.), Flora of the Guianas : Series A: Phanerogams - Fascicle 22 • 27-30, 32-37 CARYOPHYLLALES • 54-55 NEPENTHALES, Kew, Royal Botanic Gardens, , 196 p. (ISBN 1-84246-069-2)
  4. Georges CREMERS et Michel HOFF, Guide de la flore des bords de mer de Guyane française, vol. 59, Publications Scientifiques du Muséum, IRD Éditions, coll. « Patrimoines Naturels », , 212 p. (ISBN 2-85653-558-5, lire en ligne)
  5. (en) Émile FONTY, Corinne SARTHOU, Denis LARPIN et Jean-François PONGE, « A 10‐year decrease in plant species richness on a neotropical inselberg: detrimental effects of global warming? », Global Change Biology, vol. 15, no 10, , p. 2360-2374 (DOI 10.1111/j.1365-2486.2009.01923.x)
  6. Jean Baptiste Christian Fusée-Aublet, HISTOIRE DES PLANTES DE LA GUIANE FRANÇOISE, rangées suivant la méthode sexuelle, avec plusieurs mémoires sur les différents objets intéreſſants, relatifs à la culture & au commerce de la Guiane françoiſe, & une Notice des plantes de l'Iſle de France. volume I, Londres et Paris, P.-F. Didot jeune, Librairie de la Faculté de Médecine, quai des Augustins, , 308+310 (lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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