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Grottes Russell

Les grottes Russell sont un ensemble de sept grottes que le comte Henry Russell, pyrénéiste de renom, fait creuser dans le massif du Vignemale, dans le département français des Hautes-Pyrénées, pour servir d'abri et de lieu de villégiature.

Photographie en noir et blanc d'un homme se tenant devant l'entrée d'une grotte, un bâton ferré à la main.
Henry Russell devant l'entrée d'une des grottes Bellevue.

Explorant la chaĂ®ne des PyrĂ©nĂ©es depuis 1858, le comte Russell passe de nombreuses nuits sur les sommets qu'il gravit, dans un certain inconfort. Au dĂ©but des annĂ©es 1880, il dĂ©cide de se fixer sur une montagne et d'y amĂ©nager un abri naturel pour accomplir de longs sĂ©jours Ă  haute altitude pendant l'Ă©tĂ©. Son choix se porte sur le Vignemale, point culminant des PyrĂ©nĂ©es françaises. En 1881, il fait percer par un entrepreneur de Gèdre une première grotte Ă  proximitĂ© du col de Cerbillona, la « villa Russell », Ă  3 205 mètres d'altitude. Six autres grottes sont crĂ©Ă©es jusqu'en 1893, Ă  des altitudes qui varient entre 2 400 et 3 280 mètres : la « grotte des Guides », la « grotte des Dames », les trois « grottes Bellevue » et la « grotte Paradis ».

Dans ses grottes, Henry Russell organise de somptueux repas et reçoit de nombreux invités qui vantent tous la qualité de son accueil. À la fin du XIXe siècle, elles deviennent le passage obligé des pyrénéistes qui fréquentent la région, ces derniers laissant un témoignage dans le livre d'or déposé au sommet de la pique Longue. Au début du XXIe siècle, le recul du glacier d'Ossoue rend inaccessibles certaines de ces grottes.

Henry Russell, les Pyrénées et le Vignemale

Photographie montrant une vue d'ensemble d'un massif montagneux, avec un glacier au premier plan.
Le massif du Vignemale, avec la pique Longue au centre droit.

Après avoir gravi plusieurs sommets pyrénéens pendant l'été 1858[1], Henry Russell se consacre entièrement à l'exploration de la chaîne à partir de 1861[2] et devient l'une des grandes figures du pyrénéisme[3]. Cette même année, le , il gravit pour la première fois le Vignemale, point culminant des Pyrénées françaises, un sommet avec lequel il entretient dès lors une relation particulière, effectuant par exemple, le , ce qui est considéré comme la première grande hivernale en Europe, avec les guides Hippolyte et Henri Passet[4].

Personnage romantique, rêveur et contemplatif[5], il passe de nombreuses nuits sur les sommets, souvent inconfortables et parfois périlleuses, mais qui peuvent lui réserver des moments sublimes, comme le au sommet du Vignemale[6]. Enfoui à l'intérieur de son sac en peau d'agneaux, dans un petit fossé recouvert de pierres, Henry Russell ne s'endort que brièvement en raison de la température négative, mais il vit l'un des plus beaux moments de sa vie, ébahi par le spectacle de la nuit étoilée comme par celui du lever du soleil[7] - [6]. Cette expérience fait naître chez lui l'envie de pratiquer de longs séjours à haute altitude, considérant par ailleurs qu'en raison de son âge, il lui devient difficile d'enchaîner les courses en montagne avec un minimum de sommeil et de nourriture. Il choisit alors de se fixer sur le Vignemale[7].

Les sept grottes

La villa Russell (1881-1882)

Photographie en noir et blanc montrant plusieurs hommes devant l'entrée d'une grotte.
Henry Russell, au premier plan, et Léonce Lourde-Rocheblave, assis, devant la « villa Russell » en 1884.

Pour Henry Russell, « il n'y a rien de plus laid, de plus hideux et de plus repoussant qu'une maison, au milieu des chaos éternels et sublimes des montagnes »[8]. S'il prône la vie à haute altitude, il n'accepte pas les constructions qui, selon lui, défigurent l'aspect sauvage de la montagne. Le creusement d'une grotte artificielle dans le roc lui apparaît donc comme la seule possibilité. Sa volonté est d'aménager un abri chaud et sec, sans qu'il soit nécessaire d'y faire du feu[9].

Ă€ l'Ă©tĂ© 1881, Henry Russell contacte l'entrepreneur Étienne Theil, de Gèdre, qui avait rĂ©alisĂ© pour lui l'amĂ©nagement d'un abri Ă  proximitĂ© du mont Perdu cinq ans plus tĂ´t[10]. Il prĂ©voit le percement d'une grotte Ă  3 205 mètres d'altitude sur les flancs du Cerbillona, près du col de Cerbillona, en haut du glacier d'Ossoue[11]. Le contrat signĂ©, Theil et ses ouvriers commencent les travaux en aoĂ»t, mais leur progression est lente en raison de la duretĂ© de la roche : après quelques jours, seul un trou d'environ un mètre cube est creusĂ©. Les travaux sont interrompus au dĂ©but du mois de septembre, après qu'une violente tempĂŞte de neige a mis Ă  sac le campement des ouvriers[11]. L'annĂ©e suivante, l'un des ouvriers, Justin Pontet, soumet l'idĂ©e d'installer une forge Ă  proximitĂ© du chantier, afin d'entretenir les outils qui s'Ă©moussent vite. Le , les travaux sont terminĂ©s et la grotte est livrĂ©e au comte Russell le lendemain. D'une capacitĂ© de 16 m3[11], fermĂ©e par un mur et par une porte en tĂ´le peinte au minium[12], la grotte mesure 3,1 mètres de longueur, 2,55 mètres de largeur et un peu plus de 2 mètres de hauteur. Le montant des travaux s'Ă©lève Ă  2 000 francs, dont 100 francs d'Ă©trennes pour les ouvriers[11].

Dès la réception de la grotte, qui reçoit le nom de « Villa Russell », son propriétaire décide d'y passer trois jours en compagnie d'un jeune montagnard anglais, Francis-Edward-Lister Swan, et de trois guides et porteurs, Henri Passet, Mathieu Haurine et Pierre Pujo[11]. Le , Jean Bazillac et Henri Brulle, qui achèvent au Vignemale une excursion pyrénéenne débutée quelques semaines plus tôt, se rendent à la Villa Russell, manquant de peu le comte et ses invités, repartis la veille[13]. L'année suivante, Henry Russell effectue plusieurs séjours dans sa grotte. La porte, probablement emportée par les intempéries de l'hiver, est finalement retrouvée et fixée de nouveau. Chaque soir, le comte gravit la Pique Longue pour admirer le coucher du soleil, dans un rituel immuable[14].

En 1884, Henry Russell poursuit l'amĂ©nagement de sa grotte. Il y fait installer le poĂŞle de 35 kg que lui a offert Henri Vergez-Bellou, patron de l'hĂ´tel des Voyageurs de Gavarnie. Pendant une dizaine de jours, au dĂ©but du mois d'aoĂ»t, plus de 80 invitĂ©s se succèdent et bĂ©nĂ©ficient de l'hospitalitĂ© du comte, lui apportant par ailleurs de nombreux cadeaux comme du thĂ©, du vin de Bordeaux, du Madère ou du Porto. Le , la « villa Russell », transformĂ©e en chapelle pour l'Ă©vĂ©nement, est bĂ©nie par des prĂŞtres venus de Lourdes, HĂ©as et Saint-Savin, une consĂ©cration relatĂ©e par des quotidiens rĂ©gionaux[15].

La grotte des Guides (1885) et la grotte des Dames (1886)

Photographie d'un homme coucher dans l'herbe, appuyé sur un rocher, enfoui dans un sac en peau d'animal.
Henry Russell dans son sac en peau d'agneau.

En 1885, la « villa Russell » ne suffisant pas à héberger à la fois ses amis et les guides et porteurs qui les accompagnent, Henry Russell entreprend de faire creuser par les mêmes ouvriers une nouvelle grotte dite « grotte des Guides », à proximité de la première. Les travaux sont achevés le [16].

Russell augmente encore ses capacitĂ©s d'hĂ©bergement l'annĂ©e suivante avec la construction d'un troisième abri, la « grotte des Dames », Ă©difiĂ©e 4 mètres au-dessus des prĂ©cĂ©dentes dont l'entrĂ©e est rĂ©gulièrement obstruĂ©e par l'avancĂ©e du glacier d'Ossoue[16]. Il s'en montre très satisfait : « ma chère petite grotte, celle des Dames, la plus aimable, la plus gracieuse et la plus chaude de toutes, la première Ă  paraĂ®tre Ă  la fin de juillet, et la dernière Ă  sombrer sous les neiges en octobre. Celle-lĂ  est mon plus grand succès : j'en suis très fier. Jamais par aucun temps, je n'y ai vu tomber une goutte : et cette fois-ci, dans les rafales de neige et de grĂ©sil qui nous gelaient les doigts devant la porte, son atmosphère nous semblait orientale. Si je disais que je la trouvai presque trop chaude, par son contraste avec l'air extĂ©rieur, on ne me croirait pas : je me contenterai donc de le penser[17] ».

Henry Russell organise parfois des réceptions fastueuses. Le , ses amis Roger de Monts et Jean Bazillac font acheminer une tente, des lits, des fauteuils, des livres, des lanternes, des oriflammes, des costumes d'Esquimaux et de nombreux vivres. La tente est dressée sur la neige, face à la villa Russell, et reçoit le nom de « villa Miranda ». Pendant trois jours, les fêtes s'y succèdent dans un luxe stupéfiant à une telle altitude[18] - [19].

Peu avant sa mort, Russell confie les clés de ses grottes à un autre visiteur illustre, le poète Saint-John Perse[20].

Les grottes Bellevue et la concession du Vignemale (1889-1990)

Carte topographique indiquant la zone couverte par la concession du Vignemale à l'intérieur d'une ligne rouge.
Zone couverte par la concession du Vignemale accordée au comte Henry Russell en 1889, d'après un plan établi par ses soins.

La montĂ©e du glacier d'Ossoue rend difficile l'accès aux grottes du Cerbillona. La villa Russell et la grotte des Guides Ă©tant rĂ©gulièrement ensevelies sous la neige, Henry Russell dĂ©cide d'en faire construire deux nouvelles Ă  l'abri de la neige. Il choisit un emplacement en dessous du glacier, sur le sentier qui mène Ă  la hourquette d'Ossoue, Ă  2 400 mètres d'altitude[21]. Offrant un superbe point de vue, elles prennent le nom de « grottes Bellevue » et deviennent la rĂ©sidence d'Ă©tĂ© du comte Ă  partir de 1889[21]. En 1890, une troisième grotte, de taille plus modeste et sans porte, est amĂ©nagĂ©e pour entreposer les bagages et les vivres[22].

Ă€ la fin de l'annĂ©e 1888, Henry Russell Ă©met le souhait de devenir propriĂ©taire du Vignemale. Il sollicite auprès de la commission syndicale de la vallĂ©e de Barèges une concession qui lui donnerait la propriĂ©tĂ© symbolique de toutes les neiges et tous les rochers situĂ©s au-dessus de 2 300 mètres d'altitude, pour un total de 200 hectares autour du massif. Le , il adresse Ă©galement un courrier au prĂ©fet des Hautes-PyrĂ©nĂ©es, Charles Colomb[23] - [24]. Le comte Russell Ă©tablit lui-mĂŞme un plan de la zone concernĂ©e, Ă  l'intĂ©rieur d'une ligne qui part du sommet de la Pique Longue jusqu'Ă  la hourquette d'Ossoue en passant par le Petit Vignemale, puis vers le sud-est en passant Ă  l'est des grottes Bellevue jusqu'Ă  la crĂŞte du Montferrat, rejoignant ensuite la Pique Longue en suivant la frontière[23]. RĂ©unie le , la commission syndicale, considĂ©rant que cette proposition peut ĂŞtre bĂ©nĂ©fique pour le dĂ©veloppement touristique de la rĂ©gion, dĂ©cide Ă  l'unanimitĂ© d'accepter l'offre du comte Russell. Avec l'aval du prĂ©fet, elle lui accorde la concession du massif pour une durĂ©e de 99 ans et contre le versement d'un franc symbolique chaque annĂ©e. Elle autorise par ailleurs le comte Ă  y faire tous les amĂ©nagements qu'il juge nĂ©cessaire, ainsi qu'Ă  Ă©tablir des sentiers ou des chemins pour en faciliter l'accès. Le bail est accordĂ© officiellement le suivant[23].

La grotte Paradis (1892-1893)

MalgrĂ© la satisfaction d'ĂŞtre devenu propriĂ©taire du massif, Henry Russell regrette la faible altitude de ses dernières grottes. Il nourrit alors l'idĂ©e d'un septième et dernier abri. Pendant l'Ă©tĂ© 1892, il entreprend la construction de la « grotte Paradis » Ă  3 280 mètres d'altitude, soit 18 mètres sous le sommet de la Pique Longue. Du fait de la duretĂ© de la roche et des orages qui frappent rĂ©gulièrement le sommet, le chantier est extrĂŞmement difficile. En six semaines de travaux, les ouvriers ne peuvent extraire que m3 de roches. Le chantier est repris Ă  l'Ă©tĂ© 1893 en employant cette fois de la dynamite. Henry Russell est d'ailleurs le premier particulier autorisĂ© en France Ă  utiliser ce type d'explosif rĂ©servĂ© aux mines et aux carrières ou Ă  un usage militaire[25].

Plan montrant l'emplacement des grottes Russell, indiqué par des croix rouges sur fond blanc.
Localisation des grottes Russell dans le massif du Vignemale.

En vingt jours, la capacitĂ© de la grotte est portĂ©e Ă  16 m3. Comme les premières grottes du Cerbillona, ce nouvel abri est bĂ©ni par le curĂ© de Gèdre, Pascal Carrère[25]. Dans les annĂ©es qui suivent, Henry Russell sĂ©journe rĂ©gulièrement dans ses grottes, dont il assure l'entretien. En 1894, il rĂ©alise sa vingt-cinquième ascension du Vignemale, cĂ©lĂ©brant Ă  cette occasion ce qu'il nomme ses « noces d'argent » avec le sommet, en compagnie de son ami Bertrand de Lassus et des guides Henri Passet, Mathieu Haurine et François Bernat-Salles[26]. Il fait ses adieux au Vignemale en 1904, après une trente-troisième et dernière ascension du sommet, le . Pendant ce dernier sĂ©jour sur sa montagne fĂ©tiche, long de dix-sept jours, il observe la fonte spectaculaire du glacier d'Ossoue et fait construire une petite tour carrĂ©e de trois mètres de hauteur afin de rectifier l'altitude du sommet en la portant au-dessus de 3 000 mètres. Ses deux premières tentatives, les annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, n'avaient pas rĂ©sistĂ© aux intempĂ©ries[27] - [28].

Les réceptions dans les grottes

Photographie montrant un groupe d'hommes posant devant un abri creusé dans la montagne.
Henry Russell et ses guides devant la « Villa Russell » en 1882.

Doté lui-même d'un très grand appétit et décrit comme « un voluptueux ami de la bonne chère » par l'écrivain montagnard Henry Spont[29], Henry Russell veille à ce que ses invités ne manquent de rien pendant leur séjour aux grottes du Vignemale. Tous s'accordent pour souligner la qualité de son accueil, comme en témoignent les nombreux messages laissés sur le livre d'or déposé au sommet de la Pique Longue[30]. Pour accueillir ses invités, le comte prévoit systématiquement des boissons chaudes, comme de la soupe, du thé, du chocolat, du café ou du punch brûlant, ainsi que de nombreux aliments solides en conserve. Ses guides effectuent régulièrement le trajet vers les villages en contrebas pour assurer le ravitaillement[30]. L'un d'entre eux, Mathieu Haurine, devient d'ailleurs le cuisinier attitré du comte pendant ces séjours[31].

Photographie montrant deux hommes à l'entrée d'une grotte, prise depuis le fond de la grotte, le paysage figurant en arrière-plan.
Des alpinistes dans une des grottes Russell en 1905.

Henry Russell organise au Vignemale « quelques festins dignes de Lucullus », selon l'expression de sa biographe Monique Dollin du Fresnel. Il propose à ses invités, entre autres plats, du fricandeau à l'oseille, du bœuf à la mode, du veau, du mouton ou des harengs d'Écosse, le tout arrosé de quelques bouteilles de vin. Ces repas s'achèvent « dans la fumée aromatique des tabacs d'Orient »[30], le comte prenant l'habitude de fumer un cigare après dîner comme il le fait régulièrement au sommet des montagnes qu'il vient de gravir, en point d'orgue de l'ascension[32]. Henri Brulle, l'un des invités les plus récurrents du comte, rapporte dans ses mémoires la valeur de ces agapes : « Méticuleuse était la préparation des séjours dans ses grottes. La question du ravitaillement était grave, car le châtelain troglodyte était de grand appétit et il aimait à recevoir. Aussi, quelle batterie de cuisine ! […] Les invitations avaient lieu par séries combinées avec un tact impeccable et c'étaient alors des réunions charmantes et inoubliables. Qui, du reste, parmi nous, les favorisés, n'affirmeraient que ces nuits furent les meilleures de sa vie[33] ? »

Henry Russell évoque lui-même le faste de ces repas gastronomiques à haute altitude dans un article intitulé « L'Avenir du Vignemale », paru dans la Gazette de Cauterets le . Dans ce texte, il imagine, adoptant un ton humoristique, la découverte mille ans plus tard de ces grottes par un géologue et ses élèves[34] :

« Le Professeur, en cravate blanche, les yeux en l'air, en longue redingote noire (si on en porte encore), et d'un ton magistral : « en ces lieux tout nous parle de la mer : tout la rappelle. Il y avait là un golfe très orageux : ces grottes, la mer les a creusées : voyez les traces des vagues. Puis son niveau ayant baissé, les grottes laissées à sec sur le rivage furent habitées par d'affreux troglodytes (peut-être par d'affreux brigands…), qui, comme cela saute aux yeux, vivaient au bord de l'océan, puisqu'il y a là partout des morceaux de homards pétrifiés, des empreintes de hareng, quelques traces de sardine » […] Pardon, monsieur, mais voici une arête de truite, poisson qui ne peut vivre que dans l'eau douce!!! […] Second élève : « Monsieur, voici des restes de cailles et des os de poulets !! »[35] »

Les grottes depuis la mort de Russell

Photographie montrant trois cavités creusées dans la roche.
Les grottes du Cerbillona, en 2007.

Après la mort du comte Russell, une plaque en bronze exécutée par le sculpteur bordelais Gaston Leroux est apposée au-dessus de l'entrée de la grotte Paradis, en 1913[36]. Les grottes Russell continuent de recevoir la visite de nombreux ascensionnistes venus s'y abriter[37]. Cependant, depuis le début du XXIe siècle, la fonte rapide du glacier d'Ossoue empêche désormais d'accéder de plain-pied aux grottes du Cerbillona. En 2017, le glaciologue Pierre René met à jour une des portes qui en condamnait l'entrée et qui avait disparu sous le glacier à la fin du XIXe siècle, lorsque la taille de celui-ci augmentait encore[38].

En 2021, une association, en partenariat avec le parc national des Pyrénées, fait restaurer le cadran solaire que le comte Russell avait disposé sur le flanc d'une des grottes de Bellevue[39].

En 1987, le dessinateur Jean-Claude PertuzĂ© monte au sommet du Vignemale pour y Ă©crire et y dessiner, en vingt-quatre heures, Le jour du Vignemale, un portfolio de 32 planches publiĂ©es par les Ă©ditions Loubatières. En 2011, une nouvelle version colorisĂ©e paraĂ®t sous le titre Vignemale, l’autre jour[40].

Références

  1. Dollin du Fresnel 2009, p. 79-89.
  2. Dollin du Fresnel 2009, p. 157.
  3. Lasserre-Vergne 2021, p. 77-83.
  4. Dollin du Fresnel 2009, p. 181.
  5. Lasserre-Vergne 2021, p. 25-29.
  6. Lasserre-Vergne 2021, p. 61-65.
  7. Dollin du Fresnel 2009, p. 202-203.
  8. Henry Russell, Histoire et vicissitudes de mes grottes du Vignemale, Pau, Imprimerie Vignancour, , p. 7.
  9. Dollin du Fresnel 2009, p. 203-204.
  10. Dollin du Fresnel 2009, p. 187-189.
  11. Dollin du Fresnel 2009, p. 204-206.
  12. Lasserre-Vergne 2021, p. 91.
  13. Dollin du Fresnel 2009, p. 207.
  14. Dollin du Fresnel 2009, p. 207-209.
  15. Dollin du Fresnel 2009, p. 209-212.
  16. Dollin du Fresnel 2009, p. 213-214.
  17. Henry Russell, « Ma vingtième ascension au Vignemale », Revue des Pyrénées et de la France méridionale, t. III,‎ 1891 (2e trimestre), p. 273-280 (lire en ligne).
  18. Jean Escudier, « La villa Miranda », Pyrénées, no 108,‎ , p. 366-371.
  19. Dollin du Fresnel 2009, p. 222.
  20. Dollin du Fresnel 2009, p. 218-219.
  21. Dollin du Fresnel 2009, p. 232.
  22. Dollin du Fresnel 2009, p. 228-230.
  23. Charles Cadart, La Concession Russell du Vignemale, Bordeaux, Imprimerie Bière, , 24 p..
  24. Dollin du Fresnel 2009, p. 230-231.
  25. Dollin du Fresnel 2009, p. 231-233.
  26. Lasserre-Vergne 2021, p. 97-98.
  27. Dollin du Fresnel 2009, p. 352.
  28. Henry Spont, Les Pyrénées, les stations pyrénéennes, la vie en haute montagne, Paris, Perrin, .
  29. Dollin du Fresnel 2009, p. 210-215.
  30. Lasserre-Vergne 2021, p. 67.
  31. Dollin du Fresnel 2009, p. 160-165.
  32. Henri Brulle, Ascensions : Alpes, Pyrénées et autres lieux, Pau, PyréMonde, , 199 p. (ISBN 2-84618-265-5).
  33. Dollin du Fresnel 2009, p. 214-215.
  34. Henry Russell, « L'Avenir du Vignemale », La Gazette de Cauterets,‎ .
  35. Dollin du Fresnel 2009, p. 388-395.
  36. « Grotte Paradis », sur Pyrénées-refuges.com (consulté le ).
  37. Andy Barréjot, « Vignemale: la fonte du glacier révèle des secrets plus que centenaires », sur La Dépêche du Midi, (consulté le ).
  38. Andy Barréjot, « Vignemale : Les grottes de Russell retrouvent leur cadran », sur La Nouvelle République des Pyrénées, (consulté le ).
  39. « Décès de Jean-Claude Pertuzé, auteur de BD et illustrateur », sur ActuaLitté, (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Henri Beraldi, Cent ans aux PyrĂ©nĂ©es, Paris, 1898-1904, sept volumes in-8°. — RĂ©Ă©dition par Les Amis du Livre PyrĂ©nĂ©en, Pau, 1977.
  • Monique Dollin du Fresnel, Henry Russell (1834-1909) : Une vie pour les PyrĂ©nĂ©es, Bordeaux, Éditions Sud Ouest, , 463 p. (ISBN 978-2-87901-924-6). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.
  • Anne Lasserre-Vergne, Henry Russell : montagnard des PyrĂ©nĂ©es, MorlaĂ s, Cairn, coll. « Petite Histoire », , 156 p. (ISBN 978-2-35068-984-5). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.
  • Marcel PĂ©rès, Henry Russell et ses Grottes : Le Fou du Vignemale, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, coll. « L'empreinte du temps », , 184 p. (ISBN 9782706115226).
  • Jean-Claude PertuzĂ©, Le Jour du Vignemale, Toulouse, Loubatières, — bande dessinĂ©e presque entièrement rĂ©alisĂ©e dans la grotte Paradis, les 19 et .
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