Griesheim-près-Molsheim
Griesheim-près-Molsheim (Griese ou Griese bei Molse en alsacien, Griesheim bei Molsheim en allemand) est une commune française située dans la circonscription administrative du Bas-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.
Griesheim près Molsheim | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Grand Est |
Collectivité territoriale | Collectivité européenne d'Alsace |
Circonscription départementale | Bas-Rhin |
Arrondissement | Molsheim |
Intercommunalité | Communauté de communes des Portes de Rosheim |
Maire Mandat |
Christophe Friedrich 2020-2026 |
Code postal | 67870 |
Code commune | 67172 |
Démographie | |
Gentilé | Griesheimoises, Griesheimois [1] |
Population municipale |
2 266 hab. (2020 ) |
Densité | 490 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 30′ 14″ nord, 7° 31′ 56″ est |
Altitude | Min. 156 m Max. 191 m |
Superficie | 4,62 km2 |
Type | Commune rurale |
Unité urbaine | Griesheim-près-Molsheim (ville isolée) |
Aire d'attraction | Strasbourg (partie française) (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Molsheim |
Législatives | Sixième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | http://www.griesheim.fr/ |
Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.
Elle fait partie des neuf communes formant la Communauté de communes des Portes de Rosheim.
Homonymie
- Il ne faut pas confondre Griesheim-près-Molsheim avec Griesheim-sur-Souffel, village situé au nord de Strasbourg. D’autant que les deux Griesheim alsaciens sont distants de moins de vingt kilomètres l’un de l’autre.
- Griesheim est également une ancienne commune située à une quarantaine de kilomètres de Griesheim-près-Molsheim, de l’autre côté du Rhin et aujourd’hui rattachée à Offenbourg dont elle est éloignée de 4 km au nord-ouest.
- Griesheim est enfin une ville allemande de 25 000 habitants sise dans la même plaine du Rhin mais à 200 km en aval, direction plein nord. Située aujourd’hui en banlieue de Darmstadt, la ville est connue pour abriter le complexe de Dagger, plus grosse succursale européenne de l’agence de surveillance américaine NSA.
Géographie
Griesheim se situe entre les petites villes de Molsheim et Obernai, à environ 5 km de chacune d’elles. L’aéroport de Strasbourg-Entzheim est distant d’environ 8 km au nord-est, le centre-ville de Strasbourg à 18 km au nord-est à vol d’oiseau, et à 23 km par l’autoroute. Située dans la vaste plaine agricole du Rhin, Griesheim est distante d’une vingtaine de km du fleuve Rhin à l’est, et à moins d’une dizaine de km des premiers contreforts vosgiens boisés à l’ouest. Les communes limitrophes sont Bischoffsheim, Rosheim, Altorf, Innenheim et Dorlisheim.
Griesheim possède un ban communal peu étendu : avec 4,6 km², elle est deux fois moins étendue que la surface moyenne des communes du Bas-Rhin (9,2 km²). Du fait de sa proximité avec Strasbourg et de son développement urbain depuis les années 1960, Griesheim possède une proportion des terres agricoles moins élevée que ses voisines.
La commune est traversée d’ouest en est par le petit ruisseau Rosenmmer [littéralement, le « ruisseau des Roses »], qui prend sa source à Rosenwiller, contourne le village de Griesheim par le sud, et va plus loin se jeter dans l’Ehn, affluent de l’Ill et sous-affluent du Rhin, à hauteur d’Innenheim.
Communes limitrophes
Urbanisme
Typologie
Griesheim-près-Molsheim est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [2] - [3] - [4]. Elle appartient à l'unité urbaine de Griesheim-près-Molsheim, une unité urbaine monocommunale[5] de 2 188 habitants en 2017, constituant une ville isolée[6] - [7].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Strasbourg (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 268 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[8] - [9].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (71 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (77 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (65,9 %), zones urbanisées (26 %), prairies (5,1 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (3,1 %)[10].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[11].
Histoire
Toponymie
Il semble que l’origine formée sur l’alsacien gries, « sable » et du suffixe heim, « foyer » ou « village » soit seulement valable pour son homonyme Griesheim-sur-Souffel. Ce qui paraissait pourtant vraisemblable, eu égard au sol très sableux de la commune, qui a longtemps accueilli d’ailleurs une sablière.
Grisheim-près-Molsheim aurait pris nom à partir du celtique « craig » qui veut dire petit endroit.
Les origines
Au lieu-dit Lutzelfeld, au sud de la route de Rosheim, des fouilles archéologiques, menées à la suite d’un décapage illicite, ont mis au jour des vestiges d’une ou deux sépultures (dont une en cercueil) probablement gallo-romaines [12]. On sait aussi que le « Gloeckelsberger Hohenweg » est ancienne voie romaine longeant, entre Rosheim et Griesheim près de Molsheim, sur sa rive gauche, le ruisseau de Rosenmeer[13].
Au IXe siècle, le village s’est appelé successivement Creachesheim puis Creuhesheim.
En 1187, la localité se nommait Cregsheim, du celtique « craig » qui veut dire petit endroit.
Possession de l’évêché de Strasbourg en 1432, le village a été vendu par l’évêque aux nobles de Landsberg. Les Landsberg, convertis au luthéranisme au moment de la Réforme, introduisirent le protestantisme à Griesheim en 1570.
En 1592, au cours de la terrible guerre des Évêques, le village fut envahi et incendié par une bande de mercenaires palatins et lorrains. Peu de personnes échappèrent à cette tuerie. 70 ans plus tard, après la guerre de Trente Ans, Griesheim ne comptait plus que 41 femmes et une trentaine d’hommes.
En 1623, l’évêque Léopold de Habsbourg revendiqua ses droits sur Griesheim et en redevint le propriétaire.
Ainsi disparut complètement la domination seigneuriale des Landsberg. Cette situation demeura inchangée jusqu’à la Révolution.
En 1706 eut lieu un gigantesque incendie.
En 1790, la commune fut intégrée au canton de Rosheim qu’elle quitta pour celui d’Erstein en 1802. Ce n’est qu’en 1828 que Griesheim retrouve son canton d’origine.
L’église originelle se trouvait avec le cimetière à l’extérieur du village sur le versant sud du Rosenmeer. Éloignée du centre du village, la paroisse est longtemps desservie par les moines de l’abbaye voisine d’Altorf. En 1873, décision est prise de construire une église au centre du village, qui sera inaugurée en 1884. Ce qui subsiste aujourd’hui de l’ancienne église sert de « Kirchhofskapelle » qu’on peut traduire par chapelle du cimetière. Le chœur de cette chapelle est l’ancienne sacristie bâtie en l’an 1685. La voûte a été conservée telle qu’elle était.
Époque contemporaine
La création d'un lotissement entre 1962 et 1982 provoque un doublement progressif de la population comme le montre la courbe de l’évolution démographique ci-après.
Héraldique
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Les armes de Griesheim-près-Molsheim se blasonnent ainsi : |
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C’est un sceau de 1688 qui atteste l’existence du premier blason que l’on retrouve également sur les anciennes pierres-bornes. Il représente le rouleau brise-mottes, outil de la vie quotidienne très répandu dans nos campagnes.
Quelques années plus tard, toujours sous le règne de Louis XIV, d’autres armoiries de Griesheim sont apparues dans l'Armorial de la généralité d’Alsace. Elles représentent un bouc et sont, peut-être, les marques du régisseur Von Bock à l’époque où Griesheim appartenait aux nobles de Landsberg.
Politique et administration
Liste des maires
Économie
Commerces
- Boulangerie
- Boucherie
- Poissonnerie
- Restaurant
Artisans
- Photographe
- Électricien
- Menuisier
- Maçon
- Paysagiste
- Garage automobile
- Informaticien créateur de sites internet
- Coiffures à domicile (2)
- Agence bancaire
Entreprises
- fromagerie (chèvre),
- gaz en bouteille,
- revêtements de sols (2),
- travaux publics (2),
- transport routier,
- fabricant de luminaires : c’est un produit griesheimois qui éclaire notamment les Place Vendôme, place du Luxembourg, place du Trocadéro, l’Arc de Triomphe et le Carrousel du Louvre à Paris,
- placage bois,
- réparation d’équipement de communication,
- études et réalisations d’usines.
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[17].
En 2020, la commune comptait 2 266 habitants[Note 3], en augmentation de 5,15 % par rapport à 2014 (Bas-Rhin : +3,17 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Personnalités liées à la commune
- Mathias Seyfried (1996), habitant de Griesheim, champion d’Europe 2019 de cycle-balle (23 ans), avec son équipier Thomas Leclerc.
Patronymes griesheimois
Parmi les patronymes (noms de famille) rencontrés dans les registres paroissiaux du 17e siècle, on note la trentaine de noms suivants :
Braun, Caron, Eber, Erb, Georg, Georges, Hans, Hantz, Jeb, Jel / Jehl, Kilian, Lutt, Lux, Maetz / Mätz / Metz, Meyer, Michel, Ott, Peter, Roth, Rudolff, Schott, Schneider, Schroetter, Schuler / Schuller, Stroh, Vogt, Weiss, Zehnacker
Patrimoine
Lieux et monuments
- Église Saint-Alexis (1884). La décision de construction de la nouvelle église au centre du village date de 1873 ; en 1878 monseigneur Raess en visite l'emplacement, le devis effectué en 1881 par l'architecte Albert Brion de Strasbourg est accepté, et l’adjudication est donnée en 1882 à l'entrepreneur de maçonnerie Bottlaender de Neuwiller-lès-Saverne. La pose de la première pierre a lieu le , le dallage date de 1883. L’église est consacrée le 23 avril 1884. Derrière une façade en pierre de taille en grès, au centre de laquelle se dresse la tour clocher, se développe une nef rectangulaire plafonnée, terminée par un chœur voûté d’ogives. Elle abrite un mobilier de style néogothique et un orgue de Martin Rinckenbach.
Église Saint Alexis (1882-1884). Vue intérieure de la nef
vers le chœur.Vue de la nef vers la tribune de l'orgue Rinckenbach (1884).
- Ancienne église paroissiale (au cimetière, partiellement démolie) : date de fondation inconnue ; restaurée en 1624 ; nouvelle sacristie construite en 1685 ; chœur remanié en 1724 ; agrandissement de la nef et restauration de la sacristie en 1741 selon les plans de l'architecte du grand chapitre François Pinot de Strasbourg et par le maître maçon Simon Wiessner du Tyrol ; agrandissement de la nef en 1836 ; église démolie en 1884 ; de l'édifice ancien il ne reste que la sacristie, une partie du chœur avec une porte datée 1742 et deux fenêtres qui constituent la chapelle du cimetière avec inscription sur la clef de voûte de l'ancienne sacristie relative à la période protestante du village entre 1524 et 1624 et à la restauration de 1724.
- Mairie : de facture contemporaine mais de style néogothique avec son pignon à gradins, clin d’œil à une architecture qui, en France, ne se rencontre qu’en Flandres et en Alsace.
- Chèvrerie : Griesheim-près-Molsheim possède une chèvrerie aménagée en ferme pédagogique sur les hauteurs du village : 60 chèvres, des boucs (ainsi que des cochons, des ânes et autres volatiles). Visitable. Familiarisation avec les technologies nouvelles et les méthodes de conduites traditionnelles, traite commentée. Fabrication de fromages de chèvre au lait cru moulé à la louche vendu sur place.
Éducatifs et culturels
- 3 écoles, assurant l’enseignement maternel et élémentaire, dont une assurant également l’accueil périscolaire
- une bibliothèque,
- un sentier botanique et un sentier bucolique,
- une aire de jeux.
Sportifs
- une salle de basket,
- un terrain de football,
- des courts de tennis,
- un terrain multisport
- un parcours dit Pumptrack avec 3 pistes,
- des terrains d’entrainement et un club house pour les cavaliers.
Animation culturelle et loisirs
Fête patronale
Griesheim fête son saint patron Alexis le 17 juillet.
Saint Alexis est né à Rome, entre 395 et 408. Fils unique d’un illustre sénateur, il reçoit une éducation brillante, lui inculquant que le meilleur usage des richesses consiste à les partager avec les pauvres. Fiancé contre son gré, sa foi grandissante en dieu le pousse à s’enfuir secrètement et s’embarquer vers la Mésopotamie. Il passe alors son temps à prier sous le portail du sanctuaire de Notre-Dame d’Edesse, devant une image de la Vierge. Après 17 années, Marie glorifie son serviteur par un miracle qui se répand aussitôt dans la ville et génère la vénération du Saint. Afin de rester humble, il quitte la ville. L’Esprit-Saint lui inspire l’idée de retourner à Rome et de mendier une place dans la maison paternelle.
Saint Alexis revient alors vivre 17 nouvelles années en parfait inconnu, pauvre et méprisé, à l’endroit même où il avait été entouré d’estime et d’honneurs. Ce temps écoulé, Dieu vient alors lui ordonner de rédiger l’histoire de sa vie. Alexis comprend qu’il va mourir, mais obéit. À sa mort, la lecture du parchemin de son autobiographie répand un cri d’admiration dans Rome.
Les épisodes de la vie de saint Alexis sont représentés sur les trois vitraux du chœur de l’église.
Voir aussi
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- « Le nom des habitants du 67 - Bas-Rhin - Habitants », sur habitants.fr (consulté le ).
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Unité urbaine 2020 de Griesheim-près-Molsheim », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
- « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
- Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur insee.fr, (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Strasbourg (partie française) », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- « Drac, bilan scientifique, Alsace, 1996 ».
- Société pour la conservation des monuments historiques d'Alsace Auteur du texte, « Cahiers alsaciens d'archéologie, d'art et d'histoire », sur Gallica, (consulté le ).
- Jean-Paul de Gassowski, « Blasonnement des communes du Bas-Rhin », sur http://www.labanquedublason2.com (consulté le ).
- « Guy Erb s'arrête », Dernières nouvelles d'Alsace,‎ (lire en ligne).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.