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Gourguen Ier d'Ibérie

Gourguen Ier d’IbĂ©rie (en gĂ©orgien : გურგენ I), aussi connu comme Gourguen Ier de Tao SupĂ©rieur ou Gourguen Ier d'Ardahan, est un prince gĂ©orgien de la fin du IXe siĂšcle. Descendant de la lignĂ©e des Bagratides, il accĂšde au trĂŽne d'IbĂ©rie durant une crise dynastique et prend les titres de « prince-primat Â» et de « curopalate Â». GrĂące Ă  un grand Ă©cart diplomatique, Gourguen rĂ©ussit Ă  s’allier de maniĂšre Ă©phĂ©mĂšre avec Byzance et l’ArmĂ©nie, avant d'ĂȘtre pris dans un conflit civil entre princes qui lui coĂ»te la vie, mettant ainsi fin Ă  la principautĂ© d'IbĂ©rie.

Gourguen Ier d'Ibérie
Titre
Prince-Primat d'Ibérie
876/881 –
Prédécesseur David Ier
Successeur Adarnassé Ier (en tant que roi des Kartvels)
Duc de Tao Supérieur
–
Monarque David Ier d'Ibérie
Prédécesseur Adarnassé II
Successeur Adarnassé III
Prince d'Ardahan et de Chavcheti
–
Monarque Adarnassé IV d'Ibérie
Prédécesseur NarsÚs
Successeur Unification avec le royaume des Kartvels
Biographie
Dynastie Bagratides
Date de naissance av. 861
Date de décÚs
PÚre Adarnassé Ier d'Artanoudji
MĂšre Berylle de Schaoreti
Princes-Primats d’IbĂ©rie

Biographie

Origines et débuts

Gourguen Bagration est né probablement avant 861[Notes 1]. Il est l'aßné des trois fils du prince Adarnassé Bagration, prince d'Artanoudji, et de son épouse, Berylle, fille de Bagrat de Schaoreti[1]. Il est baptisé par le célÚbre moine Grégoire de Khandzta[2], mais perd son frÚre cadet Achot Cécéla en 867[3]. Rien n'est donc connu sur sa vie jusqu'en 867, date à laquelle son pÚre Adarnassé lui laisse en héritage le Tao Supérieur avec le titre de duc et pour résidence, Calmakhi[4].

La lutte pour le pouvoir

PrincipautĂ©s d'IbĂ©rie aux IXe – Xe siĂšcles

En 881[Notes 2], un Ă©vĂ©nement change brusquement l'histoire de l'IbĂ©rie. En effet, le prince NarsĂšs Gouaramisdze tue avec l'aide de Gourguen[5] le prince-primat David Ier dans le but de prendre le pouvoir[6]. Toutefois, le parti loyaliste gĂ©orgien, dirigĂ© par le comte Liparit OrbĂ©liani et soutenu par le prince des princes d'ArmĂ©nie Achot Ier, se rĂ©volte contre NarsĂšs pour placer sur le trĂŽne le fils de David, AdarnassĂ©[5]. À la suite de ces complications, NarsĂšs est contraint de se rĂ©fugier Ă  Constantinople[3], tandis que Gourguen, qui Ă©tait restĂ© en GĂ©orgie, reçoit le titre de prince-primat et est confirmĂ© sur le trĂŽne par Byzance[7] en raison de la minoritĂ© d'AdarnassĂ©.

Gourguen, dĂ©sormais prince-primat d'IbĂ©rie et curopalate[8], s'occupe d'une politique de rĂ©unification nationale. Dans ce but, il s'allie avec le parti loyaliste gĂ©orgien et l'ArmĂ©nie, ce qui dĂ©tĂ©riore ses relations avec l'Empire byzantin et le royaume voisin d'Abkhazie. En 885, NarsĂšs, dĂ©pourvu de soutien en IbĂ©rie mais aidĂ© par les Byzantins, quitte Constantinople et part pour l'Abkhazie oĂč il est accueilli par son beau-frĂšre, le roi Bagrat Ier[9]. Ce dernier fournit au rebelle de nombreux auxiliaires et NarsĂšs part pour reconquĂ©rir le trĂŽne au Samtskhe[9], oĂč il reçoit une nouvelle aide du prince des OssĂštes Bagatar[10]. Le jeune AdarnassĂ©, qui prĂ©tend maintenant au trĂŽne et est alliĂ© avec Gourguen[11], part pour se dĂ©fendre. Les trois hommes se rencontrent en 888 et les troupes loyalistes, pourtant infĂ©rieures en nombre Ă  celles des Abkhazes, parviennent Ă  vaincre l'ennemi et Ă  capturer NarsĂšs, qui est exĂ©cutĂ© Ă  Aspindza[9].

Nouvelle guerre civile et mort

La cathĂ©drale de Khandzta, oĂč Gourguen fut enterrĂ©

À la suite de cette victoire, les Kartvels nomment AdarnassĂ© roi[12], titre qui lui est reconnu par le roi d'ArmĂ©nie en 899. Gourguen, qui avait reçu une partie des territoires de NarsĂšs, s'Ă©tablit comme prince d'Artani et de Chavcheti[8], tout en conservant sa distinction de Prince-Primat.

Au fil des années, les tensions entre le roi Adarnassé et le prince-primat Gourguen (qui avait également conservé le titre de curopalate[8]) augmentent. La noblesse géorgienne se divise à nouveau entre loyalistes et pro-Gourguen, tandis que l'influent prince d'Artanoudji-CalarzÚne, Bagrat Soumbatisdze qui était le propre neveu de Gourgen, renforce les troupes des loyalistes[13]. En 891, une bataille éclate entre les deux partis et Gourguen est défait à Mglinavi. Capturé, il meurt de ses blessures quelque temps plus tard[4]. D'aprÚs son testament, il est enterré dans la cathédrale de Khandzta (aujourd'hui en Turquie), qu'il avait restaurée[14].

Famille

D'aprÚs Cyrille Toumanoff, Gourguen Ier d'Ibérie était probablement marié à une fille du prince des princes arménien Smbat VIII Bagratouni (826-862), dont deux autres filles étaient déjà mariées en Géorgie. Ensemble, le couple eut deux fils[15] :

Annexes

Sources

  • (en) Cyrille Toumanoff, Studies in Christian Caucasian History, Georgetown, Georgetown University Press, .
  • (en) Robert W. Thomson, Rewriting Caucasian History: The Medieval Armenian Adaptation of the Georgian Chronicles: The Original Georgian Texts and the Armenian Adaptation, Oxford University Press, 1996.
  • (en) Stephen H. Rapp, Studies in medieval Georgian Historiography: Early Texts and Eurasian Contexts, 2003.
  • Cyrille Toumanoff, Les dynasties de la Caucasie chrĂ©tienne de l'AntiquitĂ© jusqu'au XIXe siĂšcle : Tables gĂ©nĂ©alogiques et chronologiques, Rome, .
  • Marie-FĂ©licitĂ© Brosset, Additions et Ă©claircissements Ă  l'Histoire de la GĂ©orgie, AcadĂ©mie impĂ©riale des sciences, Saint-PĂ©tersbourg, 1851

Notes

  1. En effet, son baptiseur présumé, Grégoire de Khandzta, est mort en 861.
  2. Cyrille Toumanoff, qui fait mourir David Ier en 876, fait donc commencer le rĂšgne de Gourguen non pas en 881 mais six ans plus tĂŽt.

Références

  1. Cyrille Toumanoff, Les dynasties de la Caucasie chrétienne de l'Antiquité jusqu'au XIXe siÚcle : Tables généalogiques et chronologiques, Rome, , p. 129-130
  2. (en) Robert W. Thomson, Rewriting Caucasian History: The Medieval Armenian Adaptation of the Georgian Chronicles: The Original Georgian Texts and the Armenian Adaptation
  3. Marie-Félicité Brosset, op. cit., p. 282
  4. (en) Stephen H. Rapp, op. cit., p. 359
  5. Marie-Félicité Brosset, op. cit., p. 270
  6. (en) Stephen H. Rapp, op. cit., p. 357
  7. (en) Armeno-Georgica, « Rulers of Iberia/Georgia (to 1505) » (consulté le )
  8. (en) Cyrille Toumanoff, Studies in Christian Caucasian History, Georgetown, Georgetown University Press, , V, p. 490-193
  9. Marie-Félicité Brosset, op. cit., p. 283
  10. (en) Nodar Assatiani et Otar Djanelidze, History of Georgia, Tbilissi, 2009, op. cit., p. 67
  11. (en) Stephen H. Rapp, op. cit., p. 358
  12. (en) Nodar Assatiani et Otar Djanelidze, op. cit., p. 68
  13. Marie-Félicité Brosset, op. cit., p. 284
  14. (en) Robert W. Thomson, op. cit., p. 264
  15. Cyrille Toumanoff, Les dynasties de la Caucasie chrétienne de l'Antiquité jusqu'au XIXe siÚcle : Tables généalogiques et chronologiques, Rome, , p. 130

Articles connexes

Liens externes

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