Liparides-Orbélian
Les Liparides (en gĂ©orgien : ááááá ááąááá) sont des fĂ©odaux gĂ©orgiens issus de la famille noble armĂ©nienne des Mamikonian[1] et Ă l'origine des OrbĂ©lian ou OrbĂ©liani (en armĂ©nien ŐÖŐąŐ„ŐŹŐ«Ő¶Ő„Ö).
Origine
Selon lâhypothĂšse formulĂ©e par Cyrille Toumanoff, lâancĂȘtre des « Liparides » serait un prince Artavazde Mamikonian, stratĂšge des Anatoliques, rĂ©fugiĂ© en IbĂ©rie en 771 lors de lâeffondrement de la puissance de sa famille en ArmĂ©nie[2].
Un de ses descendants, lâĂ©ponyme Liparit mentionnĂ© vers 876/888 sâĂ©tablit dans la province de TrialĂ©ti dans le sud de la GĂ©orgie[3], oĂč ses descendants reçoivent le surnom de « Baghuashi » et le titre de duc de KldĂ©karni-TrialĂ©ti et de MargvĂ©ri. Ils s'Ă©tablissent Ă©galement dans l'ouest de l'IbĂ©rie et IwanĂ© Ier obtient le fief dâ« OrbĂ©ti-SamschvildĂ© » qui plus tard donnera, sans doute, son nom Ă la famille.
La continuitĂ© de la dynastie commence avec Liparit Ier qui joue un grand rĂŽle dans la constitution de la GĂ©orgie unifiĂ©e par Bagrat III de GĂ©orgie. Les premiers membres de la famille Ă porter le nom dâOrbĂ©lian sont Abouleth, fils d'IwanĂ©, sous le rĂšgne de David IV de GĂ©orgie, et son cousin IwanĂ© II, premier secrĂ©taire de Georges III de GĂ©orgie, dont le pĂšre n'est pas mentionnĂ©.
Les Liparides nâhĂ©sitent pas Ă sâopposer aux rois Bagrat IV de GĂ©orgie et Georges III de GĂ©orgie quâils tentent de renverser pour porter au trĂŽne leur candidat, le jeune Demna de GĂ©orgie, fils de David V de GĂ©orgie, qui est le gendre de lâun dâentre eux. La branche aĂźnĂ©e de la famille est dĂ©cimĂ©e aprĂšs lâĂ©chec de la conspiration en 1177.
Les Orbélian obtiennent vers 1175 la principauté arménienne de Siounie en fief des rois de Géorgie. Ils rÚgnent sur diverses parties de la région jusqu'à l'annexion de leur principauté par les Timourides en 1437. Doulandoukht, la fille de leur dernier prince Beschken II, est l'épouse vers 1410/1411 du roi Alexandre Ier de Géorgie.
Certaines filiations et la numĂ©rotation des princes homonymes « Liparides » restent conjecturales. Selon Cyrille Toumanoff, les princes exercent le plus souvent le pouvoir comme chefs de la « Maison indivise ». De ce fait, dans certaines gĂ©nĂ©alogies comme celle de Anthony Stokvis, Ă lâexemple des prĂ©sentations de Marie-FĂ©licitĂ© Brosset, mĂȘme les cadets sont dotĂ©s dâun numĂ©ro dâordre.
Liparides
- Vers 980 : Liparit Ier, contemporain de Bagrat III de GĂ©orgie ;
- aprĂšs 1014-1023 : Zwiad, fils de Liparit Ier, qui fait inhumer le roi Bagrat III de GĂ©orgie en 1014 ;
- tué en 1021 : Hrat Ier, fils de Liparit Ier, général des armées géorgiennes sous Georges Ier, tué lors de la bataille de Shirimni le ;
- mort en 1022 : Liparit III, son fils ;
- 1022- ???? : Hrat II, son frĂšre[4] ;
- 1022-1059 : Liparit IV, fils de Liparit III, allié puis adversaire du roi Bagrat IV de Géorgie, éristhaw de Karthli, éristhaw des éristhaws, mort moine à Constantinople sous le nom d'Antoine ;
- 1047-1048 : Hrat III, fils de Liparit IV, tué au service de Byzance ;
- 1059-1080/89 : IwanĂ© Ier, fils de Liparit IV, duc de MargvĂ©ti et dâOrbĂ©ti-SamschvildĂ© ;
- 1089-1093 : Liparit V de Trialeth, fils dâIwanĂ© Ier, emprisonnĂ© par David IV de GĂ©orgie ;
- 1093-1101 : Hrat IV, son fils, mort en 1101.
Orbélian
- 1121-???? : Abouleth OrbĂ©lian, fils dâIwanĂ© (III), sous David IV de GĂ©orgie ;
- ????- ???? : Iwané IV, son fils, mort en 1145 ;
- 1101-1128 : Iwané II Orbélian, prince de Lori-Somkhéti sous David IV de Géorgie ;
- 1128-1161 : Smbat Ier, son fils, sous Démétrius Ier de Géorgie, mort moine sous le nom de Simon ;
- 1161-1177 : Iwané V, son fils, « chef des Mandatores », aveuglé en 1177, mort en 1183 lors de la conspiration contre Georges III de Géorgie ;
- 1177-1177 : Smbat II, son fils, exécuté en 1177 ;
- 1177-???? : Liparit VI, son oncle, maréchal en 1185 ;
- ????-1177 : Kawthar, son frÚre, exécuté en 1177 ;
- 1175-1187 : Elikoum Ier, fils de Liparit VI, prince de Siounie (cf. ci-dessous) ;
- 1184-???? : IwanĂ© VI, fils de Liparit VI, duc dâOrbĂ©ti-SamschvildĂ©.
Princes Orbélian de Siounie
- 1175-1187 : Elikoum Ier, fils de Liparit VI ;
- 1187-1225 : Liparit Ier, son fils, prince de Siounie en 1202 ;
- 1225-1250 : Elikoum II, son fils, prince de Vayots Dzor ;
- 1250-1273 : Smbat III, son frÚre, prince de Vayots Dzor, d'Orotn et d'Ourts, « roi de Siounie » ;
- 1273-1290 : Tarsayitch Ier, son frĂšre prince, d'Orotn ;
- 1290-1300 : Elikoum III, son fils ;
- 1300-1340 : Biourtel Ier, son fils ;
- 1340-1349 : Beschken Ier, son fils ;
- 1349-1407 : Biourtel II, fils d'Iwané, son neveu ;
- 1407-1421 : Smbat IV, son frÚre prince d'Orotn et d'Ouplistsikhé ;
- 1421-1437 : Beschken II, son fils (mort en 1438), prince de Lori-Somkhéti.
Notes et références
- Gérard Dédéyan (dir.), Histoire du peuple arménien, Privat, Toulouse, 2007 (ISBN 978-2-7089-6874-5), p. 416.
- Toumanoff 1990, p. 333-334 et 349.
- Il obtient cette province en participant au combat entre l'usurpateur NarsÚs Ier d'Ibérie et Adarnassé IV d'Ibérie.
- Le nom Hrat ou Rat correspond Ă l'antique nom parthe Phraate.
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Marie-FĂ©licitĂ© Brosset, Histoire de la GĂ©orgie depuis lâAntiquitĂ© jusquâau XIXe siĂšcle, v. 1-7, Saint-PĂ©tersbourg, 1848-58, p. 389.
- Marie-Félicité Brosset, Additions et éclaircissements à l'Histoire de la Géorgie, Académie impériale des sciences, Saint-Pétersbourg, 1851, Addition XI : « Récits des auteurs arméniens sur le rÚgne de Giorgi Ier » : Tableau généalogique « PremiÚre époque des Orbélians », p. 215, et Additions XIX : « Fin de l'histoire et généalogie complÚte des Orbélians », p. 334-339, arbre généalogique, p. 358.
- Anthony Stokvis, Manuel d'histoire, de gĂ©nĂ©alogie et de chronologie de tous les Ătats du globe, depuis les temps les plus reculĂ©s jusqu'Ă nos jours, prĂ©f. H. F. Wijnman, IsraĂ«l, 1966, chapitre V, tableau gĂ©nĂ©alogique no 8, p. 87.
- (en) Cyrille Toumanoff, « The Mamikonids and the Liparitids », dans Armeniaca, Venise, 1969, p. 125-137.
- Cyrille Toumanoff, Les dynasties de la Caucasie chrétienne de l'Antiquité jusqu'au XIXe siÚcle : Tables généalogiques et chronologiques, Rome, , p. 349-353, 520-521 et 548-550.