Accueil🇫🇷Chercher

Goulven de LĂ©on

Goulven, Goulwen ou Golven, est un saint breton et évêque de Saint-Pol-de-Léon au VIe et VIIe siècles.

Goulven de LĂ©on
Image illustrative de l’article Goulven de Léon
Plougastel-Daoulas : chapelle Saint-Guénolé, triptyque de saint Caradec, le panneau de saint Goulven.
Biographie
Naissance VIe siècle
Décès ca 616
Saint-Didier
Évêque de l'Église catholique
Évêque de Rennes
ca 602 – VIIe siècle
Évêque de Léon
ca 600 – VIIe siècle

Hagiographie

Selon Arthur de La Borderie, la Vita (récit de la vie) de Saint Goulven serait tardive (rédigée au XIe ou XIIe siècle) et la date fixée pour la mort du Saint le 1er juillet vers 600 serait incompatible avec l'époque du comte Even de Léon attesté dans une notice du Cartulaire de Landévennec datée du .

Selon sa vita, tardive et légendaire donc, saint Goulven serait le fils d’un couple d’immigrants bretons insulaires débarqués en 540 à Plouider. « À l'époque, tout le rivage est couvert d'une épaisse forêt et tout le pays est désert »[1]. Son père Glaudan, et sa mère Gologuenn débarquaient à peine de Grande-Bretagne dans l'anse de Plounéour-Trez (dite aussi anse de Goulven) à Brengorut quand Goulven vint au monde. Une fontaine miraculeuse, la feunteun sant goulven (située actuellement près de l'église Saint-Goulven) jaillit pour les désaltérer.

Godian (ou Gosian)[2], un riche propriétaire du pays sans héritier, prend les nouveaux arrivants sous sa protection, devenant le parrain et le père nourricier de l’enfant qu’il prénomma Goulven (prononcé Goulc'hen dans la région)[3]. À dix ans, il le met dans l'école monastique du moine Hervé[4].

Attiré à son tour par la vie monastique, Goulven finit par se retirer dans les bois, face à la mer, où il construit son ermitage sous le nom de penity sant goulven (Pénity vient du breton pened-ti, « maison de pénitence »), et plante trois croix en triangle (situées à Croas-an-traon), pour marquer son parcours quotidien autour du minihi (sur la future paroisse de Goulven)[4]. Il vit en ces lieux avec un disciple nommé Maden, tout en accomplissant selon la tradition hagiographique, des miracles[5].

Devant l'insistance des léonards, le pape Grégoire le Grand le sacre évêque de Léon. Visitant tout son diocèse, il est reconnu pour ses réformes, si bien qu'il est pressenti pour être nommé à la tête de l'évêché de Rennes mais, fatigué, il démissionne de sa charge en 608 et se retire en pays rennais en compagnie de saint Maden[4]. Il se retire en « un lieu propre et commode à la solitude et à la contemplation au lieu-dit La Motte-Mérioul en Saint-Didier à quatre lieues de Rennes[6] ». Il meurt le , probablement à Saint-Didier. Il aurait été enseveli dans l’abbaye Saint-Melaine de Rennes d'où une partie de ses reliques auraient été transférées dans la cathédrale Saint-Pierre de Rennes[4].

Son culte et ses traces en Bretagne

Statue de saint Golven (saint Goulven) Ă  l'emplacement de son ancien ermitage Ă  Saint-Didier (Ille-et-Vilaine)
Groupe statuaire au niveau de l'ancien ermitage de saint Goulven Ă  Saint-Didier (Ille-et-Vilaine)
  • Le Livre des usages publiĂ© en 1415 prĂ©cise que le jour de la saint Goulven (ou Golven comme on l'appelle Ă  Rennes), ses prĂ©cieux restes Ă©taient portĂ©s en procession Ă  la suite des vĂŞpres et exposĂ©es solennellement. En 1743, le chapitre de la cathĂ©drale utilisa plusieurs pièces d'argenterie hors d'usage et a somme de 600 livres pour faire une nouvelle châsse aux reliques du saint. En 1503, l'Ă©glise de Goulven reçoit une relique (un os de l'avant-bras conservĂ© dans un reliquaire portĂ© chaque annĂ©e en procession le jour du pardon) et en 1668, la cathĂ©drale Saint-Paul-AurĂ©lien de Saint-Pol-de-LĂ©on reçoit aussi une relique du saint[7].
  • Saint Goulven est fĂŞtĂ© le 1er juillet.
  • Il est invoquĂ© pour guĂ©rir des fièvres, « pour protĂ©ger les animaux des maladies voire, comme Ă  Taupont, pour amĂ©liorer la rĂ©colte de cerises[7] ».
  • La commune de Goulven porte son nom. Une fontaine y est placĂ©e sous son patronage.
  • L'Ă©glise de Goulien a saint Goulven comme patron. Une de ses cloches est rĂ©putĂ©e avoir appartenu Ă  saint Goulven[8].
  • L'Ă©glise et l'Ă©cole privĂ©e de Saint-Didier porte son nom, ainsi que la paroisse (Saint Goulven près la Peinière).
  • Des chapelles lui sont consacrĂ©es Ă  Edern, Caurel[9], Lanvellec, Hanvec.
  • Il est honorĂ© Ă  Dirinon.
  • Une statue reprĂ©sentant saint Goulven se trouve dans la chapelle Saint-GuĂ©nolĂ© Ă  Plougastel-Daoulas.
  • Goulven aurait eu une sĹ“ur PĂ©tronille, qui serait honorĂ©e (confondue avec la vĂ©ritable sainte PĂ©tronille) dans la chapelle Sainte-PĂ©tronille de Ploudaniel[10].

Notes et références

  1. Albert Le Grand, "La vie des saints de la Bretagne Armorique", J. Salaun, Quimper, première édition XVIIe siècle, réédition 1901, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5038760.image.hl.r=pleyben.f324.langFR
  2. Gouzien en breton. Le lieu-dit Kerouzien (littéralement « village de Gouzien ») à Goulven explique ici le nom de cette localité. Cf Michel Priziac, Michel Mohrt, Bretagne des saints et des croyances, Kidour, , p. 242
  3. Joseph Loth indique que ce personnage correspond probablement au nom gallois de Guollguinn mentionné dans le livre de Llandaff (en). Cf Joseph Loth, Les Noms des saints bretons, Honoré Champion, , p. 46
  4. Michel Priziac, Michel Mohrt, Bretagne des saints et des croyances, Kidour, , p. 237
  5. La légende raconte que le comte Even, seigneur du Léon, aurait remporté à Lesneven (le 31 mars 955) une victoire sur les pirates Normands grâce à l’intercession du saint (ce qui constitue un anachronisme de plus de trois siècles). En récompense, le comte aurait offert à Goulven des terres pour son monastère. Un épisode célèbre est celui des lingots d'or : un riche paysan de Plounéour-Trez, nommé Le Joncour, remet à Maden à l'intention de Goulven trois poignées de terre alors qu'il est en train de charruer ; pendant son retour, Maden sent cette terre s'appesantir : elle se transforme en or dont Goulven fait faire un calice, trois croix et trois belles cloches. « Juste et véridique symbole des bienfaits portés à l'Armorique par les moines et les émigrés bretons ! En détruisant les forêts (…), en défrichant et en cultivant le sol, ils en tiraient des trésors. (…) Sous le soc de leur charrue, la terre devenait or », commente Arthur de La Borderie. Cf Arthur de La Borderie, "Histoire de Bretagne", tome 1, Plihon, Honnay et Vatar, Rennes, 1905-1914 (6 vol.). Réédition Joseph Floch, Imprimeur Éditeur à Mayenne, 1975
  6. Bertrand d'Argentré, L'histoire de Bretaigne, des roys, ducs, comtes et princes d'icelle: l'établissement du Royaume, mutation de ce tiltre en Duché, continué jusques au temps de Madame Anne dernière Duchesse, & depuis Royne de France, par le mariage de laquelle passa le Duché en la maison de France, Jacques du Puys, 1588
  7. Michel Priziac, Michel Mohrt, Bretagne des saints et des croyances, Kidour, , p. 238
  8. Alexandre Marie Thomas, "Saint Pol-Aurélien et ses premiers successeurs", 1889, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9739054p/f276.image.r=Goulien
  9. http://fr.topic-topos.com/chapelle-saint-golven-caurel
  10. http://fr.topic-topos.com/chapelle-sainte-petronille-ploudaniel

Voir aussi

Bibliographie

  • R.P Dom François Plaine, Vie inĂ©dite de Saint Goulven ÉvĂŞque de Saint-Pol-de-LĂ©on (550?-614?) Bulletin de la SociĂ©tĂ© archĂ©ologique du Finistère Tome XVIII pages 24 Ă  33.
  • Arthur de La Borderie, Texte de la vie latine ancienne et inĂ©dite de Saint Goulven avec notes et commentaire historique SociĂ©tĂ© d'Émulation des CĂ´tes du Nord MĂ©moires de l'annĂ©e 1891 pages 214 Ă  250.
  • Le Breton H., Un vieux saint breton : saint Goulven ou Golven, Ă©vĂŞque de LĂ©on, Rennes, 1933.
  • Bourges A.-Y., Guillaume Le Breton et l'hagiographie bretonne aux XIIe XIIIe siècles, Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, t. 102, no 1, (1995), p. 35 45.

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.