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Giovanni II Crispo

Giovanni II Crispo fut Duc de Naxos de 1418 à 1433.

Giovanni II Crispo
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Fonction
Duc de Naxos
Biographie
Décès
Avant le
Famille
Crispo (d)
Père
Mère
Fiorenza Sanudo (en)
Fratrie
Agnese Crispo (d)
Guiglelmo II Crispo
Petronilla Crispo (d)
Giacomo Ier Crispo
Marco Crispo (d)
Niccolo Crispo (en)
Conjoint
Francesca Morosini (en)
Enfant
Armes des Crispi, ducs de Naxos

Il succéda à son frère Giacomo Ier Crispo et son fils Giacomo II Crispo lui succéda après une régence des frères de Giovanni.

Famille

Les Crispi étaient probablement originaires de Vérone. Francesco Ier Crispo, le fondateur de la dynastie était seigneur de Milos, donc vassal du Duc de Naxos et son cousin par alliance, ayant épousé une petite-fille du duc Guglielmo Sanudo. Il s'empara du trône de Naxos après avoir assassiné le duc légitime Niccolo III dalle Carceri[1]. Son fils Giacomo Ier Crispo accentua sa légitimité en épousant lui aussi une Sanuda : Fiorenza Sanuda-Sommaripa, la petite fille de la duchesse homonyme Fiorenza Sanudo et du duc par alliance Niccolo Sanudo Spezzabanda. À la fin de son règne, Giacomo partit en Occident tenter de lever des fonds pour la défense de son duché, en première ligne face à la menace ottomane. Il mourut à Ferrare à l'automne 1418. Il n'avait eu que deux filles et la famille Crispo avait décidé d'appliquer la loi salique. Ce fut donc son frère Giovanni II Crispo, seigneur de Milos et Kimolos, qui lui succéda[2].

Duc de Naxos

Ses frères conservèrent leurs apanages (Niccolo : Syros et Santorin, Marco : Ios et Guiglielmo : Anafi) et un rôle dans le gouvernement du duché : on trouve leur signature en bas de décisions de justice, parfois aussi peu importante que la possession disputée d'un moulin. À moins que venir siéger au tribunal ait été un moyen de s'occuper[3].

En plus du duché, Giovanni II hérita de son frère (et de son père) le conflit juridique à propos d'Andros. Maria Sanuda-Sommaripa (demi-sœur du dernier duc Sanudo assassiné) avait reçu l'île en apanage. Andros faisait donc aussi partie de l'héritage de Fiorenza Sanuda-Sommaripa, épouse de Giacomo Ier Crispo et donc belle-sœur de Giovanni. Francesco Ier Crispo avait fait de son gendre Pietro Zeno le seigneur de l'île. Venise insistait sur le fait que l'île faisait partie de ce qui lui avait été alloué lors du Partitio Terrarum de 1204 et donc que le duché de Naxos n'avait aucun réel droit dessus. La Sérénissime exigea alors que les droits de Maria Sanuda et sa fille Fiorenza fussent définitivement reconnus. Elle menaçait même de mettre le blocus devant le port de Naxos. Cependant, la République ne pouvait mettre sa menace à exécution. Si Giovanni II était mis en danger au point d'abdiquer, son frère Niccolo lui succéderait alors et il avait épousé une Génoise. L'équilibre entre les deux cités serait alors menacé. Pour tenter de régler le différend, Giovanni fut invité à venir s'expliquer devant les tribunaux à Venise. Il refusa et expulsa même les deux femmes de leur résidence pariote[2]. Il accepta finalement de se rendre à Venise en juin 1425 : il demanda et obtint un sauf-conduit pour lui et vingt personnes de sa suite. Un compromis fut alors trouvé. Giovanni accepta de verser immédiatement 1 000 pièces d'or puis une rente annuelle à Fiorenza Sanuda, réfugiée en Eubée, à titre de compensation pour la perte d'Andros. Il obtint un délai de huit mois pour réunir les fonds[4].

L'année suivante, Giovanni et son frère Niccolo demandèrent au Sénat vénitien l'autorisation de signer un traité de paix avec le sultan Mourad II. Le Duché avait besoin, disaient-ils, d'une période de paix garantie pour reprendre des activités commerciales et donc survivre financièrement. Le Sénat donna son accord à condition que les Ottomans ne puissent pas venir ravitailler leurs navires dans les ports du Duché. Cette demande prouve que le Duché qui avait été créé hors du pouvoir vénitien au temps de Marco Sanudo était de plus en plus lié, voire dépendant, de la Sérénissime. En fait, l'accord conclu avec les Ottomans ne respecta pas les promesses faites à Venise. Le Duché aidait la flotte ottomane et, comme Venise s'en plaint en 1430, ne prévenait même plus les puissances chrétiennes des mouvements de la flotte ottomane. Une lettre de la République menaça Giovanni des pires représailles s'il continuait à accueillir, approvisionner et renseigner les galères turques et ne reprenait pas les feux d'avertissement prévenant de l'arrivée de la flotte ennemie[4].

La santé de Giovanni déclina sur la fin de sa vie et il gouverna de moins en moins[4]. Il mourut avant le 26 décembre 1433, date à laquelle il est mentionné comme défunt dans un document[5]. La régence fut assurée par ses frères Niccolo et Guglielmo et prit fin avant le premier janvier 1442, où son fils Giacomo II Crispo apparait seul[6] - [7].

Arbre généalogique

Ducs de Naxos Famille Sanudo
Fiorenza Sanuda
Duc de Naxos Francesco Ier
1383 - 1397
Fiorenza Sommaripa
Duc de Naxos Giacomo Ier
1397-1418
Duc de Naxos Giovanni II
1419-1433
∞ Francesca Morosini
Marco
(apanages de Ios
et Therasia)
Duc de Naxos Guiglelmo II
1453-1463
∞ Elisabetha da Pesaro
Niccolo
(apanage de Syros et Santorin)
Pietro
Pétronille
∞ Pietro Zéno
(Andros en dot)
Agnese
∞ Dragonetto Clavelli
(seigneur de Nissyros)
deux filles
Duc de Naxos Giacomo II
1433-1447
∞ Ginevra Gattilusio
Adriana et Caterina
Francesco
Fiorenza
Duc de Naxos Francesco II
1463
∞ Petronilla Bembo
trois fils et sept filles
Giovanni
Duc de Naxos Gian Giacomo
1447-1453
Duc de Naxos Giacomo III
1463-1480
∞ Caterina Gozzadini
Duc de Naxos Giovanni III
1480-1494
∞ une Morosini
une fille
∞ Domenico Pisani
(Santorin en dot)
Duc de Naxos Francesco III
1500-1510
∞ Taddea/Caterina Loredano
Duc de Naxos Giovanni IV
1510-1564
∞ Adriana Gozzadini
Catherine
∞ Gianluigi Pisani
(seigneur de Chios)
Caterina
∞ Niccolo III Gozzadini
(seigneur de Sifnos et Kythnos)
Francesco
∞ Fiorenza Gozzadini
Duc de Naxos Giacomo IV
1564-1566
∞ Cecilia Sommaripa
Thaddea Crispo
∞ Gianfrancesco Sommaripa
(seigneur d'Andros)
trois fils et trois filles

Notes et références

  1. C. Frazee, op. cit., p. 42.
  2. C. Frazee, op. cit., p. 68.
  3. C. Frazee, op. cit., p. 70.
  4. C. Frazee, op. cit., p. 69.
  5. David Jacoby, La féodalité en Grèce médiévale. : Les « Assises de Romanie », sources, application et diffusion, Paris, La Haye, Mouton & Co, coll. « Documents et recherches sur l'économie des pays byzantins, islamiques et slaves et leurs relations commerciales au Moyen Âge » (no X), (lire en ligne), p.285
  6. Jacoby 1971, p. 285.
  7. les documents archiviaux contredisent ainsi la version répandue par Hopf à la fin du XIXe siècle selon laquelle sa veuve Francesca aurait assuré la régence à partir de 1437 (Jacoby 1971, p. 285)

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Charles A. Frazee, The Island Princes of Greece. The Dukes of the Archipelago., Adolf M. Hakkert, Amsterdam, 1988. (ISBN 9025609481)
  • (en) Paul Hetherington, The Greek Islands. Guide to the Byzantine and Medieval Buildings and their Art, Londres, 2001. (ISBN 1-899163-68-9)
  • Jean Longnon, L'Empire latin de Constantinople et la Principauté de Morée., Payot, 1949.
  • Père Robert Saulger, Histoire nouvelle des Ducs de l'Archipel., Paris, 1699. (repris par Louis Lacroix, Îles de la Grèce, 1853 et Ernst Curtius)
  • B. J. Slot, Archipelagus Turbatus. Les Cyclades entre colonisation latine et occupation ottomane. c.1500-1718., Publications de l'Institut historique-archéologique néerlandais de Stamboul, 1982. (ISBN 9062580513)

Liens externes

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